Mardi 4 novembre, à Lyon, la majorité de gauche et écologiste lance officiellement sa campagne pour les municipales de 2026. Grégory Doucet (élu écologiste et maire de Lyon) se positionne comme chef de file de cette alliance de la « gauche républicaine et socialiste », comme la nomme Rue 89 Lyon. Autour de Doucet on retrouve les partis comme le Parti socialiste, le Parti communiste français, l’Après, Génération·s, Place publique, Voix commune et, évidemment, la Gauche Républicaine et Socialiste autour de notre camarade Adrien Drioli. Lors de ce lancement place Antonin-Jutard (3ᵉ arrondissement), le Maire Grégory Doucet a déclaré que « chacun devra avoir sa place pour 2026 ». La campagne de cette gauche unie portera avant tout sur les préoccupations concrètes et quotidiennes des classes moyennes et populaires de Lyon : services publics, logement, l’accès à la propriété via le bail réel solidaire, encadrement des loyers… Ce positionnement se fait avant même la dimension écologique, ce qui marque un ordre de priorités explicite pour cette alliance, alors que d’autres font le choix d’une aventure solitaire face à une offensive brutale d’une droite au parfum ultra-conservateur avec Jean-Michel Aulas. La campagne se veut également participative : un rendez-vous prévu le samedi 8 novembre en presqu’île pour présenter les résultats d’une « Grande écoute », série d’échanges avec les habitants que les Verts avaient lancé dès l’été dans tous les arrondissements. La majorité de gauche à Lyon entre désormais en campagne, et reprend l’initiative après que les droites ont fait beaucoup de bruit depuis la rentrée.
Contrer Shein et ce qui l’a permis
communiqué de presse de la gauche républicaine et socialiste – mardi 4 novembre 2025, 15h00
Aujourd’hui, l’enseigne de fast fashion Shein est sur le point d’ouvrir des points de ventes dans plusieurs villes françaises. La Gauche Républicaine et Socialiste se joint aux voix de ceux qui dénoncent la validation active et passive d’un mode de consommation nuisible à l’environnement, aux entreprises françaises, et à la qualité des produits.
Shein et d’autres plateformes du même type (AliExpress, Temu ou Wish notamment) représentent l’aboutissement du capitalisme mondialisé, débridé et amoral : tout est marchandise et le scandale, dévoilé hier, des poupées pédopornographiques initialement mises en vente démontre s’il en était besoin que cela n’a posé problème à ces entreprises uniquement parce que cela a été médiatiquement dénoncé. Shein et les entreprises similaires ont été plusieurs fois sanctionnées ; il a été démontré à plusieurs reprises que la majorité des produits qu’elles distribuent représentent un danger pour le consommateur ; mais elles joueront sur l’absence de réelle volonté politique pour protester de leur bonne foi, retirer les produits incriminés, mieux camoufler leur prochain forfait et ne pas être interdits sur les marchés français et européens.
Shein produit et distribue vêtements et artefacts produits en Chine dans des conditions sociales et environnementales catastrophiques, transportés jusqu’en Europe dans des cargos polluants, et noyant le marché sans qu’aucune protection soit apportée aux commerçants, artisans et industriels français qui respectent la réglementation favorable aux consommateurs, travailleurs, et à l’environnement. Tout cela plaide pour interdire formellement la vente en ligne, comme en boutique, de produits qui ne respectent pas strictement les normes européennes.
Toutefois, lutter contre Shein ne sera pas suffisant si on ne s’attaque pas directement aux problèmes qui ont permis son implantation. L’appauvrissement généralisé des Français, et le libre-échange forcené de la commission européenne font que s’ils disparaissent, un autre les remplacera. La Gauche Républicaine et Socialiste dénonce toutes les personnalités complaisantes qui, comme Christophe Castaner (par avidité) ou comme Philippe Aghion – ce matin encore sur France Culture –, osent avec indécence expliquer que ces plateformes sont une réponse utile au problème de pouvoir d’achat et de faibles rémunérations des catégories populaires en France et en Europe.
La Gauche Républicaine et Socialiste appelle le gouvernement à s’opposer fermement à l’installation de magasins Shein et fast fashion sur le territoire, mais également à se battre pour augmenter les salaires et à combattre le libre-échange imposé par la Commission Européenne.
