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Elections en Espagne : les impasses et les divisions de la gauche lui coûtent six mois et une majorité claire

Dimanche 10 novembre se tenaient des élections générales en Espagne pour la quatrième fois en quatre ans. Le pays semble être divisé en trois blocs électoraux hermétiques dont les résultats varient peu d’une élection à l’autre. S’opposent un bloc de gauche formé du parti socialiste (PSOE) et de Podemos et un bloc de droite formé du parti unioniste néolibéral Ciudadanos, du Parti Populaire (conservateur) et du parti d’extrême droite Vox, scission du précédent. Ainsi, en Espagne, les alliés d’Emmanuel Macron (Ciudadanos) gouvernent avec les alliés de Marine Le Pen, au niveau communal, régional, et potentiellement national. Enfin, il y a un bloc hétéroclite de partis régionaux autonomistes ou indépendantistes. Dans ce bloc, opportuniste en terme votes, une alliance avec les indépendantistes basques et catalans est inenvisageable à gauche comme à droite. Le gouvernement de Mariano Rajoy était tombé il y a an un et demi à la suite d’un vote de défiance où l’opposition s’était unie, mais qui n’avait pas abouti à une majorité solide du fait de la radicalité des positions des partis indépendantistes.

Les élections d’avril dernier avaient abouti à un parlement où un gouvernement du PSOE et de Podemos (165 sièges) avait obtenu une majorité relative face au bloc de droite (147 sièges). Toutefois, l’intransigeance de Pedro Sanchez (l’actuel premier ministre socialiste) et de Pablo Iglesias (secrétaire général de Podemos) avait fait échouer les négociations, et mené à ces nouvelles élections. Alors que le pays est profondément divisé et subit toujours les conséquences de l’austérité imposée par l’Union Européenne, la gauche n’a pas réussi à dépasser ses querelles d’égo pour former un gouvernement de progrès social. Les deux partis arc-boutés sur leurs positions reculent chacun légèrement et perdent au total dix députés.

Más País, scission de Podemos qui voulait mettre l’accent sur le dépassement du clivage gauche-droite et prônait l’unité du peuple plutôt que l’union de la gauche, réalise un score plus que décevant. Le parti n’obtient que 2,4% des voix et trois élus, dont un sous la bannière de compromis, le parti de la gauche régionaliste valencienne qui a noué une alliance avec Más País.

La gauche a aussi été incapable de fournir une réponse clair aux émeutes qui ont eu lieu en Catalogne et qui ont attiré toute l’attention du débat public ces dernières semaines. La condamnation à des peines de prison de six à treize ans des dirigeants indépendantistes a ravivé la profonde division de la société catalane, et certaines manifestations ont dégénéré en émeutes. Tandis que les partis de droite rivalisaient d’appels à la fermeté et à la répression et les partis régionalistes d’appels au dialogue, la gauche, cherchant un compromis entre dialogue et fermeté, n’a pas réussi à porter un message cohérent.

Conscientes de l’impasse politique dans laquelle elles se trouvaient, les deux forces de gauche ont annoncé un accord électoral. Cet accord met fin à six mois de divisions stériles qui auront coûté une dizaine de siège à la gauche alors que les votes risquent de se faire à de très courtes majorités dans les années à venir. La perte de ces sièges met en péril la solidité de la majorité, toute relative, de la gauche aux Cortes. L’exaspération des électeurs d’avoir à voter tous les six mois a probablement plus influencé cette décision qu’une synthèse idéologique de dernière minute.

Le clivage profond qu’a révélé l’exhumation de la dépouille de Franco n’a pas profité au bloc de droite, qui ne gagne que trois députés. Il voit en revanche sa composition interne bouleversée. Le PP a mis un terme à la chute qu’il subissait élections après élections, et regagne vingt-deux sièges. tandis que Ciudadanos perd les deux tiers de ses électeurs et 47 députés sur 57. Vox, en revanche, voit son nombre de députés plus que doubler.

Le parti d’extrême droite a fait campagne sur un thème unique et fédérateur pour son électorat : l’unité de l’Espagne et la fermeté absolue face aux régionalismes et à l’immigration. Il remplace ainsi Ciudadanos comme parti le plus centralisateur et le plus intransigeant face à la Catalogne. Ce revirement est avant tout social : Ciudadanos est un parti néolibéral dont l’électorat, en dehors de la Catalogne, est d’abord composé des classes aisées, historiquement plus centralisatrices en Espagne. Vox a agrégé les votes de catégories populaires précarisées qui rejettent violemment la désagrégation de l’Espagne.

L’effondrement de Ciudadanos provient en partie de l’alliance systématique qu’il a nouée avec l’extrême droite au niveau local et qui a effrayé l’électorat centriste modéré qui constituait son socle. Cependant, une raison non négligeable de cette déroute électorale est l’incohérence des politiques économiques qu’il prône. D’un côté, Ciudadanos combat l’indépendance de la Catalogne et les régionalismes au nom de la redistribution des richesses des régions plus aisées d’Espagne vers les régions les plus pauvres, alors que de l’autre côté les politiques économiques prônées par ce parti sont le mantra classique du néolibéralisme austéritaire qui ravage les infrastructures publiques, efface la redistribution entre classes sociales et nuit avant tout aux classes populaires. En sortant du débat économique pour faire de la question de l’unité de l’Espagne un enjeu civilisationnel, et en y adjoignant les enjeux migratoires Vox apporte un message cohérent qui a séduit des catégories populaires minées par l’insécurité économique et culturelle. En Espagne comme dans les autres démocraties occidentales, la décomposition du paysage politique porte avec elle des anecdotes à la symbolique déroutante. Vox, sans que ce soit totalement assumé et revendiqué par ses dirigeants, est aussi le vecteur politique d’une certaine nostalgie du Franquisme d’un pan réactionnaire de l’électorat espagnol, que l’exhumation de Franco a réveillé et excité. Aussi, ce n’est pas sans une certaine forme de tragi-comédie que la première province à avoir donné une majorité relative à Vox, la Région de Murcie, fût celle qui tomba en dernier aux mains des troupes nationalistes lors de la guerre d’Espagne.

