Emmanuel Maurel, fidèle au socialisme républicain – L’Humanité

article publié par Gaël de Santis dans L’Humanité le 4 août 2024

Le fondateur de la Gauche républicaine et socialiste, député de la 3ème circonscription du Val-d’Oise, siège avec les communistes. Le parlementaire est un véritable élu de terrain, qu’il ne cesse d’arpenter.

Emmanuel Maurel est un promeneur. « On ne maîtrise les territoires que lorsqu’on les parcourt à pied », théorise le tout nouveau député du groupe GDR, où siègent les communistes. Il a d’ailleurs déjà repéré pour les prochains jours une randonnée dans sa nouvelle circonscription, la 3ème du Val-d’Oise. Il ira seul, mais ce 26 juillet, c’est en groupe que l’élu arpente les rues de Pierrelaye, dernière ville communiste du département. « Je vous ai fait un cadeau », s’en amuse-t-il en accueillant l’Humanité.

Guidé par Fahed Hadji, adjoint qui lui a ouvert de nombreuses portes lors de la campagne des législatives, Emmanuel Maurel visite les installations et salue les personnels des services publics dédiés à la jeunesse. Depuis le jardin du centre de loisirs, le maire, Michel Vallade, désigne la plaine au-delà de la clôture. Une terre à dépolluer : « J’ai cherché à y installer des cultures de plantes qui ne se mangent pas. »

Mener la bataille pour l’exception culturelle au Parlement européen

L’édile évoque le lin. Cela fait tilt chez Emmanuel Maurel, qui lance : « Le premier producteur européen, c’est la France ! » Et voilà le député, intarissable, qui raconte la renaissance de cette filière. L’élu est un socialiste comme on n’en fait plus, attentif au maintien d’une activité productive sur le sol national.

« J’ai beau être un banlieusard, je dois être l’un des seuls députés à avoir visité les 95 départements métropolitains. »

Au terme de la visite, à côté du chantier du terrain de football, on le rappelle à des choses plus terre à terre : peut-il intervenir pour accélérer un dossier de subvention pour les courts de tennis ? Voilà le député de la nation – qui ces dix dernières années a mené la bataille pour l’exception culturelle au Parlement européen – rappelé au local, qu’il sillonnait quand il était conseiller régional, de 2004 à 2015.

En réalité, il n’a été à aucun moment loin de la France et plastronne : « J’ai beau être un banlieusard, je dois être l’un des seuls députés à avoir visité les 95 départements métropolitains. » Né en Seine-Saint-Denis en 1973, résident du Val-d’Oise, Emmanuel Maurel « est très attaché à la France profonde, ses territoires, la diversité des départements et du peuple français. Il n’a jamais été fasciné par l’establishment parisien », témoigne son amie et camarade, l’ex-sénatrice CRCE Marie-Noëlle Lienemann.

Il est tombé en politique à l’âge de 16 ans, en rejoignant le Parti socialiste et SOS Racisme. Puis c’est l’Unef, les Jeunes socialistes, les bancs de Sciences-Po. En 2004, il est élu conseiller régional. Féru de culture, les médias lui prêtent une érudition classique. À les suivre, il n’aurait d’oreille que pour l’opéra et lirait des auteurs vieux d’au moins un siècle :
Apollinaire, Voltaire, etc. « Ils aiment à me cataloguer ringard », soupire-t-il.

S’il concède écouter « beaucoup de musique classique », il lit aussi des auteurs contemporains, tel Nicolas Mathieu. C’est surtout la poésie qu’il dévore : il s’est récemment plongé dans celle de l’Américaine Louise Glück ou du Français François Cheng. Sa vocation contrariée aurait été de devenir vice-président de la région Île-de-France à la Culture. Le président de l’époque, Jean-Paul Huchon, lui confiera l’apprentissage, puis les affaires internationales.

Un homme de partis

L’élu participe aux débats intellectuels de la gauche. Il a dirigé le journal la Corrèze républicaine et socialiste. Il est l’auteur d’une biographie – la première – de Jean Poperen, républicain et laïc, ex-communiste passé à la SFIO après la répression de Budapest en 1956*. Il retient de cette figure qu’il a côtoyé la priorité accordée à la question sociale : « Le
socialisme, c’est d’abord le salaire
. » Et de Jaurès, sa principale source d’inspiration, d’avoir « mis le réformisme au service de l’espérance révolutionnaire » et que le « parti est un intellectuel collectif ».

