« Si la jeunesse n’a pas toujours raison, la société qui la méconnaît et qui la frappe a toujours tort. » Ainsi parlait François Mitterrand à la tribune de l’Assemblée nationale le 8 mai 1968. Depuis 2016, les différents gouvernements ont accumulé à l’égard des jeunes le mépris, l’abandon, la violence sociale et parfois même physique.
La France en Europe tranche à bien des égards avec ses voisins : elle reste un pays jeune, ce qui devrait être considéré comme une chance immense et précieuse. Car loin d’être un « problème à traiter », elle est l’une des solutions à la crise qu’affronte notre pays. C’est grâce à elle que se font jour des comportements nouveaux dans la société, que les batailles pour l’égalité des droits progressent, que finiront par être pleinement respectée la dignité humaine et surmontée la crise climatique.
Or une partie de la jeunesse est abandonnée. Appauvrie, victime de la sélection sociale, privée d’emploi, elle est précarisée. La crise sanitaire a mis en lumière la situation catastrophique dans laquelle elle se trouve. Les vidéos de milliers de jeunes, étudiants ou non, faisant la queue sur des centaines de mètres pour une aide alimentaire devant les locaux des associations caritatives ont fait le tour des médias. Ces images, indignes de notre République, impensables dans un pays riche et développé comme le nôtre, traduisent l’abandon politique de la jeunesse de notre pays. Mais là encore, la crise sanitaire n’a été qu’un révélateur d’une situation pré-existante.
En sacrifiant les jeunes, Emmanuel Macron a hypothéqué l’avenir de la nation. De la sélection organisée par le dispositif « Parcoursup » aux emplois au rabais, en passant par la précarité étudiante, nombre de jeunes subissent un véritable parcours du combattant. Le chemin menant à un premier emploi stable est jonché d’embûches, lesquelles menacent à tout moment de briser leurs rêves et leurs aspirations.
Le million et demi de jeunes gens aujourd’hui privés d’emploi ou de formation résume, à lui seul, le bilan des politiques conduites à l’occasion des derniers quinquennats : tous ont été marqués par le cynisme, par un manque d’ambition pour la jeunesse. À son tour, Emmanuel Macron a eu pour seule réponse à la précarité des jeunes la création d’un contrat d’engagement. Celui-ci n’est qu’une garantie jeune réchauffée.
La situation est d’autant plus dramatique que, comme chez des millions de leurs aînés, la résignation semble l’avoir emporté, et les jeunes s’abstiennent majoritairement. Comment s’en étonner ? Lors des mobilisations des années précédentes, quand ils sont descendus par dizaines de milliers, pour défendre leurs droits, ce gouvernement les a violemment réprimés. Un pouvoir qui brutalise ainsi sa jeunesse prive la France de perspective.
Il est temps de prendre la mesure d’un désastre qui n’a rien de conjoncturel ou de provisoire. La jeunesse est la période qui permet d’ouvrir les horizons à une personne. Dans une société développée digne de ce nom, elle doit impérativement être synonyme d’autonomie et d’émancipation. La jeunesse est une richesse collective. La jeunesse regorge de force créatrice. Elle est un potentiel d’innovation et d’ingéniosité, essentiel pour répondre aux défis économiques, sociaux, sanitaires et environnementaux qui nous angoissent aujourd’hui : c’est avec la jeunesse française que nous trouverons la solution et c’est elle qui participera à la construction d’un monde plus juste.
Pour cette raison, la jeunesse doit devenir une grande cause nationale. L’heure est venue de rompre radicalement avec trente ans d’incurie et de renoncement. De donner des perspectives d’espoir à la jeunesse. De lui permettre d’accéder aux moyens de son épanouissement, à des pouvoirs de décider de son avenir.
En choisissant de soutenir Fabien Roussel pour l’élection présidentielle, la Gauche Républicaine et Socialiste compte bien défendre un programme ambitieux pour la jeunesse, en plus de son projet pour l’école de la République :
CULTURE & ÉDUCATION
● Les réformes du lycée et du baccalauréat seront abrogées et « Parcoursup » sera supprimé. Un enseignement supérieur public digne de ce nom sera reconstruit en France.
● Nous permettrons à tous les jeunes Français de trouver leur place en octroyant deux ans de formation continue à tous les élèves faisant la demande d’arrêter l’école à 16 ans (obligation scolaire décalée) ;
● L’allocation d’autonomie pour les jeunes en formation sera enfin créée ;
● Nous mettrons en place des parcours croisés d’insertion professionnelle des jeunes artistes issus des écoles d’enseignement supérieur artistique européennes ;
● À travers l’Europe, l’apprentissage d’au moins deux langues européennes pour tous les jeunes Européens dès le plus jeune âge. Le but est d’avoir des Européens trilingues d’ici une génération ;
● Éducation européenne – l’éducation est le moyen privilégié de transmission de la culture et de renforcement de la citoyenneté :
● Sortir les dépenses publiques d’éducation et de formation professionnelle du calcul des déficits ;
● Élargir le programme Erasmus pour le rendre accessible à tous les jeunes Européens (non plus seulement à certains étudiants) : en finir avec la sélection drastique qui fait des étudiants de ce programme des heureux élus.
INSERTION
● Un RSA jeunes sera mis en place pour pallier l’urgence de la situation, après les dégâts cumulés des politiques libérales et de la crise sanitaire. Mais nous savons que cela ne suffira pas à réaliser leur insertion ;
● La réforme d’assurance chômage Macron-Borne sera abrogée.
ASSURER L’AVENIR PROFESSIONNEL DE LA JEUNESSE
● Nous engagerons un vaste plan d’embauche des jeunes de moins de 25 ans dans le secteur public et nous inciterons au recrutement dans les secteurs d’avenir : emplois verts, emplois du soin, emplois du numérique… ;
● Nous proposerons une garantie « premier emploi » s’appuyant sur les services publics, les associations et les entreprises avec versement du RSA au jeune pendant la première année d’emploi et prise en charge par l’employeur de l’écart entre RSA et SMIC pendant cette année ;
● Les années d’études, de stage, d’apprentissage et des périodes d’inactivité forcée seront prises en compte dans le calcul des droits à retraite ;
● Nous créerons une grille de rétribution des stages, évolutive en fonction de la durée du stage et du niveau de qualification du stagiaire, dont la base minimum aurait pour hauteur 50% du SMIC ;
● Faire bénéficier aux jeunes en alternance de la gratuité des frais d’inscription, des frais d’équipement, de scolarité et de transport et assurer une rémunération au minimum égale au SMIC .
MÉDECINE
● Nous augmenterons la Dotation globale de fonctionnement et d’équipement des collectivités locales, au cœur des « déserts médicaux », pour les encourager à embaucher des jeunes médecins ou à prendre en charge une partie du coût des études des étudiants en médecine, avec obligation d’installation pour 5 à 10 ans dans ces collectivités.
PROTECTION ET FORMATION
● Nous renforcerons les moyens de la Protection judiciaire de la jeunesse ;
● Nous élaborerons un plan d’éradication de l’illettrisme pour les jeunes sortis du système scolaire et les adultes à l’horizon 2027, en mobilisant les préfets, les missions locales, les PLIE et en utilisant un service national revu et corrigé ;
● Nous lancerons une campagne de prévention sur l’usage des écrans, des réseaux sociaux, sur la publicité, etc. au sein des établissements scolaires et structures d’accueil de jeunes.