Alertes sur le climat : pour l’agriculture, des solutions existent !

Fin mars, coup sur coup 2 rapports confirment les effets alarmant du dérèglement climatique :

  • Hausse exponentielle des catastrophes et sinistres climatiques dont le coût annuel est estimé par « France Assureurs » ce 27 mars à 6,5 milliards d’euros pour 2023 ;
  • Hausse des températures et des vagues de sécheresse qui frappe les régions viticoles (revue scientifique Nature du 26 mars) au point que le climatologue Serge Zaka peut envisager de voir le bordelais et la bourgogne déménager en Bretagne ou en Normandie, le champagne dans des pays du nord et l’Occitanie accueillir vins andalous et cépages marocains.

Ces rapports nous alertent sur le dérèglement climatique accéléré dû aux activités humaines qui menacent l’avenir de nos sociétés et la biodiversité.

Toutefois, ils portent aussi des propositions proches des recommandations du Haut Conseil pour le Climat de janvier 2024 avec, notamment, l’adoption par le Parlement français d’un plan d’action permettant la mise en place d’un système agricole et alimentaire bas carbone, résilient et juste ainsi que de réelles propositions pour un nouveau « new deal européen ».

Pour les régions viticoles qui doivent se recomposer cela peut passer par un changement de cépages (grenache au lieu de chardonnay ou sauvignon) et la réimplantation de cépages anciens (Clinton et isabelle en Lozère). Pour la viticulture, comme pour l’agriculture méditerranéenne, la clé réside dans la diversification mais aussi dans l’adoption de nouvelles pratiques telles que la culture en buisson, la mise en culture de grenades et agrumes, l’implantation de panneaux photovoltaïques protégeant les cultures, l’agroforesterie faisant se côtoyer arbres fruitiers et autres cultures, les filets protecteurs de la grêle et autres ravageurs.

Dans le secteur des assurances « l’initiative sécheresse » propose de prévenir la menace des fissures par retrait-gonflement qui menace près de 11 millions de maisons en France avec une approche liée à l’habitat durable.

Cela nécessite courage, volonté, engagement collectif et soutien des pouvoirs publics, loin de ce que la droite française au gouvernement et la Commission européenne opèrent avec le soutien de l’extrême droite dans une union mortifère des climato-sceptiques et des ultralibéraux.

Contrairement au gouvernement, nous aurions maintenu les 2,2 milliards d’euros initialement prévus pour l’écologie, le développement et les mobilités qui participent à la lutte contre le dérèglement climatique et bénéficient à l’emploi et aux entreprises.

Nous proposons de renverser la table pour assurer la souveraineté alimentaire de la France avec l’harmonisation de règles européennes pour l’environnement et les droits sociaux et en s’attaquant aux pays peu regardant en ces domaines qu’ils soient intra ou extra européens. Avec la Politique Agricole Commune (PAC), nous pourrions faire face aux crises structurelles de l’agriculture (sécheresse désormais endémique dans les Pyrénées-Orientales, par exemple) et nous pourrions financer les investissements durables ; nous voulons aider sur la base de projets par filière et non plus à l’hectare des grands céréaliers.

Nous voulons mettre un terme aux accords multilatéraux qui broient l’agriculture française en la mettant en concurrence avec des agricultures aux coûts moins élevés, sans « clauses miroir » sur les normes écologiques et fiscales. Dans ce domaine, contrairement à ce que semble envisager le gouvernement (comme Valérie Hayer le laisse entendre), nous notifierions à la Commission européenne le vote de désapprobation du CETA (Canada) par le Parlement français afin de le rendre inapplicable sur notre territoire.

On le voit en matière d’adaptation au changement climatique, tant pour l’agriculture que l’habitat, les propositions, que la Gauche Républicaine et Socialiste porte et met dans le programme de la liste de Gauche Unie pour le monde du Travail, font la différence dans le débat politique atone et caricatural de ce début de campagne pour les élections européennes du 9 juin 2024.

Alain Fabre-Pujol

COP 28 : Assez d’hypocrisie et de débat sur les mots, il faut des solutions !

La majorité des participants à la COP 28 de Dubaï et les médias internationaux saluent, ce 13 décembre 2023, ce qu’ils présentent comme un “accord historique”.

En effet, le texte de compromis encourage les participants à une “transition hors des énergies fossiles“. On peut considérer que c’est une avancée puisque la COP de Glasgow en 2021 avait échoué à l’intégrer et n’appelait qu’à la sortie du seul charbon.

