Les Jours Heureux : Vite un plan pour l’hôpital public et la santé des Français !

La crise sanitaire a mis à jour les terribles dégâts des politiques austéritaires et néolibérales imposées au forceps à l’hôpital public sous les quinquennat de Nicolas Sarkozy, François Hollande et Emmanuel Macron. Pire, pendant les deux dernières années, alors que notre système de santé était exsangue et que les soignants se battaient avec des moyens dérisoires contre le COVID, Emmanuel Macron et ses ministres ont continué à supprimer des lits, des services et à contraindre les budgets sanitaires, ne tirant aucune leçon de la catastrophe dans laquelle ils nous avaient plongés. Qui peut croire aujourd’hui le président candidat quand il affirme qu’il donnera désormais les moyens nécessaires, qu’il recrutera massivement, résorbera les déserts médicaux et amplifiera les mesures d’un Ségur de la Santé qui a terriblement déçu tous les soignants ?!?

La GRS choisit de soutenir Fabien Roussel et son programme des Jours Heureux, car nous portons ensemble le même diagnostic depuis de nombreuses années sur les dégâts sur le système de soin causés par les politiques libérales ; nous portons également les mêmes propositions pour les réparer et refonder les politiques de santé publique :

  • 100 000 emplois seront créés dans tous les métiers : infirmier·e·s, aides-soignants, auxiliaires de vie, aides à domicile.
  • Pour aider au maintien en poste des personnels ou faciliter les recrutements nécessaires, les équipes soignantes seront reconstituées, avec des conditions de travail améliorées, le respect de l’éthique professionnelle, une collaboration au sein des services et des instances représentatives dotées d’un pouvoir de décision.
  • Les privatisations des hôpitaux publics seront arrêtées, de même que tous les projets en cours de restructuration des établissements de santé. Un moratoire sera établi avec les élus, professionnels et leurs représentants, y compris pour les établissements et structures relevant de la psychiatrie.
  • Il sera mis fin au financement à l’activité (T2A), instauré par Roselyne Bachelot sous Sarkozy en 2009 et systématiquement reconduit par Hollande et Macron. Un budget de fonctionnement couvrira l’ensemble des charges et obligations des établissements, sur la base de l’obligation de moyens et non de résultats. Le financement intégral et immédiat de la dette hospitalière sera assuré.
  • Les hôpitaux de proximité seront développés et reconstruits, en les inscrivant dans une politique globale d’aménagement du territoire et d’amélioration de l’accès aux soins. Leur rôle sera redéfini à cet effet, afin qu’ils soient des établissements disposant d’un service d’urgence, d’une maternité de niveau 1, de services de médecine et de chirurgie, et qu’ils bénéficient de services de soins de suite ou de structures pour les personnes âgées, s’adossant à un réseau de centres de santé et à la psychiatrie de secteur.
  • Chaque bassin de vie devra disposer d’un établissement de santé, à moins de 30 minutes (en conditions réelles) de transport terrestre du domicile des patients.
  • Les Agences régionales de santé seront remplacées par des services régionaux démocratiques de l’État, composés de trois collèges (usagers, professionnels de santé et élus locaux) et ayant en charge trois missions : permettre l’expression des besoins de manière diversifiée ; être le lieu de réponse à ces besoins ; exercer un contrôle démocratique des réponses apportées aux besoins exprimés.
  • Les franchises médicales et les participations forfaitaires seront supprimées.
  • Les dépassements d’honoraires devront disparaître et le retour à un secteur conventionnel unique sera négocié. Le tiers payant sera généralisé afin qu’il devienne effectif.
  • La puissance publique agira contre les déserts médicaux : dans les zones denses, un médecin ne devra s’installer que si un autre part à la retraite (conventionnement sélectif à l’installation). La GRS propose également d’augmenter la Dotation globale de fonctionnement et d’équipement des collectivités locales, au cœur des « déserts médicaux », pour les encourager à embaucher des jeunes médecins ou à prendre en charge une partie du coût des études des étudiants en médecine, avec obligation d’installation pour 5 à 10 ans dans ces collectivités.
  • Les centres de santé seront massivement développés.
  • Nous mettrons fin réellement au numerus clausus : Les quotas officiels ou officieux pour les formations initiales, médicales comme paramédicales, seront supprimés, des moyens supplémentaires étant donnés aux universités, avec des pré-recrutements ouvrant un pré-salaire aux jeunes pendant leur formation. 12 000 places d’étudiants en médecine seront ouvertes par an (au lieu des 8 000 actuelles).
  • Nous proposons également que soient élaborés des contrats de rattrapage des professions médicales et paramédicales dans chaque région et de mettre en place un grand plan de soins palliatifs. Les efforts de rattrapage sanitaire devront être particulièrement intenses dans les Outre Mer ;
  • Enfin, il sera mis fin à la mainmise du patronat sur la médecine du travail, et des services de prévention au travail…

Ressouder le monde du travail et réaffirmer une gauche populaire, républicaine, universaliste et sociale

Marie-Noëlle Lienemann était l’invitée de #LaMidinale de Regards ce lundi 21 mars 2022. Elle y explique son choix avec la GRS de soutenir Fabien Roussel pour l’élection présidentielle. Elle estime qu’il est le mieux placé pour « réaffirmer une gauche populaire, républicaine, universaliste et sociale », à côté d’un Jean-Luc Mélenchon, insuffisamment rassembleur et dont la ligne idéologique a « glissé ».

J’étais l’invitée de #LaMidinale de Regards ce lundi 21 mars 2022. J’y explique mon choix avec la GRS de soutenir Fabien Roussel pour l’élection présidentielle. J’estime qu’il est le mieux placé pour « réaffirmer une gauche populaire, républicaine, universaliste et sociale », à côté d’un Jean-Luc Mélenchon, insuffisamment rassembleur et dont la ligne idéologique a « glissé ».

