Pour la deuxième fois en quelques jours, le Conseil d’Etat inflige un camouflet au gouvernement.
Après avoir évoqué en des termes exceptionnellement critiques l’inconstitutionnalité de la réforme des retraites, c’est maintenant la directive « Castaner » pour les municipales qui est sanctionnée:
« L’exécution de la circulaire du 10 décembre 2019 du ministre de l’intérieur relative à l’attribution des nuances politiques aux candidats aux élections municipales et communautaires des 15 et 22 mars 2020 est suspendue en tant qu’elle limite l’attribution des nuances aux listes dans les seules communes de 9 000 habitants ou plus ainsi que dans les chefs-lieux d’arrondissement, en tant qu’elle prévoit l’attribution de la nuance « Liste divers Centre » (LDVC) aux listes qui, sans être officiellement investies par LREM, le MODEM, l’UDI, seront soutenues par ces partis ou par la « majorité présidentielle » et en tant qu’elle classe la nuance « Liste Debout la France » (LDLF) dans le bloc de clivage « extrême-droite », jusqu’à qu’il soit statué au fond sur sa légalité. »
Cette opération de manipulation électorale, en plus d’être déloyale, est donc considérée comme potentiellement illégale et est suspendue sine die. Le gouvernement ne pourra pas masquer plus longtemps son échec électoral. En ne prenant pas en compte les villes de moins de 9 000 habitants, c’est-à-dire 95% du pays, où la popularité du gouvernement est encore plus basse que dans le reste du pays, le Ministre de l’Intérieur espérait gonfler artificiellement le résultat de LREM aux élections municipales.
Nous nous félicitons de cette décision, tout en regrettant l’amateurisme et les décisions partisanes inconséquentes de Monsieur Castaner