Communiqué de presse: Olivier Véran poignarde les hospitaliers

Le 3 septembre dernier, le Ministre des Solidarités et de la Santé Olivier Véran a sorti le décret n°2020-1106 indiquant selon quelles modalités peuvent avoir lieu les suppressions d’emplois dans la fonction publique hospitalière.

Ce décret permettra aux hôpitaux de supprimer des postes plus facilement sans avoir à reclasser les fonctionnaires concernés, ce qui aura comme conséquence l’accélération des fermetures de lits et des regroupements de services.

Alors que plus de la moitié des départements sont en zone rouge, que les services hospitaliers se préparent à subir la deuxième vague, il profite du moment pour écrire un nouveau couplet à l’oraison funèbre des hôpitaux sans rencontrer d’opposition.

En même temps, lors de son intervention télévisée censée nous donner des précisions quant à son plan « Covid19 », il appelait à un « choc de responsabilité » des Français, notamment dans le respect des gestes barrières, pour ne pas mettre en difficulté les services d’urgences et de réanimation.

C’est un fait que les soignants sont épuisés, c’est un fait que chacun doit respecter les gestes barrières, mais c’est également un fait que ce gouvernement a décidé « quoi qu’il en coûte » d’amputer l’Etat d’un outil indispensable à notre système de santé.

La Gauche Républicaine et socialiste demande le retrait de ce décret qui poignarde dans le dos l’hôpital. Elle encourage aussi toutes les mobilisations et actions pour faire reculer le gouvernement et retirer ce décret, pour donner enfin les moyens nécessaires à l’hôpital.

Salvador ALLENDE 11 septembre 1973

« Le 11 septembre 1973, après plusieurs mois d’agitation orchestrés par la CIA, celle-ci donnait le coup de grâce à la démocratie chilienne en organisant avec l’armée dirigée par le général Pinochet un coup d’État contre le gouvernement d’unité populaire dirigé par le président socialiste Salvador Allende.
Ce dernier donna sa vie comme des centaines d’autres Chiliens pour défendre leur idéal.
Il s’ensuivit 16 années de dictature fasciste favorisant une mise en coupe réglée néolibérale du pays, sur fond de milliers de tortures, d’assassinats, d’enlèvements d’enfants, de viols, d’internements collectifs indignes, tout cela cautionné et encouragé par les gouvernements américains successifs. Le Chili ne finit pas de s’en remettre.
Nous célébrons aujourd’hui la mémoire de Salvador Allende et de ses courageux camarades ; nous nous rappelons que la démocratie est fragile et qu’il faut la défendre de toutes nos forces contre des intérêts sans foi ni loi… »

Comment répondre à la crise de l’hôpital ? – Festival des idées, Caroline Fiat, 5 septembre 2020

Le samedi 5 septembre 2020 après-midi, vers 17h00, était organisé dans le cadre du deuxième Festival des Idées (à La Charité-sur-Loire, dans la Nièvre) une table ronde intitulée « Comment répondre à la crise de l’hôpital ? ».
Les intervenants étaient :

  • Caroline Fiat, députée Gauche Républicaine & Socialiste de Meurthe-et-Moselle (membre du groupe parlementaire La France Insoumise) ;
  • André Grimaldi, Professeur émérite de diabétologie au CHU Pitié Salpêtrière, co-auteur de « Santé : Urgence » (Odile-Jacob, 2020) ;
  • Daniel Lenoir, ancien directeur général de l’Agence Régionale de Santé (2010-2013) du Nord-Pas-de-Calais, ancien directeur général de la Caisse Nationale des Allocations Familiales (CNAF) ;
  • Andrée Palme, présidente du conseil interdépartemental de l’Ordre des Infirmiers de l’Ardèche et de la Drôme.
    Table-ronde animée par Louise Guillot, journaliste à Politico Europe.

