Emmanuel Maurel et Céline Piot pour la Gauche Unie à Mont-de-Marsan le 26 mars 2024

C’est mardi 26 mars 2024 que la campagne pour les élections européennes de la liste « La Gauche Unie pour le monde du travail » a été officiellement lancée dans le département des Landes avec la réunion publique à Mont-de-Marsan animée par Emmanuel Maurel et portant sur « L’Europe dans notre quotidien ».

Ayant réuni une centaine de participants, ce premier événement a été ouvert par Alain Baché (secrétaire départemental du PCF), Vincent Guibert (référent départemental de L’Engagement et 79e sur la liste) et Céline Piot (co-animatrice départementale de la GRS et 36e sur la liste). Ces derniers ont rappelé que cette liste, conduite par Léon Deffontaines (PCF), est une vraie liste de rassemblement de la Gauche républicaine et laïque (PCF, GRS, L’Engagement, Les Radicaux de Gauche) et du monde du travail (c’est la seule liste de Gauche composée d’un tiers de militants syndicaux) afin de remettre la question sociale au centre des préoccupations. Cette liste est une voix particulière à Gauche qui correspond à des attentes fortes. Le scrutin du 9 juin 2024 permet un vote de conviction. Il s’agit de reprendre la main !

Emmanuel Maurel (député européen sortant, animateur national de la GRS et 3e sur la liste) a ensuite développé cet élément central du programme.

Il a d’abord commencé son propos en rappelant les pièges dans lequel on veut nous enfermer : le débat sur la guerre en Ukraine tourne à un débat binaire « pro-guerre/anti-guerre » et se réduit à une dialectique « anti-Poutine/pro-Poutine » ; le débat sur la dette devient « dépenser ou diminuer le déficit ».

Puis il a brossé la situation actuelle de l’Europe qui connaît de nombreuses crises :

– la guerre en Ukraine : aider l’Ukraine ne signifie pas être cobelligérant.

– la crise énergétique. Mais si on remet en cause le marché de l’électricité européen, dont le prix est indexé sur celui du gaz, on est immédiatement soupçonné d’être un « frexiteur ». Pourtant, et à raison, l’Espagne et la Portugal sont sortis de ce marché.

– la crise agricole. Plusieurs groupes parlementaires ont voté en faveur des traités de libre-échange (que ce soit avec le Canada, le Vietnam, la Nouvelle-Zélande…). Il ne faut pas oublier que le TAFTA avait été défendu par Emmanuel Macron, alors ministre de l’Économie, qui accusait les opposants à ce traité d’être des « partisans de l’économie albanaise ». Or tous les grands pays sont protectionnistes, mêmes les États-Unis. Seule l’Union européenne ne l’est pas. Dès lors, nos produits sont concurrencés, de surcroît de façon inéquitable puisque les normes environnementales ne sont pas les mêmes selon les pays. André Chassaigne (député PCF) avait proposé l’idée des prix planchers il y a plus de dix ans, mais il n’a pas été écouté.

La pandémie du COVID-19 a révélé que la France n’a plus de souveraineté : elle ne produit plus de médicaments, de masques… Elle est devenue totalement dépendante. Reprendre la main, c’est donc retrouver la souveraineté, et, ce, dans de nombreux domaines :

– la souveraineté industrielle : grâce aux relocalisations.

– le souveraineté énergétique : grâce au mix énergique (nucléaire et énergies renouvelables).

– la souveraineté économique : redonner du pouvoir d’achat passe par le refus du dumping social et par la défense du service public, remis en cause par la concurrence privée.

– la souveraineté alimentaire : il faut arrêter d’importer ce que l’on produit.

– la souveraineté culturelle : l’exception culturelle française est constamment menacée (par exemple, tous les ans, les libéraux veulent remettre en cause le prix unique du livre qui, pourtant, sauve les libraires indépendants).

– la souveraineté numérique : comment accepter que l’entretien et la sécurité des centrales nucléaires françaises vont être harmonisés par un logiciel Amazon, que l’Éducation nationale ait passé un contrat avec Microsoft, que les données de santé soient sur un cloud américain ?

– la souveraineté démocratique (c’est-à-dire la souveraineté des peuples) : les décisions parlementaires ou référendaires sont souvent bafouées. Ainsi, concernant le MERCOSUR, la Commission européenne a laissé entendre que ce traité sera de toute façon signé par la France après le scrutin du 9 juin. Valérie Hayer (tête de liste Renaissance) a, quant à elle, déclaré que le CETA s’appliquera malgré le vote « contre » du Sénat français. Reprendre la main, cela veut dire aussi que, à chaque étape de la construction de l’Europe, il faut demander l’avis des peuples et le respecter.

