Le Président de la
République et sa majorité n’en finissent de vanter le prétendu
universalisme de leur réforme des retraites. On savait déjà que ce
terme était dévoyé en raison des inégalités profondes qui vont
être amplifiées par cette réforme. La trahison de l’universalisme
a atteint une nouvelle sphère, celle de la laïcité.
La « mise à plat »
des régimes spéciaux de retraites aurait pu être l’occasion de
mettre fin à un régime spécial particulièrement insupportable
dans une République laïque, celui du clergé d’Alsace-Moselle.
Las, le gouvernement a choisi de prolonger l’exception
concordataire et de continuer de financer spécialement et séparément
les retraites des ministres du culte de trois religions dans trois
départements.
De quelle
universalité peut se targuer le gouvernement lorsque qu’il prépare
la baisse des pensions de tous, sauf d’un clergé injustement
rémunéré par l’impôt ?
La Gauche
Républicaine et Socialiste rappelle son souhait que les entorses
cléricales du Concordat en Alsace-Moselle soient dénoncées, et
regrette que le gouvernement ne profite pas de la réforme des
retraites pour mettre fin au régime spécial des clergés. La
République est censée ne reconnaître ni subventionner aucun culte.
Dans la baisse générale des pensions programmée par le
gouvernement, il est troublant de constater que l’exception
concordataire contraire au principe de laïcité soit préservée.
Nous souhaitons que, le plus tôt possible, les ministres du cultes
des religions concordataires d’Alsace-Moselle ne soient plus
fonctionnaires, et que dès maintenant ils intègrent le régime de
retraite des ministres du culte appliqué dans le reste de la
République.
Cependant, cette
mesure doit se faire dans une remise à plat laïque totale du
Concordat. En l’état, c’est l’ensemble de cette réforme des
retraites qui doit être retiré, préalable à tout dialogue sur une
réforme juste et sociale.
Dans un contexte de crise sociale et environnementale, les
élections municipales se présentent comme un véritable enjeu pour
agir sur nos politiques alimentaires, agricoles et territoriales.
Mener des actions à l’échelle locale fait partie intégrante
d’une politique de long terme en faveur d’une agriculture et
d’une alimentation plus respectueuses des hommes et de la nature.
Attachée aux enjeux de santé, d’emploi et d’avenir pour
l’agriculture et l’environnement, la Gauche Républicaine et
Socialiste défend une politique locale ambitieuse. Celle-ci se
traduit par des solutions concrètes pour une alimentation de qualité
en lien avec les potentialités du territoire et protégeant la
production de proximité (re-territorialisation), avec la
préservation des terres agricoles et le soutien à une alimentation
saine et de qualité pour tous.
Notre objectif doit être à terme que les repas servis dans les
restaurants scolaires et publics soient 100% bio/local.
La relocalisation de l’alimentation est un levier d’action,
direct et indirect, des collectivités pour développer le
territoire. La re-territorialisation agricole et la consommation
locale ont un effet direct sur le développement économique local
avec la création d’emplois non délocalisables et sur le tourisme
et l’attractivité du territoire par la valorisation des
savoir-faire locaux et du patrimoine.
La santé des enfants et des seniors, par exemple, est directement
concernée par la restauration collective mise en place par les
municipalités. Celle-ci touche principalement les enfants en
crèches ou scolarisés, et les personnes âgées. Les politiques
publiques conduites dans ce domaine sont donc essentielles pour
fournir une alimentation de qualité, lutter contre la malbouffe et
contre l’obésité infantile, agir pour la santé des personnes à
long terme et éduquer aux goûts et à la diversité.
Nous défendons une synergie des différentes politiques publiques
concernant l’approvisionnement de la restauration collective pour
répondre à ces enjeux. En faisant moins appel à la
sous-traitance des grandes entreprises de restauration collective et
en intégrant des critères d’“empreinte carbone” et de qualité
des produits, nous cherchons à favoriser les circuits courts, de
proximité et limitant bien sûr les intrants chimiques. Nos villes
et intercommunalités devront privilégier
:
Les groupements d’achats
permettant une
mutualisation des commandes entre plusieurs établissements et
participant à structurer l’approvisionnement
local, avec des
clauses dans les marchés publics privilégiant le bio et le local.
Les plateformes
collectives d’approvisionnement,
majoritairement gérées par les
producteurs.
Les légumeries –
espaces de stockages et de préparation situés en amont des
cuisines – permettant aux collectivités d’acheter des produits
bruts.
Les régies agricoles –
avec des exploitations communales ou intercommunales – pouvant
répondre aux besoins de la restauration collective
locale.
Les cuisines centrales
publiques
permettant aux
collectivités de reprendre le contrôle des plats servis et de la
qualité de
l’approvisionnement.
Les ateliers de
transformation et conserveries dédiés
aux produits végétaux, qui recevraient et transformeraient la
production locale ainsi que celle des agriculteurs locaux.
