Un bouclier logement mon œil !

 

Un bouclier logement mon œil ! Le poids des dépenses de logement des Français va encore augmenter alors qu’elles représentent près du quart de leurs revenus !! Au point de devenir insupportables pour de nombreux foyers.

Plafonner l’IRL (indice de la hausse des loyers autorisés pour les baux en cours) à 3,5 %, c’est laisser les loyers augmenter plus que les salaires (les négociations de branches ont décidé une hausse moyenne des salaires de 3 % donc inférieure à 3,5, pour le SMIC sans coup de pouce, ce sera 2,8 % en août.)

Donc, en tout état de cause, le pouvoir d’achat va se détériorer.

Augmenter les APL seulement de 3,5 % n’accompagne pas cette hausse, car hélas (et c’est déjà une critique que nous faisons au faible niveau des APL, qui s’est dégradé sous le précédent quinquennat Macron.) les APL Ne comble que très rarement entièrement le niveau des loyers. Aussi, la plupart des plus modestes, qui touche l’APL devra faire face à une hausse de leur loyer !

L’impasse sur la hausse des charges, en particulier de l’énergie qui pèse lourd aussi dans les dépenses logement.

Rien n’est fait pour revaloriser fortement le forfait charge (inclus dans les APL) qu’il faudrait au moins doubler, d’autant que cela fait des années qu’il n’a pas été dévalorisé !

Ce qu’il faut faire :

  • bloquer les loyers,
  • doubler le forfait charge des APL,
  • augmenter fortement les APL pour restaurer au moins le niveau qu’elles auraient sans les ponctions scandaleuses qui les ont fait baisser dans les 5 ans précédents.

Le gel des loyers est supportable si ces pertes de recettes sont intégralement compensées aux HLM d’autant qu’ils subissent de plein fouet la hausse du livret A et les dramatiques prélèvements de l’Etat comme la RLS. Pour le secteur privé (dont il faut savoir que la très large majorité des bailleurs sont multipropriétaires et rarement des propriétaires modestes dont le nombre n’a cessé de baisser ces dernières années), la hausse des loyers dans les années précédentes a été beaucoup plus forte que l’inflation et l’évolution des revenus des Français et ces bailleurs privés peuvent faire désormais un effort. Ceux qui ont acquis des biens l’ont fait à taux fixes et ne verront pas leur charge d’emprunt augmenter (même baisseront en valeur réelle).

Il n’y a pas de corrélation entre la hausse des loyers et les travaux d’économie d’énergie. On l’a vu en dépit des hausses importantes des loyers le privé fait encore peu de travaux d’économie d’énergie. Il faut jouer sur d’autres leviers. C’est un motif bidon avancée la première ministre qui ne veut jamais toucher les plus riches et d’engager une juste redistribution des richesses.

Bien se loger, inséparable de la dignité

Le moment est attendu chaque année et plus encore tous les 5 ans quand commence à s’agiter la campagne pour l’élection présidentielle. Et pourtant le constat est toujours le même ou presque depuis plus de 20 ans… Aujourd’hui dans son 27e rapport sur « L’État du mal-logement en France », la Fondation Abbé-Pierre dessine le portrait d’une France marquée par la précarité, accentuée par la crise sanitaire, et dont les conséquences directes sont visibles sur le mal-logement. Il dresse un bilan particulièrement critique de la politique conduite par Emmanuel Macron sous le quinquennat qui s’achève. Le « choc de l’offre » promis comme toujours par les Libéraux n’a (évidemment) pas eu lieu, bien au contraire, et les prix ont continué leur progression folle. Les choix budgétaires et fiscaux très inégalitaires des gouvernements d’Emmanuel Macron ont rendu inopérantes les correctifs apportés timidement depuis quelques mois… Que vaut en effet le dispositif « Logement d’abord », généreux sur le papier, après les coupes massives subies par les APL et le secteur Hlm… Les plus pauvres restent les oubliés de ce quinquennat et les réponses aux personnes à la rue ou sans domicile continuent à se limiter encore beaucoup trop à des solutions d’urgence précaires.

Cette analyse la Gauche Républicaine et Socialiste la partage et l’avait faite au moment de l’élaboration puis de l’adoption (tout au long de 2021) de son programme politique pour 2022. Elle partage également à moins de 3 mois de l’élection présidentielle, l’essentiel des propositions que la Fondation Abbé-Pierre dévoilera aujourd’hui ses propositions en matière de logement : relance du Logement d’abord et du logement social, encadrement des loyers, sécurité sociale du logement, redistribution des richesses, éradication des passoires énergétiques…

Plusieurs candidats seront invités à confronter leurs idées sur ces grands enjeux pour les cinq ans à venir, dans une campagne électorale qui oublie encore trop souvent les plus exclus d’entre nous. Avant qu’ils ne montent sur la scène nous leur conseillons fortement de consulter les propositions que vous avons fortement travaillées.

Nous avons besoin de vous !

Quelles que soient vos compétences, si vous touchez votre bille en droit, en bricolage, si vous aimez écrire, si vous êtes créatif… vous pouvez prendre part à des actions et ateliers près de chez vous ou encore nous envoyer vos vidéos, vos dessins pour des affiches etc.