L’enseignement n’est visiblement pas prioritaire dans la gestion des “affaires courantes”

À une semaine de la rentrée, les formateurs/professeurs préparant les étudiants aux épreuves des concours de recrutement ne disposent toujours pas de programmes pour le CAPES de 2026, et donc aucune assurance que ce qu’ils vont commencer à enseigner à leurs étudiants en première année de Master sera ensuite bien au concours.

Cette situation est très inconfortable tant pour les enseignants que pour les étudiants.

Le gouvernement démissionnaire a pourtant pris dans le courant de l’été 2024 des décisions bien plus lourdes que celle-là.

L’éducation ne semble vraiment pas être sa priorité !

La Gauche Républicaine et Socialiste demande instamment que les mesures nécessaires soient mises en œuvre et, plus largement, qu’un gouvernement réellement chargé des affaires de la nation soit installé, dans toute sa légitimité politique – c’est-à-dire qui soit conforme aux aspirations exprimées par les Français lors des élections législatives anticipées.

« Écoles normales du XXIe siècle » : vers la caporalisation des formations des enseignants et un plan social d’envergure des INSPÉ

La Gauche Républicaine et Socialiste soutient les personnels des INSPÉ (enseignants et agents) que la nouvelle réforme fragilise, voire menace.

Non seulement le calendrier proposé est intenable, puisque les maquettes de licences contenant les nouveaux modules devront être prêtes pour septembre 2024, mais le contenu de la réforme inquiète fortement.

La Licence Préparatoire au Professorat des Ecoles (LPPE) perdra largement son caractère universitaire (avec seulement 50 % officiellement de savoirs disciplinaires transverses) et ne débouchera que sur le concours de professeurs des écoles. De même, presque aucun contenu universitaire n’est prévu dans les Masters 1 et 2, même professionnalisant, et quasiment rien concernant la recherche. Les savoirs disciplinaires seront donc fortement réduits.

Les modalités de l’admission au concours interrogent fortement. Que signifie en effet une admission qui vérifiera l’« appréciation de la motivation, de la capacité à se projeter dans le métier enseignant et à transmettre et incarner les valeurs de la République » ? S’agit-il de faire intervenir des RH du Rectorat dans les jurys et non des enseignants / enseignants-chercheurs ?

Les nouvelles Écoles Normales Supérieures du Professorat (ENSP) seront des établissements « sui generis » (sic) autonomes, c’est-à-dire hors des universités, et dirigés par un IGESR désigné par les ministères de l’Education nationale et de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche pour quatre ans non renouvelables, avec une rémunération variable selon les objectifs ministériels.

Les personnels enseignants seront « choisis » par le Rectorat, pour trois ans renouvelables une fois : des professeurs des écoles « expérimentés » et des professeurs agrégés et des professeurs titulaires du CAPES ou du CAPET « repérés ». En lieu et place de l’affectation définitive dans l’INSPÉ, donc dans l’université, ils deviendront affectés de façon précaire dans l’ENSP. Quant aux enseignants-chercheurs, ils seront « choisis » par le ministère de l’Education nationale et le directeur de l’ENSP, ce qui est contraire aux libertés académiques et au statut de 1984 des enseignants-chercheurs.

La caporalisation des formateurs est donc en marche ! Et avec 904 millions d’euros en moins au budget de l’Enseignement supérieur pour 2024, un plan social dans les INSPÉ est à craindre aussi.

La Gauche Républicaine et Socialiste dénonce un véritable passage en force de la part du Gouvernement et s’associe aux syndicats des personnels qui demandent des moyens pour une véritable formation universitaire des enseignants attractive et émancipatrice.

Céline Piot

Formation initiale des enseignants : la GRS dénonce une réforme à la hâte et soutient les formateurs

Pas même cinq ans après la réforme de la formation des enseignants élaborée par le ministre Blanquer qui a vu les INSPÉ (Institut national supérieur du Professorat et de l’Éducation) remplacer les ÉSPÉ (École supérieure du Professorat et de l’Éducation), le Gouvernement Attal prévoit une nouvelle réforme qui va créer les ÉNSP (École normale supérieure du Professorat). Qu’on ne s’y trompe pas : les changements de noms n’ont rien d’anodin… Les ÉNSP, c’est En Marche vers le passé ! Après avoir dévalorisé les concours par l’embauche massive d’enseignants contractuels, le Ministère de l’Éducation nationale en arrive à s’en prendre aujourd’hui à la formation universitaire elle-même.