Enfin, le bloc régionaliste continue sa progression. Au Pays-Basque, l’EAJ-PNV, autonomiste, et EH Bildu, indépendantiste, obtiennent plus de 50% des suffrages. Des partis régionalistes de Cantabrie, de Valence et des Iles Canaries se maintiennent, tandis que le parti régionaliste galicien retrouve un siège aux Cortès après huit ans d’absence. Dans la province de Teruel, un parti régionaliste inexistant aux dernières élections d’avril arrive en tête avec plus d’un quart des voix, et obtient un député et deux sénateurs. En Catalogne, les partis indépendantistes progressent de 36.5% à 42.5% des suffrages, dans la province de Barcelone, cette évolution les porte de 33% à 40% des suffrages. La polarisation des débats nationaux autour de la question catalane, la radicalité des appels à la répression de Vox, et la participation inédite du parti séparatiste d’extrême gauche CUP à une élection nationale espagnole permettent aux indépendantistes d’obtenir leur meilleur résultat aux élections législatives espagnoles depuis la restauration de la démocratie.

‘¡Ingobernables!’

En conclusion, le slogan électoral de la CUP semble le plus approprié pour décrire la situation politique de l’Espagne : Ingovernables! » (‘¡Ingobernables!’ en espagnol, ingouvernables en français). La division profonde du peuple espagnol, les divisions de la gauche, le sentiment de désagrégation du pays, les volontés autonomistes de nombreuses provinces et le succès croissant des indépendantistes en Catalogne mènent à un parlement toujours aussi instable. Le PSOE était condamné à s’entendre avec Podemos s’il souhaitait gouverner, c’est chose faite.

L’hypothèse d’une grande coalition PSOE-PP-Ciudadanos pour défendre l’unité de l’Espagne avait aussi été évoquée. Si cette alliance peut sembler adéquate eu égard aux débats politiques qui font l’actualité, une telle coalition participerait à la décomposition du paysage politique, l’accélèrerait, l’amplifierait et vraisemblablement échouerait comme partout ailleurs quand la droite et la gauche se confondent.

Le PSOE et Podemos, si leur accord débouche sur un gouvernement stable, ne doivent cependant pas considérer la partie gagnée d’avance. Leur succès électoral est relatif. L’austérité et la pauvreté continuent de faire des ravages, le chômage, notamment des jeunes, est toujours aussi élevé, et pourtant la question sociale n’a jamais été aussi absente des débats publics. Le PSOE et Podemos, plutôt que de développer leur programme politique et d’avoir une ligne idéologique claire, ne peuvent que se contenter de répondre à l’agenda politique dicté par la droite et les régionalistes. Más País, à l’inverse, dispose d’une idéologie bien établie et solide, mais échoue par entre-soi théorique et son absence de crédibilité. La construction d’une alternative politique ne peut se passer d’idéologie, on voit ainsi comment Podemos et le PSOE en crise idéologique piétinent et régressent peu à peu, mais le tout idéologique de Más País ne parvient pas à séduire des électeurs qui demandent d’abord des changements matériels réels de leurs conditions de vie.

En Espagne comme en France, la gauche ne pourra espérer gouverner durablement si elle ne se réarme pas intellectuellement et qu’elle ne propose pas une alternative sociale.

En Espagne comme en France, le populisme progressiste social ne pourra espérer mieux que des scores dérisoires s’il passe la gauche en pertes et profit.

 
 

Rennes : Protégeons l’École et ses personnels des menaces. Défendons l’École laïque !

Le 10 octobre dernier, à Rennes, un professeur des écoles exerçant en grande section de maternelle a refusé qu’une de ses élèves soit changée de classe à la demande des parents qui exigeaient qu’elle n’ait à faire qu’à une enseignante. Conformément au principe de laïcité, il a refusé la demande de la famille qui l’a menacé indirectement de mort.

Cet enseignant, également directeur de l’école, a porté plainte le 14 octobre « pour des faits de menace de mort datant du 10 octobre », a rapporté jeudi le procureur de la République Frédéric Teillet. Le rectorat a également porté plainte.

Par solidarité avec cet enseignant, quatre écoles de Rennes sont en grève aujourd’hui et certains se sont rassemblés ce matin devant l’établissement.

La Gauche Républicaine et Socialiste apporte son soutien plein et entier à ce professeur des écoles, aux personnels de l’Éducation nationale victimes de menaces pour avoir défendu une école universaliste et laïque ainsi qu’aux enseignants grévistes.

Nous demandons au ministre de l’Éducation nationale de protéger ses personnels, essentiels au développement des citoyens de demain.

COP30 : l’urgence d’une politique de réduction des inégalités sociales et environnementales

Le débat budgétaire en France et la tenue concomitante de la COP30 au Brésil braquent les projecteurs sur les inégalités criantes entre les ultra-riches et l’essentiel de la population. La même semaine, on aura vu la droite et l’extrême-droite se liguer pour refuser la taxe Zucman à l’Assemblée Nationale et pour « assouplir » à Bruxelles le pacte vert européen qui vise à rendre l’Europe climatiquement neutre à l’horizon 2050.

Dans le même temps, les dons faramineux et le lobbying des entreprises vers l’extrême droite et les climato-sceptiques se multiplient tandis que les ultra-riches possèdent l’essentiel de la presse où se déploient les publicités de greenwashing.

Les mêmes bénéficient pourtant largement des infrastructures et services publics : enseignement, infrastructures routières, maritimes et aériennes, sport, santé, sécurité, énergies, réparation des dégâts dus au dérèglement climatique… Ce serait justice qu’ils participent à hauteur de leurs revenus personnels.

Les inégalités sont tout aussi criantes en termes d’impact sur le climat

Alors que le monde s’approche d’un dépassement d’ici à 2 ans du budget carbone (quantité maximale de CO2 rejetée dans l’atmosphère sans provoquer une hausse des températures mondiales supérieure à 1,5°c en 2050), les émissions se maintiennent aux niveaux actuels. Selon Lula, Président du Brésil et de la COP30, « la COP30 sera notre dernière chance d’éviter une rupture irréversible dans le système climatique ».

Les gouvernements, dont le gouvernement français, doivent agir de toute urgence pour lutter contre les émissions des gaz à effet de serre (GES), sinon nous serons confrontés aux effets de plus en plus catastrophiques et irréversibles du changement climatique, puisque loin de l’objectif de +1,5°c nous sommes sur une trajectoire nous emmenant à +4°c. C’est une catastrophe : une telle augmentation moyenne aura des impacts majeurs, avec la multiplication des canicules et des sécheresses, une destruction de la biodiversité ou des tempêtes extrêmes.

