Solidarité avec les revendications démocratiques du peuple vénézuélien

L’annonce des résultats des élections présidentielles vénézuéliennes du 28 juillet 2024 a suscité des protestations populaires massives. Nicolás Maduro affirme avoir gagné avec sept points d’avance, sans que le Conseil national électoral n’ait publié, comme il en a l’obligation, les résultats détaillés du scrutin. L’équipe de son principal concurrent, Edmundo González, a quant à elle publié sur Internet ce qu’elle affirme être les procès-verbaux de 81,7 % des bureaux de vote lui donnant un avantage de 37 points. Dans cette situation, la seule sortie par le haut consiste en un audit citoyen, public et pluraliste des actes du scrutin, qui permette la publication par le Conseil national électoral de l’ensemble des résultats par bureaux de vote pour que la volonté exprimée dans les urnes puisse prévaloir.

Depuis le soir des élections, les manifestants subissent une répression implacable : au moins 1 200 arrestations (selon les données du Procureur général de la République), dont des journalistes, des étudiants, des assesseurs de bureaux de vote. À ce jour, le décompte de morts s’élève à au moins 22 victimes. Les déclarations de Nicolás Maduro selon lesquelles deux prisons seraient dédiées à l’incarcération de 1000 personnes supplémentaires, au travail forcé et à la « rééducation » des manifestants nous indignent particulièrement. Nous affirmons le droit inaliénable des Vénézuéliens à choisir démocratiquement leurs dirigeants ainsi qu’à protester sans être criminalisés par l’État.

Face aux risques d’aggravation du conflit portés par l’auto-proclamation unilatérale des deux principaux candidats et l’intervention de grandes puissances étrangères en leur faveur, nous soutenons les efforts de médiation des gouvernements latino-américains de gauche entre les forces politiques en dispute pour une solution pacifique, en particulier le Brésil, la Colombie et le Mexique qui ont appelé dans une déclaration commune au respect du « principe fondamental de la souveraineté populaire […] grâce à une vérification impartiale des résultats ».

Enfin, nous appelons à la constitution d’un réseau de solidarité internationaliste avec le peuple vénézuélien, pour le soutien de ses aspirations démocratiques et de ses luttes d’émancipation, en rejetant toutes les prétentions et actions impérialistes au Venezuela, d’où qu’elles viennent.

Paris, 9 août 2024.

Signataires : À nous la démocratie ; ⁠Arguments pour la lutte sociale (Alputsoc) ; ⁠Ensemble ! ; Les écologistes – Europe écologie les Verts ⁠ (EELV) ; Gauche démocratique et sociale (GDS) ; ⁠Gauche écosocialiste (GES) ; Gauche républicaine et socialiste (GRS) ; ⁠Génération·s ; Nouveau parti anticapitaliste – l’Anticapitaliste (NPA-A) ; Parti Socialiste (PS) ; Pour une écologie populaire et sociale (Peps) ; ⁠Rejoignons-nous ; Réseau Bastille.

Ignoble Bezalel Smotrich

Quelques jours après que son collègue Ben Gvir (celui qui avait réprimé les manifestations des familles des otages) a fait libérer des soldats de Tsahal accusés de viols, le ministre Smotrich envisage à présent de laisser mourir de faim les Palestiniens de Gaza !

Ces actes et déclarations ignobles s’ajoutent aux dizaines de milliers de morts dans les bombardements et aux accusations de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité contre Gallant et Netanyahu. Mais le pire est à venir.

Personne ne devrait pleurer la disparition d’Haniyeh, terroriste antisémite et chef du Hamas. Elle n’aurait pas suscité notre inquiétude s’il n’avait pas été tué en Iran. Or c’est la 2e fois qu’Israël frappe le territoire du régime des Mollahs depuis le 7 octobre.

Une riposte par des moyens sans commune mesure avec ceux employés suite à la destruction de leur ambassade à Damas semble donc inévitable. Le gouvernement d’Israël mène non seulement sa patrie, mais aussi toute la région au bord de l’abîme.

La France et l’Union européenne doivent agir pour enrayer cette mécanique infernale, moralement et humainement insupportable.

Emmanuel Maurel, fidèle au socialisme républicain – L’Humanité

article publié par Gaël de Santis dans L’Humanité le 4 août 2024

Le fondateur de la Gauche républicaine et socialiste, député de la 3ème circonscription du Val-d’Oise, siège avec les communistes. Le parlementaire est un véritable élu de terrain, qu’il ne cesse d’arpenter.