Les deux points principaux de cette nouvelle réforme concernent le passage du concours de recrutement du niveau Master 2 au niveau Licence 3 et la volonté d’avoir un Master plus professionnalisant. Ces deux éléments peuvent se justifier, bien que la diminution des effectifs étudiants de moitié au sein des ÉNSP mette en péril certains sites territoriaux de formation et laisse craindre une diminution du nombre de formateurs.

Alors que les syndicats réagissent plutôt favorablement à la proposition ministérielle, des interrogations persistent sur les changements annoncés : le ministère veut-il abaisser le niveau de la formation pour mieux contrôler les nouveaux enseignants ? Envisage-t-il réellement de recréer des postes d’enseignants ? La Société des agrégés craint que la future formation des certifiés soit « préjudiciable à la qualité du recrutement… Pour remettre le respect de l’autorité et les savoirs fondamentaux au cœur de l’École, la formation initiale doit être disciplinairement solide ». Parmi les formateurs, Didier Delignières estime que « au-delà de la question du positionnement du concours, c’est une évolution profonde de la formation des enseignants qui se joue, et une redéfinition de leurs missions. C’est la perspective d’une École sous contrôle, verrouillée par les prescriptions du ministère, centrée sur l’apprentissage de savoirs fondamentaux, misant davantage sur le formatage des élèves que sur leur émancipation ».

Mais, quel que soit le contenu de la réforme Attal, qui a au moins le mérite de prouver que celle de Blanquer disconvenait et qui est de fait déjugée, elle est menée à la hussarde et au pas de charge, dans le plus total mépris, voire méconnaissance des contraintes des formateurs de terrain. En effet, annoncée en mars 2024, publiée en mai, elle devra être mise en œuvre dès le mois de septembre ! C’est donc en peu de temps et en fin d’année universitaire que les enseignants devront refaire toutes les maquettes de formation (Licence et Master), préparer le contenu du nouveau concours et préparer leurs nouveaux cours, tout en assumant leurs obligations professionnelles (recherche, cours, corrections de copies, soutenances, participation à des jurys, commission d’admission…). En outre, concernant la licence exigée pour se présenter au concours, quelle sera la valeur de ce diplôme si la dernière année n’a été consacrée qu’à la préparation d’un concours. Si le ministère promet une formation en ÉNSP, on peut se demander quel sera le contenu de la formation imposé par l’administration de l’Éducation nationale ; en effet, afin de traiter de la formation des enseignants, le ministère de l’enseignement supérieur était absent le 5 novembre dernier pour la présentation initiale de la réforme quand Gabriel Attal était encore ministre de l’éducation nationale.

Un autre flou persiste : celui concernant la rémunération des futurs enseignants. Ce n’est pas par hasard que le concours avait été repoussé à la fin de Master 2 : cela faisait économiser près de 20 000 postes de fonctionnaires. La même manœuvre avait été réalisée par la droite en 2010 pour des raisons budgétaires identiques. La réforme proposée par le ministère revient à créer 20 000 postes de fonctionnaires stagiaires et à rémunérer pendant une année un nombre équivalent d’élèves fonctionnaires. On voit mal comment cela est compatible avec l’engagement gouvernemental de stabiliser le nombre de postes de fonctionnaires d’ici 2027 ainsi que le budget de l’enseignement scolaire en 2024 et 2025. Avec les récentes annulations de crédits du 21 février dernier, on peine à croire que cette réforme ne soit pas une promesse en l’air.

La Gauche Républicaine et Socialiste dénonce cette précipitation et le caractère imprécis du projet. Un tel niveau de flou à six mois de la mise en application de la réforme, ce n’est pas sérieux et ne peut que nous inquiéter et insécuriser étudiants, formateurs et enseignants.

Céline Piot

Rétablir la priorité à l’école publique, vraiment !