Réorientons les politiques publiques et stoppons les ultra-riches qui dilapident notre budget carbone

Depuis l’Accord de Paris de 2015, les 1% les plus riches de la population mondiale ont consommé plus du double du budget carbone restant par rapport à la moitié la plus pauvre de l’humanité réunie. Il en est de même en France puisque sur 10 ans (2012/2022) les 0,1% les plus riches ont vu leurs émissions de consommation augmenter de 11%, alors que celles des 50% les plus pauvres ont baissé de 17%. Ils ont fait main basse sur le climat !

La Gauche Républicaine et Socialiste avance depuis sa création des propositions pour lutter contre le dérèglement climatique tant du point de vue de la prévention de ses causes (émissions de CO2) que de la protection des populations de ses conséquences (dégâts environnementaux), le tout en assurant une politique de justice fiscale et d’investissements publics porteurs d’emplois : souveraineté énergétique, industrielle, agricole, sanitaire, alimentaire, pour la Défense et pour la régulation des activités climaticides.

Partout, les investissements doivent être fléchés : dans le domaine de l’énergie vers les énergies renouvelables ; dans les mobilités, l’habitat et l’urbanisme vers des solutions résilientes ; dans l’agriculture en faveur des investissements durables sur la base de projets par filières, par la réforme de la PAC et des politiques nationales ; de même, dans l’industrie où nous devons tout à la fois protéger les fleurons de notre industrie et les PME et artisans de France.

Rien ne procède davantage de la Res Publica que l’air, l’eau, le sol, les forêts, le vivant, biens relevant de l’intérêt général. Le combat écologique posant les questions du dérèglement climatique et de la disparition de la biodiversité confère une légitimité renforcée et une dimension nouvelle à l’intervention publique. Seul un État républicain fort pourra organiser une transition écologique garantissant l’égalité des droits et l’égalité de participation à la décision sur la base du principe connu « de chacun selon ses moyens à chacun selon ses besoins ».

C’est ce à quoi nous invitent les travaux de la COP30. Il faut agir, maintenant !

Alain FABRE-PUJOL et le pôle « écologie républicaine » GRS

Nous n’oublierons pas

C’était il y a 10 ans et le sentiment de l’horreur des attaques terroristes du 13 novembre 2015 ne nous a pas quittés. Les commandos islamistes, qui ont massacré nos concitoyens ce soir-là au Stade de France, au Bataclan, dans les Rues de Paris visant les terrasses des cafés et les salles des restaurants, avaient décidé de tuer en masse des Françaises et des Français, des habitants de notre pays qui appartiennent à une société ouverte. Nous n’oublierons jamais nos 130 morts et nos 413 blessés.

La guerre que les terroristes islamistes avaient portée sur notre territoire était dirigée contre la République française, contre toutes celles et tous ceux qu’elles accueillent et contre ce qu’elle représente : une espérance toujours renouvelée et fertile de Liberté, d’Egalité, de Fraternité et de Laïcité, une démonstration vivante que, malgré nos lourdes imperfections, on peut vouloir vivre ensemble et surpasser nos différences.

Il n’y a pas eu de marée humaine comme aux lendemains des attentats de Charlie Hebdo, de Montrouge et de l’Hyper-Casher 10 mois plus tôt, les conditions de sécurité ne le permettaient objectivement pas. Mais depuis 10 ans, notre société n’est pas tombée dans leur piège, elle ne s’est pas embourbée dans une ambiance de guerre civile, ce qui était l’espoir explicite des djihadistes. Au contraire, elle a fait passer la Justice. Notre société n’est pas parfaite, le chemin de l’émancipation et de la fraternité réelles sont ardus et à réinventer chaque jour, mais la haine et la peur reculent. C’est la plus belle victoire que nous pouvions opposer à nos ennemis mortels.

Novembre 2025 : après l’année noire pour l’agriculture française, voici le mois noir…

2025 est une année noire pour l’agriculture française : pour la première fois, depuis 1968, la France enregistre un déficit commercial dans l’agroalimentaire, ce qui est particulièrement préoccupant.

Tout le travail des paysans, des parlementaires, des organisations de consommateurs et de citoyens, améliorer le budget de l’État pour sauver notre agriculture ne suffiront pas à redresser la situation si, par ailleurs, il n’y a pas une vraie réflexion sur la protection que nous devons avoir en matière commerciale. L’année noire a été confirmée le 6 novembre par une journée noire : en effet, l’exécutif par la voix du Président de la République s’apprête, après que la France aura dit le contraire pendant des années, à accepter l’accord commercial entre l’Union Européenne et le Mercosur.

Quand Emmanuel Maurel était député européen, avec quelques uns de ses collègues français, il expliquait que cet accord commercial est un accord « viande contre bagnole » : la Commission Européenne, et quelques-uns des Etats membres de l’UE, est totalement lucide sur le fait qu’elle sacrifiait l’agriculture française pour d’autres intérêts industriels, et notamment allemands. C’est une folie et la seule évocation des clauses de sauvegarde par Emmanuel Macron pour se défausser ne suffira pas, parce que la concurrence telle qu’elle est imposée est éminemment déloyale. On met en concurrence des agriculteurs français avec des exploitations qui sont 10, 15, 100 fois plus grandes, avec des conditions de production qui ne respectent aucune des règles que nous nous fixons à nous-mêmes pour la santé des Européens et la préservation de notre environnement, avec des salaires qui sont 5 fois inférieurs au SMIC.

Sans une réflexion sur le protectionnisme solidaire au niveau européen et au niveau français, nous sacrifierons notre autonomie agricole, donc notre souveraineté alimentaire et notre souveraineté sanitaire. Ce protectionnisme solidaire, c’est la seule voie pour sauver notre agriculture.

Nous ne devons plus supporter de voir l’agriculture française et l’industrie sacrifiées sur l’autel d’une concurrence, prétendument « libre et non faussée », mais qui est en train de faire crever des pans entiers de l’agriculture et de l’économie nationale.

