Augmentation des impôts : la fin d’un tabou pour les macronistes ? Non ils défendent les riches…

Lors d’une interview dans la matinale de France 2 le mercredi 18 septembre, le ministre de l’Intérieur démissionnaire, Gérald Darmanin, a jeté un pavé dans la marre qui pourrait bien perturber la formation du nouveau gouvernement. Il a affirmé qu’il était « hors de question » pour lui d’intégrer une équipe qui mettrait en place une hausse d’impôts. Il a ainsi laissé entendre que cette hypothèse avait été évoquée à plusieurs reprises par le nouveau Premier ministre, Michel Barnier. L’accroissement de la dette française peut-elle justifier une augmentation des impôts ? Si oui, qui doit payer ?

Pour en débattre, Myriam Encaoua avait invité sur LCP :

  • – David Amiel, député « Ensemble pour la République » de Paris
  • François Geerolf, économiste à l’OFCE
  • Marc Vignaud, journaliste économique à L’Opinion
  • Emmanuel Maurel, député (GRS) « Gauche Démocrate et Républicaine » du Val-d’Oise
  • En duplex : Véronique Louwagie, députée « Droite républicaine » de l’Orne

“La France a été mal gérée” : Emmanuel Maurel a accablé le bilan du ministre de l’Économie démissionnaire et finalement incompétent Bruno Le Maire. Bien sûr qu’il faut faire des économies. Exemple : les aides aux entreprises sont colossales et pas toujours efficaces. Ça a été dit par la Cour des Comptes. On a des milliards à économiser là-dessus. Mais il faudra aussi mettre à contribution les ménages les plus riches, ce que refusent la droite et les macronistes. Nous ne sommes pas d’accord quand on nous dit que notre modèle social coûte trop cher et qu’il nuit à l’«attractivité», notamment industrielle. Ce n’est pas une réussite que nos boîtes se fassent racheter par des Chinois ou des Américains !

« Fil rouge de l’action gouvernementale » en mars, le travail dépouillé de son budget en septembre !

Communiqué de presse d’Emmanuel Maurel, député du Val-d’Oise, co-rapporteur spécial pour la Mission “travail, emploi” du projet de loi de finances pour 2025

Jeudi 19 septembre 2024

Presque moins 3 milliards d’euros sur 33 d’une année sur l’autre. Une baisse parmi les plus violentes jamais infligées par un Gouvernement aux politiques en faveur du travail et de l’emploi.
Rappelons que ce secteur avait déjà largement souffert des annulations de crédit décidées par Le Maire pour boucher les trous de sa gestion calamiteuse.
Le pouvoir démissionnaire ne s’est jamais vraiment intéressé aux actions destinées aux travailleurs les plus vulnérables, et particulièrement les chômeurs éloignés de l’emploi, puisqu’il leur « suffit de traverser la rue pour trouver un job ».
Facteur aggravant : les sortants justifient leur décision parce qu’à leurs yeux, « il n’y a plus de problème de chômage de masse », alors que 2,9 millions de personnes restent inscrites en catégorie A à France Travail !
Ils n’ont aucun scrupule à empêcher le Ministère du Travail de développer l’emploi en faveur des jeunes sans qualification, d’aider les associations et les structures d’insertion par l’activité économique, ou de s’assurer que les chômeurs sont correctement suivis par France Travail. Des centaines de milliers de Français sont menacés par ces amputations budgétaires.
Il appartiendra au Parlement de corriger la très mauvaise copie rendue par les désavoués du suffrage universel ; et de retrouver la voie du progrès social et de la solidarité avec les plus défavorisés. 
Emmanuel MAUREL
Député du Val d’Oise
Co-Rapporteur spécial du projet de budget 2025 « Travail et Emploi »
Co-fondateur de la Gauche Républicaine et Socialiste
> Le site internet d’Emmanuel Maurel: http://emmanuelmaurel.eu
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> Compte Twitter d’Emmanuel Maurel: @emmanuelmaurel

Alimentation : la société de consommation coûte cher à notre porte-monnaie et à la collectivité

Le Prix de notre alimentation est injuste, selon un rapport publié aujourd’hui (et qui sera disponible pour le grand public demain) par quatre associations : le secours catholique, le CIVAM, solidarité paysans et la Fédération française des diabétiques. Elles ont travaillé avec des chercheurs et des citoyens sur les impacts négatifs de notre système alimentaire. Elles formulent également une série de recommandations pour l’améliorer et appellent surtout à une loi-cadre sur l’alimentation, discutée avec les citoyens.