En quelques mots…

Sur la gauche et la présidentielle
« On ne doit pas se démolir mutuellement au sein de la gauche. »
« Je me suis éloignée de Jean-Luc Mélenchon qui est peu soucieux du rassemblement dans la diversité en croyant tout seul en lui. »
« La candidature de Fabien Roussel a cette vocation de réaffirmer une gauche qui soit populaire, républicaine, universaliste et sociale. »
« Ce qui se joue dans cette élection, c’est la capacité pour la gauche de récréer un rapport de force social qui ne peut se réaliser que dans l’esprit d’un rassemblement respectueux de la diversité. »
« Vous ne me ferez jamais dire que ça serait une catastrophe que quelqu’un de gauche arrive au second tour de l’élection présidentielle. »
« Je crains que le vote utile fonctionne à l’extrême droite. »
« Je trouve très peu probable que Mélenchon arrive au second tour. »
« A force de voter par défaut ou de voter pour un coup sans avoir le sentiment de défendre ses convictions, on assèche la gauche. »
« Le rapport de force politique est social. Et c’est aussi ça qui se joue dans cette élection. »
« On ne peut pas, quand on est de gauche, compter uniquement sur l’émergence de la colère. La colère ne construit pas de débouché. »

Sur Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel
« Le principal échec de Mélenchon est celui de ne pas avoir réussi à rassembler la gauche dès 2017. »
« Il y a un glissement idéologique chez Mélenchon. »
« Mélenchon ressemble plus à la gauche américaine qu’à la tradition républicaine de la gauche historique. »
« Je ne suis pas pour une République castratrice où l’Etat ferait tout. »
« Les chances de battre Emmanuel Macron ne sont pas nulles mais il ne faut pas prendre ses désirs pour des réalités. Et même si Mélenchon arrivait au deuxième tour, quel deuxième tout ferait-il ? »
« Je ne crois pas que la candidature de Fabien Roussel soit de nature à nuire aux chances de la gauche, au contraire. »
« Les désaccords à gauche ne sont pas si importants, mais importants, oui. »
« Je ne croirai jamais aux gauches irréconciliables mais je me méfie des fausses synthèses à gauche. »
« Je fais de la question du travail, une question centrale comme le fait Roussel et qui est de plus en plus estompée chez Mélenchon. »

Sur la laïcité comme fracture structurante à gauche
« La ligne de fracture à gauche sur la République et la laïcité est importante mais il ne faut pas la surestimer. »
« Toutes les enquêtes d’opinions montrent que les thèses intersectionnelles sont hyper minoritaires dans le pays – et même dans la réalité des quartiers. »
« L’ambition des jeunes de quartier comme des plus anciens c’est d’être reconnus comme citoyens à part entière et avec des droits à part entière. »
« Les propositions de Fabien Roussel de systématiquement combattre avec la dernière vigueur, toutes les formes de discriminations, sont essentielles. »

Sur la hiérarchie des combats à gauche
« Il faut savoir remettre les priorités à gauche. »
« La gauche n’est pas là pour faire la morale aux citoyens – notamment sur la question écologique. On doit s’attaquer structurellement aux problèmes et ne pas être dans le y’a qu’à, faut qu’on. »
« On a beaucoup abandonné la réflexion sur les structures à modifier qui vont permettre d’atteindre les objectifs – notamment écologiques. »
« Le combat de la gauche, c’est un combat de changement de structure. »

Sur les législatives et les accords à gauche
« L’hypothèse d’une disparition de la gauche à l’assemblée nationale est plausible si on ne se rassemble pas. »
« Il ne faut pas jouer à la roulette russe : il est urgentissime de travailler à un accord global aux législatives. »
« Il n’y a pas d’oukase. Tout le monde a sa place à gauche. Il y a des gens au PS qui sont sincèrement réformistes. »
« Il faut un minimum d’accords programmatiques qui donnent du sens. »
« L’union est un long chemin de dialogue pour lever les fausses différences et trouver les bons compromis là où il y a des divergences. »

Sur l’agenda de la gauche post élections
« Il faut réinventer une fédération. »
« La première étape sera de créer un comité de liaison de l’ensemble des forces de gauche pour établir une feuille de route de mobilisation avec les syndicats et les associations. »
« La France est dans un état d’ébullition larvée derrière une apparente apathie. Il faudra être prêt à donner des débouchés politiques aux combats qui vont s’imposer. »
« Tout le monde à gauche aura besoin de se dépasser. »
« Je ne crois pas à l’effacement des partis politiques. »
« L’indignation est là. Il nous faut des solutions. »
« Je ne comprends pas comment le besoin de gauche est tel, et en même temps que le recours à la gauche est si faible. Je n’y vois qu’une explication sociologique. En fragmentant les combats, on n’arrive pas à redonner du souffle. »
« On ne peut pas isoler les combats par cause. Nous avons besoin de combats fédérateurs. »

Sur Anne Hidalgo et la social-démocratie
« Le problème n’est pas tant Anne Hidalgo que la réalité politique qu’elle met en évidence. »
« Le quinquennat de François Hollande a lourdement discrédité le Parti socialiste. »
« Le PS a largement contribué à l’arrivée de Macron. »
« Le PS a sa place dans une recomposition générale. »

Sur Fabien Roussel
« En faisant le choix de Roussel, je fais le choix de ressouder le monde du travail et de retrouver une gauche qu’il incarne. »

Les Jours Heureux : rendre sa dignité au monde du travail !

La Gauche Républicaine et Socialiste a fait le choix d’apporter son soutien à Fabien Roussel… Ce choix s’est d’abord fait car nous voulons avec lui rendre sa dignité au monde du travail !

Nous avons toujours été animés par la conviction que le rôle de la gauche consistait dans l’amélioration des conditions de vie matérielle et morale des travailleurs. Pour l’avoir oublié, de nombreux partis politiques sont aujourd’hui discrédités et, surtout, les salariés ont payé le prix fort depuis trois quinquennats.