Cependant, la Gauche Républicaine et Socialiste exprime sa forte réserve sur ce type d’événements, qui s’apparentent de plus en plus à des foires mondiales où se négocient autant de contrats commerciaux que d’avancées pour la planète. Le tout dans un cadre où règnent les lobbies et où les lieux de réunions sur-climatisés sont distants de 20 km et reliés par des autoroutes à 8 voix…

Mais surtout, les conclusions des COP ne sont jamais contraignantes. Le monde doit compter sur la “bonne volonté” des États. Cette absence de caractère contraignant des engagements pris par les États lors des COP est illustrée de la pire des manières par la stagnation du du fonds pour les États victimes du réchauffement climatique créé par la COP 27… Alors qu’il s’agit des populations entières, les annonces se font rares : on ne peut plus se contenter des bonnes volontés.

L’hypocrisie est d’autant plus forte que les parties s’engagent à la “transition hors des énergies fossiles” tout en misant sur le recours au méthane (un gaz 30 fois plus réchauffant que le CO2) et la « captation du carbone », précisément pour compenser… l’augmentation de la consommation des énergies fossiles (+2 % par an).

Il faut être clair : la lutte contre le changement climatique et pour la survie de nos sociétés ne peut pas se contenter de ces « solutions ». Nous ne pourrons pas limiter le réchauffement climatique à +1,5c° sans diminuer la consommation des énergies fossiles. Pas « limiter », ni « stabiliser » : diminuer ! Pour atteindre les objectifs que les COP se sont fixées pour 2030, cette diminution devrait dès à présent dépasser les 7% par an !

Nous appelons les dirigeants des États à sortir de l’hypocrisie. Nous appelons en particulier les dirigeants européens et américains, et au-delà tous les chefs d’État des pays développés, à cesser de chercher des compromis sur les mots, qui ne font que ménager les intérêts des multinationales. Nous appelons ces États à sortir de toute urgence de la religion du libre échange qui alimente plus que jamais la catastrophe climatique à venir.

Nous ne pouvons plus nous payer de mots ; nous avons besoin de SOLUTIONS.

La sortie des énergies fossiles est une nécessité vitale. Elle implique une révolution de notre appareil productif et une transition énergétique radicale. Il va nous falloir adapter nos sociétés dans leur ensemble, c’est-à-dire toutes nos entreprises pour qu’elles puissent se passer d’ici 15 ans du charbon, du pétrole et du gaz. Les énergies renouvelables et l’énergie nucléaire font partie de la solution.

Le temps fuit devant nous : il faut s’y mettre dès maintenant.

De la prévention au climat : un plan d’investissement isolation & ventilation pour un air plus sain et des bâtiments plus sobres

COVID19 : de la pandémie à l’endémie

Depuis son apparition au début 2020 la pandémie COVID19 a causé en France près de 120 000 morts, (l’équivalent de 10 % des décès sur la période 2020-2021) ; un nombre au moins équivalent de patients sont passés par les services de soin intensif et y ont subi des soins lourds entraînant séquelles et/ou congés maladie de longue durée, d’autres, affectés de manière moins aiguë ont à subir les effets invalidants d’un COVID « long » encore mal compris. En décembre 2020 nous subissons la 5e vague de cette pandémie. Même si la vaccination en France n’est pas aussi complète qu’en Espagne ou au Portugal (qui ont réussi à vacciner plus de 98 % des personnes de plus de 70 ans alors qu’environ 10 % de cette population reste à vacciner en France) le taux de vaccination français dans la population adulte est suffisamment élevé pour qu’avec la généralisation du rappel (3e dose), on puisse espérer voir notre système de santé tenir (une fois de plus) face à cette 5e vague.

La nécessité d’une politique de prévention

Même si la vaccination se généralise, même si des traitements curatifs devraient devenir progressivement disponibles, il est à craindre que le COVID19 ne devienne une maladie endémique, i.e. qu’elle devienne comme la grippe (10 000 morts par an en France) une affection annuelle. Dans ce contexte, il est certes indispensable de remettre à remettre à flot le système de santé et tout particulièrement l’hôpital public. Mais s’il faut se donner les moyens de soigner, il convient également de se donner les moyens de prévenir, de façon à limiter en amont la propagation de l’épidémie.

