Retrouver le sens des priorités à gauche pour éviter le basculement à l’extrême droite de l’Europe


intervention de mathieu pouydesseau pour la Gauche Républicaine et Socialiste au bureau exécutif du Parti de la Gauche Européenne (PGE), Berlin, samedi 11 janvier 2025

Lors du Congrès de Vienne en décembre 2022, nous avions appelé le PGE à mener une campagne sur le travail et le pouvoir d’achat face à la crise inflationniste déjà visible.

Le Capitalisme européen et international a utilisé les outils anti travail habituels :

  • Hausse des taux d’intérêts, Christine Lagarde et Ursula von der Leyen posant comme stratégie que le passage par une courte récession était nécessaire pour maîtriser l’inflation ;
  • Guerres et tensions géopolitiques ;
  • Transfert des revenus des salariés aux actionnaires, de l’Etat aux monopoles privés ;
  • Division des classes salariés et populaires par race et genre, par boucs émissaires.

C’est la Weimarisation européenne et occidentale que nous avions théorisé dès 2017.

L’Autriche rejoue aujourd’hui le moment de janvier 1933.

La France est en juin 1932 : avec un parlement sans majorité. L’union des gauches initiée par François Ruffin et les écologistes s’est imposée aux deux forces contraires de la gauche, les Insoumis et les social-démocrates. L’extrême droite a cependant fait 1 million de voix de plus que la gauche unie.

Elle a perdu en sièges grâce à notre mode de scrutin et à une coalition de barrage entre la gauche et des partis bourgeois libéraux. L’extrême droite a progressé cependant de 7 points au second tour. Mais les partis bourgeois ont trahi ce front républicain pour garder le pouvoir, étant majoritaire avec l’extrême droite.

La droite française et les droites libérales et bourgeoises ailleurs en Europe sont aujourd’hui comme hier sont devant leur responsabilité de choisir entre une alliance (ou une complaisance) avec l’extrême droite ou des stratégies de défense irréductible de la démocratie (c’est une façon de rejouer le « moment Von Papen », du nom de ce Chancelier allemand, conservateur catholique, aux affaires lors du second semestre 1932, qui conseilla au Président de la république allemande, le Maréchal Hindenburg, de nommer Hitler Chancelier à la tête d’un gouvernement où les partis conservateurs resteraient cependant majoritaires). En France, Michel Barnier avait visiblement choisi de négocier avec le Rassemblement national pour tenter de faire adopter son projet de budget pour 2025 : il a été censuré ; on ne sait pas encore quelle sera la réalité des arbitrages de François Bayrou (la composition de son gouvernement, tournant le dos au message électoral, est peu encourageante, mais l’ouverture de discussions avec la gauche diffère au moins sur la forme de la voie choisie par Michel Barnier : on commencera à mesurer la « vérité des prix » le 14 janvier 2025 lors de sa déclaration de politique générale).

L’Allemagne est hésitante, mais là encore c’est bien la bourgeoisie libérale qui est prête à sacrifier la démocratie pour protéger ses privilèges fiscaux.

L’Italie et les Pays Bas ont déjà franchi les lignes vécu leur « moment Von Papen ». La Belgique, notre camarade du PTB l’a dit, est aussi en voie de von Papenisation.

Car le militarisme comme la question migratoire sont des instruments de diversions pour détourner notre attention de l’objectif principal des bourgeoisie libérale : le maintien des structures fiscales et économiques ayant transféré la richesse du travail au capital.

Notre incapacité à combattre ces évolutions explique le ralliement des classes populaires a l’extrême droite. Voilà notre défi : comment remettre la question du pouvoir d’achat et du partage des richesses au cœur de nos actions, au cœur du débat politique civique.

Regardez la victoire de Trump aux États-Unis : des États ont tout à la fois voté pour augmenter le salaire minimum, la protection médicale, le droit a l’avortement ET « en même temps » pour Trump.

L’inflation et la perte de pouvoir d’achat a tué les Démocrates. Les questions sociétales sont secondaires. Le capitalisme de Trump et Musk, c’est un darwinisme social, raciste, anti-démocratique. Il accepte jusqu’à 6 degrés de réchauffement climatique. Il compte en tirer de la richesse.

Notre camarade grec a rappelé la crise du logement : c’est le fonds aussi du transfert des revenus du travail au capital. Salaire et logement ! Revenons aux bases pour combattre le néofascisme ! Ne reproduisons pas les erreurs des gauches allemandes en 1932.

Faire reculer le RN et rassembler les Français – UGR24 – dimanche 13 octobre 2024

Est-il encore temps de faire reculer le RN ? La Gauche est aujourd’hui au pied du mur : Construire un projet qui réponde aux grands enjeux d’aujourd’hui et de demain comme aux problèmes quotidiens des Français et des Françaises – unir ses forces dans la durée renouer avec le monde du travail et rassembler tous les Français.

