Reconfinement en perspective : inefficacité du gouvernement dans la stratégie sanitaire.

Un nouveau confinement semble inévitable. La véritable question aujourd’hui est de savoir quand il commencera. Un reconfinement engendrerait une situation insoutenable pour nombre de nos compatriotes.

Ce que nous montre cette situation et la résignation de nos concitoyens

D’abord ce qui se passe sous nos yeux révèle l’incapacité du gouvernement à gérer la pandémie, mais critiquer la stratégie d’un gouvernement qui navigue à vue est aussi difficile qu’inutile.

Depuis le mois de mars nous nous demandons s’il y a un pilote dans l’avion. Pour quiconque envisage honnêtement le problème, il s’agit d’une débâcle pour le chef de l’État, et pour l’État lui-même, qui semble en pleine déliquescence. Si nous sommes en guerre comme nous le disait Emmanuel Macron en mars dernier, nous vivons une bien drôle de guerre, et il est légitime de se demander si le Président est un chef, et ce qu’il a pu bien pu faire de l’État. En effet le gouvernement ne contrôle rien, est dépassé par la situation, est incapable de prévoir, subit et prend des décisions à la hâte en fonction de l’évolution de la situation. Au lieu de prévoir, c’est à dire de gouverner, en apportant des solutions concrètes de long terme comme l’augmentation du nombre de lits d’hôpitaux et en ayant une véritable stratégie, la politique gouvernementale, s’il y en a une, est sans envergure, et ne consiste qu’en annonces et en réactions : confinement, reconfinement, reconfinement, couvre-feu partiel, puis total, 20 heures puis 18 heures, fermeture et réouverture etc. C’est à n’y plus rien comprendre.

Ce gouvernement est inefficace et sa pseudo politique sanitaire patine partout. Ainsi le couvre-feu, est presque impossible à faire respecter, et n’est même pas efficace. Le nombre de contaminations quotidiennes est toujours aussi mauvais et ces mesures n’améliorent pas la situation : nous n’avançons pas. Nous stagnons. Nos concitoyens sont à bout, résignés bref, c’est une déconfiture. 

Qui plus est, la situation générale est une occasion de mettre sous cloche la démocratie en empêchant le Parlement de jouer son rôle, et de restreindre toujours un peu plus les libertés publiques. Le Parlement est devenu un simple organe consultatif, alors que c’est un pilier de notre démocratie. La crise sanitaire terrible et les confinements qui en découlent ne peuvent servir d’alibi à l’affaiblissement de nos libertés publiques et à l’étouffement du Parlement. Cette situation amène une montée de mécontentements politiques et sociaux, mais à l’approche d’un nouveau confinement le gouvernement n’aura pas à gérer ces mécontentements, ce qui fait ses affaires. Jusqu’à lors nous n’avions eu droit qu’à un tas de demi-mesures, comme pour préparer doucement à un nouveau confinement. Encore une fois, ce gouvernement réagit ; il n’agit pas.

La planification est devenue un gros mot. Après avoir enterré Descartes pour la rationalité et Pasteur pour la stratégie vaccinale, voilà Colbert lui aussi enterré.

C’est tout ceci qui nous amène maintenant au bord d’un troisième confinement, qui s’avérera destructeur pour une partie de nos concitoyens. 

Ce troisième confinement sera subi, symbole d’un État incapable de gérer le pays.

Crise sanitaire et mépris social : nous soutenons les grèves du 26 janvier et du 4 février

Plusieurs fédérations syndicales ont appelé les salariés à la grève nationale le 26 janvier et le 4 février 2021, notamment dans l’éducation nationale, la fonction publique territoriale ou dans le médico-sociale avec les sages-femmes. À ces deux mobilisations, s’ajoute celle du secteur de l’énergie le 28 janvier et les mouvements dans la santé le 21 janvier dernier.

Ces mouvements seront assez suivis même s’ils seront minimisés dans les principaux médias : les communes et les départements notamment annoncent déjà aux parents la fermeture de nombreux services d’accueil périscolaire ou de restauration scolaire pour le 26 janvier.