Élections aux USA : dépasser les fausses évidences

La soirée du mardi 4 novembre a marqué une défaite flagrante pour les Républicains et les candidats soutenus par le Président des Etats-Unis d’Amérique : référendum californien, mairie de New York, élections des Gouverneures et des chambres en Virginie et au New Jersey… Le camp républicain et MAGA ont été sèchement battus. Mais il est encore tôt pour dire que le camp démocrate est sorti d’affaire et surtout sur quelle orientation politique il reconstruira l’alternative.

Tous les ans, le premier mardi de novembre marque la journée électorale annuelle américaine. Les années bissextiles, cela correspond à l’élection présidentielle, les années paires, au renouvellement de la Chambre des représentants et le tiers du Sénat. L’année précédant la présidentielle, la plupart des États élisent leur gouverneur. L’année suivant la présidentielle, la plupart des villes leur conseil municipal. Les chambres locales sont généralement renouvelées en même temps que le gouverneur de l’État, et divers référendums locaux peuvent avoir lieu.

Mardi 4 novembre se sont donc tenues les élections annuelles de cette année N+1 de la présidentielle. Si l’élection à la mairie de New York a fait couler beaucoup d’encre, elle n’était néanmoins pas la seule élection avec beaucoup d’enjeu.

Un socialiste élu maire de New York

Commençons tout de même par cette élection qui a tant passionné la classe politique et journalistique mondiale. Zohran Mamdani, candidat de l’aile gauche du Parti Démocrate qui en avait remporté la primaire, a devancé l’ancien gouverneur de l’État, Andrew Cuomo, positionné à l’aile droite du parti, qui s’était présenté en dissident. Le candidat républicain, Curtis Sliwa, s’effondre par rapport à il y a quatre ans, son électorat ayant massivement voté pour faire barrage à un democratic socialist.

L’élection de M. Mamdani a soulevé autant d’angoisse que d’enthousiasme. Doté d’un programme très à gauche pour les États-Unis, reposant sur le gel des loyers, la gratuité des transports et des écoles, et le partage des richesses, il a été dépeint par ses adversaires comme un bolchévique le couteau entre les dents.

On en oublierait presque cette donnée, tant le discours dominant, de la droite raciste à la gauche sociétale, semble ne retenir que son origine, indo-ougandaise, et sa religion, musulmane. Certains s’en enthousiasment, d’autres s’en horrifient, mais peu essayent d’aller plus loin qu’une lecture identitaire de cette élection.

Il faut dire que la culture politique américaine, très communautarisée, laisse la part belle aux envolées lyriques sur la fierté des origines, sur l’exaltation de la spiritualité, et le débat actuel sur la politique migratoire américaine a forcément eu un écho important dans cette campagne. Ainsi, le récit médiatique, et par conséquence les analyses politiques qui en ont été tirées en Europe, s’est concentré sur cet aspect de la campagne, pourtant banal et classique aux États-Unis. Donald Trump parle allègrement de ses origines écossaises, JD Vance parle constamment de sa foi catholique, les campagnes de Barack Obama, Hillary Clinton et Kamala Harris rappelaient sans cesse leur identité afro-américaine, féminine, ou les deux. Rien que de très communs, et peu différenciant.

La victoire de M. Mamdani, c’est celle des idées sociales contre la tentative d’enfermement communautaire qu’ont tentée ses opposants. Bien sûr, ses opinions controversées sur le conflit israélo-palestiniens ou d’anciens propos tenus sur twitter relativisant un attentat terroriste en Grande-Bretagne devraient tempérer l’enthousiasme de son élection. Tout cela étant dit, il convient tout de même de souligner que ces propos sont anciens et qu’il a tout fait pour s’en tenir éloigné toute la campagne, préférant débattre de sujets socio-économiques. La campagne de M. Cuomo a au contraire tenté de faire de cette élection un référendum identitaire : c’est donc elle qui a péché par excès de communautarisme, ne répondant pas aux attentes essentielles des New-yorkais sur leur quotidien.

Carton plein pour les Démocrates

Cette tendance ne s’est pas annoncée qu’à New York. L’élection municipale de Minneapolis en a été la démonstration inverse. L’opposant de l’aile gauche du Parti Démocrate a tenté de doubler le maire sortant par un discours fortement marqué par les questions identitaires et il a perdu. Les élections gouvernatoriales du New Jersey et de Virginie, et le renouvellement de la chambre basse de ce dernier État, marquent un triomphe des démocrates et un effondrement des républicains.

En plein shutdown de l’État central, les administrations fédérales sont fermées. Les Démocrates ont activement fait campagne pour le dénoncer, tandis que les Républicains vantaient la politique migratoire et identitaire du président. Ces derniers sont en déroute. Ils s’effondrent en Virginie, perdent la majorité qualifiée dans le Mississippi, une élection en Géorgie, et surtout le référendum sur la carte électorale en Californie, qui favorisera les Démocrates aux élections de mi-mandat de l’an prochain. Ce vote, en représailles d’une loi spéciale au Texas qui avantageait les républicains, poursuit la guerre totale que se sont lancés Démocrates et Républicains sur tous les plans politiques, juridiques et identitaires. Mais au-delà de ce récit, si M. Trump a gagné en 2024, c’était à cause de l’inflation, si son parti perd aujourd’hui, c’est à cause des fermetures d’administration. Le réel social cogne toujours.

La victoire de M. Mamdani en particulier et des Démocrates en général mardi a été celle d’une gauche qui parle du quotidien, contre la droite qui s’embarque dans des polémiques identitaires. Car si Mamdani apparaît comme une émergence social-démocrate, les candidates élues dans le New Jersey et en Virginie, bien plus libérales que lui, ont choisi pourtant la même stratégie : parler du concret et du social. Voilà ce que nous retenons de cette séquence politique américaine, ni plus, ni moins.

Pourquoi la gauche française se trouve en pamoison devant une élection locale américaine ?

L’élection du démocrate socialiste Zohran Mamdani à la mairie de New York a suscité un véritable engouement au sein d’une gauche française en quête d’exemples et de renouveau. Pour La France insoumise, cette victoire symbolise la réussite d’une « gauche de rupture », authentique et combative, capable, comme elle le revendique, de triompher de l’extrême droite. Mathilde Panot y voit une « leçon », tandis que Sophia Chikirou appelle à suivre ce modèle à Paris. Pourtant, le parallèle entre Mamdani et Mélenchon, séduisant en apparence, se révèle trompeur et réducteur.