« Redevenir souverain (Reprendre le contrôle de nos destinées) » – Festival des idées, Emmanuel Maurel

A l’occasion de la deuxième édition du Festival des Idées (organisée à La Charité-sur-Loire, dans la Nièvre), était organisée une table ronde intitulée « Redevenir Souverain – Reprendre le contrôle de nos destinées ».
Les intervenants étaient :

  • Coralie Delaume, essayiste ;
  • Fabien Escalona, journaliste à Mediapart et docteur en sciences politiques ;
  • Emmanuel Maurel, député européen Gauche Républicaine & Socialiste (membre du groupe parlementaire de la Gauche Unitaire Européenne) ;
  • Beligh Nabli, directeur de recherche à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), auteur de plusieurs ouvrages notamment sur la géopolitique méditerranéenne.
    La table ronde était animée par William Leday, éditorialiste à Chronik.

Une rentrée bien préparée ?

Malgré les déclarations de Jean-Michel Blanquer sur les plateaux de télévision qui visent à rassurer, donnant parfois dans l’autosatisfaction, c’est tout de même un certain flou artistique qui règne encore en cette rentrée scolaire , avec ses zones d’incohérences,d’injonctions contradictoires et le sentiment , comme au printemps dernier, que le ministère de l’Éducation nationale continue de naviguer à vue dans ses dispositifs anti Covid au moment même où les chiffres de l’épidémie sont en forte hausse depuis plusieurs jours, laissant le soin aux collectivités locales et à chaque chef d’établissement de faire ses choix !

Masques obligatoires pour tous mais on ne les finance pas pour les élèves, l’achat sera à la charge des familles, ce qui est une cause d’injustice sociale ; difficultés pour le lavage des mains au vu du faible nombre de lavabos disponibles dans beaucoup d’ établissements scolaires, le lavage étant pourtant un des gestes que les élèves et les personnels scolaires devront respecter plusieurs fois par jour afin de faire barrière au coronavirus (il devient même le seul geste sanitaire réel sur lequel repose le nouveau protocole avec le port du masque puisque le nettoyage des locaux et du matériel partagé est considérablement allégé désormais ) !

Interrogations aussi quant aux mesures de distanciation sociale. En effet, le protocole préconise de mettre en place les distanciations physiques mais dans le même temps précise qu’elles seront respectées « seulement si c’est possible ». On quitte le domaine des recommandations médicales pour rentrer dans les préoccupations d’accueil du plus d’élèves possible. Où est la logique sanitaire ? Il faut dire que de nombreux établissements scolaires ne sont pas dotés de salles permettant une distance d’un mètre entre chaque élève.

Il en résulte que la règle sera celle du cas par cas, prenant parfois la forme d’une usine à gaz (avec des sens de circulation à intérieur des établissements bien compliqués à respecter par les élèves pour éviter leur brassage…)…Il est singulier d’avoir une telle sensation d’impréparation et de manque de cohérence après la pause de l’été .

Le protocole sanitaire de juillet a très vite paru caduque mais il aura fallu attendre 3 ou 4 jours seulement avant la pré-rentrée des enseignants pour qu’il soit réactualisé. Le nombre d’élèves par classe reste souvent très élevé et ne permet pas la constitution de petits groupes ni de protocoles de remédiation efficaces, faute de moyens supplémentaires alloués.

Qu’en sera-t-il par ailleurs des personnels symptômatiques ?

Le principe d’une journée de carence continuera-t-il à être appliqué ?

Si c’est le cas beaucoup de personnels se sentiront contraints ainsi à se rendre sur leur lieu de travail malgré l’apparition de symptômes …

Quid de la situation des personnels « vulnérables » dont il n’est plus question nulle part, sommés de retourner en présentiel malgré les risques pour leur santé alors même qu’un décret a restreint cet été la liste des pathologies reconnues ?

Beaucoup d’angles morts apparaissent encore dans la dernière version du protocole sanitaire . Ainsi, les spécificités de certaines disciplines (EPS, Arts Plastiques, Education Musicale, Sciences) n’ont pas été pensées, et la responsabilité est renvoyée au local, une fois de plus.

