Reprendre la main en France et en Europe : notre feuille de route pour les élections européennes

La Gauche Républicaine et Socialiste a choisi de s’engager avec la liste de rassemblement conduite par Léon Deffontaines aux élections européennes du 9 juin prochain.

Pour se mettre enfin au service des peuples, l’Union européenne doit profondément changer. Son orientation néolibérale, son austérité budgétaire, la concurrence et le libre-échange généralisés, sont des échecs cuisants. Depuis la crise de 2008, l’Europe décroît économiquement et technologiquement face à la Chine et aux États-Unis, qui eux, soutiennent massivement leur industrie. Les inégalités se creusent en son sein et la pauvreté atteint des sommets.

L’Europe a besoin d’un autre logiciel. Au lieu de tout centraliser à Bruxelles, elle doit redonner des marges de manœuvre aux États, qui sont les mieux placées pour organiser et relocaliser la production, réaliser les grands travaux nécessaires à la transition écologique, développer les services publics et garantir notre souveraineté industrielle, énergétique, alimentaire et culturelle.

L’Europe qu’attendent nos concitoyens n’a pas vocation à dépouiller les États de leurs prérogatives, particulièrement en matière de politique étrangère et de défense. Notre priorité pour les années qui viennent, c’est le développement économique et la cohésion sociale, et pas un nouvel élargissement qui ne permettrait qu’accélérer les délocalisations et rendre l’Union politiquement ingérable.

Chacun sait que les projets qui seront défendus par d’autres partis de gauche ne peuvent pas s’agréger  : les écologistes (EELV) et le Parti socialiste s’entendent sur un nouveau saut fédéral ; le groupe S&D a validé un nouveau pacte budgétaire qui perpétue l’austérité ; la majorité des écologistes européens ne semble guère préoccupée par la question agricole (ils ont voté pour le traité avec la Nouvelle Zélande) ; la France insoumise défend – avec les écologistes – une ligne décroissante qui frappait en premier les classes populaires, s’entête à vouloir sortir du nucléaire alors que l’urgence est d’en finir avec le charbon, le gaz et le pétrole, et de De manière inexplicable, refuser les grands projets d’infrastructures fluviales et ferroviaires. Sur l’Europe, l’idée d’une liste unique n’a donc aujourd’hui pas de sens.

La liste conduite par Léon Deffontaines propose pour sa part une forme inédite de rassemblement  : aux côtés de candidats communistes reconnus comme André Chassaigne, Hélène Bidard ou Fabien Roussel, nous comprons de nombreux camarades de la GRS avec Emmanuel Maurel (en 3 e position) ou Sophie Camard mais aussi de L’Engagement, des Radicaux de Gauche (LRDG) et d’anciens insoumis.

Mais c’est surtout l’alliance avec les représentants des travailleurs qui apportent sa singularité à notre rassemblement, avec Sigrid Gérardin (en 2 e position) du Snuep-FSU, Fabien Gache ancien leader CGT-Renault du Mans, Marylène Faure de la CGT -énergie ou encore Manon Ovion, syndicaliste CGT qui a mené la grève victorieuse chez Verbaudet.

Notre rassemblement aux élections européennes propose un vrai chemin pour réconcilier les travailleurs avec la démocratie.

Défendre notre cohésion sociale, c’est défendre notre cohésion nationale

Voici notre premier éditorial de l’année nouvelle…

Ce mois de janvier 2024 est marqué par une mobilisation sans précédent, à un niveau rarement vu depuis des années, des agriculteurs.

Ce mouvement paysan a d’ailleurs ses répliques un peu partout en Europe, avec des amorces et des curseurs différents ; à l’échelle nationale ou européenne, la gauche aurait tort d’ignorer ce qui se passe, car si elle n’écoute pas leur colère et qu’elle n’y répond pas, on sait déjà que les démagogues et les entrepreneurs de haine décideront de détourner à leur profit électoral cette révolte : on a vu que c’est ce qui est arrivé voici quelques mois aux Pays-Bas avec l’émergence d’un parti populiste autoproclamé paysan aux élections locales puis la progression du parti d’extrême-droite, le PVV, aux législatives.

