Après le sursaut du Nouveau Front Populaire, renforcer la Gauche Républicaine

La Gauche a su faire face à “l’étrange”* et brutale dissolution du 9 juin 2024 pour permettre aux Françaises et aux Français de sanctionner la désastreuse politique macroniste et empêcher la victoire du RN. Elle a été d’une clarté absolue pour faire barrage partout à l’extrême droite. Le 7 juillet dernier, non seulement le pire a été évité, mais le Nouveau Front Populaire est arrivé en tête en nombre de députés.

Mais cela n’a pas suffi à lui donner les moyens de gouverner seul pour appliquer pleinement son programme ; la situation politique est confuse, la décomposition du macronisme produit sans cesse de nouveaux effets, sans qu’il semble possible aujourd’hui de constituer une majorité parlementaire stable, comme cela pourrait être le cas dans n’importe quelle démocratie européenne. La réélection de Yaël Braun-Pivet à la présidence de l’Assemblée Nationale démontre une volonté de ne pas tenir compte de la sanction électorale et de s’opposer à quoi qu’il en coûte à une nouvelle expérience gouvernementale de gauche.

La faute à des acteurs politiques, au premier rang desquels se trouve le président de la République, qui n’ont tendu à l’extrême le débat public sans jamais apporter de réponse aux attentes de nos concitoyens dont la colère monte. Le pays a besoin d’apaisement, le pays a besoin d’une alternative durable à l’extrême droite, le pays a besoin d’une gauche qui fait vivre la promesse du Nouveau Front Populaire , d’une gauche qui privilégie la dynamique unitaire . même quand une partie de ses membres ne sont pas à la hauteur, d’une gauche qui rassemble toutes les classes populaires et tous les travailleurs, d’une gauche qui soit capable de prendre ses responsabilités.

Pour renforcer et faire vivre cette gauche, rejoignez-nous : adhérez à la Gauche Républicaine et Socialiste !

* cf. L’étrange défaite

DIMANCHE 7 JUILLET, ON VOTE POUR LA RÉPUBLIQUE

Après les résultats du premier tour des élections législatives, le dimanche 30 juin 2024, qui a vu le RN et ses ralliés atteindre 33% des suffrages exprimés, les partis attachés aux principes républicains ont fait preuve d’une forme de sursaut face au danger annoncé d’une arrivée de l’extrême droite au pouvoir.
Le Nouveau Front Populaire a créé une dynamique politique réelle face à la responsabilité du moment en élargissant le rassemblement ; avec cette nouvelle coalition, la gauche a fait mieux que résister, elle a progressé et apparaît aujourd’hui comme le meilleur rempart pour éviter une majorité parlementaire pour le RN.

A gauche, les candidats du Nouveau Front Populaire arrivés en troisième ou en quatrième positions dans les circonscriptions où l’extrême droite pouvait l’emporter se sont tous retirés au profit du candidat macroniste ou divers droite afin de faire barrage. Cette discipline républicaine n’a malheureusement pas prévalu chez les anciens LR ; elle a été appliquée majoritairement mais à géométrie variable par les candidats macronistes. Et encore une partie du camp présidentiel prétend encore opérer des distinctions entre candidats du Nouveau Front Populaire, allant souvent jusqu’à mettre un signe égal entre le RN et certains candidats insoumis.
C’est une nouvelle démonstration d’une perte de repères à droite et au centre.

Cela ne signifie pas qu’il n’existe pas des désaccords à gauche, notamment sur le comportement à adopter dans le débat public et sur la stratégie de la tension : on peut parfaitement porter un programme radical sans être irrespectueux avec ses adversaires et les Français, la Gauche Républicaine et d’autres partis le prouvent chaque jour.

Mais l’urgence vitale pour notre République, c’est d’empêcher la prise du pouvoir par le Rassemblement National et c’est dimanche 7 juillet 2024 que nous pouvons le faire tous ensemble. La Gauche Républicaine et Socialiste est claire et cohérente : elle appelle à voter pour les candidats de gauche dans toutes les circonscriptions où ils sont présents au second tour ; elle appelle partout ailleurs à faire barrage au RN/FN et à ses ralliés en votant pour les candidats divers droite ou macronistes les mieux placés. Contrairement à ce que laisse penser les sondages et les projections en sièges (toujours très approximatives), la mobilisation ne doit pas faiblir, aucune voix ne doit manquer, surtout dans le contexte médiatique anxiogène de ces derniers jours : le RN est toujours en capacité d’accéder à la majorité absolue ou de s’en rapprocher dangereusement.