Enfin, la contrainte du port du masque, toute la journée en continu, désormais pour les enseignants également ,frein à la communication dans un métier qui consiste essentiellement à parler risque d’être rapidement problématique et éprouvante. La GRS demande au gouvernement de fournir gratuitement aux familles les masques nécessaires à leurs enfants et de mieux prendre en compte les difficultés et contraintes des enseignants qui sont exposés à des risques de santé dans ce contexte sanitaire particulier .

Dans ce contexte si particulier , après une fin d’année scolaire 2019-2020 perturbée, les manques de personnels qui sont face au élèves vont se faire particulièrement ressentir .

Il faudrait plus que jamais recruter des enseignants et des personnels de vie scolaire pour accompagner les élèves dans cette année à gros enjeu et pourtant rien n’a été fait en ce sens.

Une des grandes questions de cette rentrée demeure par ailleurs, de l’aveu même du ministre de l’Education nationale, celle de l’attractivité du métier d’enseignant . Elle constitue un réel frein pour le recrutement de nouveaux enseignants. Le nombre de candidats aux concours de l’Education nationale ne cesse de baisser depuis 10 ans, de nombreux jeunes professeurs stagiaires préfèrent renoncer à leur poste et démissionner notamment pour des motifs géographiques (mutation loin de chez eux…) , n’acceptant plus les mêmes conditions ou contraintes d’exercice du métier que leurs aînés pour le salaire proposé . La réponse du gouvernement prend la forme de la promesse d’un « Grenelle » qui aurait pour but notamment d’aborder la question du salaire des enseignants français, bien en retrait par rapport à celui de la majorité de leurs collègues en Europe (le salaire des profs français reste bien en dessous de la moyenne des pays de l’OCDE, avec un écart marqué pour les débuts de carrière mais pas uniquement, au bout de 15 ans de carrière par exemple le salaire des professeurs du second degré est inférieur de 17% à la moyenne de l’OCDE).

Cependant l’enveloppe budgétaire qui serait dédiée à cette revalorisation ne se monterait qu’à 400 millions d’euros, ce qui, rapporté au million de personnel de l’Education nationale (1,1 million en 2018, dont 728000 enseignants travaillant dans le public ,1er ou second degré) ne serait pas en mesure de changer en profondeur la situation ni même de rattraper la baisse continue de pouvoir d’achat qui a frappé ce métier depuis près de 40 ans. Rappelons que le niveau de vie des enseignants doit aussi être analysé au regard de leur niveau d’étude élevé (bac + 5, fonctionnaires de catégorie A) et de conditions de travail qui se dégradent d’année en année. Les professeurs, dont le point d’indice est gelé depuis 2010 (brièvement revalorisé entre 2016 et 2017), se sentent de plus en plus lésés et souffrent d’un sentiment de déclassement social . La volonté du ministre de ne pas vouloir remettre en cause ce gel du point d’indice n’augure rien de bon.

Rappelons qu’en 20 ans, les enseignants ont perdu l’équivalent de 2 mois de salaire par an et que les professeurs débutants commençaient en 1980 avec l’équivalent de 2 SMIC contre 1,2 seulement aujourd’hui , ce qui les rend éligibles à présent à la prime d’activité, mesure qui relève des dispositifs de lutte contre la pauvreté !

La Gauche Républicaine et Socialiste demande au gouvernement de faire enfin de l’éducation une priorité et de proposer des mesures propres à redonner de l’attractivité au métier d’enseignant, ces mesures devant passer par la revalorisation du point d’indice et par un plan de rattrapage des pertes de pouvoir d’achat subies ces dernières années.

Où est le plan? Où est la relance?

La présentation, par le Premier ministre le 3 septembre, du plan « France Relance » destiné à surmonter les conséquences économiques du confinement, laisse une impression mitigée, pour ne pas dire un goût amer, tant il repose, à partir de postulats voire de mesures qui pourraient être largement partagés, sur des présupposés idéologiques qui, eux, ne changent pas et confirment l’orientation néolibérale du pouvoir macroniste. Rien ne sera plus comme avant « et en même temps » presque tout sera finalement comme avant.