La politique économique erratique de Trump pèse sur l’emploi américain
Après des mois d’insistance de Donald Trump,la banque centrale des États-Unis (Fed) avait mi septembre baissé ses taux d’un quart de point1, espérant ainsi donner un coup de fouet à l’économie américaine, devant un marché du travail d’apparence vacillant. Un seul des douze votants s’était opposé à cette décision: le gouverneur de la Fed récemment promu par le président Donald Trump, Stephen Miran, qui voulait une diminution plus forte, d’un demi-point.
Mais ce que montre le compte-rendu des discussions (« minutes »), c’est que des responsables étaient au contraire réservés face à l’idée d’abaisser les taux directeurs. Ces responsables s’inquiètent de voir l’inflation s’éloigner à nouveau de la cible de 2%, fixée par la Fed et jugent peu probable une hausse rapide du chômage. Ces responsables ont malgré tout proposé mercredi 27 octobre une deuxième baisse d’un quart de point.
Mauvais chiffres de l’emploi
La raison de cet « emballement », sous pression politique, est qu’aux États-Unis, la situation s’est dégradée sur le front de l’emploi. Le taux directeur de la Fed influence les taux que les banques commerciales vont ensuite appliquer à leurs clients, ménages et entreprises. Les chiffres de l’emploi sont-ils à ce point inquiétant que la Fed décide donc d’abaisser le coût du crédit ? À première vue, non, le taux de chômage atteint 4,3 % aux États-Unis, pas loin du plein emploi. La France et beaucoup de pays européens pourraient envier de tels résultats. Mais confronté à la réalité économique et sociale, ce taux est trompeur et masque une situation embarrassante pour l’administration Trump.
D’abord, le chômage a augmenté. C’est le plus haut niveau depuis 4 ans. Et d’après des rapports récents, l’économie américaine crée beaucoup moins d’emplois qu’auparavant : 22 000 seulement en août 2025, alors que les prévisions tablaient sur 80 000 postes créés en juin. 13 000 emplois ont même été détruits. La croissance de l’emploi a commencé à ralentir en avril, au moment de l’entrée en vigueur des principaux droits de douane, décidé par l’homme orange, qui ont sans doute rendu les employeurs plus frileux. Et on peut ajouter au tableau le tour de vis sur l’immigration qui a affecté certains secteurs et les licenciements dans la fonction publique.
Un point noir doit être souligné : le chômage de longue durée. Plus d’un quart des chômeurs, soit près de deux millions d’américains, sont sans emploi depuis plus de 6 mois. C’est rare dans l’histoire de l’économie américaine. On a vu ça au moment du COVID-19 ou de la crise financière de 2008, mais sinon il faut remonter aux années 1980. Tout cela confirme que le marché de l’emploi est atone : les États-Unis d’Amérique compte plus de chômeurs que d’offres d’emploi. Des secteurs comme l’industrie, que Donald Trump avait promis de revitaliser, affichent de très mauvais chiffres. Le gouvernement relativise ces résultats très décevants. Le mois dernier, il les a même nié. Trump a viré la patronne du bureau fédéral des statistiques, l’organisme de référence sur le chômage.
Conflit juridico-politique avec la Réserve fédérale
L’inflation, qui reste élevée – près de 3 % – pourrait conduire toutefois un peu de prudence. Mais depuis l’été, les débats se déroulent dans un contexte politique tendu : la Fed est menacée de reprise en main par le pouvoir. Une de ses gouverneurs, Lisa Cook (première femme afro-américaine à siéger au conseil) a été limogée, un licenciement pour le moment suspendu par décision de la Cour Suprême le 1er octobre dernier. Le débat juridique tourne autour de la formulation des textes, qui permettent au président de démettre un gouverneur, s’il y a « un motif ». Sans en préciser la nature. Donald Trump en fait une interprétation large : il estime pouvoir disposer de leur sort « à [s]a discrétion », s’il juge qu’ils se sont mal comportés. Lorsqu’il a nommé juste avant la baisse des taux de mi-septembre son principal conseiller économique, Stephen Miran, à un poste vacant, ce dernier n’a pas démissionné de son poste à la Maison Blanche mais s’est simplement mis en retrait : une première dans l’histoire.
