Ce que les politiques néolibérales ont coûté à la production française

Depuis 1991, l’Allemagne a résolu une des faiblesses de son commerce extérieur due à la réunification en … baissant le volume total d’heures travaillées, ainsi que le temps de travail réel moyen de ses actifs.

Entre 1992 et 2015, le volume d’heures travaillées, malgré une augmentation de la population active, est resté inférieur à celui de 1991. Ce n’est qu’avec l’apport de la main d’œuvre européenne du sud (2010-2014), syrienne (2015-2016) et ukrainienne (depuis 2022, même si l’immigration polonaise et ukrainienne est constante sur la période 2010-2019) que le volume total d’heures travaillées dépasse en 2017 légèrement celui de 1991 pour augmenter depuis chaque année légèrement. On est en 2022 3% au dessus de 1991.

Dans le même temps, l’Allemagne a défendu son industrie, celle-ci restant dans le PIB est resté au dessus de 20% jusqu’en 2022. L’Allemagne, malgré les surcoûts énergétiques importés en 2022, est encore en excédent commercial. Elle a accumulé entre 2009 et 2021 près de 2000 milliards d’euros d’excédents commerciaux.

La France, elle, a fait le contraire : elle a augmenté le nombre d’heures travaillées massivement, sans que la baisse légale du temps de travail n’affecte significativement le nombre d’heures travaillées. Elle a aussi continué à augmenter sa productivité par actif. Le volume total d’heures travaillées a ainsi augmenté de 14% depuis 1991. Jamais on a autant travaillé en France qu’en 2023.

Le nombre d’heures moyennes travaillées par actif est d’ailleurs supérieur à l’Allemagne. Pourtant, la France réussit le tour de force de ne jamais autant travailler pour ne jamais aussi peu produire. L’industrie est passé de 17% à la fin des années 1980 a moins de 9% sous Macron.

L’Union Européenne, comme le « consensus libéral », a inspiré de nombreuses réformes tout au long des gouvernements Chirac, Sarkozy, Hollande (avec déjà Macron mais aussi Cazeneuve, Valls, El Khomry, Moscovici) et enfin avec Macron.

De la RGPP aux ordonnances cassant le code du travail, du CICE aux suppressions des impôts sur les patrimoines, de la loi Macron aux réformes successives de l’assurance chômage et du système de retraite, les gouvernements français ont mis en œuvre toutes les recettes libérales visant à baisser le coût du travail, à obliger le travailleur sans emploi à prendre le premier emploi venu et à baisser la dépense publique de fonctionnement et d’investissement.

Les privatisations successives avaient déjà abaissé le taux d’intervention publique dans l’économie à un niveau très inférieur à toute l’histoire de France, et même à l’Allemagne – on oublie toujours qu’un tiers du capital de Volkswagen est public. On a continué en libéralisant des marchés qui ne font aucun sens à libéraliser : énergie, ferroviaire, etc. Sarkozy a privatisé beaucoup des bijoux familiaux, comme GDF, et ses successeurs ont continué la politique du bradage de nos fleurons industriels.

Au total, jamais les entreprises françaises n’ont été autant soutenues fiscalement, jamais elles n’ont autant bénéficié de crédits d’impôt ou de baisses de cotisation, jamais la participation du capital public dans les entreprises n’a été aussi faible, et jamais elles n’ont été aussi peu performantes.

Pourtant, la France, qui perd déjà chaque année 160 milliards d’euros en déficit commercial, verse encore chaque année la moitié du volume de ses dividendes à des investisseurs étrangers, 25 milliards de plus chaque année qui désertent la richesse nationale.

C’est un échec complet des logiques, idéologies et politiques de l’action publique menées depuis 35 ans … logiques essentiellement néolibérales.

À Sciences Po Bordeaux au début des années 1990, à côté d’une figure comme Edwin Le Héron, professeur keynésien rescapé, les enseignants expliquaient que l’avenir de la France c’était le service, que même, dans l’agriculture, il n’y avait pas d’avenir pour nos producteurs, et que l’action publique devait préparer la France à être le pays des services au cœur de l’Europe.

