La finance fait sa loi chez Sanofi, avec la complicité de l’État

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Communiqué de presse de la Gauche Républicaine & Socialiste – pôle thématique Entreprises

Pour le gouvernement, l’augmentation des marges des entreprises est une priorité, et les profits d’aujourd’hui seraient les investissements de demain et les emplois d’après demain. L’évolution de l’emploi en France et chez SANOFI depuis 10 ans nous prouve le contraire.

 

Le discours officiel de SANOFI – fleuron français de l’industrie de la santé patiemment construit – sur le bien-être des patients est démenti par une stratégie purement financière. Ce groupe ne rencontre aucune difficulté justifiant de fermer des usines, de se séparer de savoirs-faire, de ne plus croire à la puissance publique et de battre pavillon étranger. SANOFI est l’entreprise la plus rentable du CAC40 avec 8,4 Mds€ de bénéfices. Sa structure financière est saine : on table sur un retour de la croissance du taux de marge opérationnelle dès 2020 ; la diversité accrue des activités promet une forte croissance des ventes (acquisition de Bioverativ et Ablynx, progression en immunologie) ; la résistance des produits historiques devrait dégager environ 4,6 Mds€ en 2023.

 

 

Nous assistons pourtant à une stratégie de désinvestissement des sites français (production, R&D, chimie) au profit de l’étranger sans réaction des ministères du travail et de l’économie. La puissance industrielle de nos sites est captée par une stratégie financière à courte vue qui reflète une défaillance des politiques publiques d’investissement dans une industrie forte sur nos territoires. Or SANOFI a largement profité du crédit impôt recherche, détourné aujourd’hui pour financer l’externalisation de la recherche et des emplois à l’étranger ! De 6 800 personnes en 2008 en France, le groupe est passé à 3 800 personnes. Pour 2019, la suppression de 1 500 postes est programmée… pour « s’adapter » aux évolutions du secteur pharmaceutique : recentrage de la R&D sur des pathologies plus porteuses en marges financières ; productions pharmaceutique et chimique jugées moins rentables ; fin programmée de la recherche en cardiologie ; réduction des investissements sur le diabète qui ne serait plus rentable à court terme. Le long terme est sacrifié !

 

 

L’usine de Mourenx est menacée de fermeture pour cause de non respect des normes environnementales. La solution annoncée est un projet de délocalisation de la production en Inde ! Ces entreprises non européennes, aux standards de qualité bien inférieurs, se sont vues refuser l’accès à l’Europe de nombreux lots de produits non conformes. Cela implique des ruptures d’approvisionnements pour les hôpitaux et pharmacies. Le gouvernement veut croire en une stratégie sans coûts excessifs pour la collectivité, éludant les coûts sociaux et sanitaires.

 

 

SANOFI a enfin décidé d’user à plein de la Rupture Conventionnelle Collective, prévue par les ordonnances Macron-Pénicaud, pour accélérer ses transferts d’activités dans des pays à bas coûts, aux politiques sociales décriées par les institutions internationales (Roumanie, Hongrie, Chine…).

 

La Gauche Républicaine & Socialiste demande au gouvernement d’intervenir pour redéfinir avec les dirigeants de SANOFI et les salariés une stratégie de long terme privilégiant la conversation de l’emploi, des sites de production et des savoirs-faire industriels en France. Le groupe en a largement les capacités ; c’est aussi un enjeu industriel et de santé publique essentiel. La Santé n’est pas un produit comme un autre, elle doit passer avant la finance.

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