2023, année funeste pour la distribution et le prêt-à-porter

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Jennyfer (220 magasins et 1000 salariés), Sergent Major, Du Pareil Au Même, Camaïeu, Kookaï (100 magasins et 220 salariés), Naf-Naf, Go Sport, Gap, La Grande Récré (101 magasins, 770 salariés), Pimkie, 26 magasins Galeries Lafayette, San Marina (160 boutiques, 650 salariés), Kaporal (85 magasins, 434 salariés), Zalando, Orcanta, Casino, Monoprix, Franprix, Spar, Courtepaille (220 restaurants, 2089 salariés), Pimkie (64 boutiques, 257 salariés) Buffalo Grill, Burton of London (52 magasins, 198 salariés), Minelli (500 salariés, 150 boutiques)…

Sur la seule année 2023, on relève pas moins 21 enseignes en grandes difficultés, une bonne quinzaines d’entre elles ont été placées en redressement judiciaire, et pour certaines d’entre elles leur vie s’est terminée par une liquidation judiciaire, avec son cortège de centaines de magasins fermés et de plusieurs milliers emplois supprimés par licenciements.

Dans la continuité de 2022, les salariés ont payé un lourd tribut à la crise dans ce secteur, induite notamment par la crise du Covid et quelques fois par le comportement peu approprié de certains dirigeants se croyant intouchables en bombant le torse. Enfin, le consommateur a, depuis la crise sanitaire, une tendance avérée à acheter en 3 clics de souris sur un site web chinois plutôt que d’aller consommer à la boutique du centre commercial voisin. D’ailleurs, l’Institut Français de la Mode (IFM) constate en novembre que le chiffre d’affaires des acteurs de l’habillement et du textile est en recul de 4,9% comparativement à novembre 2019.

Vous l’aurez compris l’année 2023 a été funeste surtout pour le commerce de prêt-à-porter, c’est une réelle catastrophe. Selon Yann Rivoallan, président de la Fédération Française du Prêt-à-porter féminin, plus de 10 000 emplois ont été perdus dans ce secteur en France.

Mystification macronienne

Pour mémoire, lors de la pandémie, les pouvoirs publics avaient ordonné la fermeture des commerces jugés « non essentiels » en mars 2020 (17 mars), fermés jusqu’au 10 mai puis à nouveau fermés du 30 octobre au 28 novembre puis le 3 avril 2021 pour 4 semaines (décret du 19 mars 2021) mais en fait la réouverture sera effective le 19 mai 2021. Ce confinement a porté un coup très important à toute la filière et les plus fragiles ont été en grande difficulté car, au-delà de la perte de ressources (puisque le chiffre d’affaires était proche de zéro), il fallait dans le même temps payer les loyers.

En effet, et c’est là que le facteur extérieur négatif pour la trésorerie des entreprises prend tout son sens, un arrêt de la cour de cassation a contraint les commerces « non essentiels » à payer leur loyer alors même qu’ils n’avaient aucun chiffre d’affaires. Il va sans dire que pour des marques, déjà fragiles qui ont des retards de loyers de plusieurs centaines de magasins, ce fut un coup très dur et elles traînent comme un boulet cette dette de loyer.

En définitive, le « quoi qu’il en coûte » a été une grande mystification de Macron car fatal à de nombreuses marques, boutiques et leurs salariés qui se sont retrouvés sans emploi … sans qu’aucune mesure d’accompagnement spécifique n’ait été mise en place pour venir en aide aux salariés licenciés à la recherche d’un emploi.

Jean-François Dupland,
référent du pôle thématique entreprises de la GRS

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