Condamnation du RN : la GRS appelle à défendre l’État de droit et les institutions de la République !

communiqué de la Gauche Républicaine et Socialiste le jeudi 3 avril 2025

Tout citoyen a le droit de critiquer une décision de justice, y compris celui ou celle à qui elle s’adresse. Mais personne n’a le droit de jeter le discrédit sur l’autorité judiciaire de la façon dont l’extrême-droite et ses alliés l’ont fait, suite au verdict du tribunal judiciaire de Paris rendu dans l’affaire des assistants parlementaires du RN.

Dans les heures qui ont suivi cette décision, une surenchère verbale inadmissible a dénoncé une prétendue « tyrannie des juges » et mis en cause jusqu’à l’intégrité des magistrats qui appliquent la loi au nom du peuple français.

Des manifestations contre la Justice sont organisées ce dimanche, qui rappellent à nos compatriotes le lourd passif historique des nationalistes et des réactionnaires à l’encontre de l’État de droit, cible de leurs attaques incessantes. Le bruyant soutien des Poutine, Trump, Orban, Salvini et consorts ne laisse guère de doute sur la réalité de cette tentative de déstabilisation.

Il est loisible d’interroger le bien-fondé des lois – en l’occurrence l’exécution provisoire de la peine d’inéligibilité – et d’en proposer des évolutions. C’est la démocratie. Mais remettre en cause les principes fondamentaux de la République, ses institutions et ceux qui ont la lourde charge de les faire vivre est inacceptable.

La Gauche Républicaine et Socialiste en appelle au respect de l’État et de ses fonctionnaires, à plus forte raison lorsqu’ils sont dépositaires de l’autorité publique et indépendants du pouvoir politique.

L’extrême droite s’attaque à la justice !

Là où certains voient un drame, d’autres ne peuvent s’empêcher d’y percevoir une sordide opportunité. Il y a quelques jours, le corps d’une jeune fille de onze ans, Louise, était découvert en Essonne. On imagine toujours la profonde douleur des parents confrontés à la perte brutale d’un enfant — notre humanité nous commande de nous y associer.

En dépit du souhait de la famille d’éviter toute récupération politique, l’identité complète d’un des suspects fut presque immédiatement divulguée par certains médias. Cette fuite donna lieu à un véritable lynchage numérique, orchestré et amplifié par certaines figures de l’extrême droite, ravies de relayer cette « information ». Car voilà, un des deux suspects avait un nom qui semblait être « extra-européen ».

En parallèle, un journaliste du média Frontières entreprit de s’attarder sur le profil Twitter de la sœur de la victime, qui avait initialement relayé l’avis de disparition. Constatant qu’elle affichait parfois des positions plutôt marquées à gauche, il l’exposa publiquement dans une publication désormais supprimée. S’en est suivie une vague de harcèlement profondément abjecte, où certains l’accusaient — sans même connaître le mobile du meurtre — d’être « responsable de la mort de sa sœur ». Face à l’ignoble, la jeune femme a été contrainte de clôturer son compte.

Le soir même, le parquet annonçait finalement mettre hors de cause les premiers suspects. Ceux qui jappaient pourtant si fort se sont alors subitement tus, et même si une bonne partie d’entre eux ont supprimé leurs messages qui bafouaient allègrement la présomption d’innocence, la honte ne semble pas les étouffer pour autant.

L’avocate du premier suspect — désormais tout à fait hors de cause — a effectivement annoncé porter plainte pour violation du secret de l’enquête et de l’instruction. Mais l’origine de la fuite sera-t-elle identifiée ? Cette propension qu’ont certains médias à trouver si rapidement parmi les personnes concourant à la procédure des relais prêts à divulguer des informations confidentielles devrait nous inquiéter.

S’il est normal qu’un drame puisse susciter l’émoi et déclencher des débats de société, ceux-ci doivent avant tout rester rationnels, et toujours respecter les valeurs de la dignité humaine.