Par ailleurs, la forte mobilisation des Français pour donner un maximum de voix au Nouveau front populaire doit être respectée : des duels entre candidats de gauche qui portent le même projet ne devraient plus avoir leur place dans ce contexte. Dans les quelques très rares cas où de tels duels subsistent, la GRS appelle à soutenir les candidats et candidates les mieux placés. C’est avec elles et eux que nous constituerons demain la force parlementaire du Nouveau Front Populaire à l’Assemblée nationale.

Un mot encore pour saluer la très belle campagne emmenée par Emmanuel Maurel, candidat de la Gauche Républicaine et Socialiste et du Nouveau Front Populaire dans la troisième circonscription du Val-d’Oise. Rassemblant toutes les forces de gauche autour de lui et de sa suppléante Valérie Gonçalvès Andral (PCF) et de très nombreux sympathisants qui s’étaient éloignés de l’action politique ou pour qui c’est la première campagne électorale, il a obtenu près de 36% des suffrages arrivant très largement en tête. Le score d’une candidate RN invisible sur le terrain a convaincu la députée macroniste sortante de se désister en faveur de notre camarade. Nous remercions tous les camarades de la GRS qui sont venus apporter leur aide à cette campagne. Avec toute l’équipe de campagne, il poursuit la dynamique du premier tour et jusqu’à minuit ce soir il y a fort à parier que tout le monde sera sur le terrain pour emporter le siège et obtenir le score le plus haut possible.

Alors dimanche 7 juillet 2024, pas d’hésitation :
VOTEZ ET FAITES VOTER POUR LA RÉPUBLIQUE, POUR LA RÉPUBLIQUE SOCIALE, POUR LA RÉPUBLIQUE ÉCOLOGIQUE, POUR LA RÉPUBLIQUE LAÏQUE… FAITES VOTER CONTRE L’EXTRÊME DROITE !

Le 9 juin, un seul bulletin : la Gauche unie avec Léon Deffontaines !

La Gauche Républicaine et Socialiste appelle à voter pour la liste de la Gauche Unie pour le monde du travail conduite par Léon DEFFONTAINES et soutenue par Fabien ROUSSEL.

  • Une gauche fidèle à sa mission : la redistribution des richesses.
  • Une gauche fidèle à son histoire, toujours aux côtés du monde du travail !
  • Une gauche fidèle aux fondamentaux universalistes et laïques, qui choisit, face à l’extrême droite et tous les obscurantismes, le chemin du progrès, de la science et des Lumières.

Alors que l’Europe est confrontée à des crises sans précédent, les dirigeants du continent, Emmanuel MACRON en tête, privilégient la politique de la fuite en avant. Ils veulent nous imposer :
X une nouvelle cure d’austérité qui mettra à mal nos services publics et notre modèle social ;
X un élargissement de l’UE à 8 nouveaux pays (60 millions d’habitants !) qui aggravera le dumping social ;
X un « saut fédéral », où la France perd son indépendance sur sa diplomatie et sa politique de défense.
Il est encore temps d’arrêter ce processus néfaste !
Ensemble, le 9 juin, reprenons la main en France et en Europe !

Le saut fédéral ne doit pas être imposé dans le dos des peuples

Pour sortir des impasses de l’Europe néolibérale, la Commission et les principaux gouvernements tentent de rouvrir le débat sur la réforme des traités. À leurs yeux, point de salut hors le “saut fédéral”, c’est-à-dire, comme le proposent Mario Draghi et d’autres personnalités, la création d’un véritable État européen supranational.

Aussitôt rejoints par les habituels européistes de gauche, au premier rang desquels les socialistes emmenés par Raphaël Glucksmann, ils entonnent le chant idéaliste éthéré des « Etats-Unis d’Europe ». Mais leur enthousiasme, s’il n’est pas dénué d’une touchante sincérité, cache en réalité une méfiance viscérale à l’égard des peuples.