Ce serait une grave erreur de ne considérer que la question des exonérations sur le carburant ou celle des contraintes environnementales, car les questions des conditions de revenus et de production, de la qualité de l’alimentation, du libre-échange et plus généralement de la souveraineté alimentaire sont en jeu. Aux côtés de nos camarades de la liste européenne « Reprendre la main en France et en Europe », nous avons bien raison d’attirer l’attention sur ces réalités ; rappelons-nous de la désinformation médiatique qui avait accompagné les débuts du mouvement spontané des « Gilets Jaunes » avant de (re)découvrir que nos concitoyens ne réclamaient rien d’autre que des services publics, l’égalité républicaine, l’égalité territoriale.

Gardons aussi intacte notre boussole républicaine :

Dans cette affaire, comment ne pas voir l’hypocrisie malsaine d’un Bruno Retailleau ou encore d’un Gérald Darmanin légitimant la violence qui parfois a pu accompagner certaines des actions des agriculteurs quand ils n’ont de cesse de fustiger toutes les autres violences dans les mouvements sociaux, ou dans les émeutes de l’été dernier, pour transformer en soi les mécontents et les révoltés en ennemis irréductibles de la République. Leur seule boussole c’est ce qu’ils croient être leur intérêt électoral, considérant que c’est là leur électorat supposé captif qui agit : rien à voir avec l’intérêt général, rien à voir avec la République.

Nous sommes convaincus que les Français en ont assez de la violence qui monte dans la société comme dans le débat politique.

Et les débuts du gouvernement Attal sont déjà une forme renouvelée de violence à leur égard, tant le mépris social des ministres s’affiche désormais sans fard et de manière décomplexée ; de la ministre de la santé – qui explique que celle-ci ne peut pas être gratuite alors que les Français modestes voient croître depuis des années la note des franchises – à la ministre de l’éducation – qui prétend apitoyer la France sur son sort de grande bourgeoise fuyant dans le privé (et pour un lycée réactionnaire) ce qu’elle présente comme la dégradation de l’école publique dans un quartier ultra-privilégié, alors que nos concitoyens voient tous les jours les effets destructeurs du macronisme sur l’éducation nationale. Nous combattrons avec force la première et ses collègues ; la seconde doit plus que jamais démissionner.

En 2024, lançons la contre-offensive !

L’année 2023 s’achève comme elle avait commencé : dans le mépris de la démocratie et du parlement, dans l’angoisse sociale du lendemain pour des millions de foyers de notre pays.
L’année avait débuté avec des manifestations massives contre une réforme des retraites injuste, inutile et inefficace qui finit par être adoptée avec les forceps du 49.3… elle se termine dans l’attente de la sanction du Conseil Constitutionnel sur le projet de loi immigration, lui aussi injuste, inutile et inefficace qu’Emmanuel Macron et Elisabeth Borne ont, à tout prix, voulu faire adopter en sachant que des pans entiers du texte n’étaient pas constitutionnels, uniquement pour s’assurer les voix des députés LR et RN. Au-delà de son contenu, la méthode utilisée pour faire voter la loi immigration nous montre un régime de la Vème République à bout de souffle, avec un exécutif qui le gave de toxines institutionnelles sans se soucier de l’amener chaque jour un peu plus vers sa phase terminale.

Pendant ce temps, les Français continuent de subir les effets délétères de la hausse des prix. En ces lendemains de Noël, autrefois consacrés à vivre un peu de joie en famille (peu importe la classe sociale), le quart de nos compatriotes envisagent désormais de revendre les cadeaux déposés au pied du sapin pour payer une partie de leurs traites. Le ministre des finances ne voit pas de son côté « d’appauvrissement de la société française ». Pourtant tout le démontre et, face à l’échec de la politique économique macroniste (Bruno Le Maire voyant s’éloigner l’objectif d’un taux de chômage à 5% en 2027), le voilà qui envisage un nouveau tour de vis social qui précariserait un peu plus les chômeurs âgés. Avec une telle médecine, on ne pourra même pas dire que le patient est mort guéri…
Enfin, refusant de profiter de la fenêtre d’opportunité que lui offre les faiblesses du gouvernement allemand, Emmanuel Macron laisse filer les pires absurdités au niveau européen : retour au Pacte d’Austérité, accumulation des traités de libre échange, ouverture d’une nouvelle phase d’élargissement de l’Union Européenne…