Dans le même temps, on prétendait que le Plan, outil défendu à gauche comme chez les gaullistes, avait fait son temps, et que plutôt de s’occuper de prospective, l’action publique devait se concentrer sur l’évaluation.

L’évaluation des politiques de l’offre aboutit à un constat d’échec dévastateur, un gaspillage de plus de 300 milliards d’euros rien que sur la dernière décennie.

Pourtant, malgré les rapports de France Stratégie, l’ancien commissariat au plan devenu un organisme d’évaluation des politiques publiques rattaché à Matignon, jamais la Cour des Comptes ne s’est saisie de ce scandale.

Son président s’appelle aussi Pierre Moscovici, ci-devant ministre de l’économie lorsque son ministre du budget, Cazeneuve remplaçant Cahuzac empêché par une fraude fiscale, défendait le CICE face à des parlementaires socialistes minoritaires, comme Jérôme Guedj ou Marie-Noëlle Lienemann, réclamant conditionnalités et évaluation.

Être juge et partie pose toujours un problème, et on pourrait voir dans l’occupation de cette fonction par Pierre Moscovici un verrouillage des outils institutionnels de contrôle : une évaluation sérieuse remettrait en question trop de paradigmes et idéologies consensuels dans les élites économiques françaises.

Alors que le niveau de vie des Français n’a pas progressé au rythme de la croissance du PIB – il faut bien que quelqu’un paye la facture du déficit commercial et du coût exorbitant du capital –, les élites françaises ont profiter d’une progression faramineuse de leur patrimoine privé, de leurs revenus du capital comme de leurs salaires. Ainsi, d’après l’Insee en 2020, les 1% les mieux payés du privé ont accru leur part du gâteau salarial de 30% au détriment de tous les autres sur les dix dernières années.

Le déficit commercial doit être financé par de la dette chaque année. Si, malgré une augmentation du volume d’heures travaillées de 15% en 30 ans, nous consommons pour 160 milliards d’euros de plus que ce que nous produisons, nous ne pouvons vivre qu’à crédit. Et en fin de compte, la dette privée des entreprises comme des ménages a explosé entre 1990 et 2023 en France, ce qui a pour conséquence une progression de la dette publique.

Notre faiblesse peut n’être que temporaire : pour cela, nous devons forcer le capital français à réinvestir dans la production agricole et industrielle, en choisissant des modes de production plus durables que les conditions sociales, sanitaires et environnementales déplorables qui prévalent dans les contrées éloignées où nous faisons produire des biens que nous importons ensuite.

Nous pouvons cesser la saignée des aides aux entreprises sans contrepartie en leur appliquant les mêmes principes que les néolibéraux appliquent aux chômeurs. Nous pouvons relancer le PIB privé pour mécaniquement réduire la comparaison, stupide par ailleurs, du volume de dépenses publiques et du PIB (la comparaison des dépenses publiques en pourcentage du PIB n’a jamais été ce que coûtent les dépenses publiques au PIB).

C’est une question de volonté politique et de changement de paradigme dans l’action publique. Nous le pouvons et nous devons.

Un an de guerre de Poutine en Ukraine

Une année s’est écoulée depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Une année terrible et meurtrière où des centaines de milliers de soldats et de civils ont péri et dont les dégâts se chiffrent déjà en centaines de milliards. Une année que Vladimir Poutine s’entête, au mépris des principes fondamentaux du droit international que la Russie avait pourtant participé à créer.

Mais dans leur hubris, Poutine et ses sbires ont rencontré un hiatus: la résistance du peuple ukrainien. Pour les Ukrainiens, l’enjeu est simple : s’ils arrêtent de se défendre, leur pays disparaît.

Pour faire cesser la guerre, la balle est dans le camp du Kremlin. Sa responsabilité est totale.