L’exemple de la sécurité routière

Avant d’aborder le cas spécifique du COVID, revenons rapidement sur un exemple de prévention réussie : la sécurité routière. Entre 1972 (le pic de mortalité) et 2019 (avant la pandémie), le nombre de morts sur la route est passé de 18034 à 3244 (une baisse de plus d’un facteur 5) alors même que le trafic a lui augmenté d’un facteur presque 3. Le nombre de tués par milliard de voiture-kilomètres parcourus est ainsi passé de 77 à 5.2. Ce succès historique tient à la mise en place progressive d’un ensemble de mesures complémentaires qui ont porté sur : l’encadrement des comportements individuels (limitations de vitesse, du taux d’alcoolémie, interdiction des stupéfiants, port de la ceinture des sécurité ; un travail normatif sur la sécurité des véhicules (résistance aux crash-test, airbag, pare-brises feuilletés) ; un travail de sécurisation des infrastructures routières (identification et sécurisation des points les plus dangereux, diminution des passages à niveau, etc.). C’est la combinaison de l’ensemble de ces mesures qui a permis de faire de la route un endroit plus sûr1.

1 chiffres extraits du site de l’observatoire national interministérielle de la sécurité routière: https://www.onisr.securite-routiere.gouv.fr

La prévention du COVID ne saurait s’appuyer sur la seule stratégie vaccinale

Aussi efficaces soient les vaccins, leur couverture ne saurait être totale, ni leur protection parfaite. On constate d’ailleurs dans le cas du variant delta l’importance de la différence entre l’efficacité (préservée) de la protection vaccinale vis-à-vis de la gravité de la maladie et l’efficacité (altérée) vis-à-vis de la transmission. Du fait de son manque d’efficacité vis-à-vis de la transmission, ces vaccins initialement conçus pour le variant alpha demeurent un outil de prévention (de protection) individuelle mais ont pour partie perdu leur statut d’outil de prévention collective : ils permettent de diminuer l’afflux de patients à l’hôpital mais pas de juguler la propagation de l’épidémie.

Responsabilisation individuelle et coercition

Jusqu’ici la politique de prévention s’est essentiellement appuyée sur l’encadrement des comportements individuels (port du masque, distanciation sociale), une stratégie vaccinale fondée sur le seul concept de l’offre (pas d’obligation vaccinale non plus que de convocations individuelles comme le pratiquent avec succès l’Espagne et le Portugal), la mise en place de restriction des libertés individuelles (confinement, couvre-feux, pass sanitaire), la facilitation/massification de l’accès au dépistage (gratuit jusqu’à octobre dernier) et une politique (assez inefficace) de traçage : solutionnisme technologique via le développement de l’application stop-covid devenue ensuite tous-anti-covid ; manque d’investissement humain pour constituer des brigades de traçage1.

1https://www.mediapart.fr/journal/france/041221/sous-effectif-precarite-regles-obsoletes-le-tracing-est-deborde-par-le-coronavirus

Transmission aérosol

La difficulté et l’échec relatif des politiques de traçage tiennent notamment à une caractéristique du COVID19. A l’instar d’autres maladies respiratoires (grippe, tuberculose), sa transmission est essentiellement aéroportée : le virus SARS-COV2 est transporté dans l’air via l’émission des micro-gouttelettes (de tailles inférieure à 50-100 microns, le diamètre d’un cheveu) que nous émettons en respirant ou en parlant. A l’inverse des postillons, celles-ci sont suffisamment petites pour rester très longtemps (plusieurs heures) en suspension dans l’air et contaminer des personnes distantes de l’émetteur, même après que celui-ci a quitté la salle. Afin de diminuer les risques de transmission, il est donc crucial d’aérer, de ventiler et de contrôler l’atmosphère intérieure des logements, lieux de travail et autres bâtiments recevant du public.

Aération-ventilation-Taux de CO2

Malgré les alertes précoces (dès l’été 2020) d’une partie de la communauté scientifique, notamment au travers de l’initiative ProjetCO21 , l’existence de méthodes de mesure de la qualité de l’air (via le taux de CO2 – également émis lorsque nous respirons) et de normes tant sur la ventilation que les taux de CO2 dans les espaces clos, la communication sur l’importance de l’aération et la ventilation est restée jusqu’ici très en retrait vis à vis des autres mesures recommandées pour la prévention.

Pas plus qu’il n’y avait de fatalité à accepter de voir la jeunesse française fauchée par les accidents automobiles, il n’y a de fatalité de voir hôpitaux et établissements scolaires devenir les principaux foyers de contamination de la pandémie au COVID du fait d’une mauvaise ventilation. Comme le souligne l’Académie des Sciences dans son avis du 11 juin 20212, la relation entre la santé des enfants ou des adultes et l’aération des lieux fermés n’est pas une question nouvelle. Qu’il s’agisse d’écoles ou d’universités, de transports en commun, d’ateliers ou d’immeubles de bureaux, ces questions ont fait l’objet d’analyses scientifiques, préconisations légales et incitations multiples. Par ailleurs, au-delà de la crise sanitaire due au COVID19, l’aération et la ventilation des lieux fermé sont des méthodes de prévention déjà connues de la plupart des maladies respiratoires (au premier rang desquelles la grippe), ainsi que de la pollution intérieure (Composés Organiques Volatils, fibres, monoxyde de carbone, moisissures, etc.) connue pour être souvent très supérieure à la pollution atmosphérique3. Enfin le taux de CO2 est également important à contrôler dans le contexte scolaire puisqu’au delà de 1000 ppm, il est connu pour altérer les performances cognitives des élèves.