Emmanuel Maurel est de fait un homme de partis. Au pluriel. Un militant du PS d’abord, tendance aile gauche. Quand Jean-Luc Mélenchon claque la porte en 2008 et que Martine Aubry prend la tête de Solferino, lui reste. « Je pensais encore qu’il fallait un grand parti socialiste », justifie-t-il. En 2018, le mandat Hollande a achevé ses espoirs et il quitte le PS à
son tour. L’élu fonde Gauche républicaine et socialiste, un temps partenaire de la France insoumise, avant de rallier les campagnes de Fabien Roussel et Léon Deffontaines.

Il siège avec les communistes au sein du groupe GDR. Le vice-président PCF du Sénat, Pierre Ouzoulias, reconnaît en lui quelqu’un de « discret, d’une grande loyauté par rapport à ses idées. Il dispute à la droite les thèmes qui étaient ceux de la gauche, la nation, la République, la laïcité, qu’il faut se réapproprier, réactualiser ». Le député promeneur refuse de dévier de son chemin, celui de la République sociale.

Gaël de Santis

* En réalité, Jean Poperen quittera progressivement le PCF à partir de 1956 fondant la revue Tribune du Communisme, qui accompagnera en 1958 la création du Parti socialiste autonome (scission de la SFIO compromise dans la Guerre d’Algérie et avec les gaullistes dans la création de la Vème République). Il sautera le pas en 1960 en participant à la création du PSU qui fusionne le PSA et plusieurs autres collectifs ; il rompra en 1967 devant le refus du PSU de rejoindre la Fédération de la Gauche Démocrate et Socialiste (FGDS) avant de participer à la création du nouveau Parti Socialiste en 1969. [note de la GRS]

Emmanuel Maurel pour les vœux 2024 de la GRS : « On entreprend, on persévère, ne nous interdisons pas d’espérer ! »

Lundi 22 janvier 2024 en début de soirée, la Gauche Républicaine et Socialiste organisait ses Vœux pour l’année 2024 qui commence dans ses locaux nationaux du 3 avenue de Corbera à Paris.

Dans une salle comble, Emmanuel Maurel a appelé à la mobilisation pour engager la contre-offensive politique : soyons lucides sur le monde et l’Europe tels qu’ils vont, rendons aux Français leur République sociale… tout cela nous aurons l’occasion de le défendre lors des prochaines élections européennes avec la liste « Reprendre la main en France et en Europe ».

Merci aux camarades de la Fédération de la Gauche Républicaine et du Parti Communiste Français (Christian Picquet et Pierre Lacaze), et à Isabelle Amaglio-Térisse, co-présidente de Les Radicaux de Gauche – LRDG pour leur présence amicale.

Retour sur notre beau congrès de Pantin

Notre Congrès de Pantin, les samedi 19 et dimanche 20 novembre derniers, a été une réussite et un beau moment de débat et de fraternité militante. Notre parti a réaffirmé notre volonté déterminée de construire le front populaire qui doit permettre le rassemblement de toute la Gauche et de rétablir le lien civique et politique avec toutes les catégories populaires qui sont la majorité de nos concitoyens. C’est le chemin pour redonner à la gauche sa vocation majoritaire.

Dès samedi matin, nous avons étudié les contributions que vous trouverez dans les liens ci-joints (une contribution très intéressante sur les Océans servira de base pour un travail de réflexion collective qui sera ensuite publié). Le samedi après-midi et le dimanche matin, nous avons examiné la trentaine d’amendements reçus. Par les moments passés ensemble dans la convivialité et la camaraderie, le constat fait à Rochefort en septembre dernier est toujours aussi vivace, après plusieurs séquences d’éloignement forcé, nous avons plus que jamais besoin de moments forts pour nous retrouver ensemble.

un des très nombreux moments de vote qui sanctionnent chacun de nos débats

Nous avons eu le plaisir de recevoir plusieurs invités de toute la gauche : les représentants d’EELV 93 sont venus nous saluer, le Maire PS Bertrand Kern nous a témoigné son amitié et ses encouragements à ce que nous poussions pour un élargissement à vocation majoritaire de la gauche, Christian Picquet de la direction nationale du PCF nous a fait le plaisir de sa présence et Fabien Roussel a envoyé un message fraternel très argumenté. Deux députés NUPES de Seine-Saint-Denis, Stéphane Peu (PCF) et Raquel Garrido (LFI) sont également intervenus pour saluer la qualité de notre texte et de notre réflexion sur la situation politique. Nos amis de la Fédération de la Gauche Républicaine et Socialiste était tous présents : NGS, L’Engagement, LRDG et MRC ont réaffirmé leur volonté d’approfondir notre collaboration.

