Depuis septembre 2017, la mise en place de la réforme du lycée s’effectue dans l’absence totale de dialogue et de concertation au niveau du ministère de l’Éducation nationale, en dépit des communiqués des associations disciplinaires, des prises de position des syndicats, des déclarations au Conseil Supérieur de l’Éducation, de l’opposition des représentants des parents, de plusieurs journées de grève.
Aujourd’hui, les dotations horaires affectées aux établissements signifient des classes surchargées (plus de 35 élèves par classe), des enseignements partagés (les spécialités) qui effacent l’identité des disciplines, des spécialités choisies à l’aveugle en seconde et qui ne sont pas proposées dans tous les établissements, un enseignement des Mathématiques qui disparaît de l’enseignement obligatoire dès la classe de première, des options, dédoublements ou aides personnalisées qui disparaissent…
Quant au lycée professionnel, il est le grand oublié d’une réforme nécessaire ; au contraire l’enseignement général y est réduit et les chances d’intégration des élèves dans l’emploi diminuées.
Ces réformes sont menées à la hussarde tandis que les conditions de travail des enseignants ne cessent de se détériorer, que cette profession n’attire plus, que le système scolaire connaît une crise sans précédent.
La suppression de 2650 postes dans le second degré est l’un des objectifs non avoués de ces réformes d’économies budgétaires réalisées sur le dos des élèves ; la qualité de la formation, les conditions de la réussite et la lutte pour l’égalité des chances, sont autant d’enjeux malmenés. C’est le sens même du métier d’enseignant qui est remis en cause avec la perspective de généraliser le recours aux contractuels et au recrutement direct par des chefs d’établissement devenus patrons et managers, l’augmentation permanente de la charge de travail, des missions d’orientation des élèves qui ne correspondent pas à leurs compétences, l’accroissement considérable du temps passé à l’évaluation (21 épreuves d’examen réparties sur 2 ans pour le nouveau Bac 2021) au détriment de celui consacré à l’enseignement proprement dit.
Les professeurs ont exprimé leur exaspération par différentes voies : des professeurs principaux ont démissionné, des professeurs ne renseignent plus leurs notes, le principe d’une grève reconductible en période d’examen est même envisagé…
Dans cette agitation de réformes c’est le lycée qui est en danger !