L’UE n’est hélas ni un espace de coopération ni un espace harmonisé (en particulier dans le domaine fiscal). Il faut donc moins d’Europe sur certains sujets (nouvelles normes du permis de conduire, interdiction du foie gras…) et il en faut plus sur d’autres (l’immigration, l’investissement notamment dans le domaine du fret ferroviaire).

La majorité présidentielle macroniste veut imposer le duel RN/Renaissance. Mais les candidats de « La Gauche Unie pour le monde du travail » ne sont pas comptables des erreurs et errements des politiques néolibérales menées par l’Union européenne et appliquées en France (le marché dérégulé de l’énergie, la casse continuelle du service public, le dogme de la concurrence « libre et non faussée »…). Le Parlement européen a plus de pouvoirs que l’Assemblée nationale sous la Ve République. Nous pouvons reprendre la main, mais toutes les voix comptent !

Formation initiale des enseignants : la GRS dénonce une réforme à la hâte et soutient les formateurs

Pas même cinq ans après la réforme de la formation des enseignants élaborée par le ministre Blanquer qui a vu les INSPÉ (Institut national supérieur du Professorat et de l’Éducation) remplacer les ÉSPÉ (École supérieure du Professorat et de l’Éducation), le Gouvernement Attal prévoit une nouvelle réforme qui va créer les ÉNSP (École normale supérieure du Professorat). Qu’on ne s’y trompe pas : les changements de noms n’ont rien d’anodin… Les ÉNSP, c’est En Marche vers le passé ! Après avoir dévalorisé les concours par l’embauche massive d’enseignants contractuels, le Ministère de l’Éducation nationale en arrive à s’en prendre aujourd’hui à la formation universitaire elle-même.

Les deux points principaux de cette nouvelle réforme concernent le passage du concours de recrutement du niveau Master 2 au niveau Licence 3 et la volonté d’avoir un Master plus professionnalisant. Ces deux éléments peuvent se justifier, bien que la diminution des effectifs étudiants de moitié au sein des ÉNSP mette en péril certains sites territoriaux de formation et laisse craindre une diminution du nombre de formateurs.

Alors que les syndicats réagissent plutôt favorablement à la proposition ministérielle, des interrogations persistent sur les changements annoncés : le ministère veut-il abaisser le niveau de la formation pour mieux contrôler les nouveaux enseignants ? Envisage-t-il réellement de recréer des postes d’enseignants ? La Société des agrégés craint que la future formation des certifiés soit « préjudiciable à la qualité du recrutement… Pour remettre le respect de l’autorité et les savoirs fondamentaux au cœur de l’École, la formation initiale doit être disciplinairement solide ». Parmi les formateurs, Didier Delignières estime que « au-delà de la question du positionnement du concours, c’est une évolution profonde de la formation des enseignants qui se joue, et une redéfinition de leurs missions. C’est la perspective d’une École sous contrôle, verrouillée par les prescriptions du ministère, centrée sur l’apprentissage de savoirs fondamentaux, misant davantage sur le formatage des élèves que sur leur émancipation ».

Mais, quel que soit le contenu de la réforme Attal, qui a au moins le mérite de prouver que celle de Blanquer disconvenait et qui est de fait déjugée, elle est menée à la hussarde et au pas de charge, dans le plus total mépris, voire méconnaissance des contraintes des formateurs de terrain. En effet, annoncée en mars 2024, publiée en mai, elle devra être mise en œuvre dès le mois de septembre ! C’est donc en peu de temps et en fin d’année universitaire que les enseignants devront refaire toutes les maquettes de formation (Licence et Master), préparer le contenu du nouveau concours et préparer leurs nouveaux cours, tout en assumant leurs obligations professionnelles (recherche, cours, corrections de copies, soutenances, participation à des jurys, commission d’admission…). En outre, concernant la licence exigée pour se présenter au concours, quelle sera la valeur de ce diplôme si la dernière année n’a été consacrée qu’à la préparation d’un concours. Si le ministère promet une formation en ÉNSP, on peut se demander quel sera le contenu de la formation imposé par l’administration de l’Éducation nationale ; en effet, afin de traiter de la formation des enseignants, le ministère de l’enseignement supérieur était absent le 5 novembre dernier pour la présentation initiale de la réforme quand Gabriel Attal était encore ministre de l’éducation nationale.