Des transformations institutionnelles aussi radicales – il s’agit tout de même de barrer d’un trait de plume l’article 3 de la Déclaration de 1789 : « Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la Nation » – nous concernent au premier chef, mais pour les fédéralistes, pas besoin de s’enquérir de notre avis : après avoir soustrait de la délibération démocratique la politique économique et commerciale, on décidera entre gens de bonne compagnie de créer une entité au sein de laquelle les pouvoirs des États auront définitivement disparu.

Il faut certes réécrire les traités, mais pour nous, cela ne veut pas dire conserver l’austérité, la « concurrence libre et non faussée » et les parachever par la dépossession des États. La réécriture des traités ne devrait avoir qu’un but : la démocratie, c’est-à-dire le renforcement de son cadre d’expression légitime qui est l’État-Nation ; et la liberté de choisir entre des politiques (économique, d’organisation des services publics, diplomatique, etc.) différentes.

La construction européenne ne tiendra pas éternellement dans le carcan d’institutions supranationales qui s’arrogent sans cesse plus de pouvoirs en tenant les peuples à distance. Elle ne retrouvera du crédit auprès d’eux qu’à condition de respecter leurs intérêts majoritaires et leur souveraineté.

Pour une contre-offensive universaliste

En octobre 2023, l’alliance polonaise des Libéraux, des démocrates-chrétiens et de la gauche mettait fin dans les urnes à neuf années de domination sans partage du parti ultra-conservateur et réactionnaire des frères Kaczyński, le PiS. Progressivement, les droits des femmes et des minorités sexuelles, particulièrement mis à mal depuis une décennie, devraient retrouver le chemin du progrès.

Une semaine avant, le Hamas et le Djihad islamique avaient provoqué le pire massacre collectif de Juifs depuis 1945, à l’intérieur des frontières de l’État d’Israël, démontrant ainsi la faillite de la politique sécuritaire de la coalition d’extrême droite au pouvoir avec Benyamin Netanyahu… Indépendamment du droit de l’État d’Israël à se défendre et de la disproportion hallucinante des opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza (dont nous n’avons cessé de dénoncer les conséquences horribles sur les populations civiles), cet événement traumatique semble avoir provoqué un sursaut civique contre l’alliance de la droite sécuritaire et des suprémacistes religieux qui dominent le cabinet : les manifestations des familles des otages sont venues s’ajouter à celles déjà massives contre la réforme de la Cour suprême… il n’aura échappé à personne que la majorité des victimes de la tuerie du 7 octobre sont issues des kibboutzim de la gauche laïque du nord du Néguev ou de la jeunesse cosmopolite des grandes agglomération côtières … comme une alliance objective des « fous de dieu » pour provoquer la mort tout azimut. Or la Cour suprême vient de lever l’exemption militaire dont bénéficiaient les Haredim, cette part de la communauté israélienne ultra-orthodoxe qui prétend n’avoir à se consacrer qu’à la prière et à « l’étude » ; voilà une décision qui est susceptible de faire sauter le « cabinet d’union nationale » (les centristes de Beni Gantz avaient rejoint Netanyahu pour riposter au Hamas) qui se divise violemment sur le sujet : la faillite morale de l’opération militaire ne l’avait pas provoqué, peut-être que la fin de l’hypocrisie des passe-droits accordés au « messianiques » l’amènera enfin. À partir de là, la gauche et les centristes laïques devront s’organiser pour offrir une alternative aux Israéliens.

Aux États-Unis d’Amérique, malgré les sondages encourageants pour Donald J. Trump, ça tangue très fort dans le parti républicain où radicaux-religieux et conservateurs s’affrontent : à nouveau, la droite radicale a déposé une motion de censure contre le Speaker qu’elle avait elle-même imposé suite à un autre motion de censure… une nouvelle guerre parlementaire qui pourrait permettre le déblocage de l’aide à l’Ukraine et qui redonne à Joe Biden des marges de manœuvres pour imposer un peu de raison à son allié israélien et dans la campagne électorale intérieure.

Enfin, dimanche 31 mars, Recep Tayyip Erdoḡan et son parti l’AKP viennent d’essuyer leur première véritable défaite électorale à l’échelle nationale depuis 2022 à l’occasion des élections municipales qui ont conduit à une victoire large du parti kemaliste, républicain et laïque, le CHP qui renforce ses positions. Forcé de reconnaître, pour une fois, sa défaite, le pouvoir islamiste a cependant cherché à frapper l’autre parti démocratique d’opposition en invalidant de manière illégale l’élection du maire de Van au Kurdistan, membre du DEM parti de gauche et principale force politique turque représentant les Kurdes. Une réaction de fauve blessé avant d’annoncer le chant du cygne ?