La GRS apporte son soutien à la journée d’action des syndicats enseignants, lycéens et étudiants, soutenue par les parents d’élèves, pour un service public d’éducation digne de ce nom !

L’école publique laïque doit être l’école de la première chance et le premier choix des parents d’élèves.

La GRS est solidaire des revendications des personnels enseignants et non enseignants de l’Education Nationale, pour les salaires, contre les suppressions de postes et pour de meilleures conditions de travail.

Les dotations pour la rentrée 2024 ne permettent pas de mettre en place les politiques nécessaires à la réussite de tous les élèves de la maternelle au lycée.

La baisse démographique aurait dû être une opportunité pour améliorer les conditions d’apprentissage pour les enfants et renforcer les dispositifs adaptés aux plus vulnérables (notamment ceux souffrants de handicaps), mais ce n’est pas le choix qui a été fait. Les sureffectifs d’élèves par classe et le non remplacement de professeurs vont se poursuivre, dégradant toujours un peu plus le niveau et le climat scolaire, accentuant toujours un peu plus les inégalités sociales et territoriales.

L’esprit même de la nouvelle réforme du collège applicable à la rentrée 2024, visant à instaurer des groupes de niveau en français et mathématiques, ainsi que sa mise en place inquiètent. Une fois de plus une réforme est imposée depuis des hauteurs jupitériennes sans prendre le temps de consulter le terrain et d’étudier ses conditions d’application.

La GRS se joint à tous ceux qui exigent que les élèves de l’école publique bénéficient de la meilleure transmission des connaissances et des savoirs.

Elle attend de la Ministre qu’elle tire les conséquences de sa désastreuse prise de poste, et du Gouvernement qu’il prenne enfin les mesures qui sauveront notre Education nationale, parmi lesquelles le retour à des modes de financement qui n’avantagent pas en permanence le privé.

650 postes d’enseignants supprimés à la rentrée dans le premier degré, c’est inadmissible !

Pour former de futurs citoyens libres et éclairés, la meilleure solution c’est l’école publique ! L’argent public doit aller à l’école publique !

Défendre notre cohésion sociale, c’est défendre notre cohésion nationale

Voici notre premier éditorial de l’année nouvelle…

Ce mois de janvier 2024 est marqué par une mobilisation sans précédent, à un niveau rarement vu depuis des années, des agriculteurs.

Ce mouvement paysan a d’ailleurs ses répliques un peu partout en Europe, avec des amorces et des curseurs différents ; à l’échelle nationale ou européenne, la gauche aurait tort d’ignorer ce qui se passe, car si elle n’écoute pas leur colère et qu’elle n’y répond pas, on sait déjà que les démagogues et les entrepreneurs de haine décideront de détourner à leur profit électoral cette révolte : on a vu que c’est ce qui est arrivé voici quelques mois aux Pays-Bas avec l’émergence d’un parti populiste autoproclamé paysan aux élections locales puis la progression du parti d’extrême-droite, le PVV, aux législatives.

Ce serait une grave erreur de ne considérer que la question des exonérations sur le carburant ou celle des contraintes environnementales, car les questions des conditions de revenus et de production, de la qualité de l’alimentation, du libre-échange et plus généralement de la souveraineté alimentaire sont en jeu. Aux côtés de nos camarades de la liste européenne “Reprendre la main en France et en Europe”, nous avons bien raison d’attirer l’attention sur ces réalités ; rappelons-nous de la désinformation médiatique qui avait accompagné les débuts du mouvement spontané des “Gilets Jaunes” avant de (re)découvrir que nos concitoyens ne réclamaient rien d’autre que des services publics, l’égalité républicaine, l’égalité territoriale.

Gardons aussi intacte notre boussole républicaine :

Dans cette affaire, comment ne pas voir l’hypocrisie malsaine d’un Bruno Retailleau ou encore d’un Gérald Darmanin légitimant la violence qui parfois a pu accompagner certaines des actions des agriculteurs quand ils n’ont de cesse de fustiger toutes les autres violences dans les mouvements sociaux, ou dans les émeutes de l’été dernier, pour transformer en soi les mécontents et les révoltés en ennemis irréductibles de la République. Leur seule boussole c’est ce qu’ils croient être leur intérêt électoral, considérant que c’est là leur électorat supposé captif qui agit : rien à voir avec l’intérêt général, rien à voir avec la République.