  • Alors oui, nous nous engageons avec Fabien Roussel car nous voulons une hausse massive du SMIC et des salaires !… avec une conférence entre partenaires sociaux et l’Etat pour renégocier l’échelle des salaires. Oui nous voulons une hausse massive du point d’indice des fonctionnaires qui est gelé depuis près de 12 ans et qui entraîne une perte de pouvoir d’achat continue des agents publics !
  • Oui nous voulons que les professions féminisées, qui étaient en première ligne lors des confinements et de la crise sanitaire, à l’hôpital, dans les EHPAD, dans les commerces et dans les entreprises, soient revalorisés !… les « essentielles » n’ont pas cessé de l’être parce que nous commençons à mieux lutter contre la pandémie de COVID. Oui nous voulons que l’égalité salariale entre femmes et hommes devienne enfin une réalité effective et vite !
  • Oui nous abolirons toutes les mesures qui, sous François Hollande et Emmanuel Macron, ont humilié les salariés et leurs représentants, ont réduit leurs droits : la loi El Khomri, les ordonnances travail Macron-Pénicaud et la réforme de l’assurance chômage – qui condamne à la pauvreté des centaines de milliers de demandeurs d’emplois – doivent être abrogées !
  • Oui nous rétablirons le droit à la retraite à 60 ans, nous assurerons qu’il n’y ait pas une seule retraite sous 1200 €, nous garantirons un financement durable et juste des retraites en sécurisant le système par répartition. Nous ne voulons pas de la société de Pécresse et Macron qui condamnent les travailleurs modestes, ceux qui ont des travaux pénibles, à mourir au travail !

Rejoignez les Jours Heureux, dès le 10 avril, votez Fabien Roussel !

Allemagne : Renversement de paradigme ou la fin doctrinale du Merkellat

article publié initialement par Mathieu Pouydesseau

L’Allemagne a procédé à un renversement de ses doctrines géopolitiques en quelques semaines seulement.

Cependant, il faut bien se souvenir que dès décembre 2018, lorsque la CDU refuse que Angela Merkel reste présidente du parti et nomme celle qui devait être la succession, commence une période de révision des doctrines du Merkellat, ainsi que de celles héritées des deux gouvernements Schröder.

Angela Merkel ne devant plus être candidate, elle perd peu à peu de l’influence tout au long de l’année 2019. À ce moment là, l’Allemagne s’interroge, traumatisée par le mandat Trump, sur son atlantisme inconditionnel. On entend des paroles très critiques quant à l’OTAN comme partenaire peu fiable. À la conférence de sécurité de Munich, il y aura des voix pour plaider pour l’acquisition de capacité de dissuasion nucléaire propre, par exemple.

Cela peut avoir comme origine, après le Brexit, le refus de n’être dépendant que de la France pour cela en cas de replis complet des États-Unis en Europe, ou du doute sur la capacité française à étendre son doctrine de dissuasion à l’Union Européenne, et a effectivement délivré la frappe nucléaire en dernier ressort.
Le mandat Trump, qui décide de punir l’Allemagne de refuser de compenser ses excédents commerciaux en achetant des matériels militaires américains en retirant des troupes, s’achève par une tentative ratée de coup d’état, resté impuni, illustrant l’extrême faiblesse de son successeur, Joe Biden.

Au cours de la pandémie, le SPD a également entamé une réelle évolution, progressive, et accéléré après le score terrible de 2017. Dès 2015, des lois travail créent un salaire minimum et des dispositifs visant à mettre fin aux jobs à 1 euro, ainsi qu’à progressivement réduire le nombre de gens piégés par Harz4, le minimum social punitif des pauvres qui sert de modèle aux propositions Macron sur le RSA.
Mais le choc de la défaite de 2017, qui faillit aboutir au retour à l’opposition, oblige le SPD à prendre des mesures internes.

On assiste à deux renouvellements successifs des cadres, avec la mise sur la touche de Sigmar Gabriel puis l’échec de Andrea Nahles. Les militants choisissent deux inconnus portant depuis longtemps des positions très à gauche, dont un spécialiste de la lutte contre la fraude fiscale.
S’ils eurent des difficultés médiatiques – leur absence de notoriété leur interdisait de rêver prendre la chancellerie –, ils se concentrèrent sur le travail de fond dans le parti, ses structures, ses programmes.

Le programme proposé par le SPD en 2021 était le plus à gauche des 20 dernières années.

Olaf Scholz, dernier ministre des finances d’Angela Merkel, apprit sa leçon en perdant la compétition interne pour la présidence du SPD face à ces deux inconnus, qu’étaient Saska Esken et Norbert Walter-Bojans.
Lorsque la pandémie frappa le cœur de l’Europe, il annonça un plan keynésien de relance de la demande nommé « Bazooka ».
C’était déjà une profonde rupture avec la doctrine merkellienne de la règle d’or par dessus tout.
S’éloignant de la doctrine Merkello-Schröderienne de la punition des pauvres, le gouvernement allemand distribua des aides sociales sans conditions pendant la pandémie. La philosophie des réformes Harz est morte pendant le Covid.

De plus, l’Allemagne fut l’un des moteurs pour qu’un plan de relance européen soit conçu, acceptant des mécanismes de solidarité entre États européens. Là aussi, c’est l’un des points cardinaux de la doctrine européenne de Merkel, la concurrence entre Nations dans un espace monétaire et d’échange commun, qui s’effritait.

La chancelière ne joua aucun rôle politique en 2021. Elle subsistait sur la scène internationale, mais son influence s’effondrait avec la conscience que son mandat finissant était son dernier.
La défaite de son parti en septembre 2021 signifie la fin de 16 ans de gouvernement Merkel, de la CDU et de la CSU au niveau fédéral.

La nouvelle coalition, SPD, Verts et Libéraux, rompit avec certaines doctrines Merkel plus secondaires immédiatement : au ministère de l’intérieur, on nomma enfin le danger du terrorisme d’extrême droite, non plus dans des discours mais dans les moyens pour le combattre.
Agriculture et transport sont aussi deux sujets d’importance où la nouvelle coalition donne des impulsions différentes.

