Nous n’avons pas renoncé à changer la vie
Nous n’avons pas renoncé à changer la vie. En ces temps de désenchantement démocratique et de recul du militantisme politique, cette profession de foi peut paraître aussi immodeste qu’irréaliste.
Les urgences sont là, spectaculaires et tragiques : réchauffement climatique, inégalités sociales, bouleversements géopolitiques. Nos réponses doivent être à la hauteur des défis.
La préparation des élections présidentielle et législatives s’inscrit dans cette perspective politique. Il n’est pas trop tard pour engager la France et l’Europe dans cette grande bifurcation dont nous dessinions les contours lors de la fondation de notre mouvement il y a maintenant deux ans. Il n’est pas trop tard mais il y a peu de temps à perdre. Or le quinquennat qui s’achève nous en a fait perdre.
Que restera-t-il du macronisme ? Un grand mouvement social, celui des « Gilets Jaunes », provoqué par une des mesures iniques qui ont fait la marque de fabrique de ce gouvernement. La gestion calamiteuse d’une crise sanitaire inédite, à grand coups d’improvisations, d’ordres et de contre-ordres, qui a exacerbé l’angoisse des Français. Une série de mesures en faveur des plus riches au moment où le pays tout entier devait son salut aux travailleurs de l’ombre, mal payés et mal considérés.
Pour ceux qui ont fait mine d’y croire, les illusions de 2017 se sont rapidement dissipées. Un gouvernement « ni de gauche, ni de gauche ». Un candidat prétendument « rempart contre l’extrême droite » qui a fait peu de cas des libertés publiques. Un président incapable de s’élever à la hauteur de l’intérêt général. Bref, en 2022, il faut tourner la page de l’expérience macroniste.
Aussi improbable que cela puisse paraître, nous pensons qu’une majorité de gauche peut emporter la bataille électorale qui vient. Pour cela, nous continuons de plaider en faveur de la stratégie de « Nouveau Front Populaire ».
Au service de celle-ci, il faut un programme susceptible de répondre aux aspirations des Français que nous prétendons représenter, à commencer par les classes populaires qui subissent les crises de plein fouet.
Un programme qui permette de préparer l’avenir, d’anticiper les mutations, et qui propose des solutions pour en contrôler le cours.
Un programme qui prenne en compte les priorités du moment : la réparation de la France après l’une des plus graves crises de notre histoire en temps de paix ; le redressement de notre économie et de nos services publics après des décennies de purge libérale. La restauration de la maîtrise collective de notre destin commun.
Objectif numéro 1 : une France qui protège et qui soutient
Les terribles années 2020 et 2021 ont été précédées par une offensive brutale contre les piliers de notre modèle social : le droit du travail, l’hôpital, la SNCF, l’assurance-chômage, les retraites, … les Français ont été mis à rude épreuve. Les libertés publiques elles-mêmes ont fait l’objet d’inquiétantes remises en cause, avec l’accumulation des états d’urgence. Éradiquer la pauvreté, rétablir la justice sociale et fiscale, assurer la tranquillité publique : les chantiers sont immenses.D’où l’urgence de se rassembler autour du projet de la République Sociale, où la puissance publique retrouvera les moyens d’exercer son rôle essentiel de protection des Français, de soutien à nos compatriotes les plus fragiles et de construction d’une société plus fraternelle.
Objectif numéro 2 : Une France qui crée et qui innove
L’économie devrait être au service des hommes, mais elle les a mis à son service. La France a souffert des politiques absurdes imposées par les ravis de la mondialisation heureuse, communiant dans le culte de la globalisation financière et du libre-échange généralisé.
Les deux grandes crises économiques du début du siècle ébranlent les certitudes des libéraux. Il faut s’engouffrer dans la brèche. La France, durement éprouvée par les privatisations et les délocalisations, a suffisamment de ressources, de savoir-faire, de travailleurs formés, pour (re)devenir une puissance industrielle indépendante et compatible avec l’urgence de la transition écologique.
Objectif numéro 3 : Une France qui maîtrise son destin
Au moment où des multinationales n’ont que faire des États, des frontières et des règles, et rêvent tout haut d’entreprises sans usine et de marché sans entrave ; au moment où de nombreux dirigeants s’affranchissent de l’avis des peuples ou construisent sans eux, voire contre eux, des politiques injustes, la belle et grande idée de souveraineté recouvre toute sa pertinence.
Les citoyens veulent reprendre le contrôle : nous proposons de les y aider. Renouer avec l’exigence républicaine d’une instruction de qualité, de l’accès à la culture pour tous, de la démocratisation de nos institutions, c’est évidemment possible.
L’indépendance est la condition de notre liberté de choix et de notre sécurité. Une France souveraine et une Europe puissance sont les outils indispensables pour desserrer l’étau entre les deux grandes puissances, nouer des partenariats (Russie, Inde, Indonésie, grands pays africains…), promouvoir un nouveau modèle de développement hors pétrole, protéger les biens communs (terres rares, biodiversité, eau, espace …), lutter contre l’islamisme radical, imposer et contrôler les géants du numériques.
Ces 3 parties sont soumises au débat à Marseille lors des universités de la Gauche Républicaine le dimanche 26 septembre 2021. Vous trouverez ci-dessous le document consolidé avec l’introduction et les trois parties.