Les proches de Donald Trump, surtout ceux qui espère intégrer le conseil de la Réserve fédérale, et le président lui-même s’en prennent régulièrement au patron de la fed, Jerome Powell, qu’il surnomme « trop tard » pour sa tendance à temporiser. La Maison Blanche essaie également de lui imputer la responsabilité du dérapage des luxueux travaux de rénovation des bâtiments de la Fed. Face aux attaques de M. Trump, M. Powell a trouvé une parade efficace : il ne dit rien, ou pas grand-chose.
« M. Paradoxe » conviendrait mieux : « Jay » Powell est un avocat qui occupe un poste d’économiste. C’est un homme discret qui incarne l’une des fonctions les plus exposées au monde. C’est un républicain aux idées modérées, autant dire une espèce en voie de disparition. Il a été nommé à la tête de la Fed par un président républicain (Donald Trump), puis confirmé pour un second mandat par un démocrate (Joe Biden). a grandi dans une petite banlieue fortunée du Maryland, à quelques pas de Washington, où il réside toujours. Lycée de Jésuites, études de sciences politiques à Princeton puis de droit à Georgetown, il est le premier président de la Fed sans formation économique depuis l’éphémère George Miller, à la fin des années 1970. Après des passages dans l’administration Bush Sr, il mène une carrière d’avocat d’affaires à succès, à New York, ce qui fait de lui le président de la Fed le plus riche depuis les années 1940. C’est aussi un fan inconditionnel des Grateful Dead, groupe rock US iconique de la fin des années 1960.
L’homme, nommé en 2018 pour son côté consensuel, se révèle, en cette fin de mandat, farouche défenseur de l’indépendance de la Fed, quitte à s’aliéner le président des États-Unis. Depuis son retour au pouvoir, Trump se heurte au rempart Powell, qu’il a même envisagé d’évincer avant la fin de son mandat, en mai 2026. Fidèle à son habitude, M. Powell n’a pas répondu, mais a fait savoir qu’il utiliserait tous les moyens judiciaires à sa portée pour contester pareille décision, quitte à payer de sa poche les frais d’avocat. Mi-juillet, le plongeon de Wall Street à l’hypothèse d’un remplacement du patron de la Fed lui a apporté un soutien de poids. Le locataire de la Maison Blanche a fini par renoncer. Peut-être s’est-il rappelé ce que quelqu’un avait dit de M. Powell lors de la nomination de ce dernier, en 2018 : « Il est fort, il est déterminé, il est intelligent. » La citation est de Trump lui-même.
On sait en tout cas qu’elles ont été les premiers effets de l’assouplissement monétaire : la bourse de New York avait connu mi-septembre une série de hausses. Une politique monétaire accommodante est généralement favorable aux actions, il faut le dire, puisqu’elle permet aux entreprises de se financer à moindre coût. Ce sont toujours les entreprises de la tech qui ont vu leurs actions monter le plus : alphabet, la maison-mère de google a dépassé le seuil symbolique des 3 000 milliards de dollars de capitalisation boursière, derrière NVIDIA, microsoft et apple.
Et maintenant, le shutdown…
En attendant, en l’absence d’accord sur le budget au Sénat, l’administration américaine est bloquée depuis le 1ᵉʳ octobre. Plus de 600 000 employés fédéraux ont été placés au chômage partiel et les agents pourraient se voir privés d’une partie de leur salaire. les effets du blocage de l’administration fédérale des États-Unis commencent à se faire ressentir dans le pays. Alors qu’aucune sortie de crise ne semble se profiler, beaucoup d’Américains s’attendent à voir dans les jours qui viennent l’impact économique direct du blocage politique, dû au désaccord au Sénat entre les républicains et les démocrates sur les questions budgétaires.
Aux États-Unis, les salaires fédéraux sont la plupart du temps versés en deux fois, le 1er et le 15 du mois. Si la première partie a globalement été assurée le 1er octobre, au premier jour du shutdown, de nombreux travailleurs n’ont pas reçu leur chèque mercredi. Dans un pays où l’épargne des ménages est beaucoup plus faible qu’en France, les conséquences risquent de se voir très rapidement. Avec également un effet néfaste sur la consommation. Les militaires, au nombre de 1,3 million, qui font partie des personnels jugés essentiels, sont confrontés à cette situation pour la première fois de l’histoire. En début de semaine, Russell Vought, directeur du bureau du budget à la Maison blanche, avait déjà provoqué un vent de panique parmi les agents fédéraux. Son bureau a émis une note qui mentionne la possibilité de ne pas régler les salaires à l’issue du shutdown.