En apportant son aide pour la défense de l’Ukraine, la France applique le droit à la légitime défense du pays agressé face au pays agresseur. Jamais nous ne reconnaîtrons l’autorité de Moscou sur les territoires envahis et occupés, qui sont Ukrainiens et le resteront.

La Gauche Républicaine et Socialiste apporte son soutien à l’Ukraine et à son peuple. Elle appelle également à réfléchir dès maintenant à l’après et préparer la reconstruction des zones détruites. Cela passera dans un premier temps par l’annulation de la dette ukrainienne et l’octroi d’aides qui doivent permettre à l’Ukraine d’opérer sa transition vers une démocratie pleine et entière, débarrassée de la corruption.

C’est à ce prix que nous montrerons à l’Ukraine que nous nous tenons à ses côtés pour l’avenir.

La France doit agir de toutes ses forces pour l’arrêt de cette boucherie et le retour à une paix fondée non pas sur le fait accompli mais sur le droit international et visant à l’entente entre tous les peuples.

Travail, pénibilité, retraites : le « triangle des Bermudes » du macronisme

La loi Touraine de 2014 avait programmé le passage progressif à 43 annuités de cotisations (mesure détestable s’il en est), mais – à titre de compensation d’une certaine manière – elle créait également le Compte personnel de prévention de la pénibilité, assis sur dix facteurs de risques professionnels :

  1. la manutention manuelle de charges ;
  2. les postures pénibles ou positions forcées des articulations ;
  3. les vibrations mécaniques ;
  4. les activités exercées en milieu hyperbare (hautes pressions) ;
  5. les agents chimiques dangereux, y compris poussières et fumées ;
  6. les températures extrêmes ;
  7. le bruit ;
  8. le travail de nuit ;
  9. le travail en équipes successives alternantes ;
  10. le travail répétitif.

Tout cela était en réalité renvoyé à la négociation paritaire et, pendant deux années malgré l’unité syndicale, le MEDEF bloqua toute possibilité de mise en œuvre concrète : les travailleurs pouvaient créer dès le 1er janvier 2015 leur « compte pénibilité » mais ne pouvaient en réalité pas l’alimenter.

En pleine campagne des présidentielles de 2017, Emmanuel Macron se permettait une sortie déplacée – du même niveau que les “fainéants”, les “illettrés”, “ceux qui ne sont rien” – en disant devant les représentants de la CPME : « Je n’aime pas le terme de pénibilité donc je le supprimerai. Car il induit que le travail est une douleur ».

Ainsi en 2017, avec les ordonnances Macron-Pénicaud sur le code du travail, adieu le compte pénibilité, bonjour le Compte professionnel prévention (C2P) – le mot pénibilité n’allait plus écorcher la bouche du président : quatre critères sur dix étaient évacués : manutention manuelle de charges, postures pénibles, vibrations mécaniques, risques chimiques… ceux rejetés par le MEDEF, cela nous donne une petite idée des préférences du chef de l’État.

En 2019, rebelote : Le président « n’adore pas le mot de pénibilité, parce que ça donne le sentiment que le travail serait pénible ». « Il y a des conditions de travail qui ne sont pas les mêmes », reconnaissait cependant le président de la République. « Il y a des risques au travail qui ne sont pas les mêmes, quand on travaille de nuit, ce n’est pas pareil, quand on est exposé à des risques chimiques, quand on est exposé à des activités qui provoquent des troubles musculo-squelettiques, il est normal qu’on ait des ‘bonus’, qu’on prenne sa retraite plus tôt », assurait-il encore en détaillant le fonctionnement du nouveau système universel de retraite qu’il défendait à l’époque. Cependant, travailler avec des produits toxiques ou avoir le dos esquinté à la fin de sa carrière restaient pour Emmanuel Macron des tâches non pénibles.