L’intérêt de ce rapport, c’est qu’il évalue les coûts, pas seulement pour les citoyens, mais aussi pour notre société et plus largement pour la planète, de notre système alimentaire. En effet, ce rapport dit au fond de deux choses :

  • d’abord, que le prix que nous payons pour notre alimentation ne se résume pas à ce que nous déboursons en caisse ;
  • ensuite que ce prix est le reflet de choix politiques et économiques, des choix qu’il invite à questionner en raison des situations qu’il induit : 8 millions de Français en insécurité alimentaire, 18% des agriculteurs sous le seuil de pauvreté, une obésité en hausse et 160% de diabétiques en plus en 20 ans, sans même faire la liste des atteintes à la biodiversité.

Ce que met en avant ce travail, c’est bien cela : les impacts écologiques, sociaux et de santé de notre alimentation, ceux que l’on ne voit pas du premier coup d’œil et qui sont chiffrés dans ce rapport à 19 milliards d’euros.

Pour arriver à ce chiffre, ce rapport s’appuie sur les travaux du BASIC, c’est un bureau d’analyse spécialisé sur ces questions et qui a creusé dans la comptabilité nationale, c’est-à-dire ce que nous avons effectivement dépensé en 2021 pour réparer et compenser les effets de notre système alimentaire. Ce sont 11,7 milliards d’euros pour les maladies liées à notre mauvaise alimentation, obésité et diabète en tête. 3,4 milliards d’euros pour compenser les effets sur l’environnement, comme la dépollution de l’eau par exemple, et 3,4 milliards d’euros pour compenser les impacts sociaux, cette fois, comme les faibles rémunérations du secteur.

Enfin, ce rapport évalue non seulement ce que l’argent public compense, mais aussi ce qu’il soutient et qui ne représente pas moins de 48,3 milliards d’euros. Ces crédits proviennent de l’Union Européenne, essentiellement vers la Politique Agricole Commune, des collectivités territoriales et de l’Etat, pour plus de la moitié, à travers des exonérations fiscales et des exonérations de cotisations sociales. Pour Christophe Alliot, le fondateur du BASIC, c’est l’un des principaux enseignements de ce rapport. Ce qui apparaît en premier c’est une très forte dépendance du système alimentaire à l’argent public ; cela peut représenter une bonne nouvelle, car cela implique que la puissance publique dispose directement d’un moyen d’action pour transformer le système à condition que la volonté politique soit présente (et convergente). Deuxièmement, c’est que le rapport met fin à une sorte d’image d’Epinal de l’alimentation en France, que l’on imagine toujours très diverse, avec beaucoup de terroirs, beaucoup de diversité de produits, alors qu’en fait celle-ci est structurée par quelques modèles qui font désormais 90% de notre alimentation. Cette diversité a pourtant existé, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui, et il devient déterminant de questionner les cadres économiques qui structurent notre système alimentaire, car ces modèles dominants sont ceux qui ont le partage de la valeur le moins équitable sur tous les maillons de la chaîne, depuis l’agriculteur jusqu’au distributeur.

Enfin, dernier chiffre important : 5,5 milliards d’euros, c’est ce que représente la publicité dans le secteur agroalimentaire. Il est donc nécessaire que la puissance publique s’interroge sur ce système qui dépend de l’argent public car il devient nécessaire d’infléchir une partie des tendances actuelles. Remettre en cause le discours publicitaire c’est aussi poser des questions légitimes : que met-on en avant comme produit ? auprès de quel public (les enfants ne sont pas les seuls concernés) ? Car la publicité oriente massivement vers des produits trop gras, sucrés ou salés, sans réelle régulation à ce stade.