Emmanuel Maurel, réélu Animateur national (à l’unanimité), et Marie-Noëlle Lienemann, qui restera notre coordinatrice nationale, ont défendu la nécessité de travailler à une grande bifurcation afin d’éviter un grand basculement vers l’inconnu et le déclin. Nos priorités sont connues : travail et salaires, production et relocalisation, éducation et universalisme, transition énergétique avec le soutien au nucléaire et aux énergies renouvelables pour une transformation écologique de nos sociétés. Notre parti prendra à bras le corps l’enjeu des élections européennes : la construction européenne est à la croisée des chemins et doit sortir de ses contradictions internes mortifères.

La GRS est également un parti internationaliste : nous avons été particulièrement heureux de l’intervention devant nos délégués de M. Mohand Arezki Hamdous, Secrétaire National aux Institutions et à la communauté algérienne établie à l’étranger du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie, parti progressiste et laïque algérien en lutte contre un pouvoir corrompu. Le pouvoir algérien tourne le dos à son peuple et nous adressons aux Algériens notre solidarité et notre fraternité. Nous aurons d’autres occasions de travail en commun. Plaisir aussi de rencontrer et d’écouter le témoignage de Chahla Chafiq, sociologue et écrivaine Iranienne (réfugiée en France suite à l’arrivée des islamistes au pouvoir, après la révolution de 1979 à laquelle elle participa activement, la contraignant à l’exil), venue nous parler de la Révolution en cours dans son pays. Le mouvement des femmes a impulsé le mouvement de tout le peuple iranien, c’est une force grandissante malgré la répression sanglante du régime théocratique.

Avant de conclure, rappelons que six résolutions fortes ont été adoptées pour adresser au pays des messages d’actualité de la GRS en plus de notre texte d’orientation :
👉 indexations des salaires sur les prix
👉 sortie du marché européen de l’énergie
👉 réindustrialisation de la France
👉 soutien au mouvement des femmes et du peuple iranien
👉 Hôpital public : urgence vitale !
👉 adhésion pleine au Parti de la Gauche Européenne

Vous trouverez ci le texte d’orientation définitif, les contributions thématiques et les résolutions du congrès.

Nous avons enfin adopté de nouveaux statuts qui nous permettront de renforcer et développer notre parti, en accroissant la participations des militants.

Au travail maintenant : le Collectif d’Animation National va rapidement mettre en place notre organisation et nos actions.

« Un nouvelle étape », texte d’orientation adopté au congrès 2022

Les samedi 19 et 20 novembre 2022, les délégués des militants de la Gauche Républicaine et Socialiste et les membres du Collectif d’Animation National réunis à Pantin pour le congrès du parti ont débattu des amendements et des contributions thématiques adressés par les militants autour du texte d’orientation proposé par Emmanuel Maurel.

Après adoption des amendements (et des contributions thématiques qui y sont annexées), le congrès a adopté à l’unanimité le texte d’orientation de la GRS pour les trois prochaines années. Découvrez le ci-dessous.

Le congrès s’est également prononcés sur plusieurs résolutions, messages politiques d’actualité de la GRS adoptés le dimanche 20 novembre 2022, qui sont également disponibles ci-dessous.

Statuts de la Gauche Républicaine et Socialiste

Il est formé entre les adhérents aux présents statuts une association régie par la loi du 1er juillet 1901 et le décret du 16 août 1901 ainsi que par la loi n°88-227 du 11 mars 1988 modifiée, dénommée « Gauche Républicaine et Socialiste ».

Les présent statuts, adoptés lors de la convention nationale de Pantin le dimanche 20 novembre 2022, remplacent les statuts précédemment adoptés par les rencontres fondatrices de Valence les 2 et 3 février 2019.

Congrès de Pantin des 19 & 20 novembre 2022

Les 19 et 20 novembre 2022 se tiendra le premier Congrès de notre parti depuis les Rencontres fondatrices de Valence en février 2019.