Nous sommes convaincus que les Français en ont assez de la violence qui monte dans la société comme dans le débat politique.

Et les débuts du gouvernement Attal sont déjà une forme renouvelée de violence à leur égard, tant le mépris social des ministres s’affiche désormais sans fard et de manière décomplexée ; de la ministre de la santé – qui explique que celle-ci ne peut pas être gratuite alors que les Français modestes voient croître depuis des années la note des franchises – à la ministre de l’éducation – qui prétend apitoyer la France sur son sort de grande bourgeoise fuyant dans le privé (et pour un lycée réactionnaire) ce qu’elle présente comme la dégradation de l’école publique dans un quartier ultra-privilégié, alors que nos concitoyens voient tous les jours les effets destructeurs du macronisme sur l’éducation nationale. Nous combattrons avec force la première et ses collègues ; la seconde doit plus que jamais démissionner.

“Les Français n’ont jamais eu autant besoin de République sociale !” – Emmanuel Maurel sur France Info, 14 janvier 2024

Alors que Gabriel Attal, le nouveau Premier ministre, vient d’effectuer son 5ème déplacement en cinq jours, Emmanuel Maurel, député européen (groupe GUE/NGL), estime qu’Emmanuel Macron “fait joujou au remaniement”“Je remarque que dans cette atmosphère de fin de règne, à défaut d’avoir du pouvoir sur les choses, Macron, ce qu’il aime c’est avoir du pouvoir sur les gens. Ne va rien changer”. Il fustige également le Premier ministre : “Il ne fallait pas attendre d’être Premier ministre pour aller au contact des Français”

Quant à l’annonce de 32 milliards d’euros pour l’hôpital public, Emmanuel Maurel la qualifie “d’arnaque totale”. “C’est prévu depuis cinq ans, c’est un plan pluriannuel de financement de l’hôpital public, il n’y a rien de nouveau. (…) Attal habille avec de jolies phrases une réalité politique qui n’est pas jolie du tout”, a-t-il ajouté. “Ce remaniement, c’est beaucoup de bruit pour rien, résume le député. (…) Je pense que les Français ne sont pas dupes de ce qu’il se passe, et ce qu’il se passe, c’est que c’est la même politique avec les mêmes”.

Amélie Oudéa-Castéra “ment”

Après la sortie d’Amélie Oudéa-Castéra sur l’école publique, Emmanuel Maurel a invité la ministre de l’Éducation à démissionner. “D’abord, je pense qu’elle a menti. (…) Elle habite au cœur de Paris, dans le 6e, et elle nous explique (…) que l’école publique ne va pas bien dans ce quartier ultra privilégié. Ce n’est pas vrai”, introduit le député. “Elle est là pour s’adresser aux enseignants (…), aux parents d’élèves (…) et qu’est-ce qu’elle fait ? Elle est dans le dénigrement. En tant que parent d’élève d’enfants qui sont dans le public et en tant que fils d’enseignants, je me suis sentie insulté”, ajoute Emmanuel Maurel. 

Par ailleurs, il estime qu’Amélie Oudéa-Castéra ne pourra pas assumer son “super-ministère”, qui cumule Sports, Jeux olympiques et Éducation. “L’Éducation nationale c’est un job à plein temps, c’est énorme”.