Les impacts sur le secteur privé sont pour le moment moindres, mais ils vont s’intensifier. De nombreuses entreprises sont dépendantes des contrats fédéraux et ont reçu l’ordre d’interrompre leurs opérations. D’autres ont besoin d’approbations des autorités administratives pour poursuivre ou lancer des projets et sont obligées de suspendre leurs investissements.
Les principales institutions économiques américaines, dont la Réserve fédérale, sont désormais obligées de naviguer à vue : le bureau des statistiques, touché par le blocage, ne produit plus ses statistiques habituelles. Les chiffres très surveillés du marché de l’emploi, en berne ces derniers mois, n’ont pas été publiés début octobre. L’agence a rappelé des salariés pour produire ceux concernant l’inflation.
Frédéric Faravel
1 à toutes fins utiles, on rappellera que le taux directeur est le taux d’intérêt fixé par une banque centrale pour les prêts qu’elle accorde aux banques.
Relancer l’hydroélectricité en France
La relance de la production hydroélectrique représente un avantage comparatif certain pour notre pays. Mais l’accord conclu cet été entre notre pays et la commission européenne démontre que les leçons des erreurs du passé n’ont pas été retenues. Il faudra aussi gérer d’importants conflits d’usage… une vraie réflexion sur l’intérêt général et la résilience est indispensable.
L’énergie hydroélectrique est l’un des piliers de notre mix énergétique, on n’en parle moins cependant beaucoup moins que du nucléaire, du solaire ou de l’éolien. Et pourtant, cette énergie venue des barrages représente 13,9 % de notre production annuelle d’électricité. Elle est renouvelable et, à en croire le nouveau patron d’EDF, Bernard Fontana, elle doit même redevenir une énergie d’avenir ; elle était effectivement très « populaire » jusqu’à l’avènement du nucléaire.
Peut-on relancer la « houille blanche » comme on surnomme l’hydroélectricité : jusque-là, la gestion de l’hydroélectricité à la française posait problème à l’Union Européenne. Un contentieux entre la France et la commission européenne a ainsi duré plus de dix ans : Bruxelles voulait ouvrir à la concurrence ce secteur en remettant en cause la position prédominante d’EDF dans la gestion des barrages. Dix ans de perdus, jusqu’à un accord de principe conclu à la fin du mois d’août : La France a obtenu de prolonger les concessions des opérateurs actuels, mais en les obligeant à céder un tiers de la production nationale d’hydroélectricité pour qu’ils soient vendu aux enchères à des fournisseurs privés… Une façon de reproduire tout de même la même bêtise qu’avec le nucléaire et l’Arenh – comme quoi les leçons n’ont pas vraiment été retenues.
L’État et EDF ont-ils désormais la voix libre pour relancer les investissements dans les barrages français : la production hydroélectrique a des atouts très complémentaire des autres sources d’énergie, éolien et solaire en particulier. Dans la perspective du développement des énergies renouvelables, l’hydroélectricité a vocation à jouer un rôle important dans le mix énergétique décarboné où la production dépendra énormément du soleil, du vent qui intermittent : elle permet de stocker l’énergie pour la rendre disponible dans des périodes où l’offre est faible et la demande importante, ce qui ne peuvent faire les autres sources. Ainsi le nouveau PDG d’EDF prétend vouloir augmenter les capacités de production hydroélectrique de 20 %.
Comme il serait trop coûteux, écologiquement pas vraiment soutenable, de construire de nouveaux grands barrages en France, l’idée, c’est de développer des infrastructures moins lourdes, qu’on appelle des STEP, pour station de transfert d’énergie par pompage. Cela consiste en fait à créer deux réservoirs, amont et aval : on va pomper de l’eau du réservoir aval pour le transférer en amont et ensuite turbiner cette quantité d’eau en amont vers l’aval lorsqu’on a un déficit de production. Cela permet de stocker de l’eau en amont quand le prix de l’électricité est nul ou négatif en pleine journée ou l’été, par exemple, pour l’utiliser la nuit ou l’hiver, pour produire une électricité plus rare et donc plus chère.
