La crise sanitaire a mis à jour les terribles dégâts des politiques austéritaires et néolibérales imposées au forceps à l’hôpital public sous les quinquennat de Nicolas Sarkozy, François Hollande et Emmanuel Macron. Pire, pendant les deux dernières années, alors que notre système de santé était exsangue et que les soignants se battaient avec des moyens dérisoires contre le COVID, Emmanuel Macron et ses ministres ont continué à supprimer des lits, des services et à contraindre les budgets sanitaires, ne tirant aucune leçon de la catastrophe dans laquelle ils nous avaient plongés. Qui peut croire aujourd’hui le président candidat quand il affirme qu’il donnera désormais les moyens nécessaires, qu’il recrutera massivement, résorbera les déserts médicaux et amplifiera les mesures d’un Ségur de la Santé qui a terriblement déçu tous les soignants ?!?
La GRS choisit de soutenir Fabien Roussel et son programme des Jours Heureux, car nous portons ensemble le même diagnostic depuis de nombreuses années sur les dégâts sur le système de soin causés par les politiques libérales ; nous portons également les mêmes propositions pour les réparer et refonder les politiques de santé publique :
- 100 000 emplois seront créés dans tous les métiers : infirmier·e·s, aides-soignants, auxiliaires de vie, aides à domicile.
- Pour aider au maintien en poste des personnels ou faciliter les recrutements nécessaires, les équipes soignantes seront reconstituées, avec des conditions de travail améliorées, le respect de l’éthique professionnelle, une collaboration au sein des services et des instances représentatives dotées d’un pouvoir de décision.
- Les privatisations des hôpitaux publics seront arrêtées, de même que tous les projets en cours de restructuration des établissements de santé. Un moratoire sera établi avec les élus, professionnels et leurs représentants, y compris pour les établissements et structures relevant de la psychiatrie.
- Il sera mis fin au financement à l’activité (T2A), instauré par Roselyne Bachelot sous Sarkozy en 2009 et systématiquement reconduit par Hollande et Macron. Un budget de fonctionnement couvrira l’ensemble des charges et obligations des établissements, sur la base de l’obligation de moyens et non de résultats. Le financement intégral et immédiat de la dette hospitalière sera assuré.
- Les hôpitaux de proximité seront développés et reconstruits, en les inscrivant dans une politique globale d’aménagement du territoire et d’amélioration de l’accès aux soins. Leur rôle sera redéfini à cet effet, afin qu’ils soient des établissements disposant d’un service d’urgence, d’une maternité de niveau 1, de services de médecine et de chirurgie, et qu’ils bénéficient de services de soins de suite ou de structures pour les personnes âgées, s’adossant à un réseau de centres de santé et à la psychiatrie de secteur.
- Chaque bassin de vie devra disposer d’un établissement de santé, à moins de 30 minutes (en conditions réelles) de transport terrestre du domicile des patients.
- Les Agences régionales de santé seront remplacées par des services régionaux démocratiques de l’État, composés de trois collèges (usagers, professionnels de santé et élus locaux) et ayant en charge trois missions : permettre l’expression des besoins de manière diversifiée ; être le lieu de réponse à ces besoins ; exercer un contrôle démocratique des réponses apportées aux besoins exprimés.
- Les franchises médicales et les participations forfaitaires seront supprimées.
- Les dépassements d’honoraires devront disparaître et le retour à un secteur conventionnel unique sera négocié. Le tiers payant sera généralisé afin qu’il devienne effectif.
- La puissance publique agira contre les déserts médicaux : dans les zones denses, un médecin ne devra s’installer que si un autre part à la retraite (conventionnement sélectif à l’installation). La GRS propose également d’augmenter la Dotation globale de fonctionnement et d’équipement des collectivités locales, au cœur des « déserts médicaux », pour les encourager à embaucher des jeunes médecins ou à prendre en charge une partie du coût des études des étudiants en médecine, avec obligation d’installation pour 5 à 10 ans dans ces collectivités.
- Les centres de santé seront massivement développés.
- Nous mettrons fin réellement au numerus clausus : Les quotas officiels ou officieux pour les formations initiales, médicales comme paramédicales, seront supprimés, des moyens supplémentaires étant donnés aux universités, avec des pré-recrutements ouvrant un pré-salaire aux jeunes pendant leur formation. 12 000 places d’étudiants en médecine seront ouvertes par an (au lieu des 8 000 actuelles).
- Nous proposons également que soient élaborés des contrats de rattrapage des professions médicales et paramédicales dans chaque région et de mettre en place un grand plan de soins palliatifs. Les efforts de rattrapage sanitaire devront être particulièrement intenses dans les Outre Mer ;
- Enfin, il sera mis fin à la mainmise du patronat sur la médecine du travail, et des services de prévention au travail…