C’est un moment important pour franchir une nouvelle étape pour les militants de la Gauche Républicaine. Vous trouverez ci-dessous le texte d’orientation « Une nouvelle étape » présenté par Emmanuel Maurel, Marie-Noëlle Lienemann et de nombreux membres du collectif d’animation national, et signé par des nombreux militants.

Les référents régionaux et départementaux sont en train d’organiser des réunions de débat sur le texte que vous pouvez amender jusqu’au jour du vote électronique le 5 novembre prochain.

Tu trouveras après le texte d’orientation la liste des candidates et candidats qui lui est annexée pour les instances nationales de la période 2022-2025.

Les amendements et propositions de résolution que vous aurez transmis seront débattus lors du Congrès par les délégués des départements et les membres du Collectif d’Animation National.

Tu trouveras enfin le programme des 19 et 20 novembre 2022 un plus bas dans l’article.

programme prévisionnel du congrès de Pantin – samedi 19 et dimanche 20 novembre 2022

Quel avenir pour la Gauche républicaine ? débat à la Fête de L’humanité

Samedi 10 septembre 2022 à 14h30, la Gauche Républicaine et Socialiste (GRS) organisait sur son stand de la Fête de l’Humanité (Rue du Colonel-Fabien) un débat sur l’avenir de la gauche républicaine, l’état et le devenir du rassemblement de la gauche, alors que les différentes droites (néolibérale, conservatrice et extrême) dominent le Parlement et que les catégories populaires ont à nouveau largement boudé les urnes lors des élections législatives de juin dernier et semblent s’être durablement éloignées de la gauche. Comment, dans ce contexte, construire une gauche à vocation majoritaire ?

Ce débat était également une forme d’apéritif politique pour lancer les Universités de la Gauche Républicaine qui se dérouleront du vendredi 23 au dimanche 25 septembre 2022 à Rochefort (pour toute information, et pour s’inscrire cliquez ici).

Les intervenants étaient :

✅ Liêm Hoang Ngoc, président de la Nouvelle Gauche Socialiste, économiste, ancien député européen et conseiller régional ;

✅ Isabelle Amaglio-Térisse, co-présidente des Radicaux de Gauche (LRDG), conseillère municipale et communautaire de Sartrouville ;

✅ Emmanuel Maurel, animateur national de la GRS et député européen ;

✅ Jean-Luc Laurent, président du Mouvement Républicain & Citoyen (MRC), maire du Kremlin-Bicêtre.

Le débat était animé par Catherine Coutard, vice-présidente du MRC et membre de la direction nationale de la GRS.

Après trois ans, notre ambition est intacte !

Cette semaine, la Gauche Républicaine et Socialiste a fêté ses trois ans d’existence… Trois années particulières car fortement marquées par deux années de crise sanitaire dont nous ne sommes toujours pas sortis. Trois années marquées également par des combats forts face à l’offensive autoritaire et néolibérale qui caractérise la présidence d’Emmanuel Macron : combat pour obtenir l’organisation d’un référendum contre la privatisation d’Aéroports de Paris, combat contre la réforme des retraites, combat contre la réforme de l’assurance chômage, combat contre les reculs incessants imposés aux libertés publiques, combat pour la levée des brevets sur les vaccins COVID, combat pour rappeler la priorité de la justice sociale et de la dignité des travailleurs qui avait été rappelée de manière pressante par la mobilisation des « Gilets Jaunes »…

Le 3 février 2019, alors que la Gauche Républicaine et Socialiste naissait des Rencontres Fondatrices de Valence, nous avions fait le pari que le Peuple français ne voulait plus se laisser conduire comme un troupeau soumis aux coups violents du macronisme triomphant… Un mouvement social dont rien n’annonçait la forme, inattendue, les modalités d’action, inédites, les mots d’ordre, divers et denses, venait de secouer le pays ! Profondément ! Le mouvement des « Gilets Jaunes », c’était bien l’effraction du réel. Il rendait visible, tout d’un coup, ce que le langage managérial, qui euphémise et déshumanise, avait jusque-là dissimulé tant bien que mal. La crise sanitaire est passée par là, elle a également douloureusement et profondément secoué le pays : les Français sont fatigués et souvent démoralisés, l’Hôpital public et tous ses acteurs sont épuisés et exsangues… nous ne parierons pas sur l’explosion de la révolte, mais elle est pourtant bien présente, elle sourde mais intense ; elle risque de se traduire par une grève civique puissante lors des élections nationales du printemps 2022, prolongement des grèves du vote précédentes. Elle se nourrit des humiliations encaissées depuis de trop nombreuses années et de la démonstration violente des conséquences terribles des politiques austéritaires et néolibérales appliquées sans discontinuer depuis 2002 : casse des services publics – au premier rang, notre système de santé – , casse de notre appareil productif – au point que notre souveraineté industrielle et alimentaire a paru vaciller –, casse de notre protection sociale…