Il reste cependant d’autres obstacles au renouveau véritable de l’hydroélectricité en France, qui sont liés à l’impact environnemental des barrages qui modifient le cours des rivières, noie des territoires entiers, empêche la circulation des poissons et entrave plus largement la biodiversité. Et puis, il y a un autre point noir lié à la multiplication des épisodes soit de sécheresse, soit de trop fortes précipitations, l’un comme l’autre induits par le dérèglement climatique. À ce moment-là, les barrages sont utilisés comme des moyens de réguler le niveau des cours d’eau ; cela crée des conflits d’usage de l’eau entre la production d’électricité et l’agriculture, ou bien la préservation de l’environnement. Par exemple, pour préserver les milieux naturels via des contraintes sur le niveau d’éclairage minimum et, de façon plus importante, des contraintes agricoles sur l’irrigation, qui imposent de retenir l’eau en hiver pour pouvoir alimenter l’agriculture irriguée l’été.
Cette situation ne fait pas l’affaire des producteurs d’électricité, puisque en France, on a une pointe de consommation en hiver ; in fine, les contribuables vont en payer le prix : l’État, chaque année, verse des millions d’euros à EDF et aux autres opérateurs de barrage (assez peu nombreux) pour compenser l’électricité qu’ils n’ont pas pu produire à cause de ces conflits d’usage.
Frédéric Faravel
Patrons et salariés chinois unis sur le discours du MEDEF ?
La Chine bouge. La République Populaire de Chine, gouvernée depuis 1949 par le Parti Communiste Chinois, berceau du « Grand Bond en Avant » et de la « Révolution Culturelle », qui ont émoustillé les esprits gauchistes petit-bourgeois des années 1960, mais aussi celle de Deng Xiao Ping qui fit le choix d’un mode de développement capitaliste débridé sous la tutelle totalitaire du PCC, la Chine du contrôle social numérique le plus avancé de la planète serait-elle enfin prête à adopter un véritable modèle de protection sociale ? Or ces progrès sociaux en germe, qui marquent une rupture avec le modèle dominant jusque-là, inquiète une partie de la population.
Ces derniers mois, les autorités chinoises ont annoncé plusieurs mesures visant à améliorer le sort des salariés en matière de salaires et de protection sociale, dans un pays où beaucoup d’ouvriers vivent et travaillent toujours dans des conditions précaires : or ses évolutions sociales sont souvent mal perçues dans les entreprises, y compris chez les salariés.
La Chine est aujourd’hui la deuxième économie mondiale, une puissance qui rivalise avec les États-Unis d’Amérique et est en train de subjuguer économiquement l’Union Européenne, mais c’est aussi un pays qui vient très récemment de renoncer officiellement aux avantages conférés au sein de l’Organisation Mondiale du Commerce par le statut de pays en développement tout en continuant à revendiquer d’être un pays à revenu intermédiaire faisant toujours partie du monde en développement.
En République populaire, tout le monde ne profite pas de la croissance de la même manière, loin de là. Il y a toujours de grandes disparités sociales, un énorme fossé même entre les provinces les plus riches et les plus pauvres. Il y a donc un rattrapage à opérer, et c’est l’une des raisons qui a poussé le gouvernement central à lancer cet été une vague sans précédent d’augmentation du salaire minimum afin d’inciter les travailleurs les moins payés à consommer davantage, car depuis plusieurs années les gouvernements de Xi Jinping ont compris que l’empire du Milieu ne pourrait pas tenir uniquement avec un modèle consacré essentiellement à l’exportation.
En Chine, le salaire minimum est fixé de manière autonome par chaque province ; la moitié d’entre elles a donc suivi les directives nationales et a commencé à annoncer des augmentations. À Pékin, par exemple, le salaire minimum mensuel est passé au 1er septembre 2025 de 334$ à 350$.