L’échec du compte professionnel de prévention : la faute à Macron

Ouvriers, aides-soignants, cuisiniers… Ces métiers ont un point commun : leur pénibilité. Gestes répétitifs, postures douloureuses… Des centaines de milliers de Français sont confrontés à ces maux et qui devraient trouver une réponse avec le compté pénibilité.

Pourtant, les résultats du dispositif mis en œuvre se font attendre, notamment depuis le rabotage de 2017. Depuis 2015, seulement 12 000 salariés l’ont utilisé, dont près de 10 000 pour bénéficier d’un départ anticipé à la retraite. Cela représente à peine 1% des deux millions de comptes ouverts par les entreprises. Un échec dont Emmanuel Macron est responsable. Tout simplement parce que la disparition des quatre critères jugés inquantifiables par le patronat de 2015 à 2017 a freiné le développement du C2P qui a remplacé le compte pénibilité.

« Il n’y a aucun rapport entre le nombre de comptes qui ont été créés entre 2015 et 2017 et les alimentations qui sont faites aujourd’hui sur les six critères qui restent dans le C2P » : ce n’est pas Philippe Martinez ou Laurent Berger que nous venons de citer mais le vice-président de la CPME, Eric Chevée qui s’exprimait ainsi sur Europe 1 en janvier dernier.

La pénibilité ça existe, n’en déplaise au président de la république qui prétend ne pas aimer ce mot… oui un travail pénible ça existe aussi dans des dizaines de métiers… et les 4 facteurs évincés en 2017 représentent bien une pénibilité tangible pour les travailleurs. Et cette pénibilité est marquée socialement.

N’en déplaise au président de la République, une étude de la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) de 2016 montrait bel et bien que 69,7% des ouvriers étaient quotidiennement exposés à au moins un facteur de pénibilité. C’était également le cas pour 35,7% des employés, 24,4% des professions intermédiaires, et seulement 12,2% des cadres. La même enquête montrait que 26% des ouvriers subissaient au moins trois facteurs de pénibilité, contre 0,5% des cadres.

L’Insee relevait quant à lui, également en 2016, un écart moyen d’espérance de vie à 35 ans de 6,4 années entre un homme ouvrier et un homme cadre. Quant aux femmes, l’écart moyen d’espérance de vie entre une ouvrière et une cadre était de 3,2 années.

Finalement, c’est pénible…

En janvier dernier, à l’occasion de la présentation de la réforme des retraites, la Première ministre a mis l’accent sur l’amélioration de la prise en charge des métiers difficiles, en améliorant le C2P. Manière de reconnaître sans le dire, non seulement l’échec de ce dernier, mais surtout la grave erreur d’analyse qui avait conduit à ce choix politique lourd de conséquences…

Mais de là à revenir sur les quatre critères évincés, il y a cependant un gouffre ! Avec leur réforme des retraites, Emmanuel Macron et Élisabeth Borne veulent insérer trois « risques ergonomiques » – port de charges lourdes, postures pénibles, vibrations mécaniques, trois des quatre risques rejetés en 2017 – au sein d’un nouveau Fonds d’investissement dans la prévention de l’usure professionnelle, qui serait théoriquement doté d’un milliard d’euros. Les salariés concernés bénéficieraient d’un suivi médical renforcé et d’un accès facilité à la reconversion professionnelle. Le premier gouvernement Macron avait donc pour satisfaire le MEDEF retiré du compte pénibilité des facteurs d’exposition au risque finalement suffisamment pénible pour tenter aujourd’hui d’en prévenir les conséquences.

Mais « fonds de prévention », cela veut dire qu’on a le temps de prévenir ces risques : que fera-t-on pour les salariés en fin de carrière et qui ont été exposés toute leur vie professionnelle à ces facteurs de risques ? Faudra-t-il se contenter d’un « ah ben tant pis, dommage » et d’une petite tape sur l’épaule pour les encourager à profiter pleinement de quelques mois à la retraite avant que les ennuis ne commencent et ne se terminent fatalement ?!?