Un autre flou persiste : celui concernant la rémunération des futurs enseignants. Ce n’est pas par hasard que le concours avait été repoussé à la fin de Master 2 : cela faisait économiser près de 20 000 postes de fonctionnaires. La même manœuvre avait été réalisée par la droite en 2010 pour des raisons budgétaires identiques. La réforme proposée par le ministère revient à créer 20 000 postes de fonctionnaires stagiaires et à rémunérer pendant une année un nombre équivalent d’élèves fonctionnaires. On voit mal comment cela est compatible avec l’engagement gouvernemental de stabiliser le nombre de postes de fonctionnaires d’ici 2027 ainsi que le budget de l’enseignement scolaire en 2024 et 2025. Avec les récentes annulations de crédits du 21 février dernier, on peine à croire que cette réforme ne soit pas une promesse en l’air.

La Gauche Républicaine et Socialiste dénonce cette précipitation et le caractère imprécis du projet. Un tel niveau de flou à six mois de la mise en application de la réforme, ce n’est pas sérieux et ne peut que nous inquiéter et insécuriser étudiants, formateurs et enseignants.

Céline Piot

« Non, nous ne laisserons pas tomber les Arméniennes et les Arméniens » – tribune dans Libération

Tribune de Léon Deffontaines, tête de liste de la Gauche unie pour les élections européennes, Emmanuel Maurel, député européen, en 3e position sur la liste de la Gauche unie et Pierre Ouzoulias, sénateur des Hauts-de-Seine, en 73e position sur la liste de la Gauche unie – publiée dans Libération le 20 mars 2024 à 19h48

A quelques mois des élections européennes, Léon Deffontaines, Emmanuel Maurel, Pierre Ouzoulias de la liste de la Gauche unie, dénoncent le contrat gazier signé entre l’UE et l’Azerbaïdjan en 2022. Celui-ci permet au pouvoir azéri de disposer d’une manne financière propice à la conduite d’une guerre inacceptable contre la République d’Arménie.

En juillet 2022, la Commission européenne s’est compromise aux yeux des soutiens de l’Arménie, en signant un contrat gazier avec l’Azerbaïdjan, valable jusqu’en 2027. Chacun a encore en mémoire cette sinistre photo d’Ursula von der Leyen, posant à Bakou, aux côtés du dictateur Aliev, au terme d’une conférence de presse dans laquelle elle plaida pour un renforcement du «partenariat existant» au nom d’un «approvisionnement stable et fiable» en gaz.

Justifié par la guerre en Ukraine et notre accoutumance au gaz russe, cet accord doit prémunir les pays européens d’une rupture d’approvisionnement, tout en pénalisant les rentrées d’argent de Moscou, indispensables à la poursuite des offensives militaires menées par Vladimir Poutine en Ukraine.

Ce dernier point est très contestable, tant de lourds soupçons pèsent sur l’origine russe du gaz fourni par l’Azerbaïdjan à l’Union européenne. Ils ont d’ailleurs été dénoncés par les auteurs de ce texte, mais la Commission européenne s’est bien gardée de donner suite à ces interrogations, estimant qu’il n’y avait pas de doute sur la provenance du gaz.

Prête à tout pour éviter l’effondrement énergétique, Bruxelles a donné vie à ce contrat, offrant à Bakou la charge de prodiguer 3,5 % du total des importations gazières de l’UE en 2022, contre un montant de 15,6 milliards d’euros. Ces proportions devraient être sensiblement les mêmes pour l’année 2023, comme l’a d’ores et déjà indiqué la Commission européenne.

Autant d’argent qui permet aujourd’hui au pouvoir azéri de disposer d’une manne financière propice à la conduite d’une guerre contre la République d’Arménie, dont l’existence est plus que jamais menacée.

Azerbaïdjan a une nouvelle fois violé le droit international

Ce fut le cas dès le 13 septembre 2022, quand l’Azerbaïdjan a une nouvelle fois violé le droit international, en procédant à une offensive militaire contre l’Arménie, causant la mort de près de 170 personnes.

Que dire ensuite de l’invasion du Haut-Karabakh par l’armée azerbaïdjanaise en septembre dernier, entraînant la fuite de plus de 100 000 Arméniens, soit quasiment la totalité de la population, vers l’Arménie. Cet exode forcé a généré des drames humains dont nous mesurons à peine les conséquences.

Pour Aliev, derrière lequel se trouve Erdogan, cette offensive réussie signifie que les velléités de rétablissement de l’Empire ottoman ont toutes leurs raisons d’être, même si elles impliquent une résurgence du génocide arménien.

