Europe : nous devons être capables de défendre nos intérêts

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Emmanuel Maurel, député européen et animateur national de la GRS, était lundi 11 octobre 2021 au soir sur France Info TV pour débattre de la situation et de la confrontation nées de la décision du Tribunal constitutionnel polonais de rappeler que la constitution polonaise était supérieure au droit européen.

Il a tenu d’abord à rappeler qu’il faut garder la tête froide : la provocation politique en lien avec le parti au pouvoir à Varsovie est évidente et elle n’est pas nouvelle… Attention, vérifions d’abord précisément la portée de la décision écrite de cette Cour : si elle prétend que n’importe quelle loi polonaise est supérieure au droit européen, la crise est forte ; si elle se contente de rappeler qu’une constitution nationale est supérieure au droit européen, alors elle dit vrai et elle ne dit pas autre chose que le Conseil Constitutionnel français ou le Tribunal constitutionnel fédéral de Karlsruhe, encore très récemment. La Commission européenne aurait alors à nouveau sur-réagi en affichant un point de vue caricatural, contestable politiquement et juridiquement.

*La réalité c’est que nous constatons chaque jour un peu plus qu’il n’existe pas d’intérêt général européen, que nous ne sommes pas sûrs de partager les mêmes valeurs en matière d’Etat de droit et de libertés publiques que certains Etats membres (les provocations polonaises, hongroises ou même tchèques sont ici nombreuses) et que les intérêts directs des Etats membres divergent, alors même que la Pologne bénéficie depuis longtemps et fortement de la solidarité européenne … une solidarité qui nous a été peu témoignée lorsque la France a été dupée par l’alliance Australie-USA-Grande Bretagne.

En réalité, les décisions européennes contreviennent souvent à la souveraineté des Etats membres, et pas seulement de la France… et que parfois ces décisions servent prioritairement les intérêts commerciaux de l’Allemagne contre ceux de la majorité des autres. Rappelons qu’au moment où nous voulons réindustrialiser la France et relocaliser la production après la Crise Sanitaire nous sommes contraints par le cadre européen qui interdit les aides d’Etat à un certain nombre d’entreprises. Rappelons l’accord signé en catimini par la Commission européenne avec la Chine à noël 2020 pour favoriser les exportations de voitures allemandes, jusqu’à ce qu’elle doive reculer après une erreur diplomatique absurde des Chinois. En France, l’OTAN est un « électroencéphalogramme plat« , pour les Baltes ou les Polonais c’est une préoccupation vitale ; en Pologne, la directive « travailleurs détachés » est un avantage comparatif pour promouvoir ses travailleurs peu chers, en France elle est un facteur de concurrence déloyale et de descenseur social…

L’alternative ne peut pas être d’accepter sans rien dire les dysfonctionnements de l’Union européenne, nés des obsessions libérales inscrites dans les traités, et la quitter. Il faut pouvoir remettre en cause ces dérives et ces dysfonctionnements, savoir retrouver une souveraineté nécessaire pour défendre ses intérêts quand ils sont piétinés et proposer une nouvelle voie.

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