Emmanuel Maurel est un promeneur. « On ne maîtrise les territoires que lorsqu’on les parcourt à pied », théorise le tout nouveau député du groupe GDR, où siègent les communistes. Il a d’ailleurs déjà repéré pour les prochains jours une randonnée dans sa nouvelle circonscription, la 3ème du Val-d’Oise. Il ira seul, mais ce 26 juillet, c’est en groupe que l’élu arpente les rues de Pierrelaye, dernière ville communiste du département. « Je vous ai fait un cadeau », s’en amuse-t-il en accueillant l’Humanité.

Guidé par Fahed Hadji, adjoint qui lui a ouvert de nombreuses portes lors de la campagne des législatives, Emmanuel Maurel visite les installations et salue les personnels des services publics dédiés à la jeunesse. Depuis le jardin du centre de loisirs, le maire, Michel Vallade, désigne la plaine au-delà de la clôture. Une terre à dépolluer : « J’ai cherché à y installer des cultures de plantes qui ne se mangent pas. »

Mener la bataille pour l’exception culturelle au Parlement européen

L’édile évoque le lin. Cela fait tilt chez Emmanuel Maurel, qui lance : « Le premier producteur européen, c’est la France ! » Et voilà le député, intarissable, qui raconte la renaissance de cette filière. L’élu est un socialiste comme on n’en fait plus, attentif au maintien d’une activité productive sur le sol national.

« J’ai beau être un banlieusard, je dois être l’un des seuls députés à avoir visité les 95 départements métropolitains. »

Au terme de la visite, à côté du chantier du terrain de football, on le rappelle à des choses plus terre à terre : peut-il intervenir pour accélérer un dossier de subvention pour les courts de tennis ? Voilà le député de la nation – qui ces dix dernières années a mené la bataille pour l’exception culturelle au Parlement européen – rappelé au local, qu’il sillonnait quand il était conseiller régional, de 2004 à 2015.

En réalité, il n’a été à aucun moment loin de la France et plastronne : « J’ai beau être un banlieusard, je dois être l’un des seuls députés à avoir visité les 95 départements métropolitains. » Né en Seine-Saint-Denis en 1973, résident du Val-d’Oise, Emmanuel Maurel « est très attaché à la France profonde, ses territoires, la diversité des départements et du peuple français. Il n’a jamais été fasciné par l’establishment parisien », témoigne son amie et camarade, l’ex-sénatrice CRCE Marie-Noëlle Lienemann.

Il est tombé en politique à l’âge de 16 ans, en rejoignant le Parti socialiste et SOS Racisme. Puis c’est l’Unef, les Jeunes socialistes, les bancs de Sciences-Po. En 2004, il est élu conseiller régional. Féru de culture, les médias lui prêtent une érudition classique. À les suivre, il n’aurait d’oreille que pour l’opéra et lirait des auteurs vieux d’au moins un siècle :
Apollinaire, Voltaire, etc. « Ils aiment à me cataloguer ringard », soupire-t-il.

S’il concède écouter « beaucoup de musique classique », il lit aussi des auteurs contemporains, tel Nicolas Mathieu. C’est surtout la poésie qu’il dévore : il s’est récemment plongé dans celle de l’Américaine Louise Glück ou du Français François Cheng. Sa vocation contrariée aurait été de devenir vice-président de la région Île-de-France à la Culture. Le président de l’époque, Jean-Paul Huchon, lui confiera l’apprentissage, puis les affaires internationales.

Un homme de partis

L’élu participe aux débats intellectuels de la gauche. Il a dirigé le journal la Corrèze républicaine et socialiste. Il est l’auteur d’une biographie – la première – de Jean Poperen, républicain et laïc, ex-communiste passé à la SFIO après la répression de Budapest en 1956*. Il retient de cette figure qu’il a côtoyé la priorité accordée à la question sociale : « Le
socialisme, c’est d’abord le salaire
. » Et de Jaurès, sa principale source d’inspiration, d’avoir « mis le réformisme au service de l’espérance révolutionnaire » et que le « parti est un intellectuel collectif ».