I. Une ampleur aussi large… qu’insuffisante

Tout d’abord, le montant total. 100 milliards d’euros, soit 4 fois le montant affiché de la « relance Sarkozy » consécutive à la crise financière de 2008 ; et 3 fois les dépenses réalisées (le solde de ce plan avait en effet été arrêté en 2012 à 34 milliards).

C’est énorme, serait-on tenté de dire. Plus de 4 points de PIB : la mobilisation par la puissance publique de telles ressources financières ne s’était effectivement plus vue depuis le plan Marshall de 1947.

Mais sorti de cette première sidération, on doit nécessairement comparer l’ampleur du remède à l’ampleur du désastre. Or la récession attendue en France en 2020 dépasse 10 points de PIB, soit… une perte sèche de 250 milliards d’euros ! La plupart des économistes, même les libéraux les plus acharnés contre toute intervention de l’État dans l’économie (lesquels libéraux sont généralement moins rigides quand il s’agit de sauver les profits), ont été déçus par cette somme de 100 milliards, d’autant plus qu’il s’agit en réalité d’un « plan triennal », dont les crédits seront décaissés en 2020, 2021 et 2022.

Le Gouvernement a justifié cette timidité par deux arguments, une contre-vérité et une prédiction en forme de méthode Coué.

La contre-vérité, c’est l’affirmation selon laquelle le plan « France Relance » serait, selon Jean Castex, « le plus ambitieux de toute l’Europe ». Il n’en est rien. Premièrement l’Allemagne va mobiliser la somme colossale de 1000 milliards d’euros (certes en comptant la garantie d’État sur les prêts exceptionnels aux entreprises, qui comme en France ne sont pas du « vrai argent » mais juste une promesse de rembourser à leur place en cas de faillite).

Deuxièmement, l’Italie (dont le PIB est inférieur de 15% au nôtre), qui bénéficiera à plein du plan de relance européen du 24 juillet dernier, pourra compter sur 80 milliards de subventions et 120 milliards de prêts de la Commission, sur la période 2021-2023. Il en est quasiment de même pour l’Espagne (dont le PIB est inférieur de 40% au nôtre).

La prédiction en forme de méthode Coué, c’est la croyance selon laquelle le rebond de l’économie française l’année prochaine sera d’au moins +7%, comme anticipé par Bercy, l’Insee et la Banque de France. Le raisonnement tenu par le Gouvernement est donc qu’aux -10% de 2020, les +7% de 2021 seront « raboutés » par les +4% du plan de relance. Les éléments de langage du Premier ministre le confirment : il s’agit seulement de « reconstituer » ce qui a été perdu.

Il n’est évidemment pas dans mon propos d’accuser les prévisionnistes de ces vénérables institutions d’optimisme démesuré, encore moins d’avoir fumé la moquette. Mais les prévisions doivent toujours être prises avec une extrême prudence et la part d’impondérable demeure très élevée. Une série de spirales négatives pourraient bloquer la reprise « spontanée » de 2021 bien en-deçà de +7% (accumulations de plans sociaux, reprise de l’emploi en-dessous des estimations, rupture de confiance des ménages qui continueraient de « thésauriser » leur épargne de précaution, krachs boursiers puis financiers etc..).

Dans cette macro-économie aussi inédite que catastrophique, mieux vaut prévenir que guérir et donc, contrairement à la politique sanitaire et hospitalière qui nous a menés là où nous en sommes, prévoir vraiment le pire.

Une nouvelle loi de finances rectificative pour 2020 devrait concentrer davantage de crédits sur le semestre à venir, sans attendre la loi de finances pour 2021. La communication gouvernementale pourrait ainsi tenir (pour une fois) la ligne éditoriale du Président de la République, au lieu de se contredire en permanence, en annonçant d’emblée que la France « fera tout, quoi qu’il en coûte » pour rétablir puis relancer son économie.

Une telle vision des choses, beaucoup plus volontariste et proactive, ne risquerait strictement rien en terme de « crédibilité de la signature de la France », puisque la Banque Centrale Européenne a d’ores et déjà fait savoir, presque explicitement, qu’elle rachèterait la totalité des dettes émises pour lutter contre la crise. Pourquoi ne pas en profiter ? Tout porte à croire que les avares de Bercy ont, comme d’habitude, été trop écoutés.

