Jeudi dernier, en Haïti, un gang a commis un massacre sordide, en incendiant le village de Pont-Sondé, tuant 70 personnes, hommes, femmes et enfants, suite au refus des habitants de céder au racket que menait le gang sur un péage mafieux.
Cette tuerie de masse s’inscrit dans une guerre de gangs impitoyable qui a plongé Haïti dans la chaos depuis quatre ans. L’anarchie la plus totale règne dans le pays, où l’Etat a été remplacé par diverses mafias qui s’entretuent et terrorisent les civils pour gagner des prébendes, alors qu’Haïti est ravagé par la misère.
La mission mise en place par l’ONU, avec l’envoi de policiers kényans arrivés en juin, n’a que de faibles chances de succès, et le massacre du 3 octobre démontre la volonté des gangs de maintenir leur contrôle sur le territoire livré au pillage.
Récemment, une campagne proprement raciste et totalement calomnieuse, lancée par Donald Trump, a accusé les Haïtiens vivant aux Etats-Unis de capturer et manger des animaux de compagnie. Les crimes racistes contre les Haïtiens ont depuis explosé, ce qui met en péril les transferts monétaires vitaux pour l’économie haïtienne déjà ravagée par la guerre.
La Gauche Républicaine et Socialiste fait part de sa plus vive inquiétude concernant la situation de ce pays francophone, ami de la France, à qui nous devons beaucoup. Nous appelons le gouvernement Barnier à aider le gouvernement haïtien à rétablir l’ordre et la sécurité, et à renforcer l’aide au développement en s’assurant qu’elle ne soit pas détournée par les gangs sanguinaires. Nous présentons aux Haïtiens toutes nos condoléances pour les victimes du massacre de jeudi et pour les milliers de morts depuis quatre ans.
Il y a un an, le 7 octobre 2023, une attaque barbare des terroristes islamistes du Hamas plongeait Israël et le monde dans l’effroi. Plus d’un millier de civils massacrés, des femmes violées par centaines, les corps des victimes affreusement et systématiquement mutilés et humiliés, et 251 otages emmenés dans les profondeurs des souterrains creusés par le Hamas sous Gaza.
Un an après, Gaza est en ruine et c’est maintenant toute la région qui est plongée dans l’abîme et dans l’horreur de la guerre presque généralisée. La riposte du gouvernement Netanyahu, aveugle aux souffrances civiles, se soucie bien plus d’objectifs politiciens et expansionnistes que de la libération des otages. Netanyahu et ses complices devront être jugés pour leurs crimes, qui se mesurent au nombre effroyable des victimes civiles à Gaza. La défense du Hamas, qui repose sur l’utilisation de civils comme boucliers, et l’opportunisme de ses dirigeants qui veulent profiter de cette guerre pour assoir leur domination politique sur la population palestinienne, n’ont fait que prolonger et aggraver un carnage unanimement dénoncé.
L’ingérence des mollahs iraniens, qui utilisent des milices terroristes à leurs ordres au Liban et au Yémen pour cibler les civils israéliens, et la défense indifférenciée mise en place par Israël, qui tue des civils libanais, palestiniens, yéménites innocents par milliers pour atteindre une seule cible légitime, ne peuvent plus durer.
En France, et au-delà dans le reste du monde, depuis un an, l’antisémitisme a explosé. Des citoyens français sont ciblés parce que juifs, des synagogues ont été brûlées, des personnes physiquement agressées et menacées, sous le faux prétexte de l’antisionisme. Nous le dénonçons avec force, ainsi que tous ceux qui euphémisent cette recrudescence et présentent l’antisémitisme comme résiduel. Nous ne pouvons tolérer plus longtemps que la principale question que se posent des citoyens de confession juive (ou attachés à la culture juive) dans notre République (et dans les autres démocraties de la planète) soit de savoir où ils pourraient bien se réfugier pour ne plus craindre pour leur vie ou ne plus devoir se justifier de crimes qu’ils n’ont pas commis.