La guerre russo-ukrainienne a cependant accéléré ce processus de transformation des paradigmes.

Contrairement à une lecture superficielle, l’Allemagne ne refait pas une confiance aveugle à la doctrine de l’Atlantisme. Biden était le 23 février au soir très faible chez lui, l’hypothèse d’une victoire d’un représentant de la ligne Trumpiste dans 3 ans est possible. Or, si l’OTAN a été mis « en état de mort cérébrale » (comme l’avait dénoncé Emmanuel Macron) une fois, cela veut dire que l’allié principal, de plus en plus préoccupé par l’espace Pacifique et la Chine, n’est plus fiable.

De plus, le Merkellat restera dans l’histoire comme un gouvernement d’une extrême myopie par pur mercantilisme cupide. Merkel n’aura jamais mis en accord ses déclarations de principe et ses actes de gouvernement. Elle aura souvent condamnée l’absence de démocratie en Russie, prétendra « protéger » les opposants, tout en concluant des traités économiques ne cessant de renforcer la dépendance énergétique de l’Allemagne à la Russie, sabotant même les alternatives possibles.
On l’oublie, mais Merkel, tout en se prétendant soutien de l’Euromaidan en 2014, fut d’une grande lâcheté sur la Crimée, et choisit de renforcer le projet Nord Stream 2, dont le principal objectif et de contourner … l’Ukraine pour livrer le gaz russe.
Sa politique peut clairement être qualifiée de « mercantile » parce qu’elle tenait dans une formule fondée sur le commerce : « Wandeln durch handeln », changer grâce au négoce.

Süddeutsche Zeitung 18 mars 2022

Ce choix de l’abondance du gaz russe avait plusieurs conséquences et visait surtout à ne pas investir. Merkel, pendant 16 ans, refusa beaucoup des investissements nécessaires, ses partenaires de coalition ne lui arrachèrent des concessions, notamment sur le renouvelable, uniquement lorsque les industriels les soutenaient.

Depuis, c’est un ministre Vert qui parle de relancer le nucléaire civil pour compenser l’automne prochain une partie du gaz russe.
C’est le ministre Libéral des finances qui annonce un plan d’endettement considérable pour financer tout un ensemble d’investissements structurels, de la construction de ports avec terminaux pour du gaz liquide à la relance de l’équipement militaire de la Bundeswehr.

Car Merkel, en bonne déflationniste à la Daladier, avait aussi économisée, avec von der Leyen comme ministre de La Défense, tout ce qu’elle pouvait sur ce dossier, alors même que l’Allemagne assumait des missions militaires à l’étranger, trouvant cela plus économe que de financer, comme elle le faisait sous Helmut Kohl, les interventions des autres.
Le chef d’état major des armées dut reconnaître que si l’Ukraine tombait en quelques jours, la Défense allemande ne serait pas en mesure de contenir une menace en Pologne.
C’est donc une ministre SPD qui annonce 100 milliards d’euros pour la Défense.
C’est un ministre vert qui se rend au Qatar pour conclure des accords de livraison de gaz liquide.
Car le gouvernement allemand, contrairement à une lecture fainéante de certains cercles d’extrême gauche française, ne veut pas échanger une dépendance au gaz russe par une dépendance au gaz de schiste américain, surtout avec les Verts au gouvernement. Alors, le nouveau gouvernement fédéral cherche des alternatives.
Il est ainsi probable que le gaz iranien revienne sur le tapis international.

Merkel avait bien d’autres dossiers où régnaient la confusion et les contradictions permanentes, la chancelière louvoyant au jugé, le doigt mouillé en l’air. Si elle ouvrit ses frontières en septembre 2015 aux réfugiés syriens, après avoir refusé d’aider les pays européens qui recevaient ces réfugiés, et après avoir massacré la démocratie en Grèce, elle conclut un accord avec la Turquie d’Erdogan pour les refermer.

En refusant les transferts solidaires en Europe, elle a laissé se dégrader une situation humanitaire catastrophique. Elle a augmenté encore la dépendance au bloc russe, le président biélorusse utilisant l’ouverture de ses frontières comme arme de chantage contre l’Union Européenne.

Aujourd’hui, l’Allemagne accueille déjà plus de 300 000 Ukrainiens, la Pologne près de 1,8 millions. 3 des 3,4 millions de réfugiés ukrainiens hors d’Ukraine sont sur le territoire de l’Union Européenne. Il y a en Ukraine même 6,5 millions de déplacés.
Un quart des Ukrainiens ont fui la zone des combats. C’est un exode seulement comparable à celui qu’a connu la France en mai-juin 1940.

Pendant ce temps, alors que l’Allemagne se mobilise jusque dans la société civile pour venir en aide, comme en 2015, la présidence française de l’Union reste muette sur une politique migratoire et d’accueil.

Cela éclaire du coup une erreur de jugement des analystes français sur l’annonce d’un réarmement allemand. Celui-ci pointé vers l’Est, et une fois l’Ukraine neutralisée, sa façade maritime occupée, l’Allemagne redevient le glacis défensif pour la France qu’elle était entre 1945 et 1989.
Si la France n’a plus la volonté d’exercer sa dissuasion nucléaire (ce que laissait entendre les déclarations de Jacques Chirac lorsqu’il était président de la République), ni la capacité de l’exercer, Poutine ne semble pas avoir peur des lanceurs français tant il paraît persuadé de pouvoir intercepter les missiles. Dans ces conditions, la France doit aussi assurer sa défense conventionnelle.

L’Allemagne est donc passée en 3 ans dans un processus profond et radical de transformation de ses doctrines.