Cela fait plusieurs années que la Gauche Républicaine et Socialiste alerte sur ces questions, avec des analyses convergentes avec le rapport publié par ces quatre organisations ce mardi 17 septembre 2024. En septembre 2021, elle avait adopté dans son programme national des propositions ambitieuses, que nous vous invitons à nouveau à consulter.

Frédéric Faravel

Nous vous invitons également à consulter les articles et éditoriaux suivants :

Commission européenne : Emmanuel Macron cède encore devant Ursula von der Leyen et l’Allemagne

Alors que Thierry Breton vient de quitter ses fonctions sur injonction d’Ursula von der Leyen (présidente de la commission européenne, reconfirmée cet été par le Parlement européen), il doit être rappelé que la Commission européenne est un collège composé de choix émanant des États membres, approuvés par le Parlement européen.

Ainsi, il n’appartient pas à Ursula von der Leyen de décider selon son « bon vouloir » quel commissaire est compatible avec elle, en fonction de son degré d’opposition à la politique du « fait du prince » conduite au sein de la Commission européenne. Il n’appartient pas non plus à l’Allemagne et à sa représentante au sein de la Commission européenne de décider quel commissaire la France doit désigner au sein de l’exécutif européen, notamment pour mieux imposer en Europe les choix décidés outre-Rhin en matière d’énergie, de politique industrielle et commerciale, de défense ou encore dans les domaines numériques !

Enfin et surtout, il incombe au Président de la République comme au Premier ministre d’être garants des intérêts de la France en Europe et de refuser les politiques libérales et d’austérité qui étranglent notre pays depuis des années.

Les eurodéputés français qui ont ratifié la candidature de von der Leyen paient leur naïveté et leur double discours d’une humiliation pour la France. Les macronistes, LR et les socialistes avaient pourtant tous critiqué sa politique et ses méthodes pendant la campagne des élections européennes. Ce dernier et lamentable épisode symbolise et concentre à lui seul l’inconséquence des européistes.

“Barnier représente la continuité avec les politiques budgétaires macronistes”, Emmanuel Maurel sur LCI

Emmanuel Maurel était l’invité de LCI ce lundi 9 septembre 2024 pour parler de la préparation du budget 2025 et des enjeux auxquels il doit répondre.

Il est effectivement de prendre des décisions courageuses, mais ce n’est pas ce qu’ont fait les gouvernements précédents. Plutôt que de se préoccuper du supplice qui attendrait le gouvernement de Michel Barnier, avant tout il faut s’attacher à ce que le budget ne se transforme pas en supplice pour les Français.

On nous annonce des coupes drastiques dans les dépenses publiques. Que prévoit de faire le gouvernement sortant et le gouvernement rentrant ? Car ils sont dans une certaine continuité comme démontre le fait que le directeur de cabinet de Bruno Le Maire soit devenu le directeur de cabinet de Michel Barnier : c’est une continuité de la politique macroniste, mais c’est surtout une politique qui a échoué.

On nous a fait des promesses en termes de baisse de déficits publics. On disait cette année, et ça sera 4,4 % du PIB ; on se retrouve en réalité avec un déficit de 5,6. Cela signifie que, par rapport aux prévisions de Bruno Le Maire on a perdu 30 milliards d’euros. Le diagnostic de nombreux parlementaires à droite comme gauche, c’est qu’on a un problème non pas de dépenses, mais surtout de recettes, c’est-à-dire qu’on a une baisse des recettes fiscales extrêmement préoccupantes. Et ça, c’est la faute du gouvernement qui n’a pas été assez prévoyant et, surtout, qui a multiplié les cadeaux à un certain nombre de publics qui n’en avaient pas besoin. Et cela nous coûte déjà très cher !