Le ras-le-bol, malgré les difficultés pour s’organiser et malgré une forme de « dépression sociale collective » qui s’est emparée du pays dans le contexte du demi-confinement que nous subissons, est général : l’exécutif annonce vouloir poursuivre des réformes contestées (retraites, assurance chômage, enseignement scolaire, etc.) ; il ne tient aucun compte des leçons de la crise sanitaire… à titre d’exemple dans les premiers secteurs concernés par la mobilisation :

* Le Ségur de la Santé a débouché sur une souris, aucune revalorisation sérieuse des soignants n’est réellement programmée, le budget de l’hôpital public reste sous pression et les fermetures de lits et de services se poursuivent en pleine pandémie ;

* Les enseignants ont l’impression d’être les sacrifiés de la pandémie : aucun renforcement sérieux des protocoles sanitaires dans les établissements scolaires du primaire et du secondaire, aucune réflexion sérieuse engagée sur le métier d’enseignant et sa revalorisation, aucun effort du ministère pour se donner les moyens pédagogiques et matériels permettant un enseignement de qualité en distanciel ;

* Les étudiants ont été abandonnés durant plusieurs mois, enfermés de fait dans leur résidence étudiante pour ceux qui en avaient, sans revalorisation des bourses alors même que les petits boulots qui les soutenaient économiquement (créant aussi les conditions de l’échec universitaire par ailleurs) ont disparu, isolement de tous et inégalités flagrantes face aux cours en distanciel. Le gouvernement a créé les conditions de la pauvreté et de la dépression psychologique de masse chez les étudiants ; il se réveille en catastrophe car il ne peut plus mettre la poussière sous le tapis. Mais la progressive reprise des cours en distanciel se fait au même moment où les mesures de restriction se font plus fortes pour le reste de la population, créant ainsi une situation de dissonance cognitive ;

* Les fonctionnaires et agents territoriaux qui assurent au quotidien la permanence et la continuité du service public au plus près des citoyens sont victimes de l’abandon financier et pratique des collectivités par l’Etat.

La conduite de l’Etat dans la crise sanitaire par Macron et ses gouvernements vire à la bérézina. Les Français ont été patients et indulgents jusqu’ici. Ces mouvements sociaux démontrent que les salariés peuvent et doivent se réveiller. La Gauche Républicaine et Socialiste leur apporte son soutien.

Les Français qui le souhaitent doivent pouvoir être massivement vaccinés contre le COVID 19

Les Français qui le souhaitent doivent pouvoir être massivement vaccinés contre le COVID 19

La Gauche Républicaine et Socialiste demande qu’au-delà des discours changeant et déroutant de l’exécutif la campagne de vaccination anti-COVID prenne enfin un tournant massif pour obtenir une protection collective des Français contre la pandémie…

Les Français ont besoin de transparence pour que ceux qui doutent encore de la vaccination soient convaincus : il est indispensable que les Français et leurs représentants soient clairement informés sur le nombre de doses, le nom des laboratoires auxquels le gouvernement français a passé commande, selon quel calendrier et quelles procédures.

L’absence totale d’association du Parlement est plus néfaste que jamais au moment où le gouvernement et le chef de l’État sombrent dans la cacophonie sur la mise en œuvre de la vaccination des Français, outil pourtant essentiel dans la lutte contre cette pandémie.

Si une campagne d’information doit être rapidement engagée pour convaincre nos concitoyens hésitants, voire opposés, il est essentiel que les 40% de Français, qui souhaitent se faire vacciner, puissent effectivement le faire sans tarder. Cette montée en puissance sera aussi de nature à lever leur scepticisme.

Les 40% de français qui veulent être vaccinés doivent pouvoir l’être !

« Ou comment une communication martelée nous fait passer a coté de l’essentiel. »

Les médias en font leurs unes, les réseaux fourmillent, les complotistes s’agitent et ce n’est pas pour rien.

Bien sûr, les questions doivent être posées et plus important les réponses doivent être données.

Pour une acceptation maximale de la vaccination collective, la transparence doit être totale :

Sur les effets secondaires, sur les modalités de fabrication, de financement, de transport et de conservation. Sur les effets attendus et la qualité de la protection.

C’est vrai, pour l’instant, certains points sont flous, mais cela ne doit pas nous empêcher de nous interroger sur l’immédiateté du problème.