La Gauche Républicaine et Socialiste réitère l’urgence d’un cessez-le-feu à Gaza et de la libération des otages israéliens. Nous dénonçons le régime de Netanyahu et sa fuite en avant militariste et expansionniste qui ne peut que fait du tort aux Israéliens : le cessez-le-feu rapide au Liban est impératif. Nous condamnons les terroristes du Hamas, du Hezbollah, qui plongent les populations qu’ils contrôlent dans le chaos. Nous condamnons plus largement toutes celles et tous ceux qui romantisent leurs crimes et appellent « résistance » des viols et des meurtres de civils. Nous appelons au respect du droit international et à la mise en place d’une solution à deux États pour une paix durable. Nous soutenons les interventions des institutions internationales pour trouver une solution politique durable avec l’ensemble des États de la région.
Nous appelons plus que jamais à une réaction vibrante de tous les républicains et démocrates pour que recule enfin l’antisémitisme dans notre société.
Le 30 septembre 2024, Emmanuel Maurel était l’invité de France info pour débattre face Yonas Haddad, conseiller régional LR de Normandie.
Le débat s’est d’abord engagé sur la politique migratoire de la France et les mauvaises raisons qui conduisent notre pays à émettre bien plus que nos voisins des « Obligations à Quitter le Territoire Français » (OQTF), sans avoir la capacité à en faire exécuter une grande majorité.
Emmanuel Maurel a enfin recadrer le ministre de l’intérieur Bruno Retailleau qui s’était laissé aller à dire ce même jour : « L’Etat de droit, ça n’est pas intangible, ni sacré ». C’est extrêmement grave car il ne s’agit pas d’expliquer qu’on veut changer le droit, changer la loi par un débat et une délibération démocratiques, mais qu’il prétend s’attaquer à la manière de Georgia Meloni ou de Viktor Orbán aux garanties dont disposent les citoyens français et les habitants de notre pays que les règles légales leur seront normalement appliquées et sans écart.
Une attaque en règle contre nos fondements démocratiques qui n’a rien à voir avec le drame horrible que représente le meurtre de la jeune Philippine par un ressortissant étranger qui aurait effectivement dû être expulsé. Un dérapage volontaire qui aurait dû être corrigé par le Premier Ministre Michel Barnier.
La place située devant le lycée Charles-Despiau portera désormais le nom du professeur d’histoire assassiné le 16 octobre 2020 devant le collège où il enseignait, dans les Yvelines
Tellement de messages et symboles derrière un seul nom. « La laïcité, la liberté d’expression, la lutte contre le fanatisme et l’obscurantisme… Samuel Paty représente à lui seul tous les principes républicains, résume Céline Piot, élue d’opposition représentant la gauche républicaine et socialiste. Je considère que l’honorer, c’est honorer la République. »
Quatre ans après ce funeste 16 octobre 2020 où le professeur d’histoire géographie a été assassiné devant le collège où il enseignait, à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), le Conseil municipal de Mont-de-Marsan a voté hier [le 26 septembre 2024] une délibération actant la création d’une place Samuel-Paty, devant le lycée Charles-Despiau.
«La France aurait dû se lever »
« On a choisi cette place-là pour la symbolique, souligne le maire Charles Dayot. Elle est à proximité d’un lycée public, elle est visible, il y a du passage. L’idée est née d’un échange avec Céline Piot, particulièrement sensibilisée à cette question. Il nous semblait intéressant et important de la suivre. Il fait bon vivre ici, et justement, parce qu’on veut que ça dure, il faut se donner les moyens, communiquer, sensibiliser. Cette place, c’est aussi une façon de montrer notre soutien vis-à-vis des enseignants qui permettent d’épanouir notre jeunesse, de faire des citoyens de demain. »
Un soutien qu’a apprécié Céline Piot. Pour l’ancienne professeure d’histoire géographie – elle a enseigné durant quinze ans au lycée Charles-Despiau, de 2000 à 2015 – aujourd’hui maîtresse de conférence en histoire, référente laïcité pour l’Inspe (Institut national supérieur du professorat et de l’éducation) de l’Académie de Bordeaux, Mont-de-Marsan ne pouvait pas faire l’impasse sur cet hommage à Samuel Paty.