Emmanuel Maurel est de fait un homme de partis. Au pluriel. Un militant du PS d’abord, tendance aile gauche. Quand Jean-Luc Mélenchon claque la porte en 2008 et que Martine Aubry prend la tête de Solferino, lui reste. « Je pensais encore qu’il fallait un grand parti socialiste », justifie-t-il. En 2018, le mandat Hollande a achevé ses espoirs et il quitte le PS à
son tour. L’élu fonde Gauche républicaine et socialiste, un temps partenaire de la France insoumise, avant de rallier les campagnes de Fabien Roussel et Léon Deffontaines.

Il siège avec les communistes au sein du groupe GDR. Le vice-président PCF du Sénat, Pierre Ouzoulias, reconnaît en lui quelqu’un de « discret, d’une grande loyauté par rapport à ses idées. Il dispute à la droite les thèmes qui étaient ceux de la gauche, la nation, la République, la laïcité, qu’il faut se réapproprier, réactualiser ». Le député promeneur refuse de dévier de son chemin, celui de la République sociale.

Gaël de Santis

* En réalité, Jean Poperen quittera progressivement le PCF à partir de 1956 fondant la revue Tribune du Communisme, qui accompagnera en 1958 la création du Parti socialiste autonome (scission de la SFIO compromise dans la Guerre d’Algérie et avec les gaullistes dans la création de la Vème République). Il sautera le pas en 1960 en participant à la création du PSU qui fusionne le PSA et plusieurs autres collectifs ; il rompra en 1967 devant le refus du PSU de rejoindre la Fédération de la Gauche Démocrate et Socialiste (FGDS) avant de participer à la création du nouveau Parti Socialiste en 1969. [note de la GRS]

S’engager pour vraiment changer la vie !

La période politique intense des derniers mois, marquées par deux campagnes électorales, une dissolution par caprice présidentiel et la menace toujours forte de l’extrême droite (toujours aux portes du pouvoir), a conduite nombre de nos concitoyens à s’engager. Certains ont sauté le pas d’adhérer à un parti politique et c’est le cas de plusieurs dizaines de nouveaux adhérents pour la Gauche Républicaine et Socialiste. L’un d’entre eux – Julien Zanin – a tenu à exprimer les raisons qui motivent son engagement : c’est le texte que nous publions ci-dessous.

Les récentes élections européennes et législatives furent un choc pour beaucoup.

Nous avions beau savoir, l’ampleur sans précédent du vote Rassemblement National est un coup de massue pour la plupart des gens de gauche, et cela à plusieurs titres.

Tout d’abord en tant que marqueur de la crise démocratique que traverse la France, avec une défiance grandissante vis-à-vis de dirigeants qui n’auront eu de cesse de se couper du peuple français, que ce soit en trahissant des promesses, en méprisant la contestation, ou en poussant dans ses retranchements une 5ème république à bout de souffle.

La progression de l’extrême droite révèle aussi l’échec de la gauche à porter l’espérance d’une autre vie, meilleure, plus juste, plus égalitaire, plus fraternelle, plus écologique.

C’est dur à dire, dur à lire, mais nous devons faire ce constat pour avancer. Tout en restant conscients qu’il n’y aucune fatalité.

Le sursaut du second tour, grâce au barrage républicain face au RN, a redonné cet espoir qui nous manquait tant.

Il montre qu’aussi désenchantée soit toute une frange de la population, il reste des valeurs et des principes qui guident toujours l’action de la grande majorité des Français.

Dans le vote Rassemblement National s’expriment aussi une colère et une tentative de changer les choses, espérant que soit pour le mieux, et parfois aussi, faute de mieux.

C’est ainsi à nous, peuple de gauche, de démonter l’argumentaire populiste et démagogique de l’extrême droite, de lever le voile sur les intérêts qu’ils représentent qui sont à l’opposé de ceux des classes populaires.

C’est aussi à nous de reprendre la main sur des sujets trop souvent abandonnés à l’extrême droite, pour y apporter un autre discours, une autre grille de lecture, d’autres solutions.

Ce constat, beaucoup de monde le partage, mais constater ne suffit évidemment pas, il faut aussi agir.

Dans quelle cadre, avec qui, sur quelle base ?

Le choix qui a été fait par la GRS est celui du parti politique, de la définition d’une ligne claire, avec en son cœur les valeurs du socialisme, de la république laïque, de l’écologie et de l’universalisme.