Le président de la République va à Rungis pour asséner à des gens qui ont une vie plus dure que lui « C’est le travail qui vous permet de construire votre avenir » : il faut redonner leur sens aux mots qu’il prononce, plutôt que d’en faire les slogans creux : qu’il reconnaisse la réalité des conditions de travail, donc la dignité des travailleurs ! Et là encore, comme sur tout le reste du projet de réforme des retraites, l’unité syndicale est totale de la CFDT à la CGT…

Il n’y a aucune justification à refuser la réintégration des quatre critères exclus en 2017 dans un véritable compte pénibilité.

Frédéric Faravel

Retraites, dividendes et rachats d’action

Les vraies motivations de la réforme sont écrite noir sur blanc dans le budget 2023 et le programme de stabilité 2022-2027 : « Les administrations de sécurité sociale participeront à la maîtrise de l’évolution des dépenses, permise notamment par la réforme des retraites (…) Cette maîtrise de la dépense permettra (…) la suppression de la CVAE (cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises) », c’est-à-dire la suppression des soi-disant « impôts de production » payés par les entreprises en particulier les plus grandes.

Des propos qui ont également été tenus par le ministre de l’Économie Bruno Le Maire au micro de France Inter : « nous baisserons les impôts de production (…) pour ça, il faut être capable de l’autre côté (…) d’engager des réformes structurelles (…) c’est l’objectif de la réforme des retraites » – avant que le gouvernement change de communication pour tenter un peu tard de masquer le pot aux roses.

Nous avions nous-mêmes mis en lumière en octobre 2021 le fait que l’obsession macronienne pour aggraver la réforme de l’assurance chômage et réformer les retraites répondaient aux « recommandations » de la commission européenne et son exigence de voir menées des « réformes structurelles » pour réduire les dépenses publiques.

L’objectif n’est donc nullement d’améliorer les conditions des retraités ou de « sauver le système de retraites », mais de financer les baisses d’impôts qui favorisent les actionnaires.

Cette logique préside aux politiques néolibérales depuis près de 30 ans dans notre pays : faire basculer massivement le rapport de force de la rémunération du travail vers celle du capital : la réforme des retraites 8 milliards par an de plus dans cette logique.

En avons-nous eu un gain pour notre économie ou pour l’emploi dans notre pays ? La situation de notre commerce extérieur et de notre industrie démontre cruellement le contraire.

Lorsqu’une société rachète ses actions, les titres rachetés sont généralement détruits. Le capital et le nombre d’actions s’en trouvent réduits. Cela améliore mécaniquement certains ratios comme le Bénéficie par Action ou le rendement ou encore la trésorerie par action. Les actionnaires sont ainsi mécaniquement favorisés par une stratégie de rachat d’actions.

Mais ces rachats d’action sont de pures opérations financières qui n’apportent rien au développement des entreprises ; pire, elles traduisent aussi pour l’actionnaire un manque de perspectives ou une absence de stratégie de la part de ces entreprises, ce qui préludent à des déboires, dont font les frais en bout de chaîne les salariés.

Qui sont les entreprises bénéficiaires du transfert massif de rémunération du travail vers le capital méritent ? Ce sont de loin les grandes entreprises (plus de 5.000 salariés ou plus de 1,5 milliard d’euros de chiffre d’affaires) qui y gagnent le plus : plus de 6 millions d’euros en moyenne pour chacune d’elle, 450 fois plus que le gain moyen de toutes les entreprises, pendant que les boulangers doivent se battre pour payer leur facture d’énergie ! Gagnantes parmi les gagnantes, dans l’ordre : les grandes entreprisses de production et de distribution d’électricité, l’information et la communication, la finance et les assurances.

En 2022, les entreprises du CAC40 ont versé 80,1 milliards d’euros à leurs actionnaires, dont 23,7 milliards d’euros sous forme de rachats d’actions ! C’est 30 fois plus que les sommes que lesdits actionnaires ont apportées aux mêmes entreprises. C’est le niveau le plus haut jamais enregistré depuis 20 ans. Les trois premiers groupes redistribuant des capitaux propres à leurs actionnaires ont représenté 31% du volume : TotalEnergies (13,3 Mds d’euros de rachats d’actions ou de dividendes), LVMH (7,1 Mds) et Sanofi (4,7 Mds).

