L’association Anticor a déposé une plainte contre X pour corruption et détournement de fonds publics.
Cette plainte contient deux volets. Le premier concerne les accusations de corruption à l’international pour lesquelles Alstom a déjà plaidé coupable. Anticor soulève que les individus ayant mis en place ce système de corruption n’ont pas été poursuivis, visant sans le nommer Patrick Kron, qui dirigeait alors l’entreprise. Le second volet de cette plainte est éminemment politique : pour s’opposer à la session de la branche énergie d’Alstom à General Electrics, Arnaud Montebourg avait obtenu de Bouygues un prêt à l’Etat de 20% des actions du groupe, avec une option d’achat jusqu’au 17 octobre 2017.
Lors de l’annonce de la fusion entre Alstom et Siemens le 26 septembre 2017, Le gouvernement s’est abstenu de faire jouer cette clause d’achat, ce qui a entraîné la perte d’une plus-value estimée entre 350 et 500 millions d’euros. Les actions sont in fine retombées dans l’escarcelle du groupe Bouygues. L’Etat a donc volontairement perdu plusieurs centaines de millions d’euros au profit du groupe.
Il s’agit là d’un nouveau scandale potentiel concernant la liquidation du groupe Alstom. La responsabilité personnelle d’Emmanuel Macron est déjà engagée dans ce dossier, il faut désormais y ajouter celle de Bruno Le Maire, ministre de l’économie au moment où l’Etat a laissé ces 500 millions d’euros à Bouygues.
Non seulement ceux-ci ont laissé un géant américain prendre le contrôle du fournisseur de nos turbines nucléaires et éoliennes, mais ils ont également été d’une inconséquence ahurissante à propos des finances publiques. Ceux qui défendent l’austérité et la baisse de la dépense publique pour combler les déficits le matin laissent près d’un demi-milliard d’euros sur la table de Bouygues le soir. L’association Anticor y voit le signe de la corruption et souhaite que la lumière soit faite sur ce scandale.
Il s’agit de la seconde plainte pour corruption reliée à l’abandon d’Alstom, après celle déposée par le député Olivier Marleix au mois de janvier 2019. Dans celle-ci, déposée au mois de février il incrimine directement Emmanuel Macron à propos de la session à General Electrics. La Gauche Républicaine et Socialiste souhaite que la lumière soit faite en totalité sur la complexe affaire Alstom et si des faits de corruption sont avérés, que leurs auteurs soient punis.