Ce panorama des combats internationaux entre les forces de la réaction et celles qui défendent une société sécularisée devrait nous convaincre de la nécessité d’un sursaut en France. Au moment où le proviseur du Lycée Maurice-Ravel à Paris, menacé de mort pour avoir fait appliquer la loi de 2004, n’a pas trouvé d’autre alternative que la démission, au moment où une collégienne a été passée à tabac devant son établissement à Montpellier, après avoir été harcelée un an et demi durant parce qu’elle se maquillait et refusait de se voiler, nous enverrions en baissant les bras un signal désastreux au monde alors que les universalistes relèvent la tête. Non seulement il temps de prendre la mesure des ravages causés par la radicalisation confessionnelle chez nos concitoyens et d’y apporter une réponse culturelle et politique, mais notre République dispose de la légitimité pour relancer le combat universel pour la Laïcité dans le sens de l’appel lancé le 11 décembre dernier par des militants laïques du monde entier.

Après le rejet du CETA, on trouvera toujours du sirop d’érable pour napper les pancakes

Le vote du Sénat hier contre la ratification du CETA marque peut-être la fin d’une hypocrisie…

Hypocrisie d’abord, parce que, bien que la France n’ait toujours pas ratifié cet accord de libre-échange, 90% des dispositions du texte sont déjà appliquées provisoirement depuis sa ratification par le Parlement européen en février 2017, dont les mesures commerciales du traité, comme les tarifs douaniers, qui relèvent de la compétence exclusive de l’Union européenne. Le CETA supprime ainsi les droits de douane sur 98% des produits échangés entre l’UE et le Canada.

Hypocrisie ensuite, parce que, bien que les Républicains disposent du principal groupe parlementaire de la Chambre Haute (133 sur 348 depuis octobre 2023, 146 en octobre 2020, 145 en octobre 2017), ces derniers se sont bien gardés d’inscrire à l’ordre du jour du Sénat le projet de loi de ratification qui avait été adopté par 266 voix contre 213 à l’Assemblée nationale le 23 juillet 2019. Il a fallu que ce soit les sénateurs communistes qui inscrivent dans leur niche parlementaire ce texte du gouvernement, en décidant de sacrifier leurs propres textes. Les députés LR avaient en 2019 massivement voté contre la ratification, pourtant l’entre-deux semblait convenir à Bruno Retailleau (qui ne peut invoquer aucun risque pour l’accord avec les 57 centristes qui complètent la majorité sénatoriale). Il y avait donc hier de quoi rire à gorge déployée, lorsque le Président du groupe LR dénonçait « une volonté d’obstruction manifeste » du camp présidentiel pour empêcher le vote d’avoir lieu dans les 4 heures réservées à la “niche” parlementaire. Depuis près de 5 ans, Retailleau pratique l’obstruction parlementaire à peu de frais : les députés LR assuraient à leur base électorale agricole de la défense de leurs intérêts, les sénateurs LR faisaient l’autruche pour satisfaire les intérêts financiers en jeu. La gauche qui réclame depuis 2019 la poursuite de la procédure de ratification ne peut être accusée d’avoir mis fin à l’hypocrisie ; le groupe CRCE a mis LR devant ses responsabilités en choisissant le moment où ses parlementaires ne pouvaient pas s’y dérober : la campagne des élections européennes.

Hypocrisie enfin, parce que la Macronie a tenté de faire croire pendant quelques semaines qu’elle défendait les intérêts des agriculteurs et des consommateurs français. Le tour de passe-passe a fait long feu et ses parlementaires se retrouvent seuls à soutenir avec le gouvernement un accord commercial absurde. Le CETA, c’est un bilan carbone aberrant lié à l’importation de biens déjà produits sur notre continent, mais avec des règles sanitaires moins strictes ; c’est également un accord qui favorise excessivement les intérêts des multinationales contre ceux des États (et contre l’expression de la souveraineté populaire) au travers du mécanisme de protection des investissements. Ce sont Emmanuel Macron et ses soutiens qui ont refusé de poursuivre la procédure parlementaire pour s’assurer d’une application certes illégitime mais bien réelle de l’accord avec le Canada. Franck Riester s’époumonait hier dans l’hémicycle s’inquiétant du «  signal désastreux  » adressé au Canada en cas de rejet (comme si c’était la préoccupation principale que devaient considérer nos parlementaires), tout en expliquant à d’anciens eurodéputés, comme Yannick Jadot, qu’ils ne comprenaient rien aux procédures européennes… cocasse…

