Que faire quand Trump « inonde la zone » ?

Depuis sa prise de fonction officielle comme 47e président des États-Unis d’Amérique, Donald Trump multiplie les prises de parole provocatrices qui varient du clownesque au répugnant en passant par l’agressif. De l’annexion du Canada et du Groënland à l’explosion des droits de douane, de la remise en cause illégale du droit du sol aux USA aux attaques outrancières contre la Cour Pénale Internationale, de l’abolition de l’impôt sur le revenu à la déportation des Palestiniens pour faire de Gaza une nouvelle Riviera sous occupation américaine…

Il est inutile de répondre ou de chercher à répondre à chacune de ses provocations. Sans mésestimer sa volonté et sa capacité à vouloir mettre en œuvre concrètement certaines d’entre elles, Donald Trump sait parfaitement jouer de la Société du Spectacle dont il est un éminent produit et représentant.

Cette stratégie a été ouvertement assumée pour ce qu’elle est par Steve Bannon, ce « théoricien » de l’AltRight qui reste un de ses proches : il s’agit d' »inonder la zone », une stratégie de la submersion médiatique avec deux objectifs :

  • provoquer indignation et sidération pour incapaciter l’adversaire (enfin l’ennemi) ;
  • donner tellement d’os à ronger à la presse, considérée comme un adversaire politique, qu’elle ne sait plus trop lequel saisir pour tourner en boucle dessus…

Pendant ce temps, Trump, Musk et leurs amis avancent tranquillement dans la mise en œuvre de leur agenda impérialiste, oligarchique et capitaliste autoritaire.

Il ne sert donc à rien de réagir ou sur-réagir : la seule chose à faire est de nous-mêmes fixer une ligne directrice, des principes à rappeler (calmement, fermement et froidement) et un agenda à dérouler. C’est bien là une priorité que devrait se fixer la France – et ses alliés européens – plutôt que de donner le spectacle aujourd’hui de canards sans tête ou de lapins hypnotisés par les phares d’un SUV.

Nos priorités stratégiques et géopolitiques, notre politique commerciale, nos stratégies de défense et nos alliances sont à redéfinir face à l’émergence ou au renouvellement des impérialismes américain, chinois, russe ou turc.

Frédéric Faravel

Le logement n’est pas un privilège, c’est un droit !

Toute l’Europe connaît aujourd’hui une grave crise du logement de l’Irlande à la Grèce, en passant par la France, l’Espagne ou l’Allemagne : elle prend des formes variées selon les pays mais dans chacun d’entre eux, la spéculation foncière et immobilière au profit des intérêts financiers jouent ouvertement contre la nécessité de répondre aux besoins fondamentaux de nos concitoyens.

C’est la raison pour laquelle la Gauche Républicaine et Socialiste s’associe à la campagne du Parti de la Gauche Européenne (PGE, European Left) sur logement.
Les différents Etats membres de l’Union Européenne n’ont pas forcément la même définition du logement social et de ses objectifs. En dehors de France, il s’agit avant tout de répondre à une problématique de « mal logement », alors que le logement social en France développe une vision large allant jusqu’aux couches moyennes afin d’agir sur la question de la cohésion et de la mixité sociales dans les différents quartiers et agglomérations. Le « mal logement » et l’habitat insalubre sont évidemment un fléau, ils reçoivent cependant en France une réponse intégrée avec ce que l’on appelle le « logement très social » et l’hébergement d’urgence, ce qui ne signifie pas que les efforts déployés soient suffisants : bien au contraire, on a pu voir ces dernières années un ralentissement de la construction et une difficulté croissante à favoriser l’insertion par le logement et les relogements. Quand les prix de sortie sont trop élevés, alors les propriétaires (y compris les bailleurs sociaux) cherchent avant tout à privilégier les locataires les plus solvables possibles.

Attention également à la vision restrictive qu’induit la définition européenne des Services d’Intérêt Économique Général, qui ne recouvre pas la notion de services publics en France, ni celle de « droit au logement ». Soyons conscients que les « marchés » du logement (y compris leur régulation par une part variable du logement social) sont avant tout nationaux et le resteront vraisemblablement.

Nous sommes radicalement opposés au marché des capitaux européens qui va rendre impossible d’avoir des livrets nationaux dédiés et réservés aux productions locales comme le livret A.

Pour notre part, à l’échelle européenne, il est urgent d’améliorer les critères pour avoir accès au FEDER sur des opérations constructions logements sociaux ou réhabilitation notamment thermique (déjà possible en principe).

Nous exigeons l’inscription du droit à un logement décent et abordable pour tous dans la charte des droits fondamentaux et pas seulement le droit d’aider les plus vulnérables à se loger ; au-delà de l’urgence et de la décence, il faut agir sur la cohésion sociale. Il y a sans doute des équilibres nouveaux à défendre dans les constitutions nationales entre droit à la propriété et droit au logement : en France, alors que le droit au logement est considéré comme constitutionnel, il subit systématiquement un arbitrage constitutionnel défavorable dès qu’entre en jeu le droit à la propriété (également constitutionnel), ce qui ne veut pas dire qu’il faut nier les droits des petits propriétaires. Il faut enfin coordonner les législations européennes pour autoriser les maires à interdire et ou limiter et réguler les plateformes type AirBnB qui détourne l’habitat vers le tourisme de masse au lieu de répondre aux besoins fondamentaux des citoyens européens.

Nous avons besoin de vous !

Quelles que soient vos compétences, si vous touchez votre bille en droit, en bricolage, si vous aimez écrire, si vous êtes créatif… vous pouvez prendre part à des actions et ateliers près de chez vous ou encore nous envoyer vos vidéos, vos dessins pour des affiches etc.