Le sommet du G7, réunissant sept des pays parmi les plus riches de la planète, s’achève ce lundi après plusieurs jours de coup d’éclats et de coups de communication bien huilés depuis l’Élysée. Un premier bilan politique s’impose et il est loin d’être reluisant en regard des objectifs affichés pour une réunion sous l’égide de la France cette année.
Le président de la République a commencé le G7 sur un air tonitruant par un accrochage en direct avec le président du Brésil, Jair Bolsonaro, suite aux tragiques incendies en Amazonie. Nous actons à cette occasion la décision bienvenue mais néanmoins opportuniste d’Emmanuel Macron de refuser le traité de libre-échange dit « Mercosur », qu’il a pourtant signé en juin 2019, avec les pays d’Amérique du sud dont le Brésil. Pourtant cette annonce cache mal l’absence d’engagements concrets pour la défense de l’environnement ni le bilan écologiquement déplorable des autres traités de libre échanges acceptés par Emmanuel Macron, notamment avec le Canada présent au G7.
Ces bravades sur l’Amazonie, s’ajoutant à celles au sujet du nucléaire Iranien, ont occulté le fait que le G7 devait initialement être dédié à la lutte contre les inégalités dans le monde. Sur ce thème, rien de substantiel n’a été décidé par les membres du G7.
La lutte contre l’évasion fiscale pratiquée par les GAFAM enregistre au contraire de nouveaux reculs après la proposition de Bruno Le Maire de retirer la fameuse « taxe GAFAM » pourtant votée récemment par les députés à l’Assemblée Nationale.
Emmanuel Macron a multiplié les déclarations et les postures lors de ce G7 sans apporter de résultats probants et sans convaincre ses homologues, ni les peuples concernés. Comment pourrait-il en être autrement ? Les réformes néolibérales depuis le début de son mandat s’inscrivent précisément dans le système économique capitaliste qu’il fait mine de combattre au niveau international.
L’urgence sociale, écologique et démocratique commande plutôt de mettre en œuvre un réel multilatéralisme qui fasse la part belle aux coopérations entre pays du Nord et du Sud et aux organisations plus ouvertes aux grandes puissances émergées. De ce point de vue la réussite populaire du contre-sommet du G7 est un premier signe positif de la capacité de résistance et de propositions alternatives des mouvements sociaux.