« J’ai été choquée de voir que sur 36 000 communes, à peine 50 avaient eu le courage de décider de baptiser une rue, une place ou autre du nom de Samuel Paty. Je me suis dit, ce n’est pas possible, il faut que Mont-de-Marsan y soit. C’est extrêmement choquant de voir qu’en France un professeur est assassiné pour avoir fait son métier. Mais ce qui est encore plus choquant, c’est qu’il n’y ait pas eu de véritable mouvement. La France aurait dû se lever beaucoup plus qu’elle ne l’a fait au moment de son assassinat. »
Avec d’autres élus de la gauche républicaine et socialiste, décision est prise d’écrire aux maires pour les inciter à baptiser une artère publique. Ce qu’elle-même a fait, le 30 septembre 2023. « Et je suis contente que le maire ait accepté. » Plusieurs événements retardent néanmoins cette initiative, au premier rang desquels l’assassinat de Dominique Bernard, le 13 octobre 2023 à Arras, qui replonge la France dans l’effroi. Puis sont venues les élections européennes, la dissolution de l’Assemblée nationale « qui nous a amenés à un devoir de réserve », les législatives…
«Un levier politique »
Fin août, les choses s’accélèrent : la place Samuel-Paty sera inaugurée le 16 octobre, quatre ans jour pour jour après son assassinat, et quelques jours avant l’ouverture du procès des huit majeurs accusés d’être impliqués dans la mort du professeur devant la cour d’assises spéciale de Paris (du 12 novembre au 20 décembre).
« Même si cela intervient quatre ans après les faits, nous ne sommes pas dans l’après Samuel Paty, nous sommes toujours dans le ‘‘pendant Samuel Paty’’, parce que les problèmes n’ont pas été réglés, reprend Céline Piot. On a toujours de la menace terroriste, il y a un retour du fanatisme et on reparle même de blasphème. Il faut montrer le côté positif, propulsif de la laïcité. Un nom de rue, c’est un levier politique, pas simplement un lieu de mémoire. La France, c’est le pays des Lumières et l’objectif de cette cérémonie, c’est de montrer que justement, les lumières ne s’éteindront pas. »
Lors d’une interview dans la matinale de France 2 le mercredi 18 septembre, le ministre de l’Intérieur démissionnaire, Gérald Darmanin, a jeté un pavé dans la marre qui pourrait bien perturber la formation du nouveau gouvernement. Il a affirmé qu’il était « hors de question » pour lui d’intégrer une équipe qui mettrait en place une hausse d’impôts. Il a ainsi laissé entendre que cette hypothèse avait été évoquée à plusieurs reprises par le nouveau Premier ministre, Michel Barnier. L’accroissement de la dette française peut-elle justifier une augmentation des impôts ? Si oui, qui doit payer ?
Pour en débattre, Myriam Encaoua avait invité sur LCP :
– David Amiel, député « Ensemble pour la République » de Paris
François Geerolf, économiste à l’OFCE
Marc Vignaud, journaliste économique à L’Opinion
Emmanuel Maurel, député (GRS) « Gauche Démocrate et Républicaine » du Val-d’Oise
En duplex : Véronique Louwagie, députée « Droite républicaine » de l’Orne
« La France a été mal gérée » : Emmanuel Maurel a accablé le bilan du ministre de l’Économie démissionnaire et finalement incompétent Bruno Le Maire. Bien sûr qu’il faut faire des économies. Exemple : les aides aux entreprises sont colossales et pas toujours efficaces. Ça a été dit par la Cour des Comptes. On a des milliards à économiser là-dessus. Mais il faudra aussi mettre à contribution les ménages les plus riches, ce que refusent la droite et les macronistes. Nous ne sommes pas d’accord quand on nous dit que notre modèle social coûte trop cher et qu’il nuit à l’«attractivité», notamment industrielle. Ce n’est pas une réussite que nos boîtes se fassent racheter par des Chinois ou des Américains !
