Le Medef a proposé jeudi de relever l’âge légal de départ en retraite de 62 à 64 ans d’ici 2028, afin de privilégier un calcul comptable favorable à ses vues. C’est un véritable dé-tricotage de notre système de retraites par répartition solidaire entre les générations qui est mis sur la table, en s’inscrivant logiquement dans le projet gouvernemental antisocial de retraites par points.
Son président, sans retenue ni complexe, propose d’amplifier la régression dès 2020 en procédant au relèvement de l’âge légal sur huit ans, soit d’un trimestre par an. Le Medef privilégie opportunément pour les intérêts du patronat un report de l’âge légal, plutôt qu’une hausse des cotisations patronales, des revenus financiers ou qu’un prélèvement sur les profits des grandes banques.
Le Président de la République et son Premier Ministre laissent faire et entretiennent un flou stratégique en défaveur des travailleurs en laissant leurs ministres plaider pour un allongement de la durée de travail, alors que le haut-commissaire à la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye, insiste sur le maintien de l’âge légal à 62 ans, conformément à la promesse de campagne d’Emmanuel Macron.
Pour la Gauche Républicaine et Socialiste les exigences du monde du travail sont claires : priorité au système de retraites par répartition solidaire, retraite à 60 ans et financement de notre régime républicain de retraites et de la dépendance par un financement plus juste assis sur les profits des actionnaires, des entreprises et du monde de la finance.