Conscient de la gravité de la situation, le Sénat a voté à la quasi-unanimité une résolution condamnant explicitement les agissements de l’Azerbaïdjan, tout en demandant des sanctions au niveau européen et international.

Plus récemment, ce fut au tour de l’un des auteurs de cette tribune de déposer un amendement au Parlement européen, exigeant la suspension immédiate de l’accord gazier passé entre la Commission et l’Azerbaïdjan.

A dix-neuf voix près

Hélas, celui-ci fut rejeté, à 19 voix près. Dix-neuf voix contre, dont celle de madame Valérie Hayer, tête de liste Renaissance pour les élections européennes, laquelle n’hésite pas à qualifier de «Munichois» tous ceux qui auraient l’outrecuidance de parler de paix en Ukraine, mais qui, manifestement, n’applique pas les mêmes principes moraux dès lors qu’il s’agit de l’Arménie. Dix-neuf voix contre, dont celles d’une majorité présidentielle, toute à sa gloire de célébrer la panthéonisation de Missak Manouchian, mais qui refuse de rompre ce contrat qui permet à Bakou de mener une guerre infâme à ceux qui lui ont survécu.

Contre ces tergiversations, indignes des Droits de l’homme et du soutien que nous devons à l’Arménie, nous réaffirmons notre volonté de mettre fin à cet accord inique. Cette proposition vaut pour aujourd’hui et pour le 10 juin prochain, au lendemain d’une élection européenne que nous espérons triomphante pour ceux qui, comme nous, ne laisseront pas tomber les Arméniennes et les Arméniens.

Choisir la différence, choisir la gauche unie – Emmanuel Maurel, L’Humanité, 14 mars 2024

Au moment où la campagne pour les élections européennes entre dans le dur, le député européen GRS Emmanuel Maurel, troisième sur la liste menée par Léon Deffontaines pour le PCF, explique pourquoi les propositions défendues par sa liste se distinguent de toutes les autres offres politiques : relocalisation de la production industrielle, promotion du « Made in France », lutte contre les traités de libre-échange qui ruinent l’agriculture française, défense des services publics, recherche de la paix comme seul objectif pour régler les conflits internationaux. Autant d’exigences où l’Union européenne a un rôle central à jouer.

Avec Jean-Jacques Régibier, journaliste.

Soutien à l’Ukraine : le gâchis d’Emmanuel Macron

Après avoir réussi à stopper l’invasion russe et à regagner du terrain en fin d’année 2022, l’Ukraine se trouve aujourd’hui dans une situation beaucoup plus difficile. Sa contre-offensive de 2023 a échoué et l’armée de Poutine, sans réaliser de gains territoriaux importants, parvient néanmoins à remporter des victoires et à dégrader les capacités de résistance de l’armée ukrainienne.
 
C’est dans ce contexte qu’Emmanuel Macron a subitement décidé que « l’envoi de troupes françaises n’était pas exclu », provoquant la stupéfaction de tous nos alliés. Dans les minutes qui ont suivi sa déclaration du 27 février, l’Italie, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Pologne, les États-Unis et l’OTAN ont désavoué cette déclaration à l’emporte-pièces.
 
Depuis lors, les macronistes instrumentalisent la guerre en Ukraine à des fins politiciennes, en voulant faire croire aux Français que si l’on n’est pas d’accord avec le Président de la République, c’est qu’on est au mieux un « pacifiste bêlant », au pire un « poutinophile ». Bien des observateurs soupçonnent que cette posture va-t-en-guerre ne sert en réalité que des buts électoraux.
 
Pour parvenir à une paix juste, l’Ukraine a besoin de notre aide, mais pas au point de déclencher une escalade militaire entre puissances nucléaires. Emmanuel Macron n’a pas rendu service à la cause ukrainienne en s’engageant dans cette voie intenable, massivement rejetée par les Français. Et son fiasco diplomatique n’a pas non plus rendu service à la France.
 
Face au rouleau compresseur russe, les soutiens de l’Ukraine doivent faire preuve de responsabilité. En « assumant » ses déclarations insensées, Emmanuel Macron ne fait que donner du grain à moudre à ceux qui veulent laisser tomber l’Ukraine. Le chef de l’État devrait aussi apprendre l’humilité : quand on n’a transféré que 3,8 milliards d’armements à l’Ukraine pendant que l’Allemagne en transférait 25 milliards, on est très mal placé pour donner des leçons.
 
Aujourd’hui, le Parlement a débattu de l’accord de sécurité franco-ukrainien signé le 16 février dernier, qui prévoit des livraisons d’armes, ainsi qu’une coopération plus étroite dans le domaine militaire et du renseignement, mais aussi le soutien de la France à l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne et à l’OTAN ! Le premier volet de cet accord est positif. Le second volet n’est pas acceptable.