Communiqué de presse d’Emmanuel Maurel, député du Val-d’Oise, co-rapporteur spécial pour la Mission « travail, emploi » du projet de loi de finances pour 2025
Jeudi 19 septembre 2024
Presque moins 3 milliards d’euros sur 33 d’une année sur l’autre. Une baisse parmi les plus violentes jamais infligées par un Gouvernement aux politiques en faveur du travail et de l’emploi. Rappelons que ce secteur avait déjà largement souffert des annulations de crédit décidées par Le Maire pour boucher les trous de sa gestion calamiteuse. Le pouvoir démissionnaire ne s’est jamais vraiment intéressé aux actions destinées aux travailleurs les plus vulnérables, et particulièrement les chômeurs éloignés de l’emploi, puisqu’il leur « suffit de traverser la rue pour trouver un job ». Facteur aggravant : les sortants justifient leur décision parce qu’à leurs yeux, « il n’y a plus de problème de chômage de masse », alors que 2,9 millions de personnes restent inscrites en catégorie A à France Travail ! Ils n’ont aucun scrupule à empêcher le Ministère du Travail de développer l’emploi en faveur des jeunes sans qualification, d’aider les associations et les structures d’insertion par l’activité économique, ou de s’assurer que les chômeurs sont correctement suivis par France Travail. Des centaines de milliers de Français sont menacés par ces amputations budgétaires. Il appartiendra au Parlement de corriger la très mauvaise copie rendue par les désavoués du suffrage universel ; et de retrouver la voie du progrès social et de la solidarité avec les plus défavorisés. Emmanuel MAUREL Député du Val d’Oise Co-Rapporteur spécial du projet de budget 2025 « Travail et Emploi » Co-fondateur de la Gauche Républicaine et Socialiste
Le Prix de notre alimentation est injuste, selon un rapport publié aujourd’hui (et qui sera disponible pour le grand public demain) par quatre associations : le secours catholique, le CIVAM, solidarité paysans et la Fédération française des diabétiques. Elles ont travaillé avec des chercheurs et des citoyens sur les impacts négatifs de notre système alimentaire. Elles formulent également une série de recommandations pour l’améliorer et appellent surtout à une loi-cadre sur l’alimentation, discutée avec les citoyens.
L’intérêt de ce rapport, c’est qu’il évalue les coûts, pas seulement pour les citoyens, mais aussi pour notre société et plus largement pour la planète, de notre système alimentaire. En effet, ce rapport dit au fond de deux choses :
d’abord, que le prix que nous payons pour notre alimentation ne se résume pas à ce que nous déboursons en caisse ;
ensuite que ce prix est le reflet de choix politiques et économiques, des choix qu’il invite à questionner en raison des situations qu’il induit : 8 millions de Français en insécurité alimentaire, 18% des agriculteurs sous le seuil de pauvreté, une obésité en hausse et 160% de diabétiques en plus en 20 ans, sans même faire la liste des atteintes à la biodiversité.
Ce que met en avant ce travail, c’est bien cela : les impacts écologiques, sociaux et de santé de notre alimentation, ceux que l’on ne voit pas du premier coup d’œil et qui sont chiffrés dans ce rapport à 19 milliards d’euros.