On l’a dit plus haut, le contexte américain est très particulier : New York reste une ville majoritairement démocrate, une enclave progressiste sans équivalent dans le paysage politique français. Mamdani a été parfois qualifié de « communiste » par ses adversaires républicains et le président Trump. Le nouveau maire de New York est-il radicalement de gauche ? Pour l’Amérique trumpiste, clintonienne ou obamienne, oui ; avec nos critères, non. S’il défend la cause palestinienne et accuse le gouvernement Netanyahu de commettre un génocide, il n’a pas fondé sa campagne sur le Proche-Orient, mais sur des sujets concrets du quotidien : la flambée du coût de la vie, l’explosion des loyers et la difficulté croissante à se loger. Sa promesse phare, renforcer l’encadrement des loyers, illustre une approche pragmatique centrée sur la justice sociale : cette mesure existe déjà en France depuis 2014, portée par le gouvernement de Jean-Marc Ayrault et sa ministre Cécile Duflot … une des mesures consensuelles à gauche d’un mandat présidentiel qui a divisé la gauche.

Mamdani a mené une campagne patiente, de terrain, proche des habitants, attentive à leurs problèmes réels. La gauche française peine à incarner cette proximité avec les Français et leurs attentes : selon le Cevipof, 23% seulement des Français jugent que LFI répond à leurs préoccupations, contre 34% pour le PS et 42% pour le RN. Dramatique ! La victoire new-yorkaise rappelle que la reconquête passe par le concret : parler logement, santé, transports, sécurité, pouvoir d’achat. Retisser le lien avec la population, renouer avec le réel, voilà le défi de la gauche française qui, pour avancer, doit moins rêver d’Amérique que se réancrer dans la vie quotidienne des Français. En tout cas, Mamdani et les autres candidats démocrates (libéraux ou socialistes) des partielles de mardi ont fait preuve d’une lucidité qui manque cruellement à beaucoup de nos camarades.

Augustin Belloc (avec le soutien de Frédéric Faravel)

A Lyon, la gauche se met en ordre de bataille

Mardi 4 novembre, à Lyon, la majorité de gauche et écologiste lance officiellement sa campagne pour les municipales de 2026. Grégory Doucet (élu écologiste et maire de Lyon) se positionne comme chef de file de cette alliance de la « gauche républicaine et socialiste », comme la nomme Rue 89 Lyon. Autour de Doucet on retrouve les partis comme le Parti socialiste, le Parti communiste français, l’Après, Génération·s, Place publique, Voix commune et, évidemment, la Gauche Républicaine et Socialiste autour de notre camarade Adrien Drioli. Lors de ce lancement place Antonin-Jutard (3ᵉ arrondissement), le Maire Grégory Doucet a déclaré que « chacun devra avoir sa place pour 2026 ». La campagne de cette gauche unie portera avant tout sur les préoccupations concrètes et quotidiennes des classes moyennes et populaires de Lyon : services publics, logement, l’accès à la propriété via le bail réel solidaire, encadrement des loyers… Ce positionnement se fait avant même la dimension écologique, ce qui marque un ordre de priorités explicite pour cette alliance, alors que d’autres font le choix d’une aventure solitaire face à une offensive brutale d’une droite au parfum ultra-conservateur avec Jean-Michel Aulas. La campagne se veut également participative : un rendez-vous prévu le samedi 8 novembre en presqu’île pour présenter les résultats d’une « Grande écoute », série d’échanges avec les habitants que les Verts avaient lancé dès l’été dans tous les arrondissements. La majorité de gauche à Lyon entre désormais en campagne, et reprend l’initiative après que les droites ont fait beaucoup de bruit depuis la rentrée.

Contrer Shein et ce qui l’a permis

communiqué de presse de la gauche républicaine et socialiste – mardi 4 novembre 2025, 15h00

Aujourd’hui, l’enseigne de fast fashion Shein est sur le point d’ouvrir des points de ventes dans plusieurs villes françaises. La Gauche Républicaine et Socialiste se joint aux voix de ceux qui dénoncent la validation active et passive d’un mode de consommation nuisible à l’environnement, aux entreprises françaises, et à la qualité des produits.

Shein et d’autres plateformes du même type (AliExpress, Temu ou Wish notamment) représentent l’aboutissement du capitalisme mondialisé, débridé et amoral : tout est marchandise et le scandale, dévoilé hier, des poupées pédopornographiques initialement mises en vente démontre s’il en était besoin que cela n’a posé problème à ces entreprises uniquement parce que cela a été médiatiquement dénoncé. Shein et les entreprises similaires ont été plusieurs fois sanctionnées ; il a été démontré à plusieurs reprises que la majorité des produits qu’elles distribuent représentent un danger pour le consommateur ; mais elles joueront sur l’absence de réelle volonté politique pour protester de leur bonne foi, retirer les produits incriminés, mieux camoufler leur prochain forfait et ne pas être interdits sur les marchés français et européens.

Shein produit et distribue vêtements et artefacts produits en Chine dans des conditions sociales et environnementales catastrophiques, transportés jusqu’en Europe dans des cargos polluants, et noyant le marché sans qu’aucune protection soit apportée aux commerçants, artisans et industriels français qui respectent la réglementation favorable aux consommateurs, travailleurs, et à l’environnement. Tout cela plaide pour interdire formellement la vente en ligne, comme en boutique, de produits qui ne respectent pas strictement les normes européennes.

Toutefois, lutter contre Shein ne sera pas suffisant si on ne s’attaque pas directement aux problèmes qui ont permis son implantation. L’appauvrissement généralisé des Français, et le libre-échange forcené de la commission européenne font que s’ils disparaissent, un autre les remplacera. La Gauche Républicaine et Socialiste dénonce toutes les personnalités complaisantes qui, comme Christophe Castaner (par avidité) ou comme Philippe Aghion – ce matin encore sur France Culture –, osent avec indécence expliquer que ces plateformes sont une réponse utile au problème de pouvoir d’achat et de faibles rémunérations des catégories populaires en France et en Europe.

La Gauche Républicaine et Socialiste appelle le gouvernement à s’opposer fermement à l’installation de magasins Shein et fast fashion sur le territoire, mais également à se battre pour augmenter les salaires et à combattre le libre-échange imposé par la Commission Européenne.