Les députés communistes ont annoncé qu’ils présenteraient le projet de loi dans leur niche parlementaire le 30 mai pour que la navette parlementaire puisse se poursuivre malgré l’obstruction gouvernementale. L’Assemblée nationale sera devant ses responsabilités : les quelques députés macronistes qui s’étaient opposés à la ratification en 2019 persévèreront-ils ? Les députés LR confirmeront-ils leur vote de 2019 et celui, contraint et forcé, de leurs compagnons sénateurs ? Les voix de gauche et du RN étant acquises au rejet, ce sera l’heure de vérité.

Le gouvernement pourra toujours refuser de notifier à la Commission européenne le vote du parlement (Chypre a agi de la sorte) : après avoir piétiné le référendum de 2005, piétinera-t-on le parlement en 2024 au nom du dogme libre-échangiste européen ?

Macron : n’est pas Churchill qui veut !

Les élections européennes approchant, Emmanuel Macron cherche un axe de campagne pour imposer un nouveau storytelling qui motive son électorat traditionnel à se déplacer en juin prochain. Et il a trouvé, ou le pense-t-il…

Il souhaite remettre en scène le duel de l’élection présidentielle, et pour cela il désigne un “combat à mort” entre le Rassemblement National, soutien à peine voilé de Vladimir Poutine, et son camp. Lui-même se pose en chef de guerre : le soutien français à l’Ukraine n’a “aucune limite“, il ne faut plus écarter “l’envoi de troupes” en Ukraine et Gabriel Attal dénonce à l’Assemblée Nationale la présence de la 5e colonne parmi les députés. Si la proximité de Marine Le Pen et du RN avec le Kremlin est connue, Macron a lui aussi beaucoup varié. Trop, en tout cas, pour venir donner des leçons et se composer un personnage à la Churchill dont il n’a ni l’étoffe ni le sens de l’histoire.

Rappelons-le : la Russie est l’agresseur, l’Ukraine a été envahie, il faut l’aider à se défendre et tenter de lui éviter de perdre ! Les conséquences pour les Européens et les Français seraient sinon désastreuses. Mais nous ne sommes pas en guerre avec la Russie et nous n’avons pas les moyens d’entrer dans un tel engrenage : l’équilibre est fragile, mais nous devons le tenir.

Nous devons le tenir d’autant plus que l’OTAN pourrait bien vaciller et déclencher une panique chez nos voisins européens, alors que la menace poutinienne a provoqué l’adhésion de la Finlande et voici quelques jours de la Suède à l’alliance atlantique. La France a un rôle à jouer pour inventer l’après-OTAN.

Mais avec des déclarations politiciennes et empruntes d’amateurisme diplomatique, Emmanuel Macron vient d’isoler spectaculairement notre pays. Rétablir l’ambiguïté stratégique est bel et bien nécessaire, mais elle implique de conserver des alliés.

Poutine désorienté face au “En Même Temps”… l’ambigüité stratégique selon Macron © JD

Après Ubu, Gribouille roi…

10 milliards ! 10 milliards de crédits budgétaires annulés d’un trait de plume deux mois et demi après la promulgation du budget 2024 adopté par 49.3… Le prétexte en est le ralentissement de la croissance et l’invalidation des prévisions sur où ce budget et les objectifs de déficit public Avaient été bâtis : un étudiant en 1 ère année d’économie aurait pu leur expliquer qu’elles étaient excessivement optimistes, avec une Allemagne en récession, un Proche Orient au bord de la guerre générale et un conflit ukrainien qui s’enlise deux et après l’agression russe.

Mais ne nous le répéterons jamais assez, les causes du déficit public sont moins à chercher dans les dépenses des politiques publiques que dans cette course effrénée aux baisses d’impôts pour les plus grandes entreprises , sans que jamais cela ne crée de l’emploi ou n’aide à relocaliser la production !