Le sursaut est plus que jamais nécessaire et vital. Nous promouvons depuis longtemps un rassemblement de la gauche dans un nouveau front populaire, autour d’un programme commun où les priorités de nos concitoyens – travail, salaires, éducation, hôpital, accès aux services publics, etc. – seraient enfin prises en compte. Face à la déconfiture du néolibéralisme macroniste, il y a urgence à ce que la gauche propose enfin une alternative ambitieuse pour garantir la cohésion nationale et la justice sociale. On sait trop bien que le Rassemblement National n’est plus seulement à l’embuscade mais prépare la grande offensive. Nous défendrons notre projet dès les prochaines élections européennes et nous continuerons inlassablement à travailler à la contre-offensive.

Nous vous donnons RDV le 22 janvier pour les vœux de la GRS.

Entrer en Résistance

Nous ne faisons pas face à un gouvernement qui voudrait faire de son mieux dans un contexte difficile mais se tromperait sur le diagnostic et les solutions.

Nous faisons face à un président de la République au service des puissants de ce monde, idéologiquement convaincu que la richesse ruisselle sans qu’il n’y ait besoin que la loi instaure la solidarité et qui, délibérément, ne prend pas les mesures pour sauver, soutenir ou améliorer tout ce qui fait l’originalité et la pertinence de notre modèle social français ou même européen.

Au contraire, par tous les moyens, et dans tous les domaines, il affaiblit, casse ou laisse dépérir à dessein. Il n’est pas le seul en Europe. D’autres ont tapé plus fort et plus tôt. Mais les objectifs sont les mêmes.

Ces attaques semblent partir tous azimuts mais sont malheureusement très cohérentes. Ainsi de la réforme des retraites, inutile et injuste ; ainsi de l’Hôpital, de la Recherche ou de l’École où, faute de moyens et d’ambition, on désespère les personnels et on laisse filer les compétences ; ainsi de la Laïcité quand « l’on » fait semblant de ne pas voir que la participation du Président à des cérémonies religieuses est anticonstitutionnelle et rend inaudible le juste discours sur les signes ostentatoires ; ainsi du droit du travail contre lequel on ne compte plus les coups de boutoirs, dont le dernier en date est la proposition de faire reculer d’un an à deux mois le délai de prescription pour la saisine des prudhommes en cas de licenciement abusif… Et la liste est longue.

Entrer en résistance, c’est multiplier les combats ponctuels sans perdre de vue la vision d’ensemble. Entrer en résistance, c’est avoir conscience qu’à ce régime la République est en danger. Mais entrer en résistance c’est aussi gagner : ainsi de la victoire d’Emmanuel Maurel et de ses alliés sur le géoblocage des œuvres culturelles. Entrer en résistance c’est gagner partout où nous sommes car il n’y a pas de petites victoires. Entrer en résistance, c’est ainsi préparer la contre-offensive et la gauche républicaine de demain qui, en France comme en Europe, pourra proposer une alternative attractive aux chemins mortifères.

Un peu de glyphosate sur votre camembert industriel ?

Le mandat du parlement européen s’achève et il faut croire que le conseil et la commission européenne ont décidé de faire passer les pires décisions et compromissions au dernier moment.

On a suivi l’idée absurde de vouloir supprimer les boites de camembert en bois, belle diversion pour faire oublier que la commission a défendu la prolongation pour 10 ans du glyphosate. Dans le même élan, il faudrait en plus soutenir un traité de libre-échange délirant avec la Nouvelle Zélande pénalisant l’Agriculture européenne et générant des millions de tonnes de CO2.