Le gouvernement prétend que le financement de notre régime général des retraites n’est plus suffisamment assuré ? Il est vrai qu’en taillant dans les cotisation depuis 30 ans, on pouvait s’attendre à quelques difficultés. Soumettre les rachats d’action à l’assiette de cotisation de la sécurité sociale résout ces différents problèmes : retrouver des recettes par l’élargissement des revenus qui cotisent ; renverser la logique privilégiant le capital sur le travail ; désinciter progressivement les entreprises au rachat d’actions en les soumettant à cotisation pour qu’elles préfèrent à terme l’investissement.

Au total, c’est plus de 260 milliards d’euros de dividendes qui sont versés en France chaque année, sans compter le gaspillage des rachats d’action pour gonfler les cours de bourse. Mettre à contribution les dividendes au même taux que les salaires rapporterait jusqu’à 48 milliards d’euros par an pour les retraites. De quoi rendre immédiatement et durablement excédentaire le système, et ainsi permettre de financer de meilleures conditions de retraites. Si ces revenus du capital cotisaient au même niveau que ceux du travail, il y aurait donc de quoi financer largement la retraite à 60 ans avec 40 annuités ou même 37,5 annuités !

Aussi exiger que les rachats d’action soient eux aussi soumis à l’assiette des cotisations de la sécurité sociale, c’est tout simplement de la justice et du bon sens !

Frédéric Faravel

Adieu Jean !

Nous garderons Jean Le Garrec dans nos cœurs : il fut un socialiste fervent, un élu populaire et un camarade chaleureux.
Il était au service des travailleurs, pour des salaires dignes, de vrais droits et protections et la capacité d’avoir son mot à dire face au patron.

Son engagement socialiste commença au PSU dans les années 1970 ; il rejoignit le Parti socialiste avec Michel Rocard en 1974. Élu député du cambraisis en 1981, il a mis ses mandats au service de la longue tradition du mouvement ouvrier du Nord. Il rejoindra les Flandres dans les années 1990.
Il sera plusieurs secrétaire d’État et ministre, mettant son engagement au service de l’indispensable politique de nationalisation en 1981, mais aussi pour l’emploi, la planification et la fonction publique.
Parlementaire chevronné et respecté, il sera président de la commission des finances de l’Assemblée nationale de 1992 à 1993 puis des affaires culturelles, sociales et familiales de 1997 à 2002.

Élu d’un département et d’une région, terriblement meurtris par la désindustrialisation, l’effondrement de la sidérurgie, il n’a cessé d’œuvrer pour les ouvriers et les salariés qui faisaient face au chômage de masse et à une situation sanitaire dégradée, comme en témoigne son combat pour les mineurs et les sidérurgistes, mais aussi pour les salariés contaminés par l’amiante.

Jean Le Garrec représente un modèle d’homme politique devenu trop rare, l’héritage d’un socialisme ancré dans la réalité du monde du travail que trop de dirigeants politiques ont oublié ou n’ont jamais connu. Jean nous manquera, mais son exemple continuera de nous inspirer.

Campagne Retraites

Nous n’avons pas renoncé à changer la vie et 2023 nous engage vers une nouvelle étape. Le gouvernement ayant décidé d’imposer sa réforme injuste et brutale des retraites, nous devons participer pleinement à la bataille. Celle ci devra passer par un travail de mobilisation et de conviction auprès de nos concitoyens.

Vous retrouverez ici les éléments pour mener cette bataille.