La politique économique erratique de Trump pèse sur l’emploi américain

Après des mois d’insistance de Donald Trump,la banque centrale des États-Unis (Fed) avait mi septembre baissé ses taux d’un quart de point1, espérant ainsi donner un coup de fouet à l’économie américaine, devant un marché du travail d’apparence vacillant. Un seul des douze votants s’était opposé à cette décision: le gouverneur de la Fed récemment promu par le président Donald Trump, Stephen Miran, qui voulait une diminution plus forte, d’un demi-point.

Mais ce que montre le compte-rendu des discussions (« minutes »), c’est que des responsables étaient au contraire réservés face à l’idée d’abaisser les taux directeurs. Ces responsables s’inquiètent de voir l’inflation s’éloigner à nouveau de la cible de 2%, fixée par la Fed et jugent peu probable une hausse rapide du chômage. Ces responsables ont malgré tout proposé mercredi 27 octobre une deuxième baisse d’un quart de point.

Mauvais chiffres de l’emploi

La raison de cet « emballement », sous pression politique, est qu’aux États-Unis, la situation s’est dégradée sur le front de l’emploi. Le taux directeur de la Fed influence les taux que les banques commerciales vont ensuite appliquer à leurs clients, ménages et entreprises. Les chiffres de l’emploi sont-ils à ce point inquiétant que la Fed décide donc d’abaisser le coût du crédit ? À première vue, non, le taux de chômage atteint 4,3 % aux États-Unis, pas loin du plein emploi. La France et beaucoup de pays européens pourraient envier de tels résultats. Mais confronté à la réalité économique et sociale, ce taux est trompeur et masque une situation embarrassante pour l’administration Trump.

D’abord, le chômage a augmenté. C’est le plus haut niveau depuis 4 ans. Et d’après des rapports récents, l’économie américaine crée beaucoup moins d’emplois qu’auparavant : 22 000 seulement en août 2025, alors que les prévisions tablaient sur 80 000 postes créés en juin. 13 000 emplois ont même été détruits. La croissance de l’emploi a commencé à ralentir en avril, au moment de l’entrée en vigueur des principaux droits de douane, décidé par l’homme orange, qui ont sans doute rendu les employeurs plus frileux. Et on peut ajouter au tableau le tour de vis sur l’immigration qui a affecté certains secteurs et les licenciements dans la fonction publique.

Un point noir doit être souligné : le chômage de longue durée. Plus d’un quart des chômeurs, soit près de deux millions d’américains, sont sans emploi depuis plus de 6 mois. C’est rare dans l’histoire de l’économie américaine. On a vu ça au moment du COVID-19 ou de la crise financière de 2008, mais sinon il faut remonter aux années 1980. Tout cela confirme que le marché de l’emploi est atone : les États-Unis d’Amérique compte plus de chômeurs que d’offres d’emploi. Des secteurs comme l’industrie, que Donald Trump avait promis de revitaliser, affichent de très mauvais chiffres. Le gouvernement relativise ces résultats très décevants. Le mois dernier, il les a même nié. Trump a viré la patronne du bureau fédéral des statistiques, l’organisme de référence sur le chômage.

Conflit juridico-politique avec la Réserve fédérale

L’inflation, qui reste élevée – près de 3 % – pourrait conduire toutefois un peu de prudence. Mais depuis l’été, les débats se déroulent dans un contexte politique tendu : la Fed est menacée de reprise en main par le pouvoir. Une de ses gouverneurs, Lisa Cook (première femme afro-américaine à siéger au conseil) a été limogée, un licenciement pour le moment suspendu par décision de la Cour Suprême le 1er octobre dernier. Le débat juridique tourne autour de la formulation des textes, qui permettent au président de démettre un gouverneur, s’il y a « un motif ». Sans en préciser la nature. Donald Trump en fait une interprétation large : il estime pouvoir disposer de leur sort « à [s]a discrétion », s’il juge qu’ils se sont mal comportés. Lorsqu’il a nommé juste avant la baisse des taux de mi-septembre son principal conseiller économique, Stephen Miran, à un poste vacant, ce dernier n’a pas démissionné de son poste à la Maison Blanche mais s’est simplement mis en retrait : une première dans l’histoire.

Les proches de Donald Trump, surtout ceux qui espère intégrer le conseil de la Réserve fédérale, et le président lui-même s’en prennent régulièrement au patron de la fed, Jerome Powell, qu’il surnomme « trop tard » pour sa tendance à temporiser. La Maison Blanche essaie également de lui imputer la responsabilité du dérapage des luxueux travaux de rénovation des bâtiments de la Fed. Face aux attaques de M. Trump, M. Powell a trouvé une parade efficace : il ne dit rien, ou pas grand-chose.

« M. Paradoxe » conviendrait mieux : « Jay » Powell est un avocat qui occupe un poste d’économiste. C’est un homme discret qui incarne l’une des fonctions les plus exposées au monde. C’est un républicain aux idées modérées, autant dire une espèce en voie de disparition. Il a été nommé à la tête de la Fed par un président républicain (Donald Trump), puis confirmé pour un second mandat par un démocrate (Joe Biden). a grandi dans une petite banlieue fortunée du Maryland, à quelques pas de Washington, où il réside toujours. Lycée de Jésuites, études de sciences politiques à Princeton puis de droit à Georgetown, il est le premier président de la Fed sans formation économique depuis l’éphémère George Miller, à la fin des années 1970. Après des passages dans l’administration Bush Sr, il mène une carrière d’avocat d’affaires à succès, à New York, ce qui fait de lui le président de la Fed le plus riche depuis les années 1940. C’est aussi un fan inconditionnel des Grateful Dead, groupe rock US iconique de la fin des années 1960.

L’homme, nommé en 2018 pour son côté consensuel, se révèle, en cette fin de mandat, farouche défenseur de l’indépendance de la Fed, quitte à s’aliéner le président des États-Unis. Depuis son retour au pouvoir, Trump se heurte au rempart Powell, qu’il a même envisagé d’évincer avant la fin de son mandat, en mai 2026. Fidèle à son habitude, M. Powell n’a pas répondu, mais a fait savoir qu’il utiliserait tous les moyens judiciaires à sa portée pour contester pareille décision, quitte à payer de sa poche les frais d’avocat. Mi-juillet, le plongeon de Wall Street à l’hypothèse d’un remplacement du patron de la Fed lui a apporté un soutien de poids. Le locataire de la Maison Blanche a fini par renoncer. Peut-être s’est-il rappelé ce que quelqu’un avait dit de M. Powell lors de la nomination de ce dernier, en 2018 : « Il est fort, il est déterminé, il est intelligent. » La citation est de Trump lui-même.