Il reste un dossier où des amorces existent, mais où une initiative se laisse attendre. C’est l’Union Européenne.
Or, la présidence de l’Union est exercée par … Emmanuel Macron, et celui-ci ne comprend rien au monde ouvert par la défaite de la droite allemande puis par l’invasion de l’Ukraine.
Il n’y a donc eu encore aucune initiative de solidarité financière ni de construction d’une Union de la Défense plus intégrée, qui rendrait à la fois autonome de l’OTAN tout en protégeant Finlande et Suède. Macron, qui pourtant ne fait pas campagne, procrastine, comme d’habitude, tout en posant dans les journaux en Cosplay.

L’absence de débats de fond en France sur ces sujets alors même que nous sommes en campagne électorale contraste fortement avec les transformations radicales en cours Outre Rhin.

Sophie Camard : « L’intérêt général des Marseillais nous oblige à surmonter nos désaccords à gauche »

En juin prochain, ça fera deux ans que la nouvelle équipe municipale de gauche s’est installée à Marseille. Qu’est-ce qui a changé ? Sophie Camard, maire du 1er secteur de Marseille, était l’invitée de #LaMidinale de Regards le 17 mars 2022.

ET À LIRE…

Sur le changement à Marseille
« Les Marseillais commencent à percevoir le changement. »
« Les villes voisines de Marseille sont plus riches que Marseille et ne veulent pas payer pour Marseille. »
« Il y a une prise de conscience de la part des Marseillais de la nécessité de transformer la ville. Les attentes sont énormes. »
« Aujourd’hui, on est encore dans des phases de concertation avec les habitants. Dans mon secteur, on a mis en place ce qu’on a appelé une contribution citoyenne avec les habitants et les « habitués ». »
« On n’a pas trahi notre programme pour lequel on a été élus. »
« Les gens nous soutiennent et nous poussent à aller plus loin. »
« Les Marseillais sont conscients de la situation qu’on a trouvé avant notre arrivée. »

Sur le plan de l’Etat pour Marseille
« L’ANRU va nous aider à réhabiliter quelques dizaines de quartiers. »
« Nous allons remettre du logement social dans le centre ville là où il y a du logement indigne. »
« Nous allons aussi accompagner les propriétaires privés, ceux qui ne peuvent pas réhabiliter leurs immeubles. »
« On a eu une crise humanitaire énorme avec 5000 habitants délogés. »
« On tient à garder la mixité sociale dans Marseille. »
« Le 1er secteur est un peu la vitrine de Marseille. »
« Il n’y a pas de critère de revenus sur la honte que l’on peut ressentir d’avoir une ville dans une tel état. »
« Les Marseillais ne supportaient plus d’avoir une ville dans un mauvais état, riches comme pauvres. »

Sur le maintien du Marseille populaire
« Il faut reprendre de manière très volontariste la construction de logements sociaux. »
« 80% des Marseillais peuvent prétendre à un logement social. »
« On est allé chercher les financements de l’ANRU. »
« On a découvert – même si on le savait – les chiffres des locations saisonnières. On va être confronté aux mêmes problèmes : comment réguler Airbnb et ses 10.000 locations saisonnières, alors qu’il y a 40000 demandes de logements à Marseille ? »
« On avait demandé l’encadrement des loyers mais comme c’est une compétence de la métropole, à droite, nous ne l’avons pas eu. »
« Nous avons besoin de mesures d’ensemble, à l’échelle du pays pour répondre à la hausse des prix en général. »
« La ville ne peut pas, seule, faire face à la spéculation. Le national doit nous aider à mieux réguler cette situation. »
« La volonté politique compte. »

Sur l’effectivité des plans
« Aller chercher de l’argent était le premier préalable. Maintenant, nous devons nous assurer que l’argent de l’Etat arrive bien sur le terrain. »
« Si on n’arrive pas à lancer tout ce que l’on a promis, je ne pourrai pas me regarder dans la glace. Donc c’est hors de question qu’on n’y arrive pas. »
« On est condamné au résultat. On est obligé d’être pragmatique et opérationnel. On travaille beaucoup. »
« Je veux être une élue jugée sur le nombre d’échafaudages dans les rues de Marseille. »
« On n’a pas été élus pour faire un plan de communication. »

Sur la majorité de gauche à Marseille
« On a tellement de travail qu’on n’a pas le temps de se disputer. »
« Ce qu’on à faire à Marseille sont des gros fondamentaux de gauche : l’école publique, les inégalités de territoires, le logement social, l’écologie, les transports collectifs. Il n’y a pas matière à se disputer là-dessus. »
« Il y a une forme d’intérêt général à Marseille qui nous a obligé à surmonter nos désaccords. »
« Si j’avais pas gagné l’élection, je serais partie de cette ville. J’en pouvais plus de cette ville. »
« Il y a 90 des nouveaux élus de Marseille dont c’est la première expérience politique. »
« À Marseille, on est arrivé sur un champ de ruines. La gauche avait été balayée. »
« Ce qui fédère, c’est Marseille. Les gens comprennent ce qu’on fait – y compris quand le maire de Marseille s’affiche avec Emmanuel Macron pour aller chercher de l’argent pour les Marseillais. »

Sur Jean-Luc Mélenchon
« Mélenchon avait tout un espace qui lui appartenait parce qu’il incarnait une alternative. »
« Mélenchon n’a pas souhaité s’engager sur le local marseillais et j’ai acté mes désaccords avec lui. »
« Les personnalités du printemps marseillais se sont un peu toutes rebellées contre nos chefs. Ça plaît aux gens. Michèle Rubirola n’avait pas soutenu l’investiture EELV. Benoît Payan ne soutient pas Anne Hidalgo et il n’était pas en odeur de sainteté au PS. Moi je me suis disputée avec Jean-Luc Mélenchon. Les gens aimaient bien ce récit. »