Pour arriver à ce chiffre, ce rapport s’appuie sur les travaux du BASIC, c’est un bureau d’analyse spécialisé sur ces questions et qui a creusé dans la comptabilité nationale, c’est-à-dire ce que nous avons effectivement dépensé en 2021 pour réparer et compenser les effets de notre système alimentaire. Ce sont 11,7 milliards d’euros pour les maladies liées à notre mauvaise alimentation, obésité et diabète en tête. 3,4 milliards d’euros pour compenser les effets sur l’environnement, comme la dépollution de l’eau par exemple, et 3,4 milliards d’euros pour compenser les impacts sociaux, cette fois, comme les faibles rémunérations du secteur.
Enfin, ce rapport évalue non seulement ce que l’argent public compense, mais aussi ce qu’il soutient et qui ne représente pas moins de 48,3 milliards d’euros. Ces crédits proviennent de l’Union Européenne, essentiellement vers la Politique Agricole Commune, des collectivités territoriales et de l’Etat, pour plus de la moitié, à travers des exonérations fiscales et des exonérations de cotisations sociales. Pour Christophe Alliot, le fondateur du BASIC, c’est l’un des principaux enseignements de ce rapport. Ce qui apparaît en premier c’est une très forte dépendance du système alimentaire à l’argent public ; cela peut représenter une bonne nouvelle, car cela implique que la puissance publique dispose directement d’un moyen d’action pour transformer le système à condition que la volonté politique soit présente (et convergente). Deuxièmement, c’est que le rapport met fin à une sorte d’image d’Epinal de l’alimentation en France, que l’on imagine toujours très diverse, avec beaucoup de terroirs, beaucoup de diversité de produits, alors qu’en fait celle-ci est structurée par quelques modèles qui font désormais 90% de notre alimentation. Cette diversité a pourtant existé, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui, et il devient déterminant de questionner les cadres économiques qui structurent notre système alimentaire, car ces modèles dominants sont ceux qui ont le partage de la valeur le moins équitable sur tous les maillons de la chaîne, depuis l’agriculteur jusqu’au distributeur.
Enfin, dernier chiffre important : 5,5 milliards d’euros, c’est ce que représente la publicité dans le secteur agroalimentaire. Il est donc nécessaire que la puissance publique s’interroge sur ce système qui dépend de l’argent public car il devient nécessaire d’infléchir une partie des tendances actuelles. Remettre en cause le discours publicitaire c’est aussi poser des questions légitimes : que met-on en avant comme produit ? auprès de quel public (les enfants ne sont pas les seuls concernés) ? Car la publicité oriente massivement vers des produits trop gras, sucrés ou salés, sans réelle régulation à ce stade.
Cela fait plusieurs années que la Gauche Républicaine et Socialiste alerte sur ces questions, avec des analyses convergentes avec le rapport publié par ces quatre organisations ce mardi 17 septembre 2024. En septembre 2021, elle avait adopté dans son programme national des propositions ambitieuses, que nous vous invitons à nouveau à consulter.
Frédéric Faravel
Nous vous invitons également à consulter les articles et éditoriaux suivants :
Alors que Thierry Breton vient de quitter ses fonctions sur injonction d’Ursula von der Leyen (présidente de la commission européenne, reconfirmée cet été par le Parlement européen), il doit être rappelé que la Commission européenne est un collège composé de choix émanant des États membres, approuvés par le Parlement européen.
Ainsi, il n’appartient pas à Ursula von der Leyen de décider selon son « bon vouloir » quel commissaire est compatible avec elle, en fonction de son degré d’opposition à la politique du « fait du prince » conduite au sein de la Commission européenne. Il n’appartient pas non plus à l’Allemagne et à sa représentante au sein de la Commission européenne de décider quel commissaire la France doit désigner au sein de l’exécutif européen, notamment pour mieux imposer en Europe les choix décidés outre-Rhin en matière d’énergie, de politique industrielle et commerciale, de défense ou encore dans les domaines numériques !