Et le choix des politiques publiques amputées est tellement symptomatique non seulement de l’idéologie mais aussi et surtout de la déconnexion des membres du gouvernement face à la réalité vécue par nos concitoyens : haros sur l’enseignement, la recherche, le logement, l’ emploi, la transition écologique… Thatcher, fils de Gabriel Attal ! Au-delà de la brutalité soudaine des coupes dans ces secteurs essentiels et depuis longtemps méprisés

N’oublions pas que ces 10 milliards supprimés étaient également à financer des promesses ou des engagements imprévus mais annoncés ces 4 dernières semaines  : 3 milliards d’aide militaire pour l’Ukraine, 500 millions pour les hôpitaux, 400 millions pour les agriculteurs… le simple énoncé permet de mesurer l’imprévoyance du pouvoir macroniste : n’avaient-ils rien vu de la poursuite de la guerre en Ukraine ? Ne pressentaient-ils rien des besoins vitaux de financement de l’hôpital (public comme privé) ? N’avaient-ils rien perçu de la détresse paysanne ? Et encore, apportent-ils seulement des réponses et structures durables aux uns comme aux autres ? Que nenni ! Dans le cadre actuel, les hôpitaux sont condamnés à mendier une rallonge supplémentaire d’ici un an et rien n’est fait sur les rémunérations des agriculteurs et contre le délire du libre-échange…

Emmanuel Macron est prisonnier volontaire de la FNSEA aujourd’hui présidée par un des plus caricaturaux représentants de l’industrie agro-alimentaire, qui se satisfait pleinement du monde tel qu’il va et peut se permettre de refuser de répondre à l’invitation à débattre du Président de la République pour l’ouverture du salon de l’agriculture…

Ubu est un roi de théâtre, mais nous sommes présidés par Gribouille.

Reprendre la main en France et en Europe : notre feuille de route pour les élections européennes

La Gauche Républicaine et Socialiste a choisi de s’engager avec la liste de rassemblement conduite par Léon Deffontaines aux élections européennes du 9 juin prochain.

Pour se mettre enfin au service des peuples, l’Union européenne doit profondément changer. Son orientation néolibérale, son austérité budgétaire, la concurrence et le libre-échange généralisés, sont des échecs cuisants. Depuis la crise de 2008, l’Europe décroît économiquement et technologiquement face à la Chine et aux États-Unis, qui eux, soutiennent massivement leur industrie. Les inégalités se creusent en son sein et la pauvreté atteint des sommets.

L’Europe a besoin d’un autre logiciel. Au lieu de tout centraliser à Bruxelles, elle doit redonner des marges de manœuvre aux États, qui sont les mieux placées pour organiser et relocaliser la production, réaliser les grands travaux nécessaires à la transition écologique, développer les services publics et garantir notre souveraineté industrielle, énergétique, alimentaire et culturelle.

L’Europe qu’attendent nos concitoyens n’a pas vocation à dépouiller les États de leurs prérogatives, particulièrement en matière de politique étrangère et de défense. Notre priorité pour les années qui viennent, c’est le développement économique et la cohésion sociale, et pas un nouvel élargissement qui ne permettrait qu’accélérer les délocalisations et rendre l’Union politiquement ingérable.

Chacun sait que les projets qui seront défendus par d’autres partis de gauche ne peuvent pas s’agréger  : les écologistes (EELV) et le Parti socialiste s’entendent sur un nouveau saut fédéral ; le groupe S&D a validé un nouveau pacte budgétaire qui perpétue l’austérité ; la majorité des écologistes européens ne semble guère préoccupée par la question agricole (ils ont voté pour le traité avec la Nouvelle Zélande) ; la France insoumise défend – avec les écologistes – une ligne décroissante qui frappait en premier les classes populaires, s’entête à vouloir sortir du nucléaire alors que l’urgence est d’en finir avec le charbon, le gaz et le pétrole, et de De manière inexplicable, refuser les grands projets d’infrastructures fluviales et ferroviaires. Sur l’Europe, l’idée d’une liste unique n’a donc aujourd’hui pas de sens.