Si le cap est clair et tranche parfois avec d’autres groupes à gauche, la recherche de l’unité est une autre des valeurs clés que nous portons.

Sans faire de compromis sur ce qui nous définit, sans mettre sous le tapis les différends, nous considérons que le succès de la gauche sur le temps long ne peut s’écrire que dans l’unité et le débat d’idée à la base.

Il s’agit aussi de sortir de l’hystérisation des débats politiques, de la culture du clash, du clivage, du buzz.

S’inscrivant dans une tradition politique qui prend ses racines dans l’universalisme et la raison des Lumières, nous considérons que avons besoin de sang froid, de débat apaisé pour aller au fond des choses et ne pas sombrer dans la superficialité qui caractérise notre époque de consommation effrénée, ni dans le différentialisme qui par nature rend stérile tout débat entre groupes différenciés.

C’est ainsi un vaste chantier qui se profile devant nous, avec deux directions principales : travailler à la reconstruction de la gauche, de son unité durable, et mener la bataille culturelle, politique et sociale face à l’extrême-droite pour réaffirmer haut et fort que la seule issue pour sortir des crises qui pèsent sur la France, sur l’Europe et sur le monde, c’est le socialisme.

La lutte sera longue et difficile, mais il n’y a pas d’autre chemin, pas de raccourci.

Alors dès maintenant engage toi, rejoins la GRS, mène le combat pour changer la vie, vraiment !

Julien Zanin

Duralex reprise en SCOP : victoire d’un modèle bénéfique pour l’emploi et la pérennité de nos entreprises

Tout le monde connaît Duralex, entreprise emblématique de l’industrie française, et ses verres. Le 26 juillet dernier, le tribunal de commerce d’Orléans décidait de la reprise de cette entreprise sous forme de Société Coopérative de Production (SCOP). Cette décision, préférant la SCOP à 2 autres offres de reprise, permet le maintien de l’ensemble des emplois.

Après SCOP TI, coopérative issue de la lutte des Fralib qui avaient repris leur usine de Thé fermée par Unilever en 2015, cette décision est une nouvelle démonstration de la pertinence du modèle SCOP pour garantir la pérennité des entreprises, maintenir et redévelopper le tissu industriel français, tout en garantissant des conditions favorables aux salariés.

Les Sociétés Coopératives de Production ont des atouts indéniables pour rendre les entreprises performantes, durables et socialement responsables :

  • Leur gouvernance (les salariés doivent détenir plus de 50 % du capital et 65% des droits de vote), sur le principe de 1 personne = 1 voix, garantit des prises de décision favorisant un développement pérenne, ancré sur son territoire, avec des conditions de travail correctes pour l’ensemble des salariés ;
  • La répartition des bénéfices garantit la solidité de ces entreprises. Au moins 16 % doivent être mis en réserve pour en assurer la stabilité dans le temps. En pratique, la part mise en réserve par les entreprises coopératives s’élève à 40 ou 45 % des bénéfices. La priorité est accordée à la stabilité de l’entreprise plutôt qu’à la rémunération d’actionnaires extérieurs ;
  • La SCOP est un modèle de partage de la valeur générée par l’entreprise : plus de 25 % des bénéfices (et là encore, en général, cette part s’élève à 40 à 45%) doivent être reversés aux salariés, qu’ils soient associés ou non.

Au delà des cas médiatiques de reprise d’entreprises en difficulté, le modèle coopératif s’adapte à tout type d’entreprise, à tout secteur d’activité.

L’État doit favoriser le développement de ce modèle.

La GRS proposait notamment en 2022 :

  • de créer un fonds d’accompagnement des reprises ou créations d’entreprises par les salariés en particulier sous forme coopérative. Ce fonds, en lien avec les réseaux et outils financiers du Mouvement SCOP, doit permettre d’aider à capitaliser les entreprises pour initier des projets industriels d’envergure sous forme coopérative ;
  • d’interdire le départ des machine-outil si les salariés veulent reprendre l’activité.

Le programme du Nouveau Front Populaire en 2024 promet également de créer un droit de préemption pour permettre aux salariés de reprendre leur entreprise sous forme coopérative et d’accompagner les reprises en SCOP.

Le modèle des SCOP est une opportunité pour transformer notre économie et reconstituer une industrie française pérenne, non délocalisable et compétitive, éloigné des velléités spéculatives du capitalisme financier sauvage.