Reprenons la main en France et en Europe

Il a enfin rappelé un engagement logique aux côtés de Fabien Roussel et de la liste de rassemblement à gauche conduite par Léon Deffontaines : “Avec Fabien Roussel et Léon, nous défendons une gauche de tous les jours de la vie qui n’a pas oublié ses fondamentaux laïques. Et sur l’Europe on veut retrouver plus de souveraineté

Avec la crise sanitaire, on avait dit qu’on allait relocaliser. Et là on veut nous faire avaler un accord de libre-échange avec la Nouvelle-Zélande !?! Dans cette campagne des élections européennes, on va démasquer les hypocrites !” Or pour peu qu’on en ait la volonté, nous avons bien des marges de manœuvres : “On peut sortir du marché européen de l’électricité pour profiter du mix énergétique français qui est plus écologique…”

Mme Oudéa-Castera doit démissionner

Après Pape Ndiaye qui avait inscrit ses enfants à l’école alsacienne, la Macronie nous offre un nouveau scandale, pire que les précédents, qui démontre son mépris pour l’école publique et nos principes républicains Liberté-Egalité-Fraternité.
Le choix de la nouvelle ministre de l’éducation nationale, de la jeunesse, des sports et des jeux olympiques et paralympiques d’inscrire ses enfants au collège-lycée Stanislas, établissement privé catholique situé dans le 6ème arrondissement, était déjà en soi douteux.

Mais la tartufferie de la ministre est allé plus loin… En effet, pour justifier son choix d’évitement scolaire, Mme Oudéa-Castéra a expliqué qu’elle avait été effrayée pour ses enfants par l’état du collège public et, selon elle, par la situation catastrophique du collège de secteur concernant le remplacement des professeurs absents et la volonté d’offrir à ses enfants un établissement où ils trouveraient “sécurité”, “fondamentaux” et “amis”. Les Français connaissent effectivement les difficultés majeures que subit le collège public après plus de 20 années d’abandon et de sous-investissements par la plupart des gouvernements qui se sont succédés. Cette situation s’est d’ailleurs aggravée depuis 2017 : le manque de remplaçants, titulaires, formés est directement la conséquence de la politique de la majorité présidentielle qui n’a eu de cesse de retirer des moyens au second degré… On sait que M. Attal et Mme Oudéa-Castera avaient encore l’intention de poursuivre les mêmes orientations, ce qui amplifiera le problème.

Or dans l’école Littré ou les collèges Prévert et Montaigne de l’arrondissement considéré où les enfants de la ministre auraient pu suivre leur scolarité dans le public, non seulement il n’y a pas de préoccupation en matière de “sécurité” mais il y a peu voire pas du tout d’inquiétudes en termes de remplacement d’enseignants absents. Diverses études ont déjà démontré à plusieurs reprises que les dotations allouées au plus mauvais collège parisien étaient supérieures à celles allouées au meilleur collège de Seine-Saint-Denis.
Cette inégalité sociale au sein de l’école publique ne suffisait sans doute pas à Mme Oudéa-Castera. La ministre a donc menti en toute connaissance de cause et le mensonge de la ministre vise à maquiller son mépris pour les élèves, leurs parents et leurs enseignants : c’est effectivement ainsi qu’il faut sans doute entendre sa volonté d’offrir à sa progéniture avec le collège Stanislas “amis” et “fondamentaux”. C’est le choix de l’entre-soi bourgeois.

Face à ce mensonge indigne d’une ministre de l’éducation nationale, nous demandons avec solennité la démission de Mme Oudéa-Castera.

La Gauche Républicaine et Socialiste apporte tout son soutien aux enseignants et aux agents publics des établissements scolaires qui ont été ainsi mensongèrement dénigrés par la ministre ; elle veut également témoigner de sa solidarité pour l’ensemble des enseignants et des agents de l’éducation nationale qui ne méritent pas de subir une telle ministre.
Malgré les baisses de moyens dont ils sont victimes, ces fonctionnaires agissent sans relâche et avec dévouement pour offrir un enseignement de qualité, en sécurité, ils transmettent aux élèves malgré les difficultés les enseignements indispensables au développement de leur esprit critique (tout le contraire du collège Stanislas), et ils le font pour tous les milieux sociaux, ce qui n’est pas le cas des établissements privés.

Il faut un(e) autre ministre et une autre politique… L’éducation nationale a besoin d’un(e) ministre à plein temps qui agisse pour répondre à ses véritables défis que sont la fin de la ségrégation sociale et le retour à la réussite scolaire pour tous.