Dans ce concours de la plus mauvaise idée de la législature, le gouvernement français n’a pas brillé : cacophonie, injonctions contradictoires, dénoncer le lendemain les mauvais coups qu’on a avalisés ou laissés passer la veille… ces pratiques gouvernementales ne sont certes pas neuves, tous les gouvernements français ont déjà joué du « c’est pas moi c’est Bruxelles » pour se dédouaner des décisions qu’ils soutenaient. Mais plus que jamais l’exécutif français ressemble aujourd’hui sur ces sujets comme sur bien d’autres à un canard sans tête.

Depuis 10 ans, Emmanuel Maurel défend au nom de la Gauche Républicaine et Socialiste au sein du Parlement européen une ligne offensive et cohérente qui devrait inspirer la position française dans la manière de restaurer la place de notre pays dans une construction européenne qui est de plus en plus un champ de concurrence débridée. Il est temps de travailler à envoyer à ses côtés d’autres député(e)s européen(ne)s sur le même modèle à Strasbourg et Bruxelles.

Embuscade, fractures ou alternative crédible ?

La tragédie qui se déroule au Proche-Orient depuis les attaques du 7 octobre et les représailles à Gaza n’en finit plus.

En France, la tentative par certains d’importer le conflit accroît les fractures dans notre société et crée une rupture à gauche (qui, pendant ce temps, ne parle plus des problèmes de nos concitoyens).

Jusque dans la protestation unitaire nationale contre la montée en flèche de l’antisémitisme, l’extrême-gauche et une partie de LFI ont estimé qu’il fallait cliver, sans comprendre que cela banaliserait et respectabiliserait le Rassemblement National.

En embuscade, l’extrême-droite engrange patiemment sur les décombres de la gauche et la politique antisociale du bloc macroniste. Sa « réforme du RSA » et sa tentative de limiter l’utilisation des tickets restaurants (heureusement tuée dans l’œuf par l’indignation publique) sont du pire effet alors que la pauvreté ne cesse d’augmenter. Le tout sur fond d’une autre banalisation : celle de l’usage systématique du 49-3 et du bâillonnement du Parlement.
Pour sa part la droite opte pour la… droitisation jusqu’à la caricature. Tous les clichés y passent. Aide Médicale d’Etat = tourisme médical; allocations familiales = assistanat des délinquants; droit du sol = liquidation de notre « identité chrétienne ». Ses pathétiques gesticulations ne tromperont personne, à part peut-être quelques sénateurs.
Alors même que le sujet de l’immigration mérite un débat national apaisé, Marine Le Pen n’a rien à faire et peut se contenter d’observer la séquence en engrangeant pour la suite.

À gauche, il faudra bien trouver les voies et moyens de construire non pas une simple alternance, mais bien une alternative crédible pour la cohésion nationale et la justice sociale. Sans quoi nous disparaîtrons dans l’oubli des Français, lassés par nos inconséquences et nos vociférations.

Qu’est ce qu’on attend !

Depuis ce 7 octobre où nous étions réunis pour nos UGR à Rochefort pour réfléchir avec d’autres la gauche nécessaire pour gagner et changer la vie des gens, l’actualité a mis en sourdine les problèmes légitimes des Français et les solutions pour y remédier (inflationprix de l’énergie, crise du logement, salaires, crise écologique, …)

Le séisme provoqué par l’attaque terroriste du Hamas à l’encontre de la population d’Israël a atteint une grande partie du monde, et ses répliques continuent de nous impacter.

C’est dans ce climat que Dominique Bernard tombe à son tour sous les coups du terrorisme islamiste. À seulement 3 jours des commémorations de l’attentat contre Samuel Patty, l’école et à travers elle, la nation et la République, étaient de nouveau ensanglantées.

Juste à côté, ce lundi 16 octobre, à Bruxelles, c’est le bruit des balles qui nous rappelle que l’islamisme radical nous mène une guerre, tandis que le Haut-Karabagh subit une véritable épuration ethnique par l’Azerbaïdjan dans un silence assourdissant.

Alors il est vraiment temps de reprendre le chemin qui mène à l’espoir. Et il est temps de sortir de l’hystérisation permanente du débat public.

