La tragédie qui se déroule au Proche-Orient depuis les attaques du 7 octobre et les représailles à Gaza n’en finit plus.
En France, la tentative par certains d’importer le conflit accroît les fractures dans notre société et crée une rupture à gauche (qui, pendant ce temps, ne parle plus des problèmes de nos concitoyens).
Jusque dans la protestation unitaire nationale contre la montée en flèche de l’antisémitisme, l’extrême-gauche et une partie de LFI ont estimé qu’il fallait cliver, sans comprendre que cela banaliserait et respectabiliserait le Rassemblement National.
En embuscade, l’extrême-droite engrange patiemment sur les décombres de la gauche et la politique antisociale du bloc macroniste. Sa « réforme du RSA » et sa tentative de limiter l’utilisation des tickets restaurants (heureusement tuée dans l’œuf par l’indignation publique) sont du pire effet alors que la pauvreté ne cesse d’augmenter. Le tout sur fond d’une autre banalisation : celle de l’usage systématique du 49-3 et du bâillonnement du Parlement.
Pour sa part la droite opte pour la… droitisation jusqu’à la caricature. Tous les clichés y passent. Aide Médicale d’Etat = tourisme médical; allocations familiales = assistanat des délinquants; droit du sol = liquidation de notre « identité chrétienne ». Ses pathétiques gesticulations ne tromperont personne, à part peut-être quelques sénateurs.
Alors même que le sujet de l’immigration mérite un débat national apaisé, Marine Le Pen n’a rien à faire et peut se contenter d’observer la séquence en engrangeant pour la suite.
À gauche, il faudra bien trouver les voies et moyens de construire non pas une simple alternance, mais bien une alternative crédible pour la cohésion nationale et la justice sociale. Sans quoi nous disparaîtrons dans l’oubli des Français, lassés par nos inconséquences et nos vociférations.