L’école française se trouve être en-deçà de ce qu’on pourrait en attendre en termes de niveau scolaire. Si l’on se réfère aux enquêtes récentes, les Français ont un niveau inférieur à la moyenne de l’OCDE et de l’Union Européenne en lecture et en mathématiques. Pour la cinquième puissance mondiale, ce score est catastrophique. Les résultats sont encore plus alarmants lorsqu’on s’intéresse aux inégalités scolaires et la situation semble s’empirer parallèlement à la baisse du niveau général. La France est un des pays où les inégalités scolaires sont les plus élevées. Plus d’un jeune sur dix a des difficultés de lecture et parmi eux, la moitié se trouve en situation d’illettrisme. Les résultats des élèves favorisés sont supérieurs de 50 points à ceux des défavorisés, soit deux années d’école ! Il faudra donner suffisamment de moyens aux établissements afin que le nombre d’élèves par classe soit maîtrisé et permette une approche pédagogique individualisée.
La situation professionnelle des professeurs en France est également un sujet prioritaire. Elle est inacceptable pour un pays qui compte parmi les plus riches du monde. Les salaires des professeurs français sont parmi les plus faibles d’Europe de l’ouest. Avec leurs 28 000€ bruts annuels en début de carrière en moyenne , les enseignants français gagnent 7% de moins que la moyenne de leurs collègues de l’OCDE (et 20% de moins en milieu de carrière !), très loin des standards allemand, norvégien ou danois (plus de 50 000 €/an) et ils sont aussi parmi ceux qui ont le moins augmenté dans les dernières années. Une grande partie des problèmes qui touchent l’école française est fortement liée avec cette précarisation grandissante des professionnels de l’Éducation nationale, à qui l’on délègue pourtant de plus en plus de missions – intégration, cohésion nationale, sentiment d’appartenance nationale – autrefois dévolues à d’autres institutions.
Les cours d’Éducation morale et civique se multiplient – une avancée louable – mais le sens de l’intérêt général, le sens national du commun se perdent. L’éducation à la République, au commun, la garantie du « vouloir vivre ensemble » doivent être prolongés au-delà de l’école par un effort massif sur le terrain : le camp laïque, le camp de la Raison et de la République doit se mobiliser pour recréer les conditions d’un puissant mouvement d’éducation populaire présent partout dans nos villes, dans nos quartiers et nos campagnes.
La Gauche Républicaine et Socialiste propose donc notamment :
- plus que des mesures, un plan volontariste pour la mixité – là où la proposition Balsan échoue pour de mauvaises raisons dans Baron Noir, donnons les moyens de la réussite dans la réalité ;
- la revalorisation du métier d’enseignant par une hausse de salaire et par un recrutement sur le modèle des fonctionnaires-stagiaires dès l’entrée dans la formation ;
- le tissage d’un « réseau républicain » de partenariats avec d’autres services publics et des organisations d’éducation pop pour insérer tous les enfants dans la vie du pays.