Quand on voit les mesures des gouvernements successifs d’Emmauel Macron, qui ont baissé l’impôt sur la fortune, qui ont fait la flat tax pour les revenus les plus aisés, qui ont refusé de taxer les super profits, on se retrouve en effet avec un manque à gagner en termes de recettes fiscales.

Nous sommes dans une situation particulière car tout à l’heure la commission des finances a auditionné deux ministres qui ne le sont plus, même s’ils sont responsables de la calamiteuse situation actuelle, or les députés aimeraient surtout en savoir plus sur ce que Michel Barnier entend faire. Emmanuel Macron a fait perdre beaucoup de temps au pays : la dissolution, les 7 semaines de tergiversations. Et aujourd’hui, les parlementaires ont très peu de documents à leur disposition.

Ce qui compte, c’est la vie des Français, qui mérite qu’on s’y attarde et qu’on fasse un certain nombre de dépenses, indispensables pour eux : pour le monde étudiant, les salariés précaires… Il faut des réponses rapides.

Attention à ne pas faire l’erreur de présenter un budget récessif : couper dans les dépenses publiques plus que raisonnablement, cela a toujours un effet très négatif pour l’économie. Or, un des enjeux pour nous, C’est évidemment de relancer l’activité économique. On a une croissance très faible. On a besoin de mesures en termes d’investissement, pour soutenir la production, la mise en valeur de notre industrie, etc. Tout cela participe à une croissance plus forte et donc plus de recettes fiscales : c’est parfois contre-intuitif pour les gens, mais si vous faites une baisse dans les dépenses publiques cela se traduit trop souvent par une récession de l’activité économique, c’est tout ce qu’il faut éviter.

À droite comme à gauche, il existe des gens qui regardent la situation financière avec lucidité : même l’inspection générale des finances explique qu’il y un problème sur les aides aux entreprises, elles sont mal distribuées, elles coûtent trop cher et elles ne sont pas très efficaces : il existe donc une marge de manœuvre considérable. Le « crédit impôt, recherche », c’est presque 10 milliards d’euros : il est peu efficace, et les entreprises qui en bénéficient – notamment les très grandes – versent de gros dividendes et ça ne les empêche pas de licencier sans investir par là.

Il faut donc arrêter de verser sans aucune condition des aides aux entreprises pour des résultats qui sont peu ou pas démontrés. Alors, évidemment, il y a les PME : on doit les aider, mais il faut arrêter de faire à faire n’importe quoi avec des entreprises qui, en réalité, n’ont pas besoin de ces aides ou des exonérations de cotisations sociales qui contribuent à accroître le déficit des comptes sociaux.

Il y a eu des élections. La politique du gouvernement sortant a été sanctionnée. Il est quand même invraisemblable que cette politique soit poursuivie comme si de rien n’était. Ce n’est pas du tout ce que veulent les Français.

Les collectivités locales, communes et conseils départementaux notamment, se sont insurgés, à juste titre, qu’ils soient de droite ou de gauche, face à cette tentative de leur faire porter une part de responsabilité dans le déséquilibre des comptes publics : on oublie quand même quelque chose d’incroyable, c’est que les collectivités locales ont l’obligation de déposer un budget en équilibre. Elles sont les première à faire des efforts.

Nous avons une inquiétude supplémentaire : Michel Barnier doit vouloir s’attaquer à la dette financière et à la dette écologique. Or quand on lit le dernier rapport de la Cour des Comptes, on sent bien que l’idée derrière est de revenir à une taxe carbone sur les ménages, cette même taxe carbone qui avait suscité le mouvement des « gilets jaunes ».

Nous sommes dans une situation démocratique tendue.Le président n’en a pas tenu compte, n’a pas respecté le résultat des élections.

L’habitude que le gouvernement précédent a pris de faire voter des textes en ayant recours à l’article 49.3 a profondément choqué nos citoyens. Si, demain, on en arrivait à passer un budget par ordonnance – ce qui ne pourrait arriver que si le gouvernement refuse d’écouter les parlementaires – la crise démocratique s’aggraverait encore.