Sur son soutien à Fabien Roussel
« A titre personnel, je suis une vraie pastèque : j’ai toujours été rouge chez les verts, verte chez les rouges. »
« Je travaille pour l’écologie avec les classes populaires et le monde du travail. Je ne veux pas qu’on aboutisse à une écologique coupée du peuple. »
« Aux élections régionales de 2015, j’étais tête de liste d’une union EELV – Front de Gauche : la dialectique sur la transition énergétique, sur l’industrie ou l’économie verte, je pratique ! »
« Avec Fabien Roussel, je reviens à mes anciennes amours et ce, d’autant plus que je travaille avec les communistes au quotidien. Marseille a toute une histoire et un héritage communistes. »
« Je pense que Fabien Roussel participe à pouvoir faire voter une certaine partie de l’électorat qui, aujourd’hui, peut-être, ne voterait pas. »
« Il faut prendre du recul par rapport aux bulles militantes : vous connaissez tous des électeurs de gauche… bah ils n’ont pas la pêche : 25% au total, des candidatures divisées, beaucoup des électeurs qui disent qu’ils vont se décider à la dernière minute, un appel au vote utile pour être au second tour mais sans être sûr de gagner. »

Sur Jean-Luc Mélenchon
« En 2017, j’étais heureuse que Jean-Luc Mélenchon ait réussi la fusion de toutes ces sensibilités : l’Avenir en commun, c’est remarquable en termes programmatiques. Le problème, c’est que Jean-Luc Mélenchon a une stratégie nationale et il ne s’adapte pas aux villes dans lesquelles il vient, c’est les villes qui doivent s’adapter à lui. A Marseille, je ne pouvais pas suivre sa stratégie rouleau-compresseur vis-à-vis des autres forces politiques, surtout que la France insoumise à Marseille est passée de 25% à la présidentielle en 2017, à 8% aux européennes en 2019. »
« Apparemment, Jean-Luc Mélenchon ne devrait pas être candidat [à sa réélection] – c’est ce qu’il a toujours dit. »
« Tout le monde attend les scores à la présidentielle pour entamer les négociations de dernière minute pour se répartir les circonscriptions. Et comme les législatives, c’est la déclinaison de la présidentielle, j’espère que l’on ne sera pas suffisamment débile pour perdre l’une des circonscriptions les plus à gauche de France. »
« Au niveau du Printemps marseillais, on essaiera de faire toutes les médiations possibles mais on est dépendant des négociations nationales qui vont nous tomber dessus. »
« Il faut une dynamique politique et arrêter de s’occuper de ses concurrents. Nous, au Printemps marseillais, on avait EELV qui avait fait une liste à part et ça ne nous a pas empêcher de gagner. »
« Je veux dire à la France insoumise : que le meilleur gagne. »
« Il faut permettre des expressions pluralistes de la gauche pour pouvoir avancer après. »
« Le discours du parti unique rouleau compresseur, ça ne permet pas d’avancer. »
« Je ne me reconnais pas trop dans la politique nationale et je ne me présenterai pas aux législatives parce que j’ai l’impression que mon mandat local est plus utile : quand on est maire, on ne peut pas mentir aux gens. »
« Etre élue à l’Assemblée nationale, ça ne m’intéresse pas : faire le pitre dans des vidéos pour faire des likes, ça ne m’intéresse pas. J’aimerais bien qu’on passe à autre chose. »

Autonomie de la Corse, une boîte de pandore macroniste qui ne résoudra rien

Emmanuel Macron et Gérald Darmanin ont annoncé hier leur projet d’accorder à la Corse un statut d’autonomie spéciale, suite aux récentes émeutes entraînées par l’agression d’Yvan Colonna par un détenu islamiste.

Pendant plus de 8 minutes, sans que personne n’intervienne, un islamiste radicalisé a en effet pu agresser Yvan Colonna, détenu particulièrement sensible ; ce dernier est aujourd’hui entre la vie et la mort. Ce très grave incident est symptomatique du délabrement et de la dangerosité dans nos prisons, en plus de conditions de détention indignes. Il démontre une grave défaillance de l’État qui aurait dû s’assurer qu’un détenu signalé ne soit pas atteignable ; on savait qu’un incident avec Yvan Colonna serait inflammable avec des conséquences immédiates dans le climat politique corse. Le silence du gouvernement dans les heures et les jours qui ont suivi l’agression a été contre-productif ; les ministres de la Justice et de l’intérieur auraient dû immédiatement réagir pour reconnaître le dysfonctionnement évident et annoncer une enquête… Ce silence a nourri les pires considérations complotistes et précédé les débordements des manifestations massives en Corse.

« La République une et indivisible », premiers mots de notre constitution, sont sur le point d’être enterrés par le gouvernement. Il s’agit de l’aboutissement ultime du néolibéralisme dont l’objectif avoué est la destruction de l’État providence et de la République sociale, au profit d’une « Europe des régions » où chacun serait autonome, « individué », mais appauvri.

La Corse, c’est la France. Il s’agit de deux départements parmi les plus pauvres de France métropolitaine, et souvent les plus ignorés de la puissance publique concernant les investissements publics. Les récentes émeutes n’émanent donc pas de nulle part. Mais céder ainsi à la violence politique pour aujourd’hui sous le coup de la panique faire une promesse aussi ambiguë que possible et tend à faire croire aux nationalistes corses que la République pourrait accorder une autonomie fiscale et législative. Car dans les faits, au regard du statut institutionnel actuel de l’île, la Corse bénéficie déjà d’une très large autonomie ; l’étape suivante ne pourrait donc être que cette autonomie fiscale et législative qui mettrait fin de fait à la République française en Corse. De la part de la macronie, c’est à nouveau jouer avec une ligne rouge car soit la promesse du ministre de l’intérieur transformé en porte parole du président candidat ne sera pas tenue (pour différentes raisons, y compris constitutionnelles) et le procès en trahison politique et en défiance sera plus lourd que jamais et pourrira durablement les relations avec la Corse, soit elle est mise en œuvre et ce sera le premier domino à tomber dans une logique de fragilisation de la République.

