Ce que l’on peut retenir du texte « pour le plein emploi » déposé par le gouvernement (et aggravé par la droite) est qu’il utilise toujours la même grosse ficelle quand il n’a rien a proposer : culpabilisation, stigmatisation et mépris des plus précaires.
Un contrat d’engagement (l’obligation de 15 à 20h par semaine) pour tous les demandeurs d’emploi. Traduction : les chômeurs sont responsables de leur situation et pour pouvoir continuer à bénéficier de leurs droits (disposer du service public de l’emploi et être indemnisé après avoir cotisé) ils devront « payer » en réalisant des heures sur des métiers qu’ils ne souhaitent pas forcément ou qu’ils ne savent ne pas faire.
Cette mesure ne prévoit aucun accompagnement supplémentaire et ouvrira un peu plus la porte à l’externalisation vers des partenaires privés.
D’un côté, la double peine pour les privés d’emploi et une charge supplémentaire pour les actuels conseillers « pôle emploi » et de l’autre un nouveau marché pour des prestataires pour l’heure inexistants, mais qui vont germer sous l’effet d’aubaine.
De plus, contrairement à ce qui avait été promis, rien dans ce projet ne permet de rétablir les mesures rejetées par le Conseil constitutionnel sur l’emploi des seniors.
En faisant entrer les allocataires du RSA dans le décompte de pôle emploi, le gouvernement introduit une confusion entre l’indemnisation du chômage ouverte en contrepartie de cotisation et le RSA, qui répond à la nécessité de garantir un filet minimum financé par l’Etat. En renforçant les mécanismes de sanction, en leur imposant 20h d’activité obligatoire, il y a fort à parier que le seul résultat qu’obtiendra le gouvernement sera une augmentation naturelle du non-recours aux allocations. De là à penser que c’est l’objectif visé…
La philosophie de ce projet de loi réside dans cette morale : moins il y aura de recours, plus le taux de chômage s’affichera à la baisse.
Chez ces gens-là, on ne compte plus, on cache !