Si 40 % de la population se dit prête à se faire vacciner il en reste donc 60 % à convaincre.

Mais que fait le gouvernement pour les 40 % de Français qui veulent se faire vacciner ?

La stratégie vaccinale, à moitié expliquée pour cause d’agape présidentielle ne prévoit pas pour l’instant d’y répondre.

Les laboratoires peuvent-ils fabriquer suffisamment de doses ?

À cette première question, la réponse est donnée par la société allemande BioNTech, à l’origine d’un vaccin contre le Covid-19 en collaboration avec son partenaire américain Pfizer,qui a prévu d’accélérer sa cadence de production en Europe en faisant tourner dès février une nouvelle unité de fabrication. L’objectif étant de combler un manque de vaccins sur le Vieux Continent.
Ce qui illustre pour l’instant un problème de fabrication en Europe

La logistique est elle prête ?

Sur la logistique, on peut avoir de sérieux doutes tant la campagne vaccinale, accompagnée d’un plan de communication du gouvernement, peine a réellement démarrer. Le pathétique de la déclaration d’Olivier Véran, Ministre des solidarités et de la Santé le 29 décembre sur France télévision qui assume le retard a l’allumage et qui pense que le rattrapage sera effectif d’ici la fin du mois de janvier illustre parfaitement les manques d’anticipation du ministre.

Les priorités sont-elles bien définies ?

Et sur les priorités, même si la pression médiatique fait revoir sa stratégie au gouvernement, personne ne comprend pourquoi la première ligne des soignants dans les territoires les plus touchés n’est pas prioritaire.

Alors oui, il faudra répondre à toutes les questions pour tenter de convaincre les indécis, pour que ce choix soit consenti, mais aujourd’hui, l’urgence est de permettre aux 40 % de la population qui a fait le choix du vaccin de pouvoir en bénéficier.

Quant à la stratégie, si des demi-mesures comme le couvre feu sont décrétées territorialement sans plus d’explications, alors ce Gouvernement devrait bien comprendre que la vaccination, alors qu’on manque de doses, doit se faire prioritairement sur ces territoires et que la protection des soignants doit guider l’action gouvernementale.

Crise sanitaire : Copie à reprendre totalement!

Le temps des révisions est passé, c’est l’heure du grand examen.

En matière de politique de la santé, l’année 2020 aurait dû être l’année du grand chamboulement !

Le constat est clair et étayé par le panorama des établissements de santé publié en 2019 par la DRES.

Depuis 15 ans 69 000 lits ont été supprimés dans nos établissements de santé. Ce virage ambulatoire, qui n’en finit pas, a pourtant aujourd’hui atteint les limites du tolérable.

À l’occasion de la crise pandémique comme celle que nous vivons, nous ne pouvons que constater les dégâts occasionnés par cette gestion comptable qui ne prend pas en compte l’efficience des soins devant être dispensés dans nos hôpitaux.

Manque de lits, manque de matériel, manque de personnel. Et pour les soignants en poste, toujours faire plus avec de moins en moins de moyens, de repos, de salaire, de considération.

Et la catastrophe arrive.

Une première vague en mars est contenue par l’application d’un confinement général. On peut douter ou critiquer la mesure, mais elle a permis de stabiliser la propagation du virus et a laissé le temps à l’hôpital de s’auto-organiser. Car il s’agit bien de ça, d’une auto-organisation des soignants, tellement la sidération et le manque de vision ont paralysé l’exécutif.

En terme de communication, d’un Premier Ministre à l’autre, d’un Ministre de la Santé à l’autre, d’un porte-parole du Gouvernement à l’autre, les tentatives pour reprendre la main sur l’opinion les ont conduits à dire tout et son contraire, inscrivant ainsi durablement une défiance dans l’esprit des Français.

Le discours du Président de la République, faisant sa déclaration de guerre au virus et actant un « no limit » en matière de soutien financier et de renforcement de l’hôpital, a fait long feu.

Alors depuis le mois de juin, une autre musique donne le cap du gouvernement. 

« On a beaucoup appris de cette crise »

nous disent-ils tous de plateau en plateau, tellement occupés à répéter ces éléments de langage que pas un ne tend l’oreille quand on les prévient de l’arrivée de la deuxième vague et probablement de la deuxième hécatombe.