Enfin et surtout, il incombe au Président de la République comme au Premier ministre d’être garants des intérêts de la France en Europe et de refuser les politiques libérales et d’austérité qui étranglent notre pays depuis des années.
Les eurodéputés français qui ont ratifié la candidature de von der Leyen paient leur naïveté et leur double discours d’une humiliation pour la France. Les macronistes, LR et les socialistes avaient pourtant tous critiqué sa politique et ses méthodes pendant la campagne des élections européennes. Ce dernier et lamentable épisode symbolise et concentre à lui seul l’inconséquence des européistes.
Emmanuel Maurel était l’invité de LCI ce lundi 9 septembre 2024 pour parler de la préparation du budget 2025 et des enjeux auxquels il doit répondre.
Il est effectivement de prendre des décisions courageuses, mais ce n’est pas ce qu’ont fait les gouvernements précédents. Plutôt que de se préoccuper du supplice qui attendrait le gouvernement de Michel Barnier, avant tout il faut s’attacher à ce que le budget ne se transforme pas en supplice pour les Français.
On nous annonce des coupes drastiques dans les dépenses publiques. Que prévoit de faire le gouvernement sortant et le gouvernement rentrant ? Car ils sont dans une certaine continuité comme démontre le fait que le directeur de cabinet de Bruno Le Maire soit devenu le directeur de cabinet de Michel Barnier : c’est une continuité de la politique macroniste, mais c’est surtout une politique qui a échoué.
On nous a fait des promesses en termes de baisse de déficits publics. On disait cette année, et ça sera 4,4 % du PIB ; on se retrouve en réalité avec un déficit de 5,6. Cela signifie que, par rapport aux prévisions de Bruno Le Maire on a perdu 30 milliards d’euros. Le diagnostic de nombreux parlementaires à droite comme gauche, c’est qu’on a un problème non pas de dépenses, mais surtout de recettes, c’est-à-dire qu’on a une baisse des recettes fiscales extrêmement préoccupantes. Et ça, c’est la faute du gouvernement qui n’a pas été assez prévoyant et, surtout, qui a multiplié les cadeaux à un certain nombre de publics qui n’en avaient pas besoin. Et cela nous coûte déjà très cher !
Quand on voit les mesures des gouvernements successifs d’Emmauel Macron, qui ont baissé l’impôt sur la fortune, qui ont fait la flat tax pour les revenus les plus aisés, qui ont refusé de taxer les super profits, on se retrouve en effet avec un manque à gagner en termes de recettes fiscales.
Nous sommes dans une situation particulière car tout à l’heure la commission des finances a auditionné deux ministres qui ne le sont plus, même s’ils sont responsables de la calamiteuse situation actuelle, or les députés aimeraient surtout en savoir plus sur ce que Michel Barnier entend faire. Emmanuel Macron a fait perdre beaucoup de temps au pays : la dissolution, les 7 semaines de tergiversations. Et aujourd’hui, les parlementaires ont très peu de documents à leur disposition.
Ce qui compte, c’est la vie des Français, qui mérite qu’on s’y attarde et qu’on fasse un certain nombre de dépenses, indispensables pour eux : pour le monde étudiant, les salariés précaires… Il faut des réponses rapides.
Attention à ne pas faire l’erreur de présenter un budget récessif : couper dans les dépenses publiques plus que raisonnablement, cela a toujours un effet très négatif pour l’économie. Or, un des enjeux pour nous, C’est évidemment de relancer l’activité économique. On a une croissance très faible. On a besoin de mesures en termes d’investissement, pour soutenir la production, la mise en valeur de notre industrie, etc. Tout cela participe à une croissance plus forte et donc plus de recettes fiscales : c’est parfois contre-intuitif pour les gens, mais si vous faites une baisse dans les dépenses publiques cela se traduit trop souvent par une récession de l’activité économique, c’est tout ce qu’il faut éviter.