Le dossier Retraites, qui regroupe 3 textes. (◦ La réforme des retraites de 2023 : une obsession destructrice des libéraux, ◦ Les Retraites en France de 1940 à 1992, ◦ Les attaques directes contre le système de Retraites français)

Ce premier document, essentiel pour comprendre et expliquer les enjeux de notre engagement dans cette bataille est le premier opus d’une série d’outils et de textes qui seront proposés par la Gauche Républicaine et socialiste

Des tracts à télécharger et des visuels à partager sur les réseaux sociaux

Téléchargez le Tract du 1er mai 2023

Macron veut l’apaisement ? Un seul chemin : le retrait ou le référendum

Il n’est plus question d’accepter ses mensonges, qui ont plongé la France dans la crise sociale et démocratique.
Il faut empêcher l’application du recul de l’âge de la retraite à 64 ans ; il faut répondre à l’urgence sociale en indexant les salaires sur les prix. 
La GRS appelle à la création de Comités locaux citoyens pour le référendum d’initiative partagée (RIP) sur les retraites.
Rendons la parole au peuple et instaurons une 6ème République parlementaire.


Téléchargez le Tract #RIPretraites

Des Comités Citoyens pour le RIP !
Nous sommes + de 70 % contre cette réforme de régression
sociale.
Nous sommes + de 80 % contre le passage en force au 49.3.
Nous pouvons être 100 % pour la démocratie.

La Gauche Républicaine & Socialiste appelle donc à la
création de Comités locaux (départementaux) citoyens
pour le référendum d’initiative partagée (RIP) sur les
retraites.
La parole doit revenir au peuple !

Téléchargez le dossier

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Réforme des retraites, climat et répartition des richesses

La Gauche Républicaine et Socialiste dénonce avec vigueur la « contre-réforme » des retraites voulue par le Président Macron. Ce projet, inutile et injuste aura, en plus, des conséquences écologiques funestes.

Semant le doute chez les futurs retraités quant à l’avenir des pensions de retraite (montant, conditions d’âge, trimestres nécessaires) le gouvernement pousse les salariés et les travailleurs indépendants vers des systèmes de retraites complémentaires gérés par des assurances ou des gestionnaires d’actifs (étude IPSOS de février 2022). C’est ce qui était attendu de la Loi PACTE de 2019 pour dynamiser les plans épargne retraites au montant espéré par le secteur privé de 300 milliards d’euros.

Les assurances ou fonds de pension qu’ils soient français, européens ou américains tel Blackrock ont un point en commun ce sont leurs investissements orientés vers le profit maximum au détriment des choix d’intérêt général. Ces investissements participent trop souvent à l’exploitation des énergies fossiles en contradiction totale avec les objectifs de la COP climat fixant à 1,5°C la hausse maximale des températures pour les 20 ans prochains.

Ce projet évite tout à la fois de poser la question de la répartition de la richesse et de ses conséquences environnementales préférant le court terme des inégalités sociales, inégalités encore plus criantes cet hiver face à la crise énergétique.

Les provocations du ministère de l’intérieur sur l’Outre Mer sont inacceptables

La GRS s’alarme des propos tenus par le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, jeudi 2 février 2023 à Paris, dans le cadre d’un colloque organisé par l’hebdomadaire Le Point. Il sont choquants et provocateurs pour nos concitoyens ultra marins.
On ne peut accepter qu’un ministre de la République ose déclarer : «  Il faut savoir dire aux Ultramarins que vous n’aurez d’autonomie demain que si vous êtes capables de produire ce que vous mangez, ce que vous consommez comme électricité. Et c’est par la richesse économique que vous aurez des recettes. Ce n’est pas par des subventions. »
On pourrait faire remarquer au ministre qu’hélas notre pays n’a pas sa souveraineté alimentaire et énergétique et qu’en tout état des cause, ces conditions ne sauraient constituer un préalable à une certaine autonomie qui faut- il le rappeler est consacrée par la constitution de notre République à travers les articles 73 et 74 définissant les formes de libre administration des collectivités des outremers.