On sait en tout cas qu’elles ont été les premiers effets de l’assouplissement monétaire : la bourse de New York avait connu mi-septembre une série de hausses. Une politique monétaire accommodante est généralement favorable aux actions, il faut le dire, puisqu’elle permet aux entreprises de se financer à moindre coût. Ce sont toujours les entreprises de la tech qui ont vu leurs actions monter le plus : alphabet, la maison-mère de google a dépassé le seuil symbolique des 3 000 milliards de dollars de capitalisation boursière, derrière NVIDIA, microsoft et apple.

Et maintenant, le shutdown…

En attendant, en l’absence d’accord sur le budget au Sénat, l’administration américaine est bloquée depuis le 1ᵉʳ octobre. Plus de 600 000 employés fédéraux ont été placés au chômage partiel et les agents pourraient se voir privés d’une partie de leur salaire. les effets du blocage de l’administration fédérale des États-Unis commencent à se faire ressentir dans le pays. Alors qu’aucune sortie de crise ne semble se profiler, beaucoup d’Américains s’attendent à voir dans les jours qui viennent l’impact économique direct du blocage politique, dû au désaccord au Sénat entre les républicains et les démocrates sur les questions budgétaires.

Aux États-Unis, les salaires fédéraux sont la plupart du temps versés en deux fois, le 1er et le 15 du mois. Si la première partie a globalement été assurée le 1er octobre, au premier jour du shutdown, de nombreux travailleurs n’ont pas reçu leur chèque mercredi. Dans un pays où l’épargne des ménages est beaucoup plus faible qu’en France, les conséquences risquent de se voir très rapidement. Avec également un effet néfaste sur la consommation. Les militaires, au nombre de 1,3 million, qui font partie des personnels jugés essentiels, sont confrontés à cette situation pour la première fois de l’histoire. En début de semaine, Russell Vought, directeur du bureau du budget à la Maison blanche, avait déjà provoqué un vent de panique parmi les agents fédéraux. Son bureau a émis une note qui mentionne la possibilité de ne pas régler les salaires à l’issue du shutdown.

Les impacts sur le secteur privé sont pour le moment moindres, mais ils vont s’intensifier. De nombreuses entreprises sont dépendantes des contrats fédéraux et ont reçu l’ordre d’interrompre leurs opérations. D’autres ont besoin d’approbations des autorités administratives pour poursuivre ou lancer des projets et sont obligées de suspendre leurs investissements.

Les principales institutions économiques américaines, dont la Réserve fédérale, sont désormais obligées de naviguer à vue : le bureau des statistiques, touché par le blocage, ne produit plus ses statistiques habituelles. Les chiffres très surveillés du marché de l’emploi, en berne ces derniers mois, n’ont pas été publiés début octobre. L’agence a rappelé des salariés pour produire ceux concernant l’inflation.

Frédéric Faravel

1 à toutes fins utiles, on rappellera que le taux directeur est le taux d’intérêt fixé par une banque centrale pour les prêts qu’elle accorde aux banques.

La Taxe Zucman ne peut être l’alpha et l’oméga d’une politique économique, mais elle est nécessaire !

Jeudi 23 octobre 2025, David Cayla a débattu dans le 28 minutes d’Arte à propos des sommets atteint par le CAC 40 et de la situation économique et de la France. À la fin, le projet de taxe Zucman a été évoqué, mais il n’a pas vraiment eu le temps d’expliquer son propos, il le fait donc ci-dessous.

Est-il vrai que les milliardaires sont moins taxés que les classes moyennes et supérieures ? La réponse est oui. Car, les très grandes fortunes optimisent et surtout réduisent leur base taxable en minimisant leurs revenus réels. Comment ?

C’est très simple : l’essentiel de leur fortune est placée dans des holdings, qui sont des sociétés souvent enregistrées à l’étranger et dont le capital est essentiellement constitué d’actifs financiers (actions, obligations, titre dérivés…) La fiscalité de ces holdings est très avantageuse. Ce sont ces holdings qui reçoivent les dividendes à leur place. Les revenus des milliardaires sont donc les revenus de leurs holdings. Mais ces holdings ne leurs reversent pas ces revenus. Elles le gardent et le réinvestissent dans l’achat de nouveaux titres. Une holding ne reverse donc en revenus à son propriétaire que ce dont il a besoin pour consommer. Le reste est accumulé et accroit sa fortune. C’est ce système qui permet de minimiser le revenu fiscal et donc l’impôt.

Voyons comment cela fonctionne avec un exemple.

Mettons que M. Bernard A. possède un patrimoine financier de 150 milliards d’euros qu’il a placé dans une holding. Chaque annés, ses actions lui rapportent en moyenne entre 6 et 8% de rendement. Mettons 6%. Il touche donc un revenu économique d’environ 9 milliards.

Evidemment, il est impossible à Bernard de dépenser 9 milliards d’euros chaque année. Son train de vie et celui de sa famille implique de dépenser 1 million d’euros par jour, soit environ 350 millions par an. Sa holding lui verse donc 500 millions en dividendes.

Ces 500 million sont taxés de 30% grâce au PFU (prélèvement forfaitaire unique ou Flat tax en bon français) qui fait office d’impôt sur le revenu. Bernard paie donc 150 millions d’euros d’impôt. Sa holding, basée dans un paradis fiscal ne paie pour sa part aucun impôt (ses entreprises en paient). Sur les 9 milliards de rendement de la holding, il reste 8,5 milliards qui sont accumulés et dont une partie lui sert à racheter de nouveaux titres qui génèreront 6% de rentabilité. La fortune financière de Bernard passe donc de 150 à 158,5 milliards.

En fin de compte, Bernard a obtenu 9 milliards de revenus du capital, mais n’a été réellement taxé que sur 500 millions de dividendes que sa holding lui a versé. On peut donc calculer que le taux d’imposition de son revenu économique est de 150 / 9000 = 1,67 %.