#UGR2023 : Education, priorité de la Nation – vendredi 6 octobre 2023

Depuis trop d’années, l’école publique, laïque et républicaine est la cible d’attaques organisées. Si bien que le prof-bashing est devenu un sport national alimenté par le Ministre de l’Éducation lui-même. La réalité des salles de classes, des établissements scolaires, d’une profession en souffrance qui s’est paupérisé en 30 ans, du sous-financement des établissements et de l’incohérence des politiques mises en œuvres n’est lue nulle part, entendue nulle part.

Comment redonner envie aux acteurs de s’investir pour redresser la situation et refaire de l’école publique une fierté nationale ?

Ce débat s’inscrit dans la série “Déconfinons le Débat” et se tenait le vendredi 6 octobre 2023 à Rochefort à 17h00, avec Pierre Ouzoulias, vice président communiste du Sénat, Eddy Khaldi, président des DDEN, et Isabelle Amaglio-Térisse, conseillère municipale et communautaire de Sartrouville et co-présidente des Radicaux de Gauche – LRDG. Il était animé par Hugo Guiraudou, directeur de publication du Temps des Ruptures et membre de la direction nationale de la Gauche Républicaine et Socialiste.

L’Éducation nationale doit redevenir une véritable priorité nationale

Cette Journée Mondiale des Enseignants est l’occasion pour la Gauche Républicaine et Socialiste de rappeler que l’école de la République connaît une crise sans précédent avec un manque conséquent d’enseignants et une dégradation de leur métier toujours plus alarmante : nombre d’heures de cours ne sont toujours pas remplacées, faute d’enseignants remplaçants.

Cette situation est inacceptable pour un pays qui compte parmi les plus riches du monde. Les salaires des professeurs français sont parmi les plus faibles d’Europe de l’ouest. Une partie des problèmes qui touchent l’école française est liée à cette précarisation grandissante des professionnels de l’Éducation nationale, à qui l’on délègue pourtant de plus en plus de missions – intégration, cohésion nationale, sentiment d’appartenance nationale – autrefois dévolues à d’autres institutions. Nous refusons que l’école devienne une entreprise et l’éducation une marchandise. Voilà qui serait tout bonnement insupportable !

Enfin face à la résurgence de l’obscurantisme, du rejet de la science et des tentations anti-républicaines, nous devons armer l’école et ses acteurs pour qu’elle redevienne un pilier puissant de l’émancipation républicaine : La formation des professeurs à la laïcité est à ce titre essentielle et la diffusion des valeurs de la République chez les jeunes également. Cette dernière ne doit pas être un catéchisme républicain surplombant, mais elle doit se vivre quotidiennement au sein même de l’école. Cet effort constant doit être soutenu par le retour de l’éducation populaire laïque dans nos quartiers, dans nos bourgs et villages, grâce à un engagement massif de la puissance publique.

Pour une École de la République qui retrouve toutes sa puissance et ses lettres de noblesse, ainsi qu’un service public digne de ce nom, la Gauche Républicaine et Socialiste propose, parmi ses mesures phares :

  • Plusieurs milliers de recrutements d’enseignants seront planifiés et un plan de construction et d’amélioration des établissements publics et de leur équipement sera lancé ;
  • Pour y parvenir, nous transformerons le recrutement et la formation des enseignants : remplacer les Instituts nationaux supérieurs du professorat et de l’éducation par des Écoles normales du primaire et du secondaire rétablissant deux années pleines de formation (plus professionnalisante), avec un volet laïcité/civisme renforcé, et une réelle formation professionnelle continue tout au long de leur carrière ;
  • Dans le même objectif et pour rétablir une situation intolérable au regard de nos voisins européens, les salaires doivent être augmentés de 30% sur 5 ans et nous mettrons fin définitivement au gel du point d’indice de la fonction publique (les rares et récentes progressions ont été inférieures à l’inflation) ;
  • Nous soutiendrons les personnels de l’Éducation nationale en réduisant la précarité statutaire et salariale des AESH, en renforçant leur formation et leurs effectifs ;
  • Sur la base d’un engagement à servir l’État pendant 10 ans, nous proposons que les étudiants soient faits fonctionnaires et donc rémunérés dès le début de leurs études ;
  • Nous voulons créer des postes d’enseignants spécialisés en surnuméraire et mobiles dans toutes les écoles avec comme objectif un engagement pour 100% d’élèves sachant lire, écrire et compter de leur entrée en 6ème.