Quelle serait la suite de l’autonomie corse ? L’autonomie de toutes les régions dont l’identité culturelle locale est restée puissante ? La désagrégation à marche forcée de l’universalité de la loi et la transformation de la France en une obscure fédération de grandes régions ? C’était déjà ce que laissait entendre une proposition de résolution du groupe socialiste en juin 2020 en faveur d’une modification de la constitution visant à énoncer de façon limitative les compétences de l’État, celles des collectivités locales devenant la règle pour tous les autres sujets. Cette revendication d’une autonomie fiscale et législative de la Corse pourrait d’ailleurs aboutir à une situation complexe qui déborderait les dirigeants autonomistes : il y a fort à parier que la Corse soit alors en difficulté pour résister aux appétits « économiques » de certains intérêts peu recommandables. La République reste aujourd’hui le meilleur rempart des Corses et de la Corse contre des visées agressives. C’est un risque bien trop grand avec des conséquences bien trop graves.

Nous n’avons rien en soi contre le président de l’exécutif corse. Nous ne partageons évidemment pas ses convictions autonomistes, mais nous n’avons aucune raison de penser qu’il n’est pas sincère quand il dit vouloir défendre la démocratie, la probité et la transparence, la justice sociale et la paix civile. L’exécutif territorial corse doit être considéré comme un véritable et légitime interlocuteur avec qui l’État doit discuter de manière approfondie des solutions à apporter aux difficultés spécifiques auxquelles est confrontée la société corse. Le temps des faux semblants est terminé !

Ainsi considérer Gilles Simeoni comme un véritable interlocuteur et le respecter, c’est aussi lui dire notre conviction que l’autonomie de la Corse ne réglerait rien des problèmes que traverse l’île. La puissance publique n’investira pas plus dans des infrastructures dignes, dans la lutte contre la pauvreté ou contre la corruption. La pauvreté ne reculera pas si la loi de la République ne s’applique plus en Corse. Elle ne reculera que si le gouvernement et les représentants légitimes et élus de cette région discutent des moyens financiers et humains à consacrer à la lutte contre l’isolement, l’inflation, la vie chère, qui rongent la Corse et ses habitants. Négocier un véritable contrat de plan renforcé État/Corse qui vise à résoudre les problèmes sociaux, économiques et d’accès aux services publics des habitants est une priorité absolue : le fait que le président de l’exécutif territorial soit autonomiste ne doit en rien constituer un frein à ce travail urgent et nécessaire.

Sauf que ce processus est tellement aux antipodes de ce qu’Emmanuel Macron a l’habitude de faire qu’il préfère brader l’unité de la République, et ce en pleine campagne pour l’élection présidentielle. Pour notre part, nous continuerons à défendre l’indivisibilité de la République et l’égalité des citoyens en son sein.

Autour de Fabien Roussel dans l’enthousiasme du Cirque d’Hiver pour faire vivre une gauche populaire

Jeudi 10 mars 2022, Emmanuel Maurel, Marie-Noëlle Lienemann et Jean-Luc Laurent (accompagnés par Liem Hoang Ngoc et Isabelle Amaglio Terrisse) sont venus apporter le soutien déterminé de la Gauche Républicaine, qui rassemble la GRS, le MRC, la Nouvelle Gauche Socialiste et Les Radicaux de Gauche, à la candidature de Fabien Roussel et à son programme pour « La France des Jours Heureux »… Ils ont reçu un accueil fabuleusement chaleureux des 5000 personnes réunies à l’intérieur et à l’extérieur du Cirque d’Hiver et venues pour écouter Fabien Roussel ; et leurs propos enflammés ont reçu de vibrants et forts applaudissements. C’est peu de dire que nous n’avons pas connu d’enthousiasme comparable dans d’autres campagnes.

Nous sommes plus engagés que jamais pour porter le plus haut possible par tous les moyens, sur le terrain avec les militants communistes et les sympathisants de la campagne des Jours Heureux, auprès de notre entourage, sur les réseaux sociaux, la candidature de Fabien. Avec lui nous pouvons construire une nouvelle Gauche républicaine, populaire, sociale, laïque, universaliste et féministes, celle dont les Français ont besoin pour réparer le pays et répondre à leurs aspirations, celle dont les Français ont besoin pour reconstruire l’espoir de retrouver le droit au bonheur, celle dont les Français ont besoin pour contre-attaquer contre les agressions des Libéraux autoritaires, des Conservateurs et de l’extrême droite qui ont tous le même projet : mettre fin à la République sociale.

Nous avons 30 jours pour le faire et nous le ferons !

Nous vous invitons à regarder l’intervention de Fabien Roussel qui était particulièrement en forme devant le public joyeux du Cirque d’Hiver.

Emmanuel Maurel : « Fabien Roussel incarne cette gauche qui sait où elle va et pour qui elle se bat »

Le député européen Emmanuel Maurel annonce son soutien à la candidature communiste à la présidentielle. Son parti, la Gauche républicaine et socialiste, l’a décidé à « une très large majorité » lundi soir.

Publié le Mardi 8 Mars 2022 Julia Hamlaoui

Ce jeudi à l’occasion du meeting de Fabien Roussel au Cirque d’Hiver, à Paris, le député européen Emmanuel Maurel prendra la parole aux côtés de la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann. Tous deux sont dirigeants du parti de la Gauche républicaine et socialiste (GRS) qui a officiellement décidé lundi soir « à une très large majorité » de soutenir le candidat du PCF à la présidentielle. Élu en 2019 sur la liste FI, Emmanuel Maurel explique les raisons de ce choix.

Quelles raisons ont présidé au choix de votre formation de soutenir la candidature de Fabien Roussel ?
J’ai toujours combattu les institutions de la Ve République à la fois archaïques et infantilisantes, mais c’est une élection importante et il fallait faire un choix. Nous nous étions reconnus dans les propositions d’Arnaud Montebourg qui n’a pu aller au bout. Dès lors, nous avions un parti, des élus, des militants qui ne voulaient pas rester l’arme au pied. Nous avons décidé de faire un choix de conviction qui s’est portée sur la candidature de Fabien Roussel parce qu’elle jette les bases d’une gauche de rupture, de combat, à la fois solide sur ses fondamentaux et tournée vers l’avenir. C’est un choix qui n’allait pas de soi car, pour un très grand nombre d’entre nous, on vient de la famille socialiste, mais sa vision de la France et de sa place dans le monde nous correspond assez bien. Surtout, l’ambition au cœur de sa campagne est de reconquérir le cœur et les têtes des classes populaires. Fabien Roussel incarne cette gauche qui sait où elle va et pour qui elle se bat.