II. Un plan de relance, sans… relance de la consommation ?!

L’avant-dernière fois que la France avait conçu un plan de relance (avant celui de Sarkozy, donc), c’était sous… Lionel Jospin.

Le dernier Premier ministre français véritablement socialiste (à tout le moins, « social-démocrate ») avait bâti sa politique économique sur quatre piliers : des baisses d’impôts pour les entreprises intelligentes (celles de Castex le sont beaucoup moins), une hausse immédiate du SMIC de 4%, 500.000 créations « d’emplois jeunes » et le démarrage de la réduction du temps de travail à 35h payées 39. Résultat : grâce à Jospin, la croissance économique était repartie de manière foudroyante et 1 million d’emplois avaient été créés.

Les très importants revenus supplémentaires générés entre 1997 et 2000 par la hausse du SMIC et les « emplois jeunes » ; ainsi que le climat de confiance entourant la généralisation progressive des 35h et ses nouvelles opportunités de consommation, avaient « fait le job ».

Mais en 2020, nulle trace d’une reprise vigoureuse de l’emploi public (alors que la quasi-totalité des services publics sont anémiés), presque rien sur les salaires (hormis les hausses de rémunérations dans la fonction publique hospitalière, qui ne font que rattraper partiellement ce qui a été perdu depuis 10 ans) et rien sur le temps de travail : Macron, emboîtant le pas du MEDEF, s’apprête même à faire le contraire de Jospin. Personne ne nie que l’investissement, privilégié dans « France Relance », soit décisif pour la bonne santé d’une économie, mais la consommation ne l’est pas moins, qui représente près de 70% du PIB français…

La presse de droite se réjouit bruyamment : le Gouvernement a promis de ne pas annuler sa relance par des augmentations d’impôts. En réalité… il ment.

Macron, Castex et le sous-ministre aux retraites ont confirmé plusieurs fois qu’il y aura bien une « réforme » des retraites avant 2022. Cela veut donc dire que les actifs devront se préparer à payer plus (longtemps) pour gagner autant (voire moins, si par malheur le système « universel » de retraites est instauré). Même chose pour l’assurance chômage : à cotisations inchangées, les revenus de transfert baisseront. Tout cela, financièrement, équivaut à une augmentation d’impôt. En réalité, l’austérité a déjà commencé.

III. Un plan focalisé sur l’investissement et les entreprises, pour le pire et le « un peu moins » pire

Commençons par les quelques rares sur lesquels on peut se montrer raisonnablement satisfait : la rénovation énergétique des bâtiments, la composante « verdissement » à 30 milliards et le soutien au ferroviaire

Transition écologique, belles annonces, faibles moyens….

Le Plan « France Relance » comporte une partie « rénovation énergétique des bâtiments » intéressante. 5 milliards iront aux bâtiments publics (administrations, mairies, écoles etc.) et cela est bon non seulement pour le BTP, fortement pourvoyeur d’emplois, mais aussi, bien sûr, pour la lutte contre le changement climatique (les déperditions de chaleur des bâtiments sont à l’origine de plus de 20% des émissions de gaz à effets de serre). On se demande simplement si au regard de l’urgence, les moyens sont correctement calibrés, car pour isoler par exemple 700.000 logements par an, les besoins de financement sont estimés à 20 milliards (pour les bâtiments privés, le plan Castex en prévoit… 2).

Enfin, songeons à une autre déperdition, qui pourrait fortement affecter l’effet-emploi de ces mesures, celles du travail détaché. Pour créer vraiment des emplois en France, il est plus que temps d’en finir avec ce dumping social !

On peut faire le même constat globalement positif au sujet du ferroviaire. La sous-partie « transports » de la partie « verdissement » consacre des sommes importantes au développement des trains de nuit, des petites lignes et du fret ferroviaire. Il s’agit là d’un progrès qu’il faut reconnaître, mais à sa juste mesure. Ici aussi, il est à craindre que les quelques 7 milliards de crédits suffiront peu au regard des pertes (au moins 4 milliards) enregistrées par la SNCF du fait du confinement. Une mesure complémentaire qui pourrait avoir un effet « coup de fouet » sur l’activité de la SNCF, serait que l’État reprenne le reliquat de dettes (12 milliards) non reprises après la « réforme » de 2018.