Ces « territoires » sont et font partie de la France dans toute sa diversité.
Outre le fait qu’aucune région française n’est en situation de produire entièrement les denrées dont elle a besoin, on observera qu’envisager une telle perspective pour les Antilles alors même que ces territoires subissent une pollution au chlordécone, avec remarquera que 90% des sols sont pollués pour des siècles ?
Concernant son allusion aux « subventions », il est inquiétant de voir un ministre de l’intérieur, ancien ministre du budget, les confondre avec les dotations. Sans oublier leurs baisses en continue et les compensations qu’elles apportent du fait de la suppression de la fiscalité des collectivités par l’Etat. Et les collectivités ultramarines s’y connaissent en termes de manquent de dotation!
Ces propos ne peuvent être que perçu comme un acte de mépris en direction des nos compatriotes ultra marins.

Au moment où une réforme des retraites s’apprête à casser encore plus notre système social, au moment où des grèves vont s’endurcir partout dans l’ensemble Français, l’unité républicaine de la nation devrait préoccuper le Ministre de l’Intérieur.
Monsieur Darmanin, devrait s’occuper sérieusement des problèmes réels des habitants de ces territoires et en particulier pour assurer la sécurité des populations ultramarines, lutter contre les multiples trafics de drogue et d’armes, et améliorer le pouvoir d’achat plutôt que de multiplier les provocations.

François Morland

Livraison de chars : jusqu’où entrer dans le conflit en Ukraine ?

Emmanuel Maurel, député européen et animateur national de la GRS, était l’invité samedi 4 février de France 24 et Public Sénat dans l’émission “Ici l’Europe” avec Roza Thun und Hohenstein, députée européenne (Renew, Pologne).
Après des semaines d’hésitations, plusieurs pays alliés de l’Ukraine, dont les États-Unis et la Grande-Bretagne, ont décidé d’acheminer des tanks, tant réclamés par Volodymyr Zelensky. Mais les pays européens ne sont pas en reste. L’Allemagne a ainsi annoncé l’envoi de 14 chars Leopard et la Pologne livrera 60 chars supplémentaires. Le Portugal et l’Espagne sont non seulement aussi disposés à fournir des blindés, mais également à participer à la formation des soldats ukrainiens pour leur utilisation. Les Pays-Bas, quant à eux, réfléchissent à l’envoi d’avions de chasse F16. La course à l’armement des Ukrainiens s’accélère, au risque d’une dangereuse escalade.

Industrie, retraites : la faute à l’Europe ?

Emmanuel Maurel, député européen et animateur national de la Gauche Républicaine et Socialiste, était l’invité mercredi 1er février 2023 de La Faute à l’Europe sur France Télévision aux côtés de Clothilde Goujard de Politico Europe, Jean Quatremer de Libération et de Stéphanie Yon-Courtin, députée européenne renaissance.

Au sommaire :
📍 vers un “vrai” plan industriel européen ?
📍 la réforme des retraites est-elle demandée par l’UE ?

Nous constatons que les libéraux européens refusent de soutenir nos entreprises quand les Américains les incitent à délocaliser outre-Atlantique à coup de subventions massives. Oui agir de la sorte revient à tendre l’autre joue face aux mesures de prédation économique pratiquées par les États-Unis.

La commande de la réforme des retraites, avec celle de l’assurance chômage) au travers des “recommandations européennes” et de la mise en œuvre du “plan de relance” européen ne sont un secret pour personne (nous l’avions expliqué en octobre 2021). La Commission et les macronistes sont prêts à sacrifier tous nos acquis sociaux sur l’autel du marché et de la sacro-sainte “compétitivité”.
Chômage, retraites, même combat : précariser, stigmatiser les plus fragiles.
La présidence Macron restera celle de la grande régression.

Nous avons besoin de vous !

Quelles que soient vos compétences, si vous touchez votre bille en droit, en bricolage, si vous aimez écrire, si vous êtes créatif… vous pouvez prendre part à des actions et ateliers près de chez vous ou encore nous envoyer vos vidéos, vos dessins pour des affiches etc.