Emmanuel Maurel met les points sur les « i », lors de la présentation de la liste de la gauche unie pour le monde du travail

La conférence de presse de présentation de la liste de gauche unie pour le monde du travail se tenait en début d’après-midi du lundi 11 mars 2024.

L’occasion pour Emmanuel Maurel de revenir aux côtés de Léon Deffontaines sur plusieurs points essentiels que nous défendrons dans la campagne des élections européennes du 9 juin 2024. Face à la confusion générale, notre liste défendra la nécessité de mettre en avant vraiment la souveraineté (industrielle, alimentaire, numérique, culturelle) : nous défendons les intérêts de la France et les besoins de nos compatriotes. Les électeurs ne sont pas des marchandises !

Enfin, le discours de la liste macroniste conduite par Valérie Hayer est insupportable de vacuité. Son seul programme ? Faire barrage au RN, quand leur politique favorise l’extrême droite. Il est temps qu’ils rendent des comptes et nous nous emploierons à les obliger à faire face à leurs responsabilités dans la crise ! Nous proposerons donc un chemin d’espoir : on peut reprendre la main en France et en Europe, à gauche avec la liste conduite par Léon Deffontaines !

La liste de la « gauche unie » sait où elle va – Emmanuel Maurel, dimanche 10 mars 2024 – France Info

Emmanuel Maurel, député européen GRS, et troisième sur la liste de la gauche unie pour le monde du travail, conduite par Léon Deffontaines, était l’invité de France Info dimanche 10 mars 2024 à 7h45. Il a mis les points sur les « i ».

Le lancement de campagne de la minorité présidentielle se fait sous le signe de la supercherie : les macronistes nous refont le coup de 2017 et 2022 : « NOUS ou le chaos ». Un chiffon rouge agité avant chaque élection. Pas besoin de programme, pas de comptes à rendre sur leur bilan désastreux.

Car les troubles causés par l’orientation néolibérale de la politique européenne – libre-échange, PAC, désindustrialisation – ils en sont les co-responsables même s’ils ne veulent pas l’assumer. La campagne des élections européennes de 2024 mérite mieux que ce storytelling éculé. Nous dénoncerons les tartuffes pour porter notre exigence d’alternative et de choix qui favorisent les intérêts de la France et des travailleurs de notre pays.

De même, Emmanuel Macron et ses soutiens après avoir été d’une grande ambigüité face à Poutine se mettent à divaguer sur la guerre en Ukraine : nous devons aider l’Ukraine, nous devons empêcher qu’elle perde face à la Russie qui l’a envahie… Mais nous ne sommes pas en guerre contre cette dernière. Et les déclarations belliqueuses du président la République ont considérablement isolé notre pays, même au sein des membres de l’OTAN : un comble !

Alerte sociale : une garantie universelle des loyers, vite !

Alerte sociale : le 15 mars date de la fin de la trêve hivernale, les expulsions locatives vont reprendre de plus belle !

Voila des années que le nombre de ces expulsions connaît une hausse importante et, hélas, on peut s’attendre à une explosion plus forte ce 15 mars, du fait :

  • de la baisse des aides au logement (APL, allocation logement) encore accentuée dans les décisions du ministre des finances Bruno Le Maire et qui met en difficulté de paiement des locataires dont le pouvoir d’achat est déjà très fragilisé par la politique gouvernementale ;
  • de la Loi inique dite « anti squat « du député Kasbarian, devenu depuis ministre du logement, loi qui alourdit considérablement non seulement les peines infligées aux squatters (dont il a élargi à l’extrême la définition), mais aussi les amendes aux expulsés locatifs pour impayés qui ne partiraient pas d’eux-mêmes avec ou sans solution ;
  • enfin, de la baisse de la production de logement social qui s’effondre littéralement sous les coups de boutoirs financiers de l’État contre les organismes HLM, et ce malgré des besoins toujours plus criants.

Solidaire des associations qui défendent le droit au logement pour tous, la GRS rappelle son attachement et son combat en faveur de la création d’une garantie universelle des loyers, garantissant tant le propriétaires bailleurs que les locataires de bonne foi en cas d’impayés de loyer  et de difficultés locatives.

DROITS DES FEMMES : DES AVANCÉES MAIS ENCORE TANT DE CHOSES À FAIRE

Le chemin du progrès est certain (en particulier en Europe depuis un siècle) mais il reste tant à faire advenir (en particulier dans le monde) et les possibilités de régression sont toujours présentes, partout, comme nous en a averti Simone de Beauvoir.