Celui qui a si mal géré le déconfinement devient ainsi Premier ministre, l’incompétence devenant ainsi la marque de fabrique de ce second semestre 2020.

Et tel un virus, cette incompétence frappe aussi plusieurs ministres, en commençant par celui de l’éducation, qui, répétant de tribune en interview que les protocoles sanitaires sont prêt au cas où, n’est pas capable d’en montrer le moindre bout quand cela s’avère nécessaire.

Pourtant, si l’hôpital a tenu bon pendant cette première crise, cela ne s’est pas fait sans conséquences :

des déprogrammations massives, un épuisement qui s’ajoute à l’épuisement pour les soignants, et peut être le pire dans un moment de crise nationale, la déconsidération des soignants à l’occasion du SEGUR de la santé. On les a applaudis à 20 h 00 tous les soirs, offerts des médailles, et au moment où ils sortent lessivés de cette épreuve, on les brime, on en exclut la moitié et on lance les lacrymos lors des manifestations du 16 juin à Paris.

Quand le gouvernement prend enfin conscience de l’arrivée de la deuxième vague en septembre, il est trop tard.

On ne peut plus déprogrammer les interventions, car il faut bien rattraper les soins qui n’ont pu être assurés lors de la première vague, le contingent sanitaire de renfort n’existe plus tellement la fatigue et le mépris ont eu raison des forces de santé du pays et il n’existe pas plus de moyens à l’hôpital pour faire face au nouveau flux de malades. Pire, alors que la première vague était assez localisée à certaines régions, la deuxième frappe l’ensemble du territoire, rendant ainsi les transferts de malades impossible.

Pour accompagner l’hôpital, le gouvernement, ayant bien appris pendant le premier semestre, met en place un deuxième confinement avec tellement de dérogations que personne ne l’a compris

Le seul espoir reste donc le vaccin. Et celui-ci arrive en cette fin d’année. L’enjeu étant de préparer un plan vaccinal efficace et d’en gérer l’acceptabilité par les Français.

Encore une fois, la communication prend le pas sur l’action gouvernementale, et le Premier Ministre annonce un allégement au mois de décembre sauf pour ceux qui s’étaient pourtant préparés comme le monde de la culture, renvoyant ainsi la possibilité de s’évader d’une réalité morose aux offres des plates-formes de streaming.

Après un phénomène de plateau, indiquant clairement l’impossibilité de descendre en dessous des 5 000 cas par jour, une augmentation des cas et des hospitalisations devient l’horizon funeste pour certaines régions dont le Grand Est.

Dans une ultime tentative, le conseil de défense, obscur club de décideurs tellement confiné et bunkérisé qu’il n’écoute pas le terrain, envoi son soldat de la santé, olivier Véran, sur les plateaux télé pour annoncer l’éventualité d’un renforcement du couvre-feu à compter du 2 janvier de 18h00 à 6h00 sous réserve de concertation locale.

Et bien nous y sommes, la concertation a eu lieu, le constat est accablant et unanime.

Personne ne comprend cette demi-mesure dont aucune étude d’impact n’a accompagné l’annonce.

Personne ne comprend la stratégie vaccinale qui ne priorise pas les territoires les plus touchés et qui n’intègre pas les personnels soignants en ville ou à l’hôpital.

Tout le monde constate la défiance dans ce vaccin tellement le gouvernement qui n’a pourtant que le mot de pédagogie en bouche en a manqué.

Tout le monde est au courant de l’absence totale de marges de manœuvre pour faire face dans les établissements de santé.

Tout le monde redoute la déflagration que provoquera la saturation des hôpitaux dans les jours à venir.

Alors, après avoir tant appris, après avoir tant travaillé, Monsieur le Président, Monsieur le Premier ministre, Monsieur le Ministre des solidarités et de la santé, votre ligne Maginot sur la santé est tombée, votre gouvernement est complice.

Ce n’est pas le virus qui tue l’hôpital, il tue nos concitoyens.

Prenez les mesures rendues nécessaires par votre inaction.

Nous n’avons plus le choix, vous devez cesser de tergiverser et reconfiner nos territoires sinistrés.

Caroline Fiat, députée de Meurthe et Moselle, le 31 décembre 2020

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