Quand la secrétaire d’État, Agnès Pannier-Runacher indique qu’elle est réticente à fixer un prix maximum pour les masques en tissus de peur de freiner l’innovation, on voit bien à quel point ce gouvernement n’a jamais cessé de louer son dogme libéral et son cantique « ne vous inquiétez pas, le marché va s’en occuper ».
Même si il ne s’agit pas de masques réutilisables, le Maroc et l’Espagne ont rapidement fixé un prix maximum pour inciter le public à se protéger.
Quand au début de cette crise, les masques n’étaient même pas un sujet, qu’il y a 3 semaines, le ministre Olivier Véran nous annonçait une commande massive de masques à l’importation (dont on ne sait toujours pas si les commandes ont été livrées) et que la lumière est faite sur la non gestion des stocks d’état de masques et autres équipements, la secrétaire d’état trouve le moyen de transformer une carence d’état en opportunité de marché.
On peut souligner le paradoxe d’acheter des masques à la Chine alors même que l’appareil productif en France nous permettrait, si il y avait une volonté politique de le faire, de produire nos masques tout en soutenant l’emploi des entreprises qui le feraient.
Parmi les pays les plus touchés par le Covid19, la France décide , à rebours d’autres pays, de commencer son dé-confinement par la réouverture des écoles, pour remettre les parents au travail et imposer le port de ce masque grand public.
C’est dans ce contexte que celle qui, la veille du krach boursier de 2020, déclare sur CNews que « C’est plutôt le moment de faire des bonnes affaires en Bourse aujourd’hui » et qui lui a valu le titre de « secrétaire d’état à la spéculation » fait encore preuve d’une grande finesse.
Ce dont les Français ont besoin, c’est de clarté et de transparence, d’un État protecteur, qui à défaut de pouvoir organiser immédiatement la production des protections dont les Français ont besoin, en assure au moins le financement, plutôt que de toujours tout renvoyer à la sphère privée et spéculative pour se dédouaner de son incurie totale dans la remise « en marche » de l’État.
La Gauche Républicaine et Socialiste appelle au soutien des industries françaises capables de produire les équipements nécessaires aux français, au rétablissement de l’ISF pour le financement de ces mesures et que l’État prenne en charge la protection de sa population.