Crise estivale des Hôpitaux – focus sur les PADHUE

L’été est depuis plusieurs années une période compliquée pour le système de santé. Nous nous en sommes faits plusieurs fois l’écho les années précédentes. Par manque de personnel, les hôpitaux ont souvent du mal à garder leur lit ouvert et cherchent donc à embaucher des milliers de médecins quand ils ont les crédits suffisants.

Avec la pénurie de praticiens consécutive à des années de numerus clausus abscons (qui n’a été levé que de manière théorique, puisqu’il n’y a pas assez de places pour tous les étudiants en médecine potentiels), les hôpitaux se tournent vers les Praticiens à diplômes hors Union Européenne (et Espace Économique Européen) ou PADHUE. En cette période chargée, il nous semble utile de se pencher sur leur situation, ces médecins formés à l’étranger et qui ont obtenu leur diplôme en dehors du territoire européen. L’hétérogénéité des statuts de ces médecins a justifié la mise en place d’un nouveau cadre d’affectation en 2020, permettant de « sécuriser le parcours des praticiens, leur accueil en établissement ainsi que leur activité au sein des services. Cela, à travers la mise en place d’épreuves de vérification des connaissances (EVC) réformées, d’un parcours de consolidation des compétences (PCC) et du statut de praticien associé. » Pourtant, ils n’obtiennent ainsi qu’une autorisation temporaire d’exercice qui, toute durée cumulée, ne peut pas excéder deux ans.

En janvier dernier, Emmanuel Macron avait appelé à les régulariser, eux qui « tiennent parfois à bout de bras nos services de soins ». Six mois plus tard, ils attendent toujours, un grand classique du macronisme : célérité sur le démantèlement de l’État social, déclarations sans suite sur les urgences sociales.

Or leur situation reste très précaire. D’abord, l’épreuve qui leur aurait permis d’exercer de plein droit est « ultra-compétitive », ce concours en 2023 a ouvert seulement un poste pour trois candidats : logiquement, les deux tiers des PADHUE ont échoué. Pour les non lauréats qui sont 2700 à travailler déjà dans nos hôpitaux et qui arrivent au bout de leur mission, les directeurs peuvent les prolonger, mais depuis janvier, sous un statut d’étudiant toujours plus vulnérable. Ainsi on demande à ces praticiens d’aller faire une signature de convenance de leur dossier dans leur pays d’origine pour pouvoir continuer à bénéficier d’une convention étudiante sans cotisation. Pire, les préfectures ont durci leurs procédures : certaines d’entre elles, voyant arriver ce type de conventions, refusent de prolonger les titres de séjour pour des personnes sous un statut aussi précaire. Aujourd’hui, une dizaine de litiges sont en cours, dont les PADHUE font directement les frais.

D’autre part, avec un statut d’étudiant, leur rémunération pose question, car elle a même diminué : quand ils étaient sous statut de praticien-attaché associé, ils gagnaient 3 300 euros, avec le statut d’étudiant/stagiaire ils se retrouvent rétrogradés de 43 %, à 1 700 euros, sans plus cotiser à rien. Leur précarité financière les amènent de plus en plus fréquemment à s’endetter auprès de leur famille. Ils n’ont pas de droit au chômage non plus, étant des « étudiants ».

À force de pétitions, de sit-in, de menace de grève, les collectifs de PADHUE ont obtenu à la mi-mai la promesse d’un statut, un vrai contrat de 13 mois, renouvelable une fois. Mais le problème, c’est que les décrets d’application se font encore attendre, alors que d’autres textes ont été publiés dans le même laps de temps malgré la dissolution, comme celui qui permet à un orientateur situé aux urgences, avec 14 heures de formation, de trier les malades (décret d’application de la Loi Valletoux sur les déserts médicaux), ou encore un décret d’application de la loi Darmanin qui simplifie les OQTF.

En somme, on manque cruellement de médecins pour faire tourner les hôpitaux : mais les priorités de l’exécutif semblent ailleurs, la gestion des affaires courantes ne va pas arranger les choses et si un changement de politique donc d’équipe gouvernementale n’a pas lieu, il n’y a aucune raison que l’on progresse. Pourtant affaires courantes ou pas, considérant en plus que le président de la République s’était engagé sur ce dossier, cela devrait être une priorité nationale.

Frédéric Faravel

Yaël Braun-Pivet réélue Présidente de l’Assemblée : on ne change pas une équipe qui perd !