Les
partenariats associatifs,
de type jardins familiaux, partagés, ouvriers,
etc.
–
Une lutte systématique contre le gaspillage alimentaire.
D’autre part, la multifonctionnalité de l’agriculture
(alimentation, environnement, emploi, paysages, loisirs, etc) est un
enjeu pour le développement local du territoire.
La GRS défend des projets territoriaux pour la préservation de
la nature et des espaces et activités agricoles. La
re-territorialisation de l’agriculture permettrait de réaffirmer
un élément clé de l’identité des villes, de leur qualité de
vie et de leur attractivité.
La GRS promeut une agriculture durable, respectueuse de
l’environnement, économiquement viable et génératrice de lien
social. La relocalisation de la restauration collective est une
voie de soutien pour les agriculteurs locaux et engagés dans des
pratiques plus respectueuses de l’environnement. Mais la défense
d’une agriculture locale et de qualité passe également par des
politiques publiques orientées vers des projets agri-urbains basés
sur :
La défense des terres
agricoles, en
luttant contre l’étalement urbain par la gestion des PLU, de
l’acquisition foncière à destination agricole, des pépinières
d’entreprise agricole et la reconquête des
friches.
Une priorité envers les
démarches agroécologiques d’installation
ou reconversion des exploitations, en soutenant des débouchés
locaux et une aide économique (subventions, déductions
fiscales…)
Le
soutien à l’expérimentation et
l’innovation dans les pratiques
agricoles.
La valorisation des boues
etcomposts.
L’intégration de
l’agriculture à la ville concrétisant
le concept d’une agriculture urbaine. Il s’agit là d’utiliser
les déchets urbains, de mettre en place des jardins productifs et
écologiques en
ville.
La promotion des produits
locaux en créant
du lien au territoire avec les marchés, la restauration collective
locale, les manifestations agri-culturelles, le patrimoine
culinaire…
Le soutien des AMAP
(Associations pour
le Maintien d’une Agriculture Paysanne) et des jardins
partagés.
–
Le développement d’un Projet Alimentaire
Territorial.
Le soutien à l’emploi
et l’insertion socialeliés à ce
secteur dynamique et ses professionnels.
On peut citer comme exemple la commune de Mouans-Sartoux dans
les Alpes-Maritimes, d’une population de 10 500 habitants, qui a
mis en place une régie agricole communale en 2010. Les 4 ha de
terres cultivables gérées par un agriculteur communal, couvrent
l’ensemble de la consommation de légumes annuelle des cantines
municipales scolaires. Cette initiative permet d’approvisionner les
cantines en produits bio et de proximité, les groupes scolaires
étant équipés de cuisines individuelles autonomes où sont
confectionnés l’ensemble des repas des restaurants
scolaires.
Le 27 octobre
dernier, la Thuringe, Land allemand d’Allemagne de l’Est, élisait
un parlement sans majorité apparente. La gauche radicale au pouvoir
se maintenait à un haut niveau, de même que les écologistes. Les
sociaux-démocrates, minés par l’alliance mortifère avec les
chrétiens-démocrates, perdaient un tiers de leurs députés, ce qui
a coûté sa majorité à l’union de la gauche derrière Die Linke.
Avec 22 députés de
l’AFD sur 90, le parlement semblait ingouvernable. La CDU avait
fermé la porte à une union avec l’AFD ou avec Die Linke, et le
parti centriste FDP avait rejeté un soutien sans participation à la
coalition de gauche.
Le dénouement de
cette situation est un coup de tonnerre pour la vie politique
allemande. En constituant une alliance de dernière minute, les
alliés d’Emmanuel Macron au niveau européen, le FDP, ont fait
élire leur chef de file président de la région en s’alliant avec
la CDU et l’AFD. Pour la première fois depuis la Seconde Guerre
Mondiale, l’extrême droite participe à une majorité régionale.
La scélératesse politique du FDP paye ses fruits. Rentrés au
Parlement de Thuringe avec 5 députés et franchissant le seuil
limite pour avoir des députés d’à peine quelques dizaines de
voix, ils finissent à la tête de la région en reniant convictions
et valeurs.
L’extrême-droite
en Thuringe fait partie de l’aile dure de l’AFD, son dirigeant
local n’hésitant pas à qualifier le mémorial de l’holocauste de
« mémorial de la honte ». Le FDP vérifie bien que
l’extrême-droite xénophobe et raciste et le libéralisme sont les
deux faces d’une même médaille, prêts à s’allier pour
empêcher la gauche de parvenir ou de se maintenir au pouvoir. Ce
coup de tonnerre politique doit nous rappeler que les libéraux
centristes sont ceux qui font céder les digues et ouvrent les portes
à l’extrême-droite, par leurs politiques de casse sociale et par
leurs alliances électorales dans les couloirs des parlements. Pour
reprendre la formule de la majorité, les « extrêmes qui se
touchent », ce sont les extrémistes libéraux et les extrémistes
racistes qui s’allient pour faire barrage à la gauche.
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