Hors parenthèse du « quoi qu’il en coûte », les États sont contraints à toujours plus de restrictions budgétaires, tandis que le capitalisme accumule sans cesse plus de profits et pratique l’évasion fiscale à grande échelle. L’idéologie néolibérale – et sa variante juridico-politique européenne « ordo-libérale » – ont justifié ce recul des États au nom de la concurrence et du libre-échange.
Mais la crise du Covid a remis sous les projecteurs la légitimité d’une action publique disposant de moyens suffisants pour se déployer. Il est temps de récupérer le Capital. Il est temps de retrouver du pouvoir.
Certes la présence de l’État au capital d’une entreprises ne garantit pas automatiquement la capacité de la puissance publique à s’opposer au départ des activités, au manque d’investissements ; cela dépend largement du taux de possession du capital (en dessous ou au-dessus de 33% et des minorités de blocage) mais dans la plupart des cas, cela permet néanmoins d’anticiper l’évolution de l’entreprise et de veiller à son devenir.
Tout dépend aussi des représentants que l’État envoie dans les conseils d’administration et le point de vue qu’ils y défendent : le meilleur cours de l’action pour satisfaire Bercy qui veut accroître les recettes immédiates de l’État ou l’avenir industriel et de l’emploi. Jusqu’à présent, la première préoccupation a prévalu avec des représentants du ministère des finances souvent complices de choix contestables au regard de l’intérêt national. C’est pourquoi il est essentiel de modifier radicalement la gouvernance publique et de confier au ministère de l’industrie cet enjeu.
Avec Fabien Roussel, nous soutenons un candidat qui n’aura pas peur s’il est élu président de la République de prendre des décisions fortes pour que l’État récupère le capital et engage les réorientations nécessaires de notre économie, face aux défis de la réindustrialisation et de la transformation écologique.
RESTAURER LA PUISSANCE DU CAPITAL PUBLIC ET COOPÉRATIF
- Dégager des moyens substantiels pour tripler en 5 ans notre capital public (c’est le moment de le faire car les taux d’intérêt sont bas, les actions peu chères). C’est un élément important du plan de relance qui n’appauvrirait pas l’État car il s’agit d’actifs et qui dans bien des cas rapportent chaque année des sommes substantielles ;
- Prévoir la capacité à lancer rapidement des nationalisations temporaires pour assurer les transitions (trouver des repreneurs, réorganiser l’activité, stopper les prédations, empêcher la vente…) ;
- Stopper les privatisations (ADP, Françaises des Jeux…) et renationaliser les sociétés d’autoroute ;
- Transformer des aides ou prêts aux entreprises en prise de capital (banques, Air France, etc.) ;
- Permettre à la BPI de prendre des parts en capital, en particulier pour aider au démarrage de nouvelles activités ou développement et arrêter d’obliger que d’autres banques s’engagent pour soutenir le projet ;
- Renforcer les capacités des collectivités locales, en particulier des régions, de pouvoir entrer au capital des entreprises.
- Retour à la Nation des moyens de production d’énergie et de distribution des eaux :
- Nationaliser EDF, Engie, et Areva, et créer un pôle public de l’énergie ;
- Nationaliser Veolia et Suez, créer un pôle public de l’eau qui favorisera la création de régies publiques locales de l’eau.
Il faut protéger ces secteurs des logiques de rentabilité qui se font sur le dos des usagers et ainsi amorcer l’indépendance de notre secteur énergétique.
POUR UN PÔLE PUBLIC DU MÉDICAMENT
- Relocaliser la production des principes actifs en Europe ;
- En France, structurer les entreprises pharmaceutiques produisant les produits médicaux vitaux ou de première nécessité en Sociétés coopératives d’intérêt collectif ;
- Mettre en place un Conseil national des produits médicaux, chargé de contrôler les prix, de lancer les productions impératives et d’effectuer des réquisitions en cas d’urgence ;
- Taxer 1% du bénéfice des entreprises pharmaceutiques pour financer le pôle public.
METTRE DES FREINS AUX EXCÈS DE LA FINANCE ET S’ATTAQUER À LA SPÉCULATION QUI ENRICHIT CERTAINS EN VOLANT LE TRAVAIL DES AUTRES
Nous ferons voter une loi bancaire qui :
- taxera à 15% les bénéfices réalisés par les banques ;
- interdira le trading à haute fréquence et l’échange de produits financiers toxiques afin d’éviter la ruine des épargnants, des ménages endettés et de limiter les bulles financières ;
- dotera l’État de moyens judiciaires et répressifs supplémentaires pour combattre la fraude et l’évasion fiscales ;
- séparera banque de dépôt et banque d’investissement ;
- interdira aux banques françaises d’exercer dans des paradis fiscaux ;
- augmentera les impôts sur les placements spéculatifs, les transactions financières tout comme sur les paradis fiscaux, les GAFAM.
Enfin, un pôle financier public sera constitué, grâce à la nationalisation des grandes banques et compagnies d’assurances privées.