Emmanuel Maurel, animateur national de la Gauche Républicaine et Socialiste et député européen, intervenait mardi 28 février 2023 à Grenoble dans la Halle Clemenceau lors d’un meeting organisé par la CGT de l’Isère avec de très nombreux intervenants syndicaux, universitaires et politiques : Nicolas Benoît et Élisa Balestrieri (CGT Isère), Catherine Perret (secrétaire confédérale de la CGT), Annie Jolivet (économiste, CNAM, IRES), Mickaël Zemmour (économiste, université Panthéon Sorbonne, IEPP), Guillaume Lissy (maire PS de Seyssinet-Pariset), Élisa Martin (députée LFI de l’Isère), Amandine Demore (conseillère départementale PCF de l’Isère et adjointe au Maire d’Echirolles), Marie Coiffard (EELV Grenoble)…
Il a insisté sur l’invraisemblable choix des priorités du gouvernement Macron : au moment où la crise de l’énergie, l’inflation ou encore la guerre en Ukraine pèsent sur nos concitoyens, après deux années de crise sanitaire qui a mis en lumière la détresse des hôpitaux, que le manque de soutien des services publics accroit la fracture sociale et territoriale, était-ce bien le moment d’engager une réforme des retraites (abstraction faite de son contenu anti-social) ? La priorité était-elle d’allonger la durée de travail et de condamner les plus fragiles de travailleurs à mourir au travail ? Voilà qui en dit long sur la mentalité des membres de l’exécutif.
Pour eux, la répartition des richesses, le partage ou la solidarité entre les travailleurs et entre générations est insupportable : or nous ne voulons pas de cette société qu’ils nous imposent où l’argent seraient la mesure de toute chose ! Ce monde où le capital est systématiquement privilégié sur le travail est à l’opposé de nos principes : les mobilisations sociales ne sont pas seulement l’expression du refus d’une contre réforme ou d’un projet de loi, mais aussi et surtout l’affirmation d’un choix de société.
Emmanuel Maurel a rappelé qu’une des tâches de ce mouvement est aussi de rétablir les faits, car le gouvernement pour justifier ses choix antisociaux travestit la réalité : il n’est pas besoin de sauver notre système de retraites car il n’est pas en danger – en ce moment, il n’est même pas déficitaire et les déficits annoncés pour les 25 prochaines années (sur la base de projections particulièrement pessimistes et malthusiennes, notamment pour l’emploi dans la fonction publique et la rémunération de ses agents) sont parfaitement soutenables, avant un retour à l’équilibre. Les comparaisons européennes sur lesquelles ils s’appuient nous montrent bien le danger qui nous guettent : la Suède voit se multiplier le nombre de septuagénaires retournant au travail pour compléter des pensions de misère, qui sont la conséquences d’une réforme qu’Emmanuel Macron nous présente comme un modèle. Le “bon sens” d’Emmanuel Macron n’est qu’une mauvaise direction !
La détermination du mouvement social ne faiblit pas grâce à une unité syndicale sans faille : nous nous battons pour l’avenir. Nous continuerons les mobilisations le 7 mars, le 8 mars et au-delà… et nous préparons de nouvelles conquêtes et les prochains combats.