La taxe Zucman est une taxe différentielle qui vise à taxer à 2% l’ensemble du patrimoine. L’idée est que le patrimoine financier génère en moyenne 6% de rentabilité. Cette taxe de 2% revient donc à taxer à 33% les revenus économiques du patrimoine. La taxe Zucman est une taxe différentielle : elle ne s’ajoute pas aux autres taxes, elle les complète. Si Bernard a payé au total 400 millions d’impôts de toutes sortes, il doit payer la différence, soit 3-0,4 = 2,6 milliards d’euros d’impôt complémentaire.

Cette taxe pose de nombreuses questions techniques. La première est que Bernard risque d’y échapper en se domiciliant à l’étranger car le coût est faramineux pour lui. C’est le problème d’une taxe qui repose sur une base très étroite de contribuables. Le deuxième problème est que la rentabilité d’un actif financier et sa valeur ne génère pas toujours une distribution de dividendes en proportion. Donc on peut avoir une grande fortune financière sans avoir le cash pour payer l’impôt.

Ce n’est pas le cas de LVMH qui distribue 13 euros par action. Avec un cours d’environ 600 euros, elle redistribue plus de 2% de sa valeur chaque année. Donc Bernard a de quoi payer l’impôt.

On remarquera que 2% de rentabilité, c’est loin des 6% estimé. Cette différence est due au fait que l’ensemble du bénéfice n’est pas redistribué aux actionnaires.

Une partie est capitalisée par l’entreprise, ce qui augmente sa valeur et donc son cours de bourse. Les 6% de rentabilité représentent donc pour une part la distribution de dividendes, et pour une autre part la hausse de la valeur de l’entreprise. Parfois, tous les bénéfices sont distribués, d’autres fois, aucun dividende n’est distribué.

Il existe donc une possibilité qu’un milliardaire ne puisse pas payer l’impôt si l’entreprise ne génère pas de cash (ex. : Mistral AI) ou si elle préfère ne pas distribuer de dividendes pour financer un investissement ou une acquisition. Dans ce cas, comment payer l’impôt ? Une solution pourrait être de payer en nature, c’est-à-dire en actions. Ces actions seraient versées par exemple à la Caisse des dépots. L’Etat se trouverait donc partiellement propriétaire de l’entreprise du milliardaire.

Dans le cas de Bernard, la question ne se pose pas. Il a le cash pour s’acquitter de l’impôt (c’est le cas la plupart du temps). Les entreprises distribuent beaucoup de dividendes.

https://fr.statista.com/infographie/33128/montant-des-dividendes-verses-par-an-en-france-et-dans-les-principaux-pays-ue

Mais si le milliardaire possède une entreprise qui ne génère pas de profits ou qui subit une crise ponctuelle, l’impôt pourrait être reporté sur les années suivantes ou payé en nature. Cette question est délicate et mérite un débat politique et technique.

On peut aussi décider de ne rien faire. Mais la conséquence est une accumulation sans limite et une concentration de plus en plus forte du patrimoine économique entre quelques mains. Cela risque de poser d’importants problèmes économiques et politique. On y est déjà.

David Cayla

Budget 2026 : faire des compromis supposerait que toutes les parties jouent le jeu…

La France a besoin d’un budget et notre objectif, que nous voulons croire partagé, est d’œuvrer au redressement du pays. Tout le débat tourne autour des voies et des moyens pour y parvenir : c’est là qu’il y a un désaccord, et un vrai désaccord.

  • Nous contestons la logique même de l’année blanche, parce qu’elle frappe durement les français les plus vulnérables.
  • Nous contestons aussi une politique économique qui ne fonctionne pas et pourtant, le gouvernement et surtout le président de la République s’obstinent à vouloir la poursuivre. On a pu sentir des relents de 2017, avec des gens qui continuent à croire à la théorie du ruissellement. Cela ne fonctionnera pas, et les français eux-mêmes les yeux décillés là-dessus.

Mais surtout, ce qui nous préoccupe le plus, c’est que le bloc de droite continue à méconnaître une aspiration profonde et qui grandit dans le peuple français, une aspiration à la justice, justice sociale, bien sûr, mais aussi justice fiscale. Et tout le débat qu’il y a eu autour de la taxe Zucman n’est pas du tout anecdotique et n’est pas le fruit de je ne sais quel fantasme démagogique.

L’absence de modération et l’absence de raison sont du côté de ceux qui s’obstinent à refuser la justice fiscale la plus élémentaire, parce que, franchement, entre revenus du capital et revenu travail, il y a une iniquité qui frappe finalement tout le monde dans le pays. Il fut un temps où la droite française avait une doctrine sur la répartition des bénéfices, une époque où le Général De Gaulle, contre l’avis de son Premier ministre Georges Pompidou, plaidait pour la participation. Elle disait autrefois : un tiers pour l’investissement, un tiers pour les salariés, un tiers pour pour les actionnaires. Aujourd’hui, on est à 50% des bénéfices pour les actionnaires et les droites continuent de défendre la Flat Tax ou « prélèvement forfaitaire unique ».

Oui, les Français aspirent à plus de justice et ne comprennent pas qu’on demande beaucoup à ceux qui ont peu et peu à ceux qui ont beaucoup. Et temps que l’exécutif et les parlementaires qui le soutiennent méconnaîtrons cela, notre pays ira au-devant de graves déconvenues.

Alors, il y a eu des avancées : l’abattement 10% pour les retraites, le mauvais coup évité sur les affections de longue durée, la taxe sur les super dividendes, l’amendement important sur les multinationales.

Mais il reste beaucoup à faire : la taxe sur les holdings a été vidée de sa substance ; la niche Dutreil sur les transmissions d’entreprises, on est loin du compte ; la question de la transmission des hauts patrimoines, on n’y est pas non plus. Sur la Culture ou l’environnement, la gauche a également des arguments qui méritent d’être entendus et qui n’ont pas du tout été retenus.

En l’absence de 49-3, les parlementaires de gauche sont évidemment prêts à faire des compromis pour avoir un budget, mais pour y arriver, il faudrait quand même que chacun fasse un pas vers l’autre. Et pour aujourd’hui en tout cas, les parlementaires les plus proches de président de la République ne l’ont pas fait.

C’est la raison pour laquelle face à un blocage sur l’essentiel porté par une alliance de fait entre le « bloc central », LR et le RN, la commission des finances de l’Assemblée Nationale a rejeté la première partie du budget (sur les recettes) : le débat reprendra donc dans l’hémicycle sur le texte initial.

Nous continuerons à exiger la justice et la raison.

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