Le premier acte de l’Assemblée nationale issue de la dissolution du 9 juin est un très mauvais signal envoyé aux Français.

Après la défaite d’Emmanuel Macron aux élections législatives anticipées, la réélection de Mme Braun-Pivet au Perchoir avec les voix de la droite n’annonce rien de bon pour notre pays.

Les électeurs du Nouveau Front Populaire sont floués de leur mobilisation. Les députés macronistes leur ont tourné le dos en pactisant avec les députés LR, élus eux aussi grâce aux voix de la gauche, mais qui lui dénient tout droit à gouverner ! Leur machination politicienne révèle leur refus de se conformer au choix des Français. La France ne peut pas se permettre la reconduction à l’identique d’une majorité sortante désavouée.


Emmanuel MAUREL
Député de la 3ème circonscription du Val d’Oise
Co-fondateur de la Gauche Républicaine et Socialiste

Macron ruine l’Etat sans résultat : vite, l’alternance à gauche !

La Cour des Comptes a publié lundi 15 juillet 2024 son rapport sur l’état des finances publiques1. La gestion des gouvernements sous les deux présidences d’Emmanuel Macron a été et reste catastrophique. C’est un échec complet à l’intérieur même de son propre cadre idéologique de référence. Pour les magistrats financiers, l’année 2023 a été « très mauvaise », l’exercice 2024 est « à risques » et la trajectoire de rétablissement des finances publiques d’ici à 2027 est « peu crédible et peu réaliste ».

L’Insee a également publié le 11 juillet dernier les chiffres de la pauvreté en France : cette politique désastreuse et ruineuse n’a pas bénéficié aux classes populaires2. Le décrochage des territoires ruraux et périurbains, ceux qui depuis votent à plus de 50% pour le RN, est attesté par l’Insee. Les banques alimentaires, regroupant tant les fédérations départementales que des associations d’utilité publique comme les restos du cœur, Emmaüs, le Secours Populaire et le Secours Catholique, alertent déjà depuis quelques années sur l’explosion des demandes, y compris de salariés, et notamment dans ces territoires abandonnés.

Et contrairement à ce que raconte la propagande gouvernementale sur les créations d’entreprises, l’industrie a perdu 5 points de part de PIB. Ce bilan économique et social est désastreux.

Dans toute démocratie normale, à l’occasion de deux élections nationales successives, il aurait été un sujet central du débat public. C’est pourquoi les gauches rassemblées avaient présenté un programme, en partie inspiré par les expériences portugaises et espagnoles de consolidation des comptes publics par la relance industrielle et la demande des particuliers au travers de l’augmentation des salaires3. Le débat fut escamoté par des polémiques absurdes et des amalgames diffamatoires. Mais tant à droite, en votant rassemblement national, qu’à gauche, en mettant celle-ci en tête des législatives, l’incompétence de de la coalition macroniste Ensemble n’est plus supportée.

Que face à un tel bilan les mêmes souhaitent continuer à gouverner sans rien changer est le signe de deux défauts de caractère : l’arrogance, qui empêche de reconnaître ses erreurs, et la stupidité, qui fait répéter la même erreur constamment en espérant à chaque fois un résultat différent – ou syndrome Shadok.

Aussi ne faut-il ne faut pas seulement une alternance parce que les Français l’ont souhaité : il la faut parce qu’il serait très difficile, en gestion des finances publiques, de l’économie, des crises sociales, de faire pire … et qu’il n’est plus tenable de laisser la conduite des affaires publiques à ce personnel politique là.

Ajoutons que le rapport d’une association d’intérêt public, Oxfam, constate également un déficit considérable d’investissement pour faire face aux transformations du climat4. Ces transformations sont déjà là. Il ne s’agit plus d’empêcher un réchauffement dans le futur, mais d’adapter nos sociétés à ses conséquences de plus en plus visibles, destructrices et meurtrières5. Sans compter l’absence de réelle stratégie productive, accompagnée d’une stratégie d’intelligence économique pour défendre et développer notre potentiel industriel, des filières soutenues pas des investissements et commandes publiques… cette absence ayant largement contribué à l’appauvrissement du pays.

Ce qui amène à cette question : dans quelles poches a finalement atterri le « quoi qu’il en coûte » pour de tels médiocres résultats ? À l’évidence, il n’est pas allé dans celles des Français des classes populaires si l’on s’en tient à l’explosion du surendettement6.