À un mois du premier tour et dans un contexte que bouscule la guerre en Ukraine, quelles priorités s’agit-il de défendre dans la campagne ?
À la fois avec la pandémie et la guerre, on entre dans un monde nouveau et dangereux où nombre de questions stratégiques se posent. Par exemple, la pénurie de blé, de pétrole et de gaz qui s’annonce pose celle de la souveraineté énergétique comme alimentaire. C’est précisément l’angle choisi par Fabien Roussel depuis le début de cette campagne alors que le Covid avait déjà mis en lumière cette interdépendance très grande. Les fondamentaux de la gauche, parfois un peu oubliés, doivent aussi être à l’ordre du jour comme la priorité au pouvoir d’achat et au salaire, la promotion des services publics, la réindustrialisation. Face au changement climatique, la question d’une écologie populaire, qui met à contribution les plus riches sans être punitive pour les autres, est absolument fondamentale. Nous sommes également un courant républicain attaché à la laïcité, dont je trouve vital qu’elle soit posée avec autant de force et de vigilance.

Quels enjeux se jouent à gauche à l’occasion de ce scrutin ?
Une élection est toujours un moment de vérité et annonce toujours des reconfigurations. Celle-ci le sera aussi. Il me paraît important d’avoir une gauche résolument tournée vers la transformation sociale qui soit, à défaut d’être majoritaire, motrice dans le pays. La campagne doit être une première étape d’une recomposition de la gauche avec des partis plus en phase avec le mouvement social et syndical, clairs sur le rôle de l’État dans la vie économique et sociale, sur la volonté de limiter la société de marché.

La Gauche Républicaine et Socialiste apporte son soutien à Fabien Roussel

La Gauche Républicaine et Socialiste, réunie en Collectif d’Animation National lundi 7 mars, a décidé, à la majorité de ses membres, d’apporter son soutien à la candidature de Fabien Roussel pour l’élection présidentielle du 10 avril 2022.

Nous nous reconnaissons dans les objectifs programmatiques fixés par le candidat des « Jours Heureux », qui répondent aux besoins du pays : priorité au pouvoir d’achat et aux salaires, promotion des services publics, de l’écologie populaire, réindustrialisation du pays, défense de la laïcité, indépendance de la France.

Nous faisons ce choix parce que cette candidature dessine les contours d’une gauche de rupture, d’une gauche de combat, qui fait de la reconquête des classes populaires sa priorité politique.

La Gauche Républicaine et Socialiste sera présente au meeting de Fabien Roussel ce jeudi 10 mars à Paris.

Journée internationale des luttes pour les droits des femmes, l’égalité, un combat permanent

La journée internationale des luttes pour les droits des femmes est un héritage socialiste. Si l’on retrouve ses origines dans des initiatives de Clara Zetkin, Rosa Luxemburg et des partis socialistes américains et allemands au début du XXème siècle, la date actuelle correspond à une manifestation de militantes socialistes allemandes le 8 mars 1914 pour exiger le droit de vote. Les pays socialistes l’ont érigé en jour férié, et il est triste de constater que le marketing marchand en a fait une « fête des femmes » destinée à vendre des produits dits féminins, renforçant les stéréotypes de genre.

Nous tenons donc à rappeler ce que signifie, pour nous socialistes et républicains, le 8 mars : une journée pour l’égalité des droits, une journée pour l’égalité des salaires, une journée pour la fin des violences faites aux femmes, dans le cadre de l’internationalisme militant.

Alors qu’un retour en force des cléricaux met à mal le droit à l’avortement en Pologne et aux Etats-Unis, que le voile est imposé aux Iraniennes et aux Saoudiennes, que les droits reculent en Russie et en Turquie, nous clamons notre solidarité avec les militantes de ces pays qui se battent pour atteindre ou maintenir l’égalité des droits et la liberté de disposer de son corps. Nous rappelons qu’il n’existe qu’une seule loi commune, celle de la République.

Si en France l’égalité des droits est acquise, force est de constater que cela est insuffisant pour atteindre l’égalité réelle. Les inégalités salariales persistent, les femmes sont toujours les plus touchées par la précarité, les temps partiels, le chômage technique. Si de nombreuses entreprises communiquent sur l’accession de femmes à de hauts postes de responsabilité, l’inégalité reste la norme pour les classes populaires. La responsabilité des entreprises doit désormais être engagée pour que cette égalité en fait soit atteinte. Nous proposons de supprimer les biais sur les indices d’évaluation des inégalités salariales et de les analyser au niveau des groupes, notamment en raison des créations de sociétés de moins de 50 salariés pour y intégrer tous les hommes très bien payés.

Enfin, le mouvement international de lutte contre les féminicides et plus largement contre les violences faites aux femmes, entamé depuis 2017 avec « Me too », est un moment majeur dans l’histoire du féminisme, et doit être pris en compte comme tel. La puissance publique a insuffisamment accompagné le refus désormais affiché de subir des violences sexuelles et sexistes. Des moyens doivent être alloués, et la police formée pour mieux accueillir les victimes.

Comme tous les ans depuis sa fondation, la Gauche Républicaine et Socialiste sera présente dans les manifestations du 8 mars.

Nous avons besoin de vous !

Quelles que soient vos compétences, si vous touchez votre bille en droit, en bricolage, si vous aimez écrire, si vous êtes créatif… vous pouvez prendre part à des actions et ateliers près de chez vous ou encore nous envoyer vos vidéos, vos dessins pour des affiches etc.