Baisser les coûts, encore, toujours, sans réelles contreparties…

D’autres mesures, notamment pour l’innovation, retiennent notre attention. En particulier les aides aux entreprises pour réduire leur empreinte carbone (environ 10 milliards) et le développement de la filière hydrogène : 7 milliards (soit un ordre de grandeur comparable, lui, au plan de relance allemand).

Il serait cependant pleinement rassurant que contrairement à ce qui se passe en coulisses depuis plusieurs mois, les grands donneurs d’ordres de la filière (notamment Air Liquide) cessent de sous-traiter leurs programmes de recherche à l’étranger, y compris… à la Chine ! Nous avons besoin de garanties solides sur cette question cruciale pour notre avenir industriel ; et si les experts comptables de Bercy tiennent tant que ça à l’argent des Français, autant que cet argent serve à développer des entreprises françaises !

Nous gardons le pire pour la fin. Sur les 100 milliards, un cinquième serviront à baisser les « impôts de production », à savoir les impôts locaux qui ont succédé à la taxe professionnelle. Il n’est même pas caricatural de constater qu’il s’agit là d’un véritable « cadeau au MEDEF ». Pourquoi ? Parce que cette baisse, qui prend une place énorme dans l’effort budgétaire de « France Relance », est sans contreparties.

C’est pour cette raison que nous disions plus haut que la baisse des impôts des entreprises projetée par Jean Castex n’est « pas intelligente ». En 1997 aussi, les impôts des entreprises avaient baissé. Il s’agissait du taux d’impôt sur les sociétés. Mais il y avait eu une contrepartie, inconcevable pour nos technocrates français contemporains : le taux réduit d’IS n’était appliqué qu’en cas de réinvestissement du bénéfice, et pas en cas de redistribution aux actionnaires (résultat, l’investissement des entreprises avait bondi entre 1997 et 2000).

Sur 20 milliards, combien iront se perdre dans la poche des propriétaires des entreprises et n’iront donc ni à l’emploi, ni à l’investissement – ce qui est tout de même un comble pour un plan censé être focalisé sur l’investissement ? Il aurait été par exemple judicieux d’assortir cette baisse d’engagements fermes pour la modernisation de l’appareil productif (qui, comme on l’observe au nombre de robots industriels, est très en retard en France, par rapport à des pays ayant conservé une très forte industrie, comme l’Allemagne ou la Corée du Sud).

Enfin, si le Gouvernement veut soutenir les entreprises, la meilleure chose à faire est qu’il reprenne à sa charge les Prêts Garantis par l’État (PGE), réduisant ainsi le mur de dettes contre lequel tant d’entre elles menacent de s’écraser ? Nul besoin d’être « économiquement irréaliste » et encore moins « socialiste » ou « de gauche » pour consentir un tel effort au nom de la Nation : à cette heure, les trois Gouvernements ayant plus ou moins clairement indiqué aux entreprises que leurs « dettes Covid » seraient reprises par l’État puis effacées par leur banque centrale sont l’Allemagne, le Japon et les États-Unis.


Le plan « France Relance » est une politique imaginée « toutes choses égales par ailleurs », comme disent les économistes. C’est-à-dire que si tout se passe exactement comme prévu, si aucun paramètre ne dévie de la trajectoire anticipée, ce plan pourrait avoir des chances pas trop déraisonnables de rétablir la situation économique française d’avant-mars 2020. Autrement dit : ça passe ou ça casse, ni plus ni moins. Mais sur le fond, beaucoup de questions resteront posées, y compris celles de la conversion écologique de l’appareil productif et de la réindustrialisation, car les crédits demeurent insuffisants.