C’est dans ce contexte de rattrapage, que l’exécutif central veut aussi imposer une meilleure protection pour les travailleurs chinois. Avant l’été, le gouvernement central avait incité les sociétés de livraison à payer les cotisations sociales pour des millions de livreurs qui parcourent jour et nuit les grandes villes chinoises et qui, jusqu’ici, n’étaient pas affiliés à la sécurité sociale. Une première étape donc, suivie le mois dernier d’une décision judiciaire nationale : la Cour Suprême a fait savoir que, désormais, toute activité professionnelle devait obligatoirement faire l’objet de paiement de cotisations sociales par le patron et aussi le salarié, pour permettre à ce dernier de bénéficier d’une protection sociale.
Étonnamment, ces évolutions sociales ne font pas l’unanimité. Du point de vue des entreprises, ces évolutions vont engendrer des coûts supplémentaires, qui arrivent à un moment où l’économie chinoise est en difficulté et où les entreprises ont déjà tendance à licencier. Ces dépenses supplémentaires pourraient les inciter à réduire encore plus leurs effectifs. Du côté salarié, les cotisations sociales obligatoires sont aussi mal vécues, parce que cela vient remettre en cause de vieilles habitudes dans les usines chinoises, où souvent, patrons et ouvriers s’entendent ensemble pour ne pas payer de cotisations sociales des deux côtés – la notion de « salaire différé » n’a visiblement pas la cote en Chine où les salariés préfèrent affronter une forme de précarité sociale et sanitaire sans faire de différence entre salaire brut et salaire net : une situation qui en dit beaucoup sur la réalité politique du communisme chinois et les fantasmes qu’il a nourris.
En France, ce fonctionnement serait qualifié de travail dissimulé, mais en Chine, cela fait partie des usages : il n’y a pas de sanctions et parfois même l’ouvrier et son patron signe un papier sur un coin de table pour officialiser la chose.
Avec la décision de la Cour Suprême, les employés devraient progressivement avoir, certes, une vraie protection sociale, mais ils y voient d’abord et surtout la cotisation qui va leur faire perdre du pouvoir d’achat immédiat : 60 € environ sur un salaire mensuel de 600 €. Ce n’est pas négligeable quand le progrès social à marche forcée montre ses limites en Chine et où l’État communiste est toujours loin d’avoir tenu sa promesse d’un avenir radieux pour le prolétariat des usines – sans parler de celui des champs.
Frédéric Faravel
Adrien Drioli dans Lyon Mag : « Jean-Michel Aulas est localement le représentant d’Emmanuel Macron, de Nicolas Sarkozy et de Laurent Wauquiez »
Adrien Drioli, conseiller municipal délégué à la Ville de Lyon, est l’invité ce vendredi de Raphaël Ruffier-Fossoul, dans les Coulisses du Grand Lyon. Chaque jour, un invité qui fait l’actualité de Lyon, son agglomération ou sa région. Politique, société, culture, social : ils passent tous sur le grill dans le studio de LyonMag TV.
Adrien Drioli fait partie de ceux qui ont tourné le dos à Nathalie Perrin-Gilbert pour rester dans la majorité de Grégory Doucet. « Je ne la suivrai évidemment pas dans cette aventure isolée. On a été nombreux à trouver que ce que Lyon en Commun est devenu, c’est un gâchis, indique l’élu lyonnais. Nous, on souhaite travailler à l’union pour continuer à gérer la Ville de Lyon et combattre les candidatures qui sont clairement de droite extrême ».
En disant cela, Adrien Drioli cible directement Jean-Michel Aulas, qu’il considère être « localement le représentant d’Emmanuel Macron, de Nicolas Sarkozy et de Laurent Wauquiez ». JMA proche de l’extrême droite, vraiment ? « Ce n’est pas une accusation, c’est un constat. Ses équipes de campagne font du recyclage de militants de droite extrême ou qui ont participé à des campagnes du FN ».
ADOPTION de la proposition de Résolution européenne d’Emmanuel Maurel par la commission des affaires européennes de l’Assemblée nationale visant à rejeter le projet d’accord commercial entre l’Union européenne et les États-Unis
communiqué de presse d’Emmanuel Maurel – mercredi 15 octobre 2025
La Commission des Affaires européennes de l’Assemblée nationale a voté à la quasi unanimité1 par la commission ma résolution contre «l’accord» commercial UE-USA, où Mme Von der Leyen a capitulé face à Trump. Une large majorité se dessine à l’Assemblée nationale pour exiger du Gouvernement qu’il rejette ce texte !