Il faut faire confiance aux parlementaires pour qu’ils soient responsables et trouvent des solutions. Mais pour trouver des solutions, encore faut-il en face un gouvernement qui soit ouvert aux arguments des oppositions diverses, et pour l’instant nous n’en avons malheureusement aucune garantie.

Contre le Front républicain, Emmanuel Macron promeut une alliance de fait Droite/RN

Marie-Lienemann, ancienne ministre, ancienne parlementaire et coordinatrice nationale de la Gauche Républicaine et Socialiste était l’invitée de BFMTV samedi 7 septembre 2024 vers 11h30 pour débattre de la situation politique, qui ne cesse de se dégrader depuis des mois du fait du refus d’Emmanuel Macron de reconnaître sa défaite électorale des 9 et 30 juin et 7 juillet derniers.

Elle débattait avec Agnès Evren, sénatrice LR de Paris, Charles Sapin, journaliste au Figaro, et Arnaud Benedetti, politologue.

Il est de plus en plus clair que le Président de la République a immédiatement bafoué le front républicain et mis en place une alliance de fait Droite/RN. Pour certains, ce serait la faute de la gauche : vaste fumisterie !

Emmanuel Macron a agi en chef de clan et non en Président : avant toute chose, il ne voulait ni revenir sur le départ en retraite à 64 ans, ni la hausse du smic pour atteindre 1600 euros, ni des mesures significatives de justice fiscale pour restaurer les comptes publics et la qualité des services publics.

La gauche doit rester unie et prête à faire face aux mauvais d’un exécutif qui s’appuie désormais sur une majorité parlementaire qui va de Renaissance au Rassemblement national.

Barnier à Matignon : le bras d’honneur de Macron aux Français

L’interminable série de consultations conduites par le Président de la République pour ne pas nommer un Premier ministre du Nouveau Front Populaire a pris fin aujourd’hui de la pire des manières.

En choisissant Michel Barnier, dernière roue du carrosse LR, Emmanuel Macron a balayé d’un revers de main les résultats de sa propre dissolution ; et fait un bras d’honneur aux millions d’électeurs de gauche qui ont sauvé la moitié de son groupe parlementaire à l’Assemblée.

Pire : l’Elysée a négocié en direct avec Marine Le Pen les conditions d’une neutralité bienveillante des députés RN en cas de dépôt d’une motion de censure !

Le nouveau Premier ministre, qui lors de la primaire LR avait proposé d’abolir des pans entiers de la Convention Européennes des Droits de l’Homme, ne manquera pas de détailler les termes de cet accord lors de son discours de politique générale.

Les milieux d’affaires et les marchés financiers sont les vrais gagnants de cette forfaiture démocratique. Leur effroi à l’idée d’augmenter les salaires et contribuer davantage aux charges publiques s’est instantanément dissipé. Les dividendes défiscalisés et autres subventions sans contreparties continueront d’arroser leur cours de bourse.

Macron n’a jamais été préoccupé par une quelconque « stabilité institutionnelle ». Son obsession cardinale demeure la préservation des privilèges de son noyau dur de supporters, sous l’œil vigilant de Bruxelles, rassurée par « Barnier l’européen ».

Nos concitoyens n’ont à présent sous les yeux qu’un régime crépusculaire accaparé et dénaturé par un Président méprisant et solitaire. Il reviendra aux forces de gauche de s’opposer radicalement à la poursuite de sa politique d’austérité néolibérale et autoritaire.

L’enseignement n’est visiblement pas prioritaire dans la gestion des “affaires courantes”

À une semaine de la rentrée, les formateurs/professeurs préparant les étudiants aux épreuves des concours de recrutement ne disposent toujours pas de programmes pour le CAPES de 2026, et donc aucune assurance que ce qu’ils vont commencer à enseigner à leurs étudiants en première année de Master sera ensuite bien au concours.

Cette situation est très inconfortable tant pour les enseignants que pour les étudiants.