Certains ont pris l’habitude de comparer la « France en guerre » de 2020 avec celle de 1940. Bien sûr, ils exagèrent, mais l’on est parfois saisi par les ressemblances d’état d’esprit entre ces deux moments terribles : imprévision, arrogance et surtout conformisme d’une stratégie bien trop statique. Le plan Castex est dimensionné comme un plan de relance normal en creux de cycle économique normal. Or rien n’est « normal » dans cette crise, et même si ces 100 milliards impressionnent à première vue, on espère vraiment, sans trop y croire hélas, qu’ils ne connaîtront pas le même sort que les impressionnants édifices de la Ligne Maginot.

Plus que Jamais, nous sommes Charlie.

Demain s’ouvrira le procès de l’attentat de Charlie Hebdo, qui fit douze morts le 7 janvier 2015.

À la suite de cet événement le peuple français s’est levé, uni comme jamais, pour montrer toute la solidarité dont il est capable dans l’adversité, et pour défendre une certaine idée de la liberté.

La satire est une arme très sérieuse contre la sottise et l’obscurantisme, parce qu’elle révèle, d’un bon mot ou d’un coup de crayon, leurs conséquences absurdes, voire inhumaines.

La liberté d’expression est totale ou elle n’est pas, et l’humour est l’un des aspects les plus importants de cette liberté. On peut ne pas rire, s’offusquer, attaquer en justice, mais jamais la violence ne devrait répondre à l’impertinence.

La République française promeut le principe d’une communauté nationale incluant quiconque le souhaite, quelles que soient ses origines et sa religion, et la liberté d’expression y est un droit : autant d’idées intolérables aux yeux de fanatiques qui, en perpétrant des actes ignobles, ont cherché à s’attaquer aux fondements de notre société.

Demain commencera le procès d’une barbarie qui n’a rien à voir avec la foi ou les idées, une barbarie qui ne se propose d’autre but que celui d’opprimer les êtres humains et de s’attaquer à l’État de droit et à ce qu’il représente : la sécurité de la population, et la vie en bonne intelligence des citoyens entre eux. N’oublions pas que ce procès sera aussi celui des attentats de Montrouge, pendant lequel une policière fut assassinée, et de l’Hyper Cacher, où quatre personnes furent exécutés parce qu’elles étaient Juives.

Aujourd’hui plus que jamais nous pensons aux victimes et aux blessés ;

aujourd’hui plus que jamais nous sommes Charlie.

La sécurité un droit fondamental pour tous les citoyens

Depuis quelques semaines, la France a connu une vague de violence contre les personnes qui a particulièrement ému l’opinion. De l’agression mortelle d’un chauffeur de bus à Bayonne à la série d’attaques à arme blanche à Bordeaux, de l’agression antisémite à Paris à celle d’une infirmière dans un bus en Seine-Saint-Denis, cette montée de violence participe à l’insécurité grandissante dont sont victimes nos concitoyens.


Nous disons en premier lieu notre solidarité avec les agents de service public confrontés quotidiennement à la violence, et qui le paient parfois de leur vie. Le transport urbain est une mission de service public, et c’est le droit des usagers comme des fonctionnaires de s’assurer que le trajet se passera sans heurts, sans risque d’agression physique ou verbale.

Nous rappelons que l’insécurité est un fait politique. Elle ne peut pas se régler d’elle-même et doit faire l’objet d’actions spécifiques de la puissance publique. La plus grande fermeté doit être appliquée contre les délinquants qui se rendent coupable de ces agressions, sans quoi le sentiment d’impunité progressera. Pour ce faire, la justice doit disposer de ressources supplémentaires. En outre, les moyens humains et financiers pour lutter en direct contre la violence doivent être renforcés. Il s’agit de reconstruire la police de proximité afin d’apporter une réponse appropriée aux incivilités et aux agressions. L’austérité dont la justice et la police ont été victime est une cause majeure de la montée de la violence. C’est tout un maillage de présence territoriale, tant en banlieue qu’en milieux périurbain et rural qu’il est nécessaire de reconstruire pour répondre aux attentes légitimes des Français en termes de sécurité et de tranquillité publique, et pour garantir la confiance entre les habitants et les gardiens de la paix. Le fait que certaines de ces violences soient exercées par des mineurs montre la nécessité du renforcement des services publics de l’Education Nationale et de la Protection Judiciaire de la Jeunesse.