Malheureusement, tous ces gens attendront patiemment la prochaine occasion de faire déferler la haine. Pendant ce temps, ils ignoreront qu’un enfant est victime de viol ou d’inceste toutes les trois minutes en France. Ils ignoreront que dans notre pays, le comptage des infanticides reste entaché d’une part d’ombre importante, particulièrement s’agissant des décès des très jeunes enfants1. Au fond, la souffrance des victimes les intéresse-t-elle vraiment ?

Ils feront le tri dans les faits divers, bavant d’avance d’y trouver un nom n’ayant pas une consonance européenne. Puis, par un mécanisme ayant moins de rapport avec les subtilités de l’intelligence humaine qu’avec les salivations du chien de Pavlov, ils se remettront à aboyer, pensant encore avoir trouvé la source du mal là où elle n’est pas.

Il y a quelques semaines, le média Frontière avait déjà défrayé la chronique en publiant une liste d’avocats qu’il considérait comme « coupables » de la « submersion migratoire » – un véritable « palmarès des avocats de clandestins ». La méthode de dénonciation et de mise au pilori demeure inchangée, et les réactions ordurières subséquentes se sont empressées d’apparaître.

Ne leur en déplaise, le droit de la défense est universel : toutes les femmes et tous les hommes naissent et demeurent d’ailleurs libres et égaux en droits. Porter atteinte à ce principe fondamental de notre justice républicaine, tout en ciblant les avocats, constitue une attaque grave contre notre démocratie.

L’insécurité est une préoccupation majeure et légitime des Françaises et des Français. Mais tandis que nous sommes déterminés à apporter des solutions rationnelles à cette problématique, nous répéterons inlassablement que ni la propagation de la haine, ni les instrumentalisations racistes ne contribueront à résoudre la situation. Bien au contraire, exacerber des divisions déjà profondes ne ferait que l’envenimer.

Derrière les coups médiatiques se dessine une certaine conception de nos institutions, qui ne manquera pas d’être transposée en actes si la droite extrême obtient le pouvoir. Il nous appartient de la dénoncer sans relâche, et d’y opposer notre idée d’une justice ne transigeant jamais, mais restant toujours digne de la grande patrie des droits de l’Homme.

Maxence Guillaud

  1. Mediapart : https://www.mediapart.fr/journal/france/020225/un-d-infanticides-les-ressorts-d-une-violence-immuable
    Libération : https://www.liberation.fr/checknews/2018/06/15/combien-y-a-t-il-d-infanticides-par-an_1659098/ (études contestés)
    Le Monde : https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/02/06/les-infanticides-des-meurtres-a-l-ampleur-meconnue_6069003_3224.html ↩︎

Quelle stratégie pour lutter contre le narcotrafic ? entretien croisé avec Jérôme Durain et Hélène Franco – Les Jeudis de Corbera

Marie-Noëlle Lienemann invitait fin octobre 2024 pour « Les Jeudis de Corbera » Jérôme Durain, sénateur socialiste de Saône-et-Loire, et Hélène Franco, magistrate et ancienne secrétaire générale du syndicat de la magistrature, pour échanger sur la lutte contre les narcotrafics qui pourrissent le quotidien de nos concitoyens.

L’ensemble de l’entretien dure environ 1 heure et 10 minutes et nous l’avons découpé en trois parties : bonne écoute de vos podcasts.

Un état des lieux inquiétant

  • des organisations de narcotraficants qui se sont accaparées tous les vices du capitalisme ;
  • les chiffres de l’économie parallèle ;
  • des enfants esclaves…

Les failles du système de lutte contre le narcotrafic

  • l’absence d’une réelle stratégie pour lutter contre le narcotrafic ;
  • l’absence de réponse coordonnée au niveau national, européen et international ;
  • la dégradation de l’investigation policière et financière ;
  • une loi de 1970 totalement obsolète ;
  • les failles de la lutte contre le blanchiment…

Des préconisations d’urgence

  • consolider les outils juridiques ;
  • renforcer les services publics au service de la lutte contre le narcotrafic ;
  • repenser la protection de l’enfance…

Conclusion : la gauche doit réinvestir le sujet de la prévention et de la lutte contre l’insécurité.

