« Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent
Vingt et trois qui donnaient leur cœur avant le temps
Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant
Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir
Vingt et trois qui criaient la France en s’abattant. »
Ce sont les dernières lignes de Strophes pour se souvenir écrites par Louis Aragon en hommage au groupe FTP MOI conduit par Missak Manouchian… Voici leurs noms qui ne doivent jamais être oubliés :
- Celestino Alfonso Espagnol, 27 ans
- Olga Bancic, Roumaine, 32 ans
- Joseph Boczov [József Boczor ; Wolff Ferenc], Hongrois, 38 ans – Ingénieur chimiste
- Georges Cloarec, Français, 20 ans
- Rino Della Negra, Italien, 19 ans – Footballeur du Red Star Olympique
- Thomas Elek [Elek Tamás], Hongrois, 18 ans – Étudiant
- Maurice Fingercwajg, Polonais, 19 ans
- Spartaco Fontanot, Italien, 22 ans
- Jonas Geduldig, Polonais, 26 ans
- Emeric Glasz [Békés (Glass) Imre], Hongrois, 42 ans – Ouvrier métallurgiste
- Léon Goldberg, Polonais, 19 ans
- Szlama Grzywacz, Polonais, 34 ans
- Stanislas Kubacki, Polonais, 36 ans
- Cesare Luccarini, Italien, 22 ans
- Missak Manouchian, Arménien, 37 ans
- Armenak Arpen Manoukian, Arménien, 44 ans
- Marcel Rajman, Polonais, 21 ans
- Roger Rouxel, Français, 18 ans
- Antoine Salvadori, Italien, 24 ans
- Willy Schapiro, Polonais, 29 ans
- Amedeo Usseglio, Italien, 32 ans
- Wolf Wajsbrot, Polonais, 18 ans
- Robert Witchitz, Français, 19 ans
Les 22 hommes ont été fusillés le 21 février 1944 au Mont-Valérien. Olga Bancic, seule femme du groupe, fut décapitée le 10 mai 1944 à Stuttgart. Nous avons mis en avant les noms des résistants dénoncés sur l’Affiche Rouge.
Ce jour marque donc le 78ème anniversaire de l’exécution de ces Résistants qui donnèrent leur vie pour la France, qu’ils avaient décidé d’aimer à en mourir. Une initiative a été lancée en décembre 2021 pour demander l’entrée de Missak Manouchian et de sa femme Mélinée au Panthéon. Il représente non seulement ses compagnons de l’« Affiche rouge », mais aussi ces étrangers qui firent la France et dont la France fit des citoyens, le vaste peuple des ouvriers, typographes, cheminots, employés, intellectuels et poètes, hommes et femmes d’héroïsme et de devoir. Tous illustrent l’idéal d’une République où comptent avant tout l’amour de la patrie et l’adhésion aux principes universalistes qui la régissent.
C’est pourquoi la Gauche Républicaine et Socialiste s’associe avec enthousiasme à cette initiative et exprime sa reconnaissance éternelle à Missak Manouchian et ses 22 camarades qui seront pour toujours nos Libérateurs.