Changeons d’équipe, changeons de politique !

Mathias Weidenberg

1 https://www.francetvinfo.fr/economie/budget/la-situation-des-finances-publiques-en-france-est-inquietante-alerte-la-cour-des-comptes_6666375.html

2 https://www.insee.fr/fr/statistiques/8216285

3 https://www.nouveaufrontpopulaire.fr/le_financement

4 https://www.oxfamfrance.org/rapports/changement-climatique-nous-ne-sommes-pas-prets/

5 https://www.lesechos.fr/economie-france/budget-fiscalite/le-rechauffement-climatique-pese-aussi-sur-la-dette-publique-2107689

6 https://www.leparisien.fr/economie/les-dossiers-de-surendettement-bondissent-de-14-au-1er-semestre-2024-12-07-2024-P4G6K4CQ7RAGBNE2ERYSBY3TYY.php?xtor=AD-366

Il est encore temps d’empêcher l’extrême droite d’arriver au pouvoir !

communiqué de presse de la Gauche Républicaine et Socialiste – dimanche 30 juin 2024, 21h55

Le scrutin du premier tour des élections législatives manifeste un progrès inquiétant du Rassemblement National. L’extrême droite est aux portes du pouvoir : une perspective désastreuse pour la France et les Français.

Grâce au rassemblement des forces de gauche, le Nouveau front populaire a fait plus que résister, il a progressé et est désormais la deuxième force politique du pays face à l’extrême droite ; cela lui donne une responsabilité particulière : celle d’être le bouclier républicain face au risque du RN.

Aussi, il est essentiel que tous les candidats du Nouveau Front Populaire arrivés en troisième position se retirent là où Le Rassemblement national est en tête et peut emporter le siège au second tour. La Gauche Républicaine et Socialiste appelle tous les partis attachés aux principes républicains à faire de même. Ainsi, partout où le Nouveau Front Populaire arrive en première ou deuxième position pour affronter l’extrême droite, il est vital que les candidats issus du camp présidentiel se retirent. ; ils seront sinon responsables d’avoir mis le RN au pouvoir.

La Gauche Républicaine et Socialiste appelle par ailleurs les Françaises et Français au sursaut lors du second tour de dimanche prochain. Elle poursuivra sa mobilisation pour que la France, qui n’a jamais (hors des périodes de guerre) donné le pouvoir à l’extrême droite, ne tombe pas dans cet abîme, qui ailleurs a toujours provoqué le recul des libertés, des graves difficultés pour le monde du travail, l’aggravation du recul du service public et de l’abandon des territoires.

Une page de l’Histoire de France s’écrit avec le nouveau Front populaire !

vous trouverez ci-dessous le communiqué de presse d’officialisation du nouveau Front Populaire le jeudi 13 juin 2024 et son programme présenté le vendredi 14 juin 2024 à midi…

Avec un programme de gouvernement et des candidatures uniques dans les circonscriptions de France, les forces politiques qui ont constitué le nouveau Front populaire donnent rendez-vous aux Françaises et aux Français les 30 juin et 7 juillet prochains.

Une immense attente d’union s’est exprimée.

Elle est scellée !

À partir d’aujourd’hui, partout en France nous œuvrerons à élargir ce rassemblement avec toutes celles et ceux, Françaises, Français, associations, syndicats, partis politiques, personnalités engagées dans le débat public, qui partagent nos idées et nos orientations.

Nous aurons des candidates et des candidats communs capables de représenter la société française.

Nous avons œuvré à un programme politique de rupture avec une déclinaison pour les 100 premiers jours du mandat, des propositions concrètes et réalistes, pour que la vie des Françaises et des Français change, vraiment !

Désormais, l’arrivée du Rassemblement national au pouvoir n’est plus une fatalité !

Levez-vous et rejoignez le nouveau Front populaire. L’espoir est là !

communiqué de presse Front Populaire du jeudi 13 juin 2024
Le Programme du nouveau Front Populaire

Nous avons besoin de vous !

Quelles que soient vos compétences, si vous touchez votre bille en droit, en bricolage, si vous aimez écrire, si vous êtes créatif… vous pouvez prendre part à des actions et ateliers près de chez vous ou encore nous envoyer vos vidéos, vos dessins pour des affiches etc.