Article proposé par le Comité d’animation départemental de la GRS 44
Le 21 juin dernier, jour de fête dans toute la France, s’est fini dramatiquement à Nantes. Une free party organisée Quai Wilson à l’extrémité de l’Ile de Nantes, au bord de la Loire prend fin dans une confusion terrible mêlant interventions des forces de l’ordre et chutes dans la Loire. Cette fête existe depuis plus d’une vingtaine d’années dans un endroit éloigné d’habitations. Elle se termine bien au-delà de quatre heures du matin.
Le 22 juin, après une intervention des forces de l’ordre et la cohue des participants cherchant à fuir, on apprend que 14 personnes ont été repêchées par les pompiers. Mais une personne semble manquer à l’appel, un jeune homme de 24 ans, animateur dans le périscolaire : Steve Maia Caniço.
La version officielle veut que suite à une première ronde de la police il a été demandé à ce que le son soit coupé à 4h. La plupart des DJ présents s’exécutent. Un seul continue, obligeant ainsi les policiers à revenir. S’en suit une charge policière de 20 minutes avec usage de gaz lacrymogènes, taser, LBD et grenades de désencerclement.
Dans la panique, l’environnement étant recouvert d’un épais nuage de lacrymogènes, des participants tombent dans la Loire.
Depuis un mois, la question subsiste : Où est Steve Maia Caniço ?
Malgré la mobilisation de proches de Steve, qui rencontre un important écho, le pouvoir se tait. Christophe Castaner, interpellé par la Maire de Nantes Johanna Rolland se dédouane en la redirigeant vers le parquet.
Une fois encore c’est l’usage disproportionné de la force qui est pointé du doigt. Cet usage est monnaie courante à Nantes. Les manifestants contre la loi El-Khomri et les Gilets Jaunes avant eux en ont déjà fait les frais.
Christophe Castaner use et abuse de ces techniques violentes et contestables de maintien de l’ordre. Ainsi le commissaire responsable de cette opération le 21 juin a-t-il récemment été décoré d’une médaille de la sécurité intérieure… pour sa gestion du mouvement des Gilets Jaunes.
Même la police a réagi à cet incident : le syndicat de police Unité SGP organisme se dit « consterné par l’incident qui s’est déroulé dans le cadre de ce qui était à la base, et aurait dû rester, une fête ». Le syndicat évoque « une faute grave de discernement, un ordre aberrant, mettant d’abord nos collègues en danger, et les usagers. […] Ce n’était pas des casseurs mettant Nantes à sac nécessitant donc d’intervenir immédiatement. Il s’agissait de fêtards ».
Que ce genre de méthodes soient utilisées pour la gestion des manifestations et mouvements sociaux est déjà en soi un véritable problème mais les bornes sont dépassées depuis longtemps lorsqu’il s’agit d’une fête.
La Gauche Républicaine et Socialiste témoigne son soutien à la famille de Steve et de ses amis. Elle demande que la vérité soit faite sur ces événements tragiques qui ont incité le défenseur des Droits à s’autosaisir.