Il reste tant à faire en France aussi : Ainsi la précarité est un fléau qui touche majoritairement les femmes et qui est souvent omis dans la longue liste des inégalités qui les touche.

Selon un rapport de l’Observatoire national de la pauvreté, elles représentent 70% des travailleurs pauvres, exerçant un emploi dont le revenu est inférieur à 964 euros mensuels1.

En novembre 2023, le magazine Message du secours catholique consacrait son hors-série à la précarité féminine. L’association avait relevé alors que, si 52% de la population française était des femmes, seuls 43% des salariés étaient des salariées. Cela provoque inévitablement une précarité et/ou une dépendance financière et ce, jusqu’à la retraite. D’ailleurs 40% des droits retraite des femmes sont dus à la pension de réversion pour les femmes qui ont été mariées. Lorsqu’elles travaillent les femmes occupent 63% des emplois non qualifiés et donc mal rémunérés, d’ailleurs 57% des bénéficiaires de la prime d’activité sont des femmes.

Lorsque les femmes souhaitent accéder à l’emploi, notamment quand elles sont dans une situation de monoparentalité, elles font face à un autre problème : les moyens de garde.

En effet, il manque cruellement de place en crèche et il est difficile d’accéder à des modes de garde plus onéreux. En couple, ce sont plus souvent les femmes qui arrêtent ou diminuent leur activité lorsqu’il n’y a pas de mode de garde. Pour les familles monoparentales, 40% des familles dont la femme est le parent isolé, sont sous le seuil de pauvreté, c’est-à-dire ont 1102 euros ou moins de ressources mensuelles. Cette précarité, est un fléau qui entraîne une détresse psychologique, un isolement, et donc un affaiblissement de la santé des personnes.

L’actualité met l’accent sur la crise du monde agricole, là aussi la situation est pire pour les femmes.

Selon « Terre de liens », alors que la moitié des étudiantes en école agricole sont des femmes, seulement 22% tiennent en sortie d’étude une exploitation. De plus, leur revenu est inférieur de 29% à celui des hommes alors que dans le salariat privé la moyenne est généralement entre 20 et 25%.

Nous, Gauche Républicaine et socialiste, proposons plusieurs solutions pour mettre fin à cette situation :

  • Un renforcement de l’index Égalité femmes-hommes pour les femmes salariées et un meilleur contrôle : les seuils d’écarts 5% (pour les rémunérations) et de 2% (pour les augmentations et les promotions) doivent être supprimés. Aucun écart n’est acceptable. Il faut également comparer les montants d’augmentation, pas seulement leur proportion.
  • Ajouter un indicateur à l’embauche femmes-hommes et surveiller tout au long de la vie des collaborateurs et des collaboratrices, la parité dans les promotions et dans les accès à différents grades. Les femmes sont moins représentées dans les instances de direction et les hauts-postes (par exemple la haute fonction publique).
  • Créer un véritable service de la petite enfance et des loisirs pour les enfants & adolescents. L’ouverture de nouvelles places de crèches est essentielle pour permettre l’accès au plus grand nombre à des prix abordables.
  • Revaloriser les métiers dits « féminins » (soins, éducation) à la fois l’image de ces métiers et les salaires, et favoriser la mixité des métiers.

D’autres faits ou évolutions doivent également nous alerter ces dernières années :

  • La hausse de la prostitution des mineures et des violences faites aux femmes (un taux de féminicides particulièrement élevé en France). L’Espagne a mené depuis le début des années 2000, une politique volontariste en matière judiciaire et législatives avec la loi « intégrale ». Le pays a réussi à réduire de 25% le nombre de féminicides avec des tribunaux spécialisés, des places d’hébergements d’urgence plus nombreuses, etc. soit une dépense moyenne estimée à 16€ par habitant par an alors qu’en France nous dépensons 5€ en moyenne.
  • Une augmentation du sexisme chez les moins de 35 ans selon le haut conseil de l’égalité et un retour aux « valeurs traditionnelles » aussi bien chez les femmes que les hommes. « Plus d’un homme sur 5 de 25-34 ans considère normal d’avoir un salaire supérieur à sa collègue à poste égal » ; l’idée « qu’il est normal que les femmes s’arrêtent de travailler pour s’occuper de leurs enfants » gagne 7 points (34 %) chez les intéressées, etc.
  • Alors que la France vient d’inscrire dans sa constitution le droit à l’IVG, message d’espoir envoyé au monde, il est déterminant que la puissance publique garantisse enfin son accès réel à toutes sur le territoire, alors que les difficultés pratiques s’accroissent ainsi que les inégalités territoriales.
  • Notre pays souffre également de voir s’étendre les déserts médicaux en milieux rural comme urbain, cette souffrance se double de déserts gynécologiques, qui font subir une inégalité plus grande encore aux femmes : nous appelons à une mobilisation nationale pour redynamiser les entrées en formation de gynécologie médicale et faciliter l’installation de nouveaux praticiens partout en France.