La colère dans le Peuple de France est intense et elle est légitime. Elle doit être prise en charge et nos concitoyens méritent plus que jamais des réponses à leurs besoins et à leurs attentes. Une grande partie de la gauche ressemble aujourd’hui un personnage ivre, une sorte de Narcisse qui ne comprend pas qu’il est devenu Dorian Gray, qui se perd dans des débats accessoires et oublie les gens, leurs vies et leurs difficultés concrètes et quotidiennes. C’est là une posture dangereuse car on sait depuis longtemps que la colère d’un peuple peut être prise en charge par de mauvais génies, qui préfèrent l’attiser que la soigner pour la retourner contre des boucs émissaires dont la liste s’élargit toujours un peu plus…

En février 2019, nous nous étions engagés à renouveler l’espérance socialiste et républicaine, nous avions considéré qu’il fallait prendre le parti du vivant – face à la crise climatique et écologique, il fallait porter les couleurs de l’écosocialisme –, prendre le parti du travail – face à la mondialisation libérale et financière, nous devions renverser un rapport de force devenu défavorable –, prendre le parti de la citoyenneté et de la République – face aux entrepreneurs de la haine et de l’égoïsme, nous devions rendre aux principes de Liberté, d’Égalité et de Fraternité leur caractère concret avec le retour d’une puissance publique aux services des citoyens. Notre projet était à nouveau « la République jusqu’au bout » ! Cela n’a jamais été autant d’actualité ! Les trois années qui se sont écoulés ont démontré que cette ambition était plus que jamais nécessaire et qu’il fallait persévérer dans notre combat pour régénérer une Gauche Républicaine apte à porter les espérances de la Nation toute entière…

La Gauche Républicaine et Socialiste reste encore aujourd’hui un petit parti, elle n’a que trois ans, mais elle ne baisse pas les bras… alors que le cours du monde pourrait conduire tant d’autres à désespérer, elle persévère, elle travaille et relève le drapeau tombé à terre et oublié au milieu des querelles futiles. Notre ambition n’a pas changé, nous serons le ferment de la reconstruction d’une gauche républicaine et de transformation sociale, dont notre pays a besoin.

La GRS appelle à commémorer la Commune de Paris

Il y a 150 ans, du 18 mars au 28 mai 1871, était décrétée par le Peuple parisien, la Commune de Paris. Cette période historique, bien que de courte durée (72 jours) réalisa la mise en œuvre d’un idéal républicain, démocratique et social : une République émancipatrice et universelle.

Si elle s’est malheureusement terminée par le massacre des communards par le gouvernement réuni à Versailles (entre 6500 et 30 000 morts lors de la semaine sanglante: les historiens n’étant pas d’accord sur les chiffres), nous considérons que la Commune est une source d’inspiration essentielle dans nos combats politiques contemporains.

C’est pourquoi, la GRS appelle à participer et participera aux événements organisés le 29 mai 2021 à partir de 10h place de la République à Paris, et à la montée au mur des fédérés à partir de 14h.

Rendez-vous est donné à nos camarades à 13h, au 10 place de la République, en face du magasin Go Sport.

La commémoration de cet anniversaire n’est pas la simple réactualisation d’un souvenir historique, voire nostalgique pour certains. Elle est à la fois l’occasion de la mise en avant des conquêtes et nouveaux droits que les communards mirent en pratique, ou décidèrent, mais que le temps trop bref qu’ils ont eu ne leur permit pas de rendre en actes. Elle est aussi l’occasion de tirer les enseignements de cette période pour nos choix et combats contemporains.

Dès le 2 avril 1871, c’est la Commune de Paris qui pose les principes de la laïcité, de la séparation des Églises et de l’État, et de la suppression du budget des cultes.. Pourtant, il faudra attendre 34 ans, pour que ce principe d’organisation sociale soit repris dans la loi de 1905, par la IIIe République.