La liste conduite par Léon Deffontaines propose pour sa part une forme inédite de rassemblement  : aux côtés de candidats communistes reconnus comme André Chassaigne, Hélène Bidard ou Fabien Roussel, nous comprons de nombreux camarades de la GRS avec Emmanuel Maurel (en 3 e position) ou Sophie Camard mais aussi de L’Engagement, des Radicaux de Gauche (LRDG) et d’anciens insoumis.

Mais c’est surtout l’alliance avec les représentants des travailleurs qui apportent sa singularité à notre rassemblement, avec Sigrid Gérardin (en 2 e position) du Snuep-FSU, Fabien Gache ancien leader CGT-Renault du Mans, Marylène Faure de la CGT -énergie ou encore Manon Ovion, syndicaliste CGT qui a mené la grève victorieuse chez Verbaudet.

Notre rassemblement aux élections européennes propose un vrai chemin pour réconcilier les travailleurs avec la démocratie.

Défendre notre cohésion sociale, c’est défendre notre cohésion nationale

Voici notre premier éditorial de l’année nouvelle…

Ce mois de janvier 2024 est marqué par une mobilisation sans précédent, à un niveau rarement vu depuis des années, des agriculteurs.

Ce mouvement paysan a d’ailleurs ses répliques un peu partout en Europe, avec des amorces et des curseurs différents ; à l’échelle nationale ou européenne, la gauche aurait tort d’ignorer ce qui se passe, car si elle n’écoute pas leur colère et qu’elle n’y répond pas, on sait déjà que les démagogues et les entrepreneurs de haine décideront de détourner à leur profit électoral cette révolte : on a vu que c’est ce qui est arrivé voici quelques mois aux Pays-Bas avec l’émergence d’un parti populiste autoproclamé paysan aux élections locales puis la progression du parti d’extrême-droite, le PVV, aux législatives.

Ce serait une grave erreur de ne considérer que la question des exonérations sur le carburant ou celle des contraintes environnementales, car les questions des conditions de revenus et de production, de la qualité de l’alimentation, du libre-échange et plus généralement de la souveraineté alimentaire sont en jeu. Aux côtés de nos camarades de la liste européenne “Reprendre la main en France et en Europe”, nous avons bien raison d’attirer l’attention sur ces réalités ; rappelons-nous de la désinformation médiatique qui avait accompagné les débuts du mouvement spontané des “Gilets Jaunes” avant de (re)découvrir que nos concitoyens ne réclamaient rien d’autre que des services publics, l’égalité républicaine, l’égalité territoriale.

Gardons aussi intacte notre boussole républicaine :

Dans cette affaire, comment ne pas voir l’hypocrisie malsaine d’un Bruno Retailleau ou encore d’un Gérald Darmanin légitimant la violence qui parfois a pu accompagner certaines des actions des agriculteurs quand ils n’ont de cesse de fustiger toutes les autres violences dans les mouvements sociaux, ou dans les émeutes de l’été dernier, pour transformer en soi les mécontents et les révoltés en ennemis irréductibles de la République. Leur seule boussole c’est ce qu’ils croient être leur intérêt électoral, considérant que c’est là leur électorat supposé captif qui agit : rien à voir avec l’intérêt général, rien à voir avec la République.

Nous sommes convaincus que les Français en ont assez de la violence qui monte dans la société comme dans le débat politique.

Et les débuts du gouvernement Attal sont déjà une forme renouvelée de violence à leur égard, tant le mépris social des ministres s’affiche désormais sans fard et de manière décomplexée ; de la ministre de la santé – qui explique que celle-ci ne peut pas être gratuite alors que les Français modestes voient croître depuis des années la note des franchises – à la ministre de l’éducation – qui prétend apitoyer la France sur son sort de grande bourgeoise fuyant dans le privé (et pour un lycée réactionnaire) ce qu’elle présente comme la dégradation de l’école publique dans un quartier ultra-privilégié, alors que nos concitoyens voient tous les jours les effets destructeurs du macronisme sur l’éducation nationale. Nous combattrons avec force la première et ses collègues ; la seconde doit plus que jamais démissionner.

Nous avons besoin de vous !

Quelles que soient vos compétences, si vous touchez votre bille en droit, en bricolage, si vous aimez écrire, si vous êtes créatif… vous pouvez prendre part à des actions et ateliers près de chez vous ou encore nous envoyer vos vidéos, vos dessins pour des affiches etc.