Nous publions une série d’articles visant à mettre en valeur les propositions de notre programme pour 2022, adopté à Marseille le 26 septembre 2021.
Les revendications identitaires fleurissent à nouveau dangereusement. Elles agissent comme une tenaille qui divise notre société. S’exprime également une remise en cause radicale de la rationalité et de l’esprit scientifique ; les suites de la crise sanitaire ont par ailleurs catalysé ce rejet parmi certains de nos concitoyens. Nous devons remettre la Raison et la République au cœur de la Cité. La République doit reprendre l’offensive, non pas assénant une morale mais en faisant en sorte de rendre concrets les principes d’unicité et d’égalité de l’humanité, partout où des années d’abandon public l’ont rendu évanescentes dans la vie quotidienne.
Pour retrouver une dynamique de rassemblement des Français autour d’un projet commun, pour leur redonner confiance et ramener à la rationalité qui fait trop souvent défaut dans le débat public, il faudra redonner force à nos services publics, ce patrimoine essentiel de ceux qui n’en ont pas. Les services publics sont la traduction concrète de la solidarité nationale et nous nous emploierons à leur égal accès partout. Au premier rang de nos priorités, il y a l’École à laquelle nous consacrons de nombreuses propositions sur lesquelles nous reviendrons. Garantir que les établissements scolaires restent « l’asile inviolable où les querelles des hommes ne pénètrent pas », selon Jean Zay, et offrent à nos enfants l’instruction et la morale civique qui leur permettront de devenir des individus autonomes et responsables et des citoyens éclairés est indispensable. C’est l’École qui peut offrir aux Français les moyens d’exercer un esprit critique indispensable fondé sur la Raison.
La société française est forte d’une formidable richesse qu’elle tient de la diversité des femmes et des hommes qui la composent et qui, chacun, apportent au collectif leur culture, leur conviction, leurs engagements et leurs espoirs.
Pour assurer l’expression de cette diversité, permettre la coopération de tous dans une société apaisée, et véritablement assurer la liberté de pensée, nos prédécesseurs nous ont transmis la laïcité comme l’outil d’une triple libération : la libération du sujet accédant à l’indépendance intellectuelle et morale par l’exercice de la Raison ; la libération de l’État dégagé de la pression des religions et de leurs organisations ; la libération des religions échappant à la tutelle des autorités politiques qui voudraient en faire des instruments.
La laïcité sépare strictement les espaces civiques régis par la loi commune des espaces privés qui ne dépendent que de la conscience personnelle. Elle permet à chacun de vivre librement selon ses convictions et d’en changer quand on le veut. Elle permet le libre échange des idées dans un débat collectif dont découlera la loi commune.
Pour l’ensemble de ses raisons, la GRS a décidé de porter dans son projet pour 2022 des propositions fortes qui contribueront à renforcer l’unité du pays contre les ferments de la division :
- Supprimer le Concordat en Alsace-Moselle et les dispositions contraires à la laïcité dans les départements et régions d’Outre-Mer ;
- Rétablir et renforcer des outils et moyens nécessaires pour combattre les dérives sectaires comme la MIVILUDES ;
- Interdire les écoles privées hors contrat ;
- Réserver exclusivement les financements publics à l’école publique à l’issue d’un plan organisant le retour au principe « école publique : financement public ; école privée : financement privé » ;
- Mettre en œuvre un plan de relance de l’éducation populaire laïque dans l’ensemble de nos territoires ;
- Promouvoir le respect de la liberté de conscience (pas seulement de croyance) en Europe.