Avec ce rappel de quelques éléments clés, en particulier sur le plan économique et social, nous n’épuisons pas le sujet. Le combat pour l’Égalité femmes-hommes est un combat de tous les jours et en tout domaine. Le 8 mars permet juste de s’en rappeler.

PARTICIPONS TOUTES ET TOUS AUX MANIFESTATIONS PRÉVUES PARTOUT EN FRANCE

1 DREES, Dossier Solidarité et santé les familles monoparentales depuis 1990, juillet 2015, p.16

« Pour une Europe féministe » – tribune dans L’Humanité

publié dans L’Humanité le jeudi 7 mars 2024

50 féministes s’engagent pour une gauche unie pour le monde du travail avec Léon Deffontaines.

Nous sommes des femmes, féministes, engagées pour les droits des femmes et des enfants en France et en Europe. Nous sommes en colère face aux inégalités salariales et professionnelles qui persistent avec de graves conséquences. Majoritaires dans les métiers du soin et du lien, dévalorisés et pourtant essentiels, nous ne récoltons que le mépris des organisations patronales et du gouvernement qui refusent d’indexer les salaires sur l’inflation et nous précarisent, en particulier les familles monoparentales. Au sein de l’Union européenne, nos salaires sont en moyenne inférieurs de 12 %. Nous sommes seulement 66 % à occuper un emploi. Pourtant plus diplômées, nous sommes présentes dans un tiers des postes d’encadrement.

Nous sommes en colère mais pas résignées : nous vivons un grand moment de bascule, soit la société peut continuer une transition féministe pour toutes et tous, s’engageant dans la révolution #metoo, soit elle risque de basculer vers un recul profond des droits, où régneraient l’austérité, la précarité, l’extrême droite et les extrémismes religieux. Parce que nous voulons une gauche ambitieuse pour l’émancipation de toutes les femmes, nous portons 10 propositions concrètes pour l’égalité salariale et professionnelle :

1. L’exigence de la clause de l’Européenne la plus favorisée ;

2. Le développement des services publics, condition nécessaire d’une politique féministe pour libérer le temps des femmes ;

3. À travail de valeur égale, salaire égal : les financements et les taux d’intérêt de la BCE, ainsi que l’ensemble des aides publiques européennes doivent être conditionnés à l’égalité femmes-hommes ;

4. L’abrogation de la loi retraite ; la maternité et les congés parentaux, entre autres, pénalisent grandement les pensions des femmes ;

5. Une politique de mixité des métiers avec la revalorisation de tous les métiers féminisés, sous l’égide d’un observatoire européen d’évaluation de l’égalité ;

6. L’abrogation de la loi immigration, la régularisation des travailleuses sans papiers, un accueil digne en Europe pour les migrantes ;

7. La reconnaissance du rôle essentiel des travailleuses migrantes dans le secteur des soins et du lien et la lutte contre les conditions d’exploitation dangereuses pour elles comme pour les usagers des services ;

8. L’établissement d’exigences minimales pour les conditions de travail et d’emploi visant à protéger les femmes employées ;

9. La ratification et la mise en œuvre par l’UE de la convention 189 de l’OIT sur le travail décent ;

10. L’utilisation par l’UE du fonds FSE + pour réduire les coûts des services de garde d’enfant dans l’ensemble de l’UE afin que toutes les femmes puissent en bénéficier.

Engagées dans nos organisations politiques, syndicales et féministes, nous serons présentes dans les mobilisations le 8 mars. Nous poursuivrons cet engagement pour une Union européenne de coopération des peuples, de paix, d’égalité et de justice sociale pour les droits de toutes les femmes. Reprenons la main pour une Europe féministe.