Le gouvernement démissionnaire a pourtant pris dans le courant de l’été 2024 des décisions bien plus lourdes que celle-là.

L’éducation ne semble vraiment pas être sa priorité !

La Gauche Républicaine et Socialiste demande instamment que les mesures nécessaires soient mises en œuvre et, plus largement, qu’un gouvernement réellement chargé des affaires de la nation soit installé, dans toute sa légitimité politique – c’est-à-dire qui soit conforme aux aspirations exprimées par les Français lors des élections législatives anticipées.

Choix du Premier Ministre : Pour un sursaut rapide !

Alors que le président de la République reçoit les principales forces politiques représentées à l’Assemblée nationale, la Gauche Républicaine et Socialiste en appelle à un sursaut politique rapide.

Depuis près de deux mois, la France n’a plus, officiellement, de gouvernement. Cette situation est la conséquence de l’entêtement du chef de l’État, qui multiplie les manœuvres dilatoires depuis le 7 juillet. Son inertie procède d’un déni de réalité. Emmanuel Macron a beau répéter que « personne n’a gagné les élections », il y a bien de grands perdants : la coalition qu’il dirigeait et la politique économique et sociale qu’il conduisait !

Encore plus grave : le gouvernement démissionnaire fait plus « qu’expédier le affaires courantes » et continue de prendre des décisions politiques, comme on l’a vu sur les mesures de gel budgétaire prises par Gabriel Attal, sans aucune concertation ni même communication préalable auprès des parlementaires.

Cette situation ne peut plus durer. En l’absence de majorité, la logique démocratique voudrait que le chef de l’État confie à la coalition arrivée en tête la mission de former un gouvernement, à charge ensuite pour celui-ci de convaincre les députés de la pertinence de son programme.

Lors de son entretien avec les représentants du Nouveau Front Populaire, le Président lui-même avait reconnu que les Français souhaitaient un changement d’orientation politique. Il est donc temps de passer des paroles aux actes !

Nous dénonçons le sectarisme de LR qui, fort de ses 5,4% aux élections législatives, prétend gouverner les Français à droite.

Nous dénonçons aussi la tartufferie des macronistes, qui, après avoir posé comme condition l’absence de représentants LFI dans un gouvernement dirigé par Lucie Castets, surenchérissent à présent en menaçant de bloquer toute mesure non-conforme à leur ligne politique.

Les chantages à la motion de censure, d’où qu’ils viennent, témoignent d’une effarante immaturité politique, car ils remettent le RN au centre du jeu : en effet, pour passer le seuil des 289 députés, la censure ne peut être votée qu’avec leurs voix. En outre, l’instabilité permanente à l’Assemblée favoriserait les discours démagogiques sur la nécessité de mettre au pouvoir un homme (ou une femme) providentiel.

Dès lors, le débat sur le contenu des politiques est le seul qui vaille la peine d’être mené. Qu’est-ce qui, dans les propositions soumises aux Français lors du scrutin de juillet, est de nature à susciter l’assentiment d’une majorité de la population ?

Nous sommes convaincus que les priorités économiques et sociale du Nouveau Front Populaire sont susceptibles de convaincre une majorité de citoyens, quels qu’aient été leurs choix électoraux.

Ainsi, la remise en cause de la réforme des retraites est attendue par une très grande majorité de Français. En abrogeant immédiatement cette loi injuste et cruelle adoptée à la faveur d’un 49.3 honteux, l’Assemblée ferait œuvre de salubrité publique.

À cela doit s’ajouter une action résolue en faveur du pouvoir d’achat. La hausse des salaires, après deux années de forte inflation, se justifie pleinement, surtout pour nos concitoyens les plus modestes. Il est assez paradoxal que les gouvernants successifs rabâchent sans cesse leur attachement à la « valeur travail »… tout en le payant de moins en moins à sa juste valeur !