La proposition de résolution européenne, portée par Emmanuel Maurel et signée par plus de 80 députés représentant 8 des 11 groupes politiques que compte l’Assemblée nationale, a été adoptée par la quasi unanimité (une abstention) de la commission des affaires européennes.
Les députés demandent que la France rejette l’accord sur les droits de douane et le commerce conclu par Ursula Von Der Leyen et Donald Trump le 27 juillet dernier.
La Commission européenne a accepté de réduire à 0 % ses droits de douane sur les biens industriels américains, en échange… de droits de douane à 15% sur les produits européens ! (hors quelques rares exemptions).
La Commission européenne a par ailleurs outrepassé ses compétences en promettant à Donald Trump de lui acheter 750 milliards de produits énergétiques et d’invertir 600 milliards aux Etats-Unis, portant ainsi gravement atteinte aux intérêts européens (économiques, industriels, environnementaux, sociaux…).
Ce renoncement au rapport de force avec Washington a provoqué une onde de choc en Europe et fait naître un sentiment d’humiliation, partagé à 52 % par les opinions publiques européennes. Ce sentiment a également traversé la classe politique européenne, notamment française. Ce qui se joue en effet ne relève pas seulement d’un enjeu commercial. Il s’agit avant tout d’un test de souveraineté pour l’Union européenne.
Dotée de nombreux atouts mais en perte de vitesse sur les plans économique, industriel, technologique et scientifique, l’UE doit se redonner les moyens de sortir de la crise et se projeter vers l’avenir. Le rejet de cet accord est impératif pour réussir le pari de l’autonomie stratégique de notre Continent.
Les députés demandent au Gouvernement :
- de s’opposer au projet d’accord économique et commercial entre l’Union européenne et les États‑Unis ;
- de soumettre le projet d’accord à un vote à l’unanimité des États membres au Conseil, puis à un vote au Parlement européen et à une ratification par l’ensemble des Parlements des États membres ;
- de refuser toute mise en œuvre d’un accord économique et commercial entre l’Union européenne et les États‑Unis sans approbation préalable des parlements nationaux
- de solliciter l’avis de la Cour de justice de l’Union européenne sur la compatibilité de ce projet d’accord économique et commercial entre l’Union européenne et les États‑Unis avec les Traités européens.
* * * * * *
- Seule Constance Le Grip, députée Ensemble pour la République (ex. LR) des Hauts-de-Seine, a voté contre ; les autres membres de la commission des affaires européennes ont tous voté pour. ↩︎
Emmanuel Macron doit nommer à Matignon un Premier Ministre et un gouvernement de gauche et écologiste
communiqué de presse commun – mardi 7 octobre 2025, 13h15
Une rencontre commune s’est tenue ce mardi matin entre le Parti Socialiste, Les Écologistes, le Parti Communiste Français (PCF), la Gauche Républicaine & Socialiste (GRS), l’Après, Génération Écologie, Debout et des représentants de la société civile.
L’ensemble des forces politiques de gauche et écologistes réunies ce matin condamnent l’acharnement présidentiel à refuser le changement de cap politique demandé par nos concitoyens et concitoyennes. Cette attitude antidémocratique irresponsable approfondit la crise. La démission de Sébastien Lecornu est le stade ultime de cette obstination. Cela doit cesser.
C’est pourquoi nous appelons le Président de la République à nommer enfin à Matignon un Premier Ministre qui composera un gouvernement de gauche et écologiste. Nous sommes prêts à gouverner ensemble pour mener une politique de progrès social et écologique et de justice fiscale où nous redonnerons toute sa place au Parlement.
7 octobre 2023 : deux ans d’horreurs
Voici deux ans aujourd’hui au petit matin, les criminels islamistes du Hamas et leurs alliés déclenchaient leur attaque terroriste contre les civils israéliens, qui se soldaient par plus de 1200 morts et 250 otages emmenés en captivité dans la bande de Gaza.
Depuis cette date, le gouvernement israélien a déclenché une riposte qui, originellement légitime, a largement outrepassé ce que la décence humaine peut supporter. Prétendant éradiquer le Hamas (ce que personne n’aurait pensé lui reprocher), les ordres du gouvernement Netanyahu ont abouti à la mort de 67 000 Palestiniens dont 90% de civils : l’aide humanitaire a été bloquée, des infrastructures civiles hospitalières délibérément visées, tout semble indiquer que la situation de famine que subissent les Gazaouis est délibérément organisée par le gouvernement d’extrême droite ; plusieurs ministres, comme Smotrich et Ben Gvir (les héritiers politiques de l’assassin d’Ytzakh Rabin), ne cachent plus leurs motivations génocidaires.