À droite comme à gauche, il existe des gens qui regardent la situation financière avec lucidité : même l’inspection générale des finances explique qu’il y un problème sur les aides aux entreprises, elles sont mal distribuées, elles coûtent trop cher et elles ne sont pas très efficaces : il existe donc une marge de manœuvre considérable. Le « crédit impôt, recherche », c’est presque 10 milliards d’euros : il est peu efficace, et les entreprises qui en bénéficient – notamment les très grandes – versent de gros dividendes et ça ne les empêche pas de licencier sans investir par là.
Il faut donc arrêter de verser sans aucune condition des aides aux entreprises pour des résultats qui sont peu ou pas démontrés. Alors, évidemment, il y a les PME : on doit les aider, mais il faut arrêter de faire à faire n’importe quoi avec des entreprises qui, en réalité, n’ont pas besoin de ces aides ou des exonérations de cotisations sociales qui contribuent à accroître le déficit des comptes sociaux.
Il y a eu des élections. La politique du gouvernement sortant a été sanctionnée. Il est quand même invraisemblable que cette politique soit poursuivie comme si de rien n’était. Ce n’est pas du tout ce que veulent les Français.
Les collectivités locales, communes et conseils départementaux notamment, se sont insurgés, à juste titre, qu’ils soient de droite ou de gauche, face à cette tentative de leur faire porter une part de responsabilité dans le déséquilibre des comptes publics : on oublie quand même quelque chose d’incroyable, c’est que les collectivités locales ont l’obligation de déposer un budget en équilibre. Elles sont les première à faire des efforts.
Nous avons une inquiétude supplémentaire : Michel Barnier doit vouloir s’attaquer à la dette financière et à la dette écologique. Or quand on lit le dernier rapport de la Cour des Comptes, on sent bien que l’idée derrière est de revenir à une taxe carbone sur les ménages, cette même taxe carbone qui avait suscité le mouvement des « gilets jaunes ».
Nous sommes dans une situation démocratique tendue.Le président n’en a pas tenu compte, n’a pas respecté le résultat des élections.
L’habitude que le gouvernement précédent a pris de faire voter des textes en ayant recours à l’article 49.3 a profondément choqué nos citoyens. Si, demain, on en arrivait à passer un budget par ordonnance – ce qui ne pourrait arriver que si le gouvernement refuse d’écouter les parlementaires – la crise démocratique s’aggraverait encore.
Il faut faire confiance aux parlementaires pour qu’ils soient responsables et trouvent des solutions. Mais pour trouver des solutions, encore faut-il en face un gouvernement qui soit ouvert aux arguments des oppositions diverses, et pour l’instant nous n’en avons malheureusement aucune garantie.
Marie-Lienemann, ancienne ministre, ancienne parlementaire et coordinatrice nationale de la Gauche Républicaine et Socialiste était l’invitée de BFMTV samedi 7 septembre 2024 vers 11h30 pour débattre de la situation politique, qui ne cesse de se dégrader depuis des mois du fait du refus d’Emmanuel Macron de reconnaître sa défaite électorale des 9 et 30 juin et 7 juillet derniers.
Elle débattait avec Agnès Evren, sénatrice LR de Paris, Charles Sapin, journaliste au Figaro, et Arnaud Benedetti, politologue.
Il est de plus en plus clair que le Président de la République a immédiatement bafoué le front républicain et mis en place une alliance de fait Droite/RN. Pour certains, ce serait la faute de la gauche : vaste fumisterie !
Emmanuel Macron a agi en chef de clan et non en Président : avant toute chose, il ne voulait ni revenir sur le départ en retraite à 64 ans, ni la hausse du smic pour atteindre 1600 euros, ni des mesures significatives de justice fiscale pour restaurer les comptes publics et la qualité des services publics.
La gauche doit rester unie et prête à faire face aux mauvais d’un exécutif qui s’appuie désormais sur une majorité parlementaire qui va de Renaissance au Rassemblement national.
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