Au-delà de la hausse immédiate du SMIC, la convocation d’une conférence salariale s’impose. Elle permettrait d’identifier les secteurs prioritaires et d’élaborer les mesures d’accompagnement nécessaires dans certaines entreprises ou branches professionnelles. La revalorisation des salaires dans les métiers de l’éducation ou du soin, longtemps négligés, devra être mise en place à cette occasion.

La situation préoccupante de l’accès aux soins inquiète à juste titre nos concitoyens. Il faut en finir avec les coupes budgétaires et voter un plan pluriannuel de remise à flots de l’hôpital public. La décision absurde et dangereuse de diminuer le nombre d’internes, prise en catimini par le gouvernement sortant, devra être annulée au plus vite.

Les macronistes et la droite rétorquent que les mesures de justice sociale et de renforcement des services publics coûtent cher, a fortiori dans un contexte de marges de manœuvres financières réduites. Mais nul ne peut se prévaloir de ses propres turpitudes : ce sont eux qui ont volontairement réduit les recettes fiscales, et accru le déficit public, en accordant toujours plus d’exonérations aux plus riches ! Pour pouvoir agir, nous n’avons donc pas d’autre choix que créer immédiatement une taxe temporaire sur les super profits, supprimer la « flat tax » et créer un nouvel ISF.

Mais retrouver des recettes, c’est aussi créer des richesses. Cela passe par le soutien à notre tissu productif et à une vraie politique de réindustrialisation.

La reconquête de notre souveraineté économique et technologique peut et doit faire l’objet d’un consensus transpartisan. Militants inlassables du « Fabriqué en France », nous savons que notre pays dispose d’atouts incomparables pour relancer des filières françaises de production de biens industriels.

Les aides aux entreprises doivent êtres revues en fonction de ces objectifs. Il faut donc non seulement des contreparties en terme d’emplois et d’investissements, mais aussi un criblage des secteurs prioritaires (transition écologique, nouvelles technologies…).

En outre, nous devons mettre en place une véritable stratégie d’intelligence économique, à la fois offensive et défensive, pour protéger nos entreprises de la voracité de nos concurrents.

Ces mesures contribueront à améliorer immédiatement la vie de nos concitoyens et à préparer l’avenir.

Il ne nous a certes pas échappé que le Nouveau Front Populaire n’avait pas la majorité absolue à l’Assemblée nationale, et nous ne versons pas dans le maximalisme du « tout ou rien » et du « nous tous seuls ».

Nous sommes simplement convaincus que cette feuille de route rapidement esquissée permettra au pays et aux Français d’aller mieux.

Pour la Gauche Républicaine et Socialiste
Marie-Noëlle Lienemann, ancienne sénatrice, ancienne ministre
Emmanuel Maurel, député du Val-d’Oise
Co-fondateurs de la Gauche Républicaine et Socialiste

Emmanuel Maurel sur BFM : Macron doit cesser de jouer et doit nommer un(e) Premier(e) Ministre !

Emmanuel Maurel, député GRS, était l’invité de BFM TV le lundi 19 août 2024 pour débattre avec Andrea Kotarac, porte-parole du RN, et Maud Gatel, secrétaire générale du MoDem.

Seul député sur le plateau, il a rappelé que la priorité n’était pas de savoir s’il fallait destituer le Président de la République Emmanuel Macron (procédure que l’on sait d’avance condamnée à l’échec) mais de rappeler l’exaspération que provoque son comportement pour le moins irresponsable.

Or cette exaspération est parfaitement légitime face à un locataire, qui verse dans l’inertie volontaire et dans le déni de réalité pur et simple. Pendant ce temps, le gouvernement « démissionnaire » décide de couper drastiquement dans les dépenses publiques ! Il est temps qu’Emmanuel Macron arrête de jouer avec les Français et nomme un Premier ministre : il faut qu’un gouvernement légitime travaille enfin au service des Français de leurs demandes en termes de pouvoir d’achat, de réparation de l’injustice politique et sociale qu’a représenté le passage en force sur la réforme des retraites, de relance écologique de l’économie et de la production et aussi de restauration des services publics.

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