AVEC

Pierre JOUVET
Député européen – secrétaire général du PS – conseiller départemental
Christian PICQUET
Membre de la direction nationale du PCF
Jean Marie CADOR
Parti des travailleurs hongrois 2006
Gilles NOËL
Maire de Varzy (58) – Vice-président national de l’Association des Maires Ruraux de France
Sophie CAMARD
Maire GRS du 1er secteur de Marseille
Dominique CHARNASSÉ
Ancien cadre du Secrétariat Général aux Affaires Européennes –
responsable national de l’Engagement
Présidence/Animation
Catherine COUTARD
Vice-présidente du MRC

Conférence de presse : Reprenons la Main – 10 janvier 2024, élections européennes

L’année 2024 semble annoncer des vents mauvais et les sorties de crises peinent à se dessiner. Le 9 juin, pour le monde du travail, pour la souveraineté industrielle, alimentaire & culturelle, aux côtés du Parti Communiste Français, de L’Engagement et de représentants du monde du travail, il est temps de « Reprendre la Main en France et en Europe ».

Retrouvez ici l’intervention d’Emmanuel Maurel le 10 janvier 2024, lors de la présentation des premiers axes de la liste que nous mènerons avec nos partenaires aux prochaines élections européennes.

Intervention de la Gauche Républicaine et Socialiste au congrès du Parti de la Gauche Européenne à Vienne

Vienne 9-11 décembre 2022, Prononcé par Mathieu Pouydesseau

Chers camarades, bonjour.

La Gauche Républicaine et Socialiste est un jeune parti en France, créé il y a un peu plus de trois ans, défendant l’héritage de la grande Révolution française, pour une République sociale et laïque, cadre de l’émancipation de toutes et tous et, par un État fort, de services publics, la protection des biens communs, et un partage équitable.

Le mercantilisme merkellien est au cœur de la construction ordoliberale européenne. Elle est fondée sur trois exploitations :

  • La première, c’est celle des travailleurs européens. La concurrence, c’est la baisse des salaires, la destruction des services publics, des systèmes mutualistes de protection contre les accidents de la vie comme les retraités, l’assurance chômage, l’assurance maladie et la santé publique.
  • La seconde exploitation, c’est celle des travailleurs du monde entier. Que ce soit par l’importation de main d’œuvre formée dans d’autres pays, les privant de leurs talents, dans droit civique ou citoyen puisque étrangers, sans culture syndicale car venant de pays autoritaires, ou que ce soit par l’alliance avec des dictatures! Angela Merkel a toujours privilégiée le “Wandel durch Händel” avec le fascisme russe où les exploitations chinoises de leur travailleurs. Le progrès par le commerce, tu parles d’une bonne fable ! Regardez les dortoirs des usines Apple ou les travailleurs forcés !
  • La troisième exploitation c’est celle du capital naturel, qui paraît gratuite aux capitalistes, et qui nous mène à une crise du vivant, au réchauffement et ses conséquences, aux pénuries de matières premières.

La France ici fut une des cibles principales en Europe, avec la Grèce touchée bien plus durement, pour liquider notre modèle de République Sociale, notre modèle laïque et républicain, nos systèmes issus du consensus de la Résistance au nazisme. L’état de service public à la française devait disparaître sous les coûts du mercantilisme merkellien.

Le couple franco-allemand, quelle autre bonne blague !

Depuis 1972, camarades, le facteur travail a perdu 25 points dans le partage mondial de la valeur ajoutée. Même l’OCDE, depuis 2012, s’en inquiète ! Et depuis, cela s’est accéléré avec la pandémie et l’inflation.

Or, chers amis, le capitalisme porte la guerre comme la nuée porte l’orage, disait Jean Jaurès.

Les contradictions de l’accumulation du capital la plus forte de l’histoire récente combinée à la destruction du vivant entraîne inéluctablement la guerre.

L’impérialisme fasciste russe fut longtemps allié de Merkel et du capitalisme allemand. Même le ministre écologiste Habeck annonçait en octobre 2021 une augmentation des importations de gaz russe pour “assurer la transition énergétique” et accélérer l’arrêt du charbon, énergie toujours utilisée avec l’arrêt du nucléaire.

Or là aussi, Merkel et son mercantilisme voulait non seulement une énergie carbonée pas chère, mais aussi détruire l’avantage compétitif construit par l’investissement public en France avec le nucléaire. Il n’y avait rien d’écologiste dans cette décision, c’était le cynisme du mercantilisme allemand.

Le besoin d’une alternative est vital au monde et à l’humanité !

Elle doit être construite sur un pacte majoritaire qui n’est pas l’addition de minorités, mais fondée sur la force universelle, internationale, celle qui n’a pas les relais des médias concentrés par les industriels, qui n’a pas les relais des militaires, le Travail !

Car les riches, ils s’en fichent si leurs salariés, les précaires, les gens dépendant de leur travail, soient genrés, racisés, tant qu’il y a des marges à gagner, des dividendes à distribuer.

Salariés modestes, classes moyennes en déshérence, ruraux et urbains, sont en réalité des alliés naturels parce qu’ils ont tous en commun le travail comme source de leur revenu et comme organisation de leur valeur sociale.