Soutien à la grève des fonctionnaires de justice

communiqué de presse du jeudi 21 septembre 2023

La GRS soutient le mouvement de grève des #greffiers et autres fonctionnaires de justice.

Elle appelle solennellement le gouvernement à revaloriser, comme exigé par leurs organisations syndicales unanimes, les traitements de ces fonctionnaires essentiels au fonctionnement de la justice.

Etat de droit : Emmanuel Macron doit se ressaisir

Les propos confus d’Emmanuel Macron, à la mi-journée lors de son entretien télévisé depuis la Nouvelle Calédonie, sont inquiétants. S’il n’a évidemment pas à commenter une décision de justice, comme garant des institutions il ne peut par contre éluder l’expression du Directeur Général de la Police Nationale (DGPN), qui a mis de fait en cause l’égalité de tous devant la loi.

Le Président de la République aurait dû rappeler les principes fondamentaux de l’Etat de droit, que tout agent public se doit de respecter. La contestation de la procédure légale affaiblit gravement nos institutions et l’autorité de l’Etat. Les hauts fonctionnaires qui apportent de l’eau au moulin corporatiste causent en réalité plus de dégâts qu’ils n’en réparent. Cela vaut pour toutes les missions régaliennes de l’Etat : police, justice, finances publiques, etc.

Le rôle du gouvernement et du Président de la République est tout à la fois de donner aux services publics les moyens d’agir, ce que manifestement il ne fait pas, et de rappeler au DGPN et au Préfet de police de Paris les limites fixée à leur expression, ce qu’il oublie de faire.

Rappelons enfin que l’incarcération préventive d’un policier marseillais par le juge des libertés peut faire l’objet d’un appel par l’intéressé. S’il estime cette décision infondée, il a tout loisir d’user de ce moyen à sa disposition : force doit rester à l’ordre de la loi !

Seule la Justice pour tous peut réunir la Nation !

La Gauche Républicaine et Socialiste (GRS) apporte son soutien sans réserve au Maire de l’Haÿ-les-Roses, dont la famille a été victime hier d’une tentative d’assassinat par une bande de criminels dans le contexte des déprédations, pillages et incendies commis en France à la suite du meurtre de Nahel Merzouk par un policier le 27 juin dernier.

Elle appelle tous les citoyens à se rassembler et à prendre part aux mobilisations proposées pour manifester notre refus que la France s’enfonce dans une spirale de violence. La République, ses principes, ses représentants et ses services publics appartiennent à tous les Français. Elle ne saurait donc tolérer aucun acte criminel sur son territoire et demande que soient punis ceux qui bafouent la loi et qui minent par leurs actes irresponsables la cohésion de la Nation.

Les agents des services publics qui luttent aujourd’hui de toutes leurs forces pour prévenir les drames et en réparer les dégâts, et qui dans cet exercice font face à des violences inadmissibles, sont l’honneur de notre pays.

La GRS estime enfin que l’apaisement et le retour au calme, que nous appelons tous de nos vœux, ne seront durablement atteints sans une réparation en profondeur des fractures sociales et territoriales de notre pays, car il n’y a pas d’ordre possible sans Justice.

Les Jeudis de Corbera – Quelle politique républicaine de maintien de l’ordre ? – 25 mai 2023

Après plus de 3 mois d’une contestation sociale historique, la politique de maintien de l’ordre ne cesse de poser question. Alors quelle politique républicaine de maintien de l’ordre et des droits ? D’autres pays font face à des problèmes similaires comment agissent-ils, quelle politique de désescalade ? Nous abordions cette question lors de la 3ème émission des Jeudis de Corbera, le 25 mai à partir de 19h, en présence de Fabien Jobard, chercheur sur les sujets police / justice, et Jean-Baptiste Soufron, avocat au barreau de Paris. Les débats étaient animés par Hélène Franco.

Nous avons besoin de vous !

Quelles que soient vos compétences, si vous touchez votre bille en droit, en bricolage, si vous aimez écrire, si vous êtes créatif… vous pouvez prendre part à des actions et ateliers près de chez vous ou encore nous envoyer vos vidéos, vos dessins pour des affiches etc.