Nous avons besoin de nous retrouver et de travailler sereinement à un programme commun. C’est ce que commencent enfin à dire un certain nombre d’acteurs de gauche, c’est ce que nous proposons depuis le début.

Alors, qu’est-ce qu’on attend !

La pire rentrée depuis des décennies

Voici deux jours que les élèves des écoles maternelles et élémentaires ont repris le chemin des classes ; les collégiens et les lycéens ont suivi. Jamais depuis près de 40 ans, nous n’avons connu une rentrée scolaire dans des conditions également dégradées. Non seulement il manque d’enseignants dans le primaire comme dans le secondaire, mais la « nécessité » des recrutements en catastrophe – pour boucher les trous béants dans les effectifs générés par le laisser aller gouvernemental – a conduit à un effondrement des exigences pédagogiques à l’égard de nombreux contractuels débutants qui vont arriver devant une classe, sans bagage et sans expérience. Parallèlement, leurs collègues (qu’ils sortent du concours ou soient en poste depuis des années) désespèrent de leurs écoles.

Les médias peuvent tourner depuis ce matin sur la grève du lycée Maurice-Utrillo de Stains contre la « politique islamophobe » du gouvernement – ​​​​il est vrai que le discours assumé d’une partie des enseignants engagés (égarés ?) dans ce mouvement est totalement à contre-courant des 80% des enseignants satisfaits de la réaffirmation du sanctuaire scolaire face à l’intrusion du religieux – mais en réalité, dans ce lycée REP+, sur une des communes de France les plus en difficulté, les motivations profondes de toute la communauté éducative de l’établissement sont sur l’essentiel : baisse de la dotation horaire au sein de l’établissement, augmentation du nombre d’élèves dans les classes de 2nde pro (elles passent de 24 à 30 élèves), suppression d’un poste de CPE… de quoi massacrer le quotidien scolaire.

Pendant ce temps-là, Emmanuel Macron peut bien gloser chez « Hugo décrypte » sur le bien fondé d’une expérimentation de l’uniforme à l’école, on voit difficilement en quoi cela pourrait répondre aux enjeux du service public d’éducation nationale , lui redonner les moyens de faire des élèves des citoyens émancipés, pourvus de l’esprit et des compétences nécessaires pour conduire leur vie hors de tout déterminisme social. 
Le pire est sans doute que nous ferons prochainement un édito du même type sur tous les services publics qui sont au contact quotidien de nos concitoyens. Nous avons besoin d’une mobilisation nationale ! 
En septembre 2021, la GRS avait adopté son programme; une partie fournie sur l’éducation lui était consacrée. On ne peut (malheureusement) en retirer aucune ligne, tout reste à faire !

  • Nouveau découpage des secteurs en fonction de la mixité avec une carte scolaire contraignante et sans dérogation possible ;
  • Pondérer les dotations des écoles privées en fonction de leur engagement dans les politiques de mixité ;
  • Instauration et suivi d’une péréquation financière à l’échelle départementale ;
  • Cibler le parc scolaire à rénover avec des grands plans nationaux visant à établir l’égalité des conditions d’enseignement ;
  • Augmenter les salaires mensuels de 30% sur 5 ans ;
  • Améliorer le recrutement et la formation des enseignants : remplacer les Instituts nationaux supérieurs du professorat et de l’éducation par des Écoles normales du primaire et du secondaire rétablissant deux années pleines de formation ;
  • Soutenir les personnels de l’Éducation nationale en impliquant la précarité statutaire et salariale des AESH, en renforçant leur formation et leurs effectifs ;
  • Sur la base d’un engagement à servir l’État pendant 10 ans, les étudiants seraient faits fonctionnaires et donc rémunérés dès le début de leurs études ;
  • Création de postes d’enseignants spécialisés en surnuméraire et mobiles dans toutes les écoles et diminution du nombre d’élèves par classe […].

100 jours, un remaniement cosmétique, et après ?

Sans majorité, sans projet politique défini maintenant que la réforme des retraites est passée, Emmanuel Macron se mue en président qui « tourne les pages ». L’exécutif a démontré depuis un an qu’il pouvait gouverner sans légitimité politique et sans tenir compte de la réalité vécue par les Français.

