Europe : Les mensonges d’un Président candidat

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La tribune d’Emmanuel Macron, les mensonges d’un Président de la République transformé en candidat aux élections européennes

 

La tribune d’Emmanuel Macron publiée dans la presse européenne signe l’entrée en campagne électorale du leader de La République en Marche. C’est un festival de phrases creuses convenues, un exercice de communication politique qui n’aborde pas les enjeux réels de la construction européenne et ne tient pas compte des attentes des citoyens français et européens. Cette tentative de détourner l’attention des opinions publiques européennes de la réalité prépare de graves désillusions et ne manquera de nourrir les ressentiments et la progression de forces xénophobes et identitaires, dont le camp Macron a besoin pour justifier l’imposture de son discours.

 

Concernant les « libertés », la mise en exergue des cyberattaques qui selon lui mettraient en danger nos démocraties est une manœuvre pour maquiller un déni de réalité et ne pas aborder les reculs concrets des libertés publiques et individuelles (indépendance de la justice, droits des femmes, liberté de la presse, liberté d’opinion et de manifestation) décidées et mises en œuvre dans plusieurs États membres comme la Pologne, la Hongrie, la Bulgarie, la Roumanie ou la Slovaquie ou en projet comme en France. De même la priorité devrait être donnée à une politique de lutte résolue contre le racisme et l’antisémitisme. Il est symptomatique qu’au moment d’entrer personnellement en campagne électorale, Emmanuel Macron décide d’abandonner ce champ de confrontation pourtant essentiel au projet européen.

 

Concernant les « protections », ses propositions se limitent à des déclarations de principes inopérantes, sans soumettre un contenu et une stratégie nouvelle. D’autant plus que chacun sait qu’aucun pays – pas même la France – n’a l’intention de transférer à l’UE une souveraineté majeure, le contrôle de ses frontières. La renégociation des accords de Schengen complétées par des politiques européennes coopératives seraient ici à la fois plus solidaires et plus efficaces.

 

Comment croire son plaidoyer pour une « juste concurrence », quand l’Union Européenne poursuit avec son aval une politique dogmatique de libre-échange totalement délétère pour l’agriculture, l’industrie et les travailleurs européens et vient de signer des accords en totale opposition avec les intentions et mesures suggérées dans la tribune ?

 

Concernant le « progrès », alors que la politique d’Emmanuel Macron consiste à mettre à mal les fondements de la sécurité sociale en France, son invocation à l’échelle européenne pourrait prêter à sourire. Les logiques de dumping économique et social ne sont pas remises en cause, pas plus que les logiques ordo-libérales qui contraignent chaque État membre à conduire des politiques d’austérité, des réformes structurelles, que la majorité présidentielle met en œuvre sagement en France, et à ne pas se doter des moyens nécessaires pour respecter les objectifs impérieux de transition écologique. Ne nous leurrons pas sur l’invocation d’un « salaire minimum européen » ; celui-ci est vidé de sens dès le moment où il précise « adapté à chaque pays », car cela signifie l’acceptation d’un maintien d’écart de salaires qui perpétueront un dumping majeur.

 

La tribune d’Emmanuel Macron est un texte étrange qui le positionne comme un candidat aux élections européennes ou un directeur de campagne de son parti et de ses alliés européens. On attendait au contraire d’un Président de la République qu’il adresse avec hauteur de vue les propositions de la France aux autres États membres : Ce serait en effet le rôle de la France de proposer la réorientation radicale de la construction européenne, l’abandon des politiques austéritaires et des principes de la « concurrence libre et non faussée » qui aggravent les inégalités et déséquilibres économiques, et proposer de nouvelles politiques communes.

 

Tel n’est pas le cas : la presse européenne et régionale et le site de l’Élysée diffusent depuis ce matin le programme électoral de LREM et de l’Alliance Libérale dans laquelle s’insère Emmanuel Macron : il n’est pas tolérable que les institutions de la République servent à financer la campagne des amis du Président.

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