Les annonces d’Emmanuel Macron, lors de son déplacement aujourd’hui dans l’Hérault, nous rappellent à quel point nous sommes loin de l’indispensable revalorisation du métier d’enseignant et du sursaut nécessaire pour redresser notre système éducatif.
En premier lieu, la hausse annoncée des rémunérations – entre 100 et 230 euros nets par mois – pour tous est faible : ce sont des primes qui seront pour une large part absorbée par l’inflation. Deuxièmement, elle ne s’inscrit pas dans un plan de rattrapage sérieux, progressif et garanti du niveau des salaires des enseignants français par rapport à leurs homologues européens. Enfin, le pacte proposé par le président est un pacte de dupes ! Car c’est une forme de chantage auquel on soumet le monde enseignant: « vous devez travailler plus pour gagner plus » ; cette injonction est une insulte à celles et ceux qui travaillent aujourd’hui dans des conditions dégradées et subissent un stress parfois intense.
La négociation sur les conditions de travail et les rémunérations est indispensable. Elle seule peut redonner souffle et efficacité à l’Education Nationale en restaurant l’attractivité, trop longtemps mise à mal, du métier d’enseignant. L’exécutif n’en fait pourtant pas un point majeur!
On ne peut relever tous ces défis sans un travail commun avec les enseignants eux-mêmes et leurs représentants ; on ne peut les reveler sans inscrire dans la durée des efforts massifs qui traduiront un retour au statut de priorité de la Nation ; on ne peut les relever sans restaurer une confiance collective en l’école et donc au premier chef en ceux qui la font vivre au quotidien.
Voilà tout ce qui manque et qui a toujours manqué dans l’action d’Emmanuel Macron.
La Gauche Républicaine et Socialiste réclame donc la réunion d’Etats Généraux de l’Education, dont l’une des tâches devra être l’élaboration d’un plan national pour la mixité et l’égalité scolaires et pour le retour de l’exigence pédagogique…
Dans ce cadre, il faut que l’Etat s’engage à revaloriser d’au moins 30% en 5 ans les salaires (oui les salaires) des enseignants, à refonder et à renforcer leur recrutement et leur formation (avec un objectif d’en finir en un an avec les absences non remplacées) et un effort budgétaire sans précédent- avec comme ligne de conduite absolue : priorité à l’école publique.