L’action de Benyamin Netanyahu est indéfendable et n’a aligné que des échecs pratiques et moraux :
- l’image de l’État d’Israël est profondément abîmée sur la scène internationale ;
- la solution à deux États, seule solution pour la paix, est délibérément remise en cause par un nombre croissant d’États et d’organisations, mettant en cause directement l’existence d’Israël et nourrissant l’explosion indigne de l’antisémitisme partout dans le monde ;
- le Hamas n’a pas été éradiqué et il négocie en ce moment même en Égypte avec le cabinet israélien ;
- une cinquantaine d’otages ou leurs corps n’ont toujours pas été rendus à leurs familles.
Depuis des mois, une partie croissante de la société israélienne manifeste massivement pour exiger la libération des otages, la fin des combats et de l’ignoble punition collective imposée aux Palestiniens et la démission de Benyamin Netanyahu. Ce dernier a décidé de faire du conflit son assurance vie politique : tant que les opérations « militaires » se poursuivent, ils pensent pouvoir rester en place et éviter de répondre de ses nombreuses malversations devant un tribunal. Il refuse toujours au demeurant au peuple israélien une enquête d’État sur les responsabilités dans l’attaque du 7-Octobre et les fautes dans le renseignement et la sécurité qui pourrait mettre en cause sa responsabilité et son inconséquence. Plusieurs enquêtes le mettent pourtant déjà directement en cause.
Après deux ans d’horreurs, il est assez effrayant de devoir constater que les derniers espoirs reposent sur l’action diplomatique de Donald Trump qui voici 9 mois proposait de vider la bande de Gaza de sa population pour construire une Riveria du Proche-Orient. La Gauche Républicaine et Socialiste exprime sa solidarité et sa compassion avec les populations civiles palestiniennes et israéliennes qui sont les jouets de terroristes, d’extrémistes et d’irresponsables. Elle exprime ses vœux de réussite pour le Mouvement de la Paix qui tente d’obtenir la chute du gouvernement Netanyahu. La libération des otages israéliens n’est pas négociable.
La Gauche Républicaine et Socialiste rappelle ses positions pour la résolution du conflit israélo-palestinien :
- reconnaissance réciproque de deux États israélien et palestinien sur les frontières de 1967,
- deux États qui doivent garantir la démocratie et l’égalité des droits en leur sein,
- garantie de sécurité et de l’existence de l’État d’Israël par l’ensemble de ses voisins,
- évacuation totale des colonies en Cisjordanie et à Jérusalem Est.
Gouvernement Lecornu : un entêtement irrationnel
communiqué de presse de la Gauche Républicaine et Socialiste – dimanche 5 octobre 2025, 20h50
L’annonce de la composition du gouvernement ce dimanche soir apporte la démonstration effarante d’un camp politique minoritaire et isolé qui soit n’a rien compris à la situation politique et aux attentes des Français, soit a choisi délibérément la provocation.
Alors que Sébastien Lecornu avait annoncé une rupture sur la forme et sur le fond, il conclut après un mois de tergiversations par le retour du même en pire. Le Premier ministre n’a proposé lors des entretiens avec les groupes parlementaires aucune évolution qui permettrait de corriger les funestes erreurs de politiques économiques, sociales et fiscales que les gouvernements d’Emmanuel Macron ont accumulées depuis 2017. Au contraire, il a composé une équipe gouvernementale plus à droite encore que les gouvernements Barnier et Bayrou – au sein de laquelle pas même François Rebsamen ou Éric Lombard n’ont voulu rester.
La conséquence inéluctable, c’est que cette équipe gouvernementale devrait être censurée au plus vite.
Ce nouvel échec annoncé, après les précédentes censures et défaites électorales de la macronie, sera-t-il cependant suffisamment pour ramener à la rationalité Emmanuel Macron qui, enfermé à l’Élysée, semble encourager ce jusqu’au-boutisme contre les intérêts de la France et des Français ?