Si la France est un des rares pays européens à n’avoir pas revu les règles relatives à la ventilation des logements depuis plus de 30 ans4, il reste que des règles existent, généralement fondées sur des travaux de la fin du XIXe siècle. L’arrêté du 20 novembre 1979 portant règlement sanitaire du département de Paris5 stipule ainsi dans son article 64 : “En aucun cas, dans les conditions habituelles d’occupation, la teneur de l’atmosphère en dioxyde de carbone ne doit dépasser 1 pour mille avec tolérance de 1,3 pour 1000 dans les locaux où il est interdit de fumer.” Alors même que depuis près de 2 ans les Français vivent sous un régime d’exception, il ne s’est trouvé personne au gouvernement pour faire simplement appliquer la législation existante.

1https://projetco2.fr/

2 https://www.academie-sciences.fr/pdf/rapport/2021_06_11_Avis_CO2.pdf

3Site de l’Office de la Qualité de l’Air Intérieur: https://www.oqai.fr/fr

4 Le guide technique de la ventilation – Terre vivante 2013

5 https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/LEGITEXT000006070308/2021-05-27/

Propositions

Pour compléter la politique vaccinale et l’indispensable remise à flot de l’hôpital public nous proposons de développer une politique de prévention basée sur la ventilation, la mesure des taux de CO2 dans les locaux fermé, et tout particulièrement dans l’habitat, les établissements scolaires, les hôpitaux et les entreprises.

Travail normatif – il sera entrepris en partenariat avec des partenaires institutionnels, tels que l’Office de la Qualité de l’Air Intérieur (OQAI), le Centre Scientifique et technique du Bâtiment (CSTB) pour mettre à jour la réglementation sanitaire relative à la qualité de l’air intérieur, sa mesure (en particulier le taux de CO2) et à la ventilation.

Commande publique – Un plan de mise aux normes des établissements publics sera lancé pour équiper en capteurs de CO2 et rénover leurs système de ventilation. La priorité sera donnée aux hôpitaux et aux établissements scolaires et universitaires. L’élaboration des éléments techniques associés à cette commande publique sera effectuée en partenariat avec des partenaires tels que l’ADEME en sus du CSTB et de l’OQAI. La ventilation des bâtiments ne saurait en effet être mise en œuvre sans prendre en compte la qualité de leur isolation (intérêt de la ventilation double flux, de la ventilation naturelle assistée).

Développement d’une filière technologique isolation/ventilation – L’isolation des bâtiments comme la mise en place, le contrôle et la maintenance d’un système de ventilation requièrent un savoir faire et des technologies de haut niveau. Si la commande publique peut permettre de viabiliser un réseau de TPE/PME spécialisées dans l’installation, il convient aussi de pouvoir s’assurer du respect de la qualité des travaux, de pouvoir fabriquer les matériaux et les équipements nécessaires et de développer des certifications, des mentions et/ou des diplômes spécifiques à tous les niveaux nécessaires (BEP, Bac, DUT, ingénieur).

-Plan de mise aux normes isolation/ventilation du bâti ancien – La question de l’isolation de l’habitat et du bâti ancien peut sembler dépasser le cadre de cette note motivée par la prévention COVID. Du point de vue technique, isolation et ventilation sont pourtant étroitement liées et requièrent un grand savoir-faire technique. Combiner ces deux approches et ainsi pertinent du point de vue industriel et technologique mais permet également de porter un point de vue original sur un sujet devenu consensuel, la sobriété énergétique via l’isolation. Si l’accord est général sur la nécessité d’isoler le bâti ancien, la question de sa mise en œuvre, est quant à elle beaucoup plus problématique et en fait très politique. Depuis 20 ans au moins, celle-ci repose sur des politiques d’incitations, en particulier via des crédits d’impôt. Ces politiques ont été d’une efficacité médiocre, voire ont généré des escroqueries variées. Par ailleurs la qualité des travaux effectués, et donc les gains énergétiques n’ont pas toujours été au rendez-vous. Sur ce sujet la différenciation politique doit se faire sur la méthode. Il faut sans doute assumer une stratégie de planification beaucoup plus dirigiste, accompagnée de la mise en place d’une filière technologique.

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