Signataires

Alyssa Ahrabarre, juriste en droit des libertés fondamentales ; Irène Ansari, coordinatrice de la Ligue des femmes iraniennes pour la démocratie ; Cathy Apourceau-Poly, sénatrice du Pas-de-Calais ; Aurore Artigues, accompagnatrice éducative et sociale, syndicaliste ; Françoise Baran, responsable du collectif égalité mixité de la FNIC CGT ; Sandra Besnier, adjointe PCF au maire de Bonneuil-sur-Marne en charge des droits des femmes ; Magali Bessard, vice-présidente de la Région Centre-Val de Loire, déléguée à l’égalité femmes-hommes ; Hélène Bidard, adjointe PCF à la ville de paris en charge de l’égalité femmes-hommes, la jeunesse et l’éducation populaire, membre de l’exécutif du PCF et du secrétariat politique du Parti de la gauche européenne ; Muriel Blachère, membre de l’exécutif de la fédération PCF du Gard ; Sophie Camard, maire GRS du 1er secteur de Marseille, conseillère départementale ; Marie-Claire Cailletaud, syndicaliste, membre honoraire du Cese ; Marie-José Cermolacce, conseillère municipale PCF déléguée à l’accueil des nouvelles et nouveaux marseillais·es ; Catherine Chevalier, conseillère du 14ème arrondissement de paris en charge de la lutte contre les violences faites aux femmes ; Cécile Cukierman, Présidente du Groupe CRCE au Sénat, sénatrice de la Loire ; Bénédicte Dageville, enseignante et adjointe PCF du 11ème arrondissement de Paris en charge de la petite enfance ; Manon Delorme, employée en usine de conditionnement d’olive, syndicaliste ; Héloïse Dhalluin, conseillère régionale PCF Hauts-de-France, cheminote, syndicaliste ; Caroline Dugué, assistante sociale ; Béatrice Durand, fonctionnaire territoriale ; Marylène Faure, agente EDF, syndicaliste ; Sophia Fellahi Talbi, conseillère municipale de Septèmes-les-Vallons déléguée à l’égalité femmes-hommes ; Cécilia Flusin, accompagnatrice socioprofessionnelle, syndicaliste ; Magali Gallais, adjointe PCF au maire de Clermont-Ferrand en charge de l’égalité des droits et de la lutte contre les discriminations ; Sigrid Gérardin, syndicaliste enseignante en lycée professionnel ; Isabelle Goitia, syndicaliste dans le secteur des assurances ; Barbara Gomes, conseillère PCF de Paris déléguée en charge de l’encadrement des loyers, des plateformes locatives et de la protection des locataires ; Michelle Gréaume, sénatrice du Nord ; Gladys Grelaud, conseillère régionale de Bretagne, membre de l’exécutif national du PCF ; Samia Jaber, conseillère départementale et municipale de Belfort, porte-parole de l’Engagement, parti fondé par Arnaud Montebourg ; Elisabeth Jutel, artiste et traductrice ; Haby Ka, conseillère municipale PCF de Montreuil déléguée à la réussite lycéenne et étudiante ; Fatima Khallouk, adjointe PCF au maire d’Alfortville déléguée à la jeunesse ; Pascale Labbé, vice-présidente du département de la Seine-Saint-Denis en charge de l’égalité et de l’observatoire des violences faites aux femmes ; Magali Le Maignan, assistante sociale ; Amandine Liard, secrétaire départementale de la fédération PCF de l’Eure ; Sandrine Louet, conseillère municipale de Noisy-le-Sec déléguée à l’égalité femmes-hommes ; Véronique Mahé, responsable nationale à l’organisation du PCF ; Marianne Margaté, sénatrice de Seine-et-Marne ; Nathalie Moine, conseillère départementale GRS de Seine-et-Marne ; Manon Ovion, préparatrice de commande à Vertbaudet, syndicaliste ; Laurence Patrice, adjointe à la maire de paris en charge de la mémoire ; Valérie Paulet, conseillère départementale PCF de la Haute Vienne ; Chloé Petat, consultante ; Céline Piot, enseignante-chercheuse et conseillère municipale GRS de Mont-de-Marsan ; Raphaëlle Primet, co-présidente du groupe communiste au Conseil de Paris ; Lorraine Questiaux, avocate ; Léna Raud, secrétaire nationale de l’UEC ; Anne Saouter, anthropologue, adjointe au maire de Oloron-Sainte-Marie, vice-présidente de la communauté de commune du Haut-Béarn ; Silvana Silvani, sénatrice de Meurthe-et-Moselle ; Patricia Téjas, syndicaliste des finances publiques, membre de l’exécutif national du PCF ; Nathalie Tessier, conseillère municipale PCF de Marseille déléguée aux droits des femmes ; Marie-Claude Varaillas, sénatrice de Dordogne ; Shirley Wirden, responsable nationale de la commission féministe et droit des femmes du PCF, adjointe au Maire de Paris Centre.

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