En matière d’éducation, la Commune décide que l’école sera gratuite, laïque et obligatoire pour toutes et tous car elle considère « la nécessité qu’il y a sous une république à préparer la jeunesse au gouvernement d’elle-même par une éducation républicaine […] ; que la question de l’éducation, […] est la question mère qui embrasse et domine toutes les questions politique et sociales et sans la solution de laquelle il ne sera jamais fait de réformes sérieuses et durables ». Elle affirme aussi la liberté de conscience. Il ne s’agit pas seulement de déclarations, par exemple, dans le XIe, arrondissement de Paris, 12 000 élèves pauvres ont été scolarisés et l’enseignement laïque et non-confessionnel a été intégralement mis en place, et cela en moins de 2 mois ! Les premiers enseignements professionnels sont créés aussi.

L’égalité entre les femmes et les hommes est déclarée et pensée non seulement comme un droit mais aussi comme un enjeu stratégique pour pérenniser les transformations sociales instaurées par la Commune.

Dès le 20 avril 1871, elle limite à 10h par jour la durée du temps de travail. Elle interdit le travail de nuit des boulangers. Elle crée des bureaux municipaux de placement, ancêtres des agences de Pôle Emploi. Elle impose un salaire minimum dans la réponse aux offres de marchés publics. La Commune instaure ainsi un droit du travail, une forme de préfiguration d’un véritable code du travail.

Elle recense les entreprises fermées et décide de les rouvrir sous la forme de sociétés ou d’associations ouvrières , telle celle des « Fondeurs en fer de la rue Saint-Maur »-une forme « d’autogestion ». Elle souhaite développer l’industrie et favoriser l’emploi- sujet contemporain s’il en est ! Elle instaure l’égalité salariale entre les institutrices et les instituteurs-réforme qui ne put être généralisée faute de temps. Comme le disait Léo Frankel, délégué de la commission « Travail » (une des dix commissions de la Commune) : « Nous ne devons pas oublier que la révolution du 18 mars a été faite par la classe ouvrière. Si nous ne faisons rien pour cette classe, je ne vois pas la raison d’être de la Commune. » Un propos qui ferait bien d’être médité par toutes celles et ceux qui se disent défendre les intérêts matériels et moraux des classes populaires ou moyennes…

La Commune instaure aussi une démocratie directe sans gouvernement et comprenant un mandat impératif des élus « révocables à tout moment » ; c ’est peut-être un des sujets les plus controversés.

En matière sociétale -dirions-nous aujourd’hui-, la Commune a créé de nouveaux droits : les enfants légitimés par simple déclaration sont considérés comme reconnus de droit, le mariage libre (l’union libre de manière plus contemporaine) par consentement mutuel est instauré, les actes notariaux (donation, testaments, etc.) sont gratuits.

Enfin, rappelons-nous que la Commune de Paris s’est constituée en opposition à une situation politique, sociale et militaire donnée (voir l’article que nous avons publié le 18 mars 2021). Elle engagea ainsi des mesures d’urgence sociale pour répondre aux impératifs du moment : suspension du paiement de certains loyers, suspension du paiement de dettes pendant 3 ans pour soulager les classes populaires des dommages dus aux bombardements prussiens par exemple. À cela s’ajoutent le versement de pensions aux blessés et veuves de guerre ou la réquisition de certains logements vacants.

Au regard de la situation actuelle et de la crise sanitaire, économique et sociale que nous traversons, il est plus que jamais nécessaire de tirer les enseignements de l’ampleur des mesures mises en place par la Commune, et de la rapidité avec laquelle elles ont été prises.

Cette liste de conquêtes politiques, économiques et sociales n’est pas exhaustive.

Si la fin tragique de la Commune a marqué de manière indélébile la mémoire collective du mouvement ouvrier et de la Gauche en général, la Commune représente un moment historique fondateur pour la pensée républicaine, démocratique, sociale, universelle et émancipatrice.

Nous avons besoin de vous !

Quelles que soient vos compétences, si vous touchez votre bille en droit, en bricolage, si vous aimez écrire, si vous êtes créatif… vous pouvez prendre part à des actions et ateliers près de chez vous ou encore nous envoyer vos vidéos, vos dessins pour des affiches etc.