Cette dernière est pourtant cruelle, l’inflation ralentit certes mais les salaires ne suivent toujours pas et le pouvoir d’achat de nos concitoyens prend l’eau. La hausse de 10% des prix de l’électricité nous rappelle à quel point la crise de l’énergie est durable, sans qu’aucune action ne soit engagée pour apporter une réponse structurelle. Les discours s’accumulent sur la reconquête de notre souveraineté économique et industrielle alors que la vente de nos fleurons et les délocalisations se poursuivent. La semaine d’émeute qui a frappé notre pays après la mort de Nahel a démontré à quel point les fractures et les ségrégations sociales et territoriales sont à vifs, mais après un déploiement policier inédit pour rétablir l’ordre, l’exécutif a décidé de se contenter d’une loi expresse de réparation et n’a nullement l’intention d’aller plus loin.

Nos services publics, notamment hospitaliers, abordent cet été dans un état pire que le précédent, mais rien d’autre n’est proposé que le dispositif d’urgence qui avait permis de surnager l’année dernière. Que dire des perspectives de la rentrée scolaire de septembre prochain, après un an d’immobilisme complet sous le ministère de Pap Ndiaye. Le fiasco du dernier trimestre sur la mixité scolaire est venu clore une année pathétique.

Bercy nie toujours l’existence de superprofits alors que les dividendes continuent de s’envoler. Les défis écologiques (canicule, nappes phréatiques, biodiversité…) s’accumulent mais l’inaction générale est couverte par le vacarme des polémiques sur l’écologie radicale et la réponse sécuritaire qu’on oppose à ses activistes.

Aujourd’hui ou demain, on nous présentera donc un nouveau casting de ministres inconnus et souvent dépassés à l’avance par les faits… Le Prince de Lampedusa semble donner le ton des mois à venir : « Si nous voulons que tout reste pareil, il faut que nous changions tout », mais Emmanuel Macron n’a pas le talent de Visconti comme réalisateur.

« Projet plein emploi » : après les émeutes, un contre-feu bien commode pour le Gouvernement !

Ce que l’on peut retenir du texte « pour le plein emploi » déposé par le gouvernement (et aggravé par la droite) est qu’il utilise toujours la même grosse ficelle quand il n’a rien a proposer : culpabilisation, stigmatisation et mépris des plus précaires.

Un contrat d’engagement (l’obligation de 15 à 20h par semaine) pour tous les demandeurs d’emploi. Traduction : les chômeurs sont responsables de leur situation et pour pouvoir continuer à bénéficier de leurs droits (disposer du service public de l’emploi et être indemnisé après avoir cotisé) ils devront « payer » en réalisant des heures sur des métiers qu’ils ne souhaitent pas forcément ou qu’ils ne savent ne pas faire.

Cette mesure ne prévoit aucun accompagnement supplémentaire et ouvrira un peu plus la porte à l’externalisation vers des partenaires privés.
D’un côté, la double peine pour les privés d’emploi et une charge supplémentaire pour les actuels conseillers « pôle emploi » et de l’autre un nouveau marché pour des prestataires pour l’heure inexistants, mais qui vont germer sous l’effet d’aubaine.
De plus, contrairement à ce qui avait été promis, rien dans ce projet ne permet de rétablir les mesures rejetées par le Conseil constitutionnel sur l’emploi des seniors.
En faisant entrer les allocataires du RSA dans le décompte de pôle emploi, le gouvernement introduit une confusion entre l’indemnisation du chômage ouverte en contrepartie de cotisation et le RSA, qui répond à la nécessité de garantir un filet minimum financé par l’Etat. En renforçant les mécanismes de sanction, en leur imposant 20h d’activité obligatoire, il y a fort à parier que le seul résultat qu’obtiendra le gouvernement sera une augmentation naturelle du non-recours aux allocations. De là à penser que c’est l’objectif visé…

La philosophie de ce projet de loi réside dans cette morale : moins il y aura de recours, plus le taux de chômage s’affichera à la baisse.
Chez ces gens-là, on ne compte plus, on cache !

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