Rentrée scolaire : le miroir aux alouettes de Gabriel Attal

Le “tout nouveau” ministre de l’éducation nationale, Gabriel Attal, a choisi un mode de communication tonitruant pour sa première rentrée scolaire, sans doute pour faire oublier l’effacement et l’inaction de son prédécesseur à la Rue de Grenelle. Mais une communication politique décomplexée n’est pas une politique. Encore moins une réponse à la hauteur des défis auxquels sont confrontés le service public d’éducation nationale, les enseignants, les élèves, les étudiants et les familles, dans un contexte général qui a rarement été autant dégradé.

Certes, le détricotage de la “réforme Blanquer” du Bac est une bonne nouvelle. L’exécutif revient enfin à la raison, après avoir dénigré pendant deux ans la quasi unanimité des professeurs et des parents d’élèves qui, eux, avaient anticipé les dégâts et alerté.

Mais cet aveu d’échec ne dit rien des modalités d’application, et ne change rien à la pérennisation du calamiteux logiciel Parcoursup, dont il a été démontré que les algorithmes, nationaux et locaux, aggravaient les inégalités d’accès aux études supérieures.

Nous devons engager la Nation dans une mobilisation générale pour l’égalité à l’école, assise sur la gratuité, la mixité scolaire et la la continuité du service public, partout et pour tous :

  • Comment peut-on encore parler de gratuité quand rien n’a été fait pour contenir l’explosion des prix des fournitures scolaires depuis deux ans, insuffisamment compensés par les collectivités locales, elles-mêmes dotées de moyens inégaux ?
  • Comment peut-on parler de mixité scolaire quand le gouvernement abandonne la question de la carte scolaire et s’accommode de la concurrence déloyale de l’enseignement privé (très majoritairement confessionnel et catholique) ?
  • Comment parler de continuité du service public d’éducation quand les “mesures-phare” de Gabriel Attal – remplacement des professeurs de secondaire absents par des enseignants d’autres disciplines et recrutements de contractuels sans aucune garantie de compétences – répondent plus à une logique de garderie d’adolescents qu’à l’exigence d’une instruction de qualité et de respect des programmes scolaires ? Quant aux écoles maternelles et élémentaires, rien n’a été fait, ni prévu ni annoncé, pour les remplacements d’absences, faute d’une action sérieuse et de long terme sur les effectifs.

Dans l’enseignement supérieur, la paupérisation des étudiants, toujours aussi nombreux dans les filles d’attente des banques alimentaires depuis la crise sanitaire, témoigne du même bilan accablant.

Deuxième prise de conscience positive après l’échec du bac formule Blanquer : l’annonce par le ministre de mesures rappelant l’interdiction des vêtements religieux en milieu scolaire. L’École doit rester laïque et ne saurait tolérer aucun prosélytisme en son sein. Cette décision soutiendra les responsables d’établissement confrontés à ces phénomènes.

Mais l’engagement laïque ne masque pas le désengagement financier. Les enseignants français sont parmi les plus mal payés de l’OCDE, les investissements demeurent dramatiquement insuffisants, et le refus d’accroître la mixité sociale dans le privé (qui avait même reçu le soutien de l’Élysée contre le prédécesseur de M. Attal) montre que ce pouvoir n’a que faire des principes qui ont fondé notre école.

La Gauche Républicaine et Socialiste assure de sa mobilisation et de sa solidarité l’ensemble des acteurs – les parents d’élèves, les enseignants et leurs syndicats notamment, mais aussi élèves et étudiants – pour obtenir du Gouvernement et de l’État les décisions concrètes, le soutien et les moyens indispensables qu’exige une ambition républicaine pour l’éducation nationale.

Nous avons besoin de vous !

Quelles que soient vos compétences, si vous touchez votre bille en droit, en bricolage, si vous aimez écrire, si vous êtes créatif… vous pouvez prendre part à des actions et ateliers près de chez vous ou encore nous envoyer vos vidéos, vos dessins pour des affiches etc.