La Gauche Républicaine et Socialiste appelle donc le ministre de l’intérieur à mettre tout en œuvre pour que cette vague de violence insupportable cesse. En tant que républicains, nous ne pouvons nous résoudre à ce que l’ordre républicain soit bafoué par des individus qui se croient au dessus de la loi commune. En tant que parti de gauche, nous ne pouvons nous résoudre à ce que les classes populaires et les fonctionnaires de services publics soient les premiers confrontés à la violence.

soutien au peuple Mauricien

Après la catastrophe explosive que subit le peuple Libanais – environ 300 000 personnes sans domicile, plus d’une centaine de morts, 5 000 blessés et au moins 5 milliards de dollars de dommages matériels -, c’est au tour de l’île Maurice de faire les frais du transport de cargaisons dangereuses portées par un « bateau-poubelle ». 


En effet, depuis le 25 juillet, un vraquier japonais, battant pavillon panaméen, s’est échoué aux larges de ce petit paradis de 2000km2, déversant ainsi des tonnes hydrocarbures dans ses eaux turquoises devenues noires.


A noter que les courants changeants et l’écoulement des produits pétroliers de la cale du navire pourrait aussi menacer la France du fait de la proximité de La Réunion et de l’île Maurice.


C’est ainsi que les autorités locales réunionnaises et le représentant de l’Etat français ont dépêché des secours afin d’aider la population de « l’île soeur », déjà très engagée dans ce combat et prenant le relais du Gouvernement Mauricien. Celui-ci se trouvant dans l’incapacité d’agir concrètement et rapidement car restant en attente de l’aide internationale.


L’île Maurice, déjà sérieusement affectée par la pandémie de Covid-19, est plus que jamais en proie à un désastre économique et social car vivant principalement du secteur touristique. Cela alors que son espace aérien est fermé depuis des mois. 


Au niveau écologique c’est une catastrophe qui s’annonce avec le danger que représente cette marée noire pour de nombreuses espèces d’animaux, de poissons et de végétations côtières, majoritairement endémiques de ce pays de l’Océan Indien. 


Quand on sait que 70% des navires marchands du monde naviguent sous pavillon de complaisance, sans respects des normes en vigueur, et sont à l’origine de 63% des accidents de ce type, nous disons fermement qu’il est grand temps que ces pratiques dangereuses s’arrêtent. 


La Gauche Républicaine et Socialiste apporte tout son soutien au peuple Mauricien dans son combat et nous espérons vivement que ce sera l’unique marée noire de son histoire.

soutien à Svetlana Tikhanovskaïa et au peuple bélarusse

Dimanche dernier s’est déroulée l’élection présidentielle biélorusse dans un contexte particulier. L’emprisonnement de plusieurs figures d’opposition et l’interdiction faite aux observateurs de l’OSCE d’entrer sur le territoire bélarusse ne laissaient que peu de doute quant à son issue.

Cette élection fut néanmoins marquée par l’émergence de Svetlana Tikhanovskaïa qui a réussi, en l’espace de quelques semaines, à unir l’opposition et à créer autour d’elle un véritable mouvement populaire. « Dernière dictature d’Europe », les résultats officiels illustrent un pouvoir central à bout de souffle. Avec à sa tête un autocrate qui est contraint d’avoir recours à des fraudes massives et de réprimer son peuple avec violence pour se maintenir.

La Gauche Républicaine et Socialiste apporte son soutien à Svetlana Tikhanovskaïa, désormais réfugiée en Lituanie, et au mouvement de contestation. Nous saluons le peuple bélarusse dans sa quête de démocratie et de paix sociale

Nous avons besoin de vous !

Quelles que soient vos compétences, si vous touchez votre bille en droit, en bricolage, si vous aimez écrire, si vous êtes créatif… vous pouvez prendre part à des actions et ateliers près de chez vous ou encore nous envoyer vos vidéos, vos dessins pour des affiches etc.