Les riches et le libéralisme refusent l’idée de la vie.

Ce sont des forces de mort.

Car ils la refusent pour eux mêmes, leur propre destin inéluctable de leur mort, qu’ils essaient de nier, inventant des châteaux sur Mars, le trans humanisme, les mythes de leur éternité, au prix s’il le faut de la mort de tout le reste, des salaires, des employés, des animaux, des végétaux.

Et c’est pourquoi ils ont besoin du fascisme aujourd’hui! MAGA, AfD, RN en France, Meloni en Italie, en Suède, déjà au pouvoir dans les oligarchies russes ou islamistes: partout ils progressent. Ils ont besoin du bigotisme, et de l’intégrisme religieux, qu’il soit chrétien, islamiste, hindouiste ou bouddhiste, ils ont besoin des haines religieuses et des radicalismes religieux. Ils veulent liquider les lumières et la révolution française de 1792!

En France, les attaques des différents côtés de la séparation des églises et de l’état, les atteintes répétées à la laïcité, l’affaiblissement systémique de l’enseignement public et gratuit servent exactement ce même but : la progression des fascismes religieux. Islamofascisme comme fascisme évangélique, hindou nationalisme genocidaire de Modi en Inde ou haine ethnicoreligieuse contre les Oighour : partout le fascisme utilise les fois et les superstitions.

Il n’y a pas de lutte contre le fascisme sans lutte contre les intégrismes religieux ! Toute lutte antifasciste est une lutte laïque !

Notre rôle est de marteler le message du travail!

Notre rôle est de marteler le message de la juste part de son travail dans le partage des richesses, de la démocratie comme la condition de la médiation et de l’organisation sociale garantissant la paix, et le partage équitable. C’est ce que Marx voulait pour le Royaume Uni des années 1860, c’est ce que Rosa Luxembourg réclamait de maintenir dans sa critique de la révolution bolchevique de 1918.

Pour permettre la démocratie d’agir sur le monde réel, il faut un État fort, de bien commun, nationalisant les monopoles privés, interdisant la concentration des médias par les industriels, s’appuyant sur une fiscalité confiscatoire sur les hauts revenus.

Comment faire, nous demandons nous ici même?

Et bien, il nous faut lancer des campagnes pour remettre le travail au cœur du débat publique. Il faut marteler les pertes de 25 points du travail au profit du capital dans le revenu mondial, y compris en Chine, depuis la fin des trente glorieuses.

Il faut marteler la valeur travail !

Nous proposons de lancer dès maintenant une campagne pour l’indexation de tous les salaires européens sur l’inflation!

C’est la campagne pour montrer l’identité d’intérêt des salariés, modestes ou moyens, ouvriers ou employés, précaires ou indéterminés.

Augmentons les salaires, et protégeons les de la cupidité du capital.

Merci camarades de votre attention.

Fructueux forum de la gauche européenne à Athènes les 21, 22 et 23 octobre 2022

La Gauche Républicaine et Socialiste a décidé de s’engager en 2020 comme membre observateur du Parti de la gauche européenne (PGE). Cet engagement était cohérent avec notre participation au travers d’Emmanuel Maurel au groupe de La Gauche au parlement européen et nos convictions internationalistes.

La coopération avec le PGE a été fructueuse à bien des égards et nous avons pu compter sur son soutien lors des événements que nous avons organisés ces dernières années, que ce soit pour les Universités de la Gauche Républicaine ou pour notre présence à la Fête de l’Humanité. Évidemment, la pandémie de COVID19 et les restrictions sanitaires qui ont pesé sur les échanges ont empêché une implication que nous aurions souhaité plus intense.

La délégation de la Gauche Républicaine et Socialiste était au premier rang lors du discours d’ouverture par Alexis Tsípras le vendredi 21 octobre 2022 à 20h

La participation active de la GRS – Anthony Gratacos, secrétaire général de la GRS, Frédéric Faravel (qui intervenait samedi midi dans la table ronde sur le logement et la spéculation), Laurent Miermont et Élodie Schwander nous représentaient – au Forum de la gauche européenne à Athènes les 21-22-23 octobre 2022 a cependant confirmé l’intérêt que nous avions à participer à un parti européen.

Konstantinos Arvanitis (eurodéputé, Syriza), Frédéric Faravel, Theano Fotiou (Ancienne ministre déléguée à la Solidarité sociale, député Syriza), Ian Brossat (Adjoint au Maire de Paris, PCF), Jon Rodriguez (Responsable international d’Izquierda Unida) dans la table ronde « Droit au logement : comment vaincre la spéculation », samedi 22 octobre 12h-14h

Dans la foulée du discours d’ouverture d’Alexis Tsípras vendredi soir, nous sommes satisfaits de voir le PGE appeler de ses vœux une coalition de toute la gauche européenne aux prochaines élections du Parlement européen en 2024, face au péril de l’extrême droite et l’entêtement idéologique de la droite à poursuivre des politiques néolibérales dont la toxicité a été démontrée (s’il en était encore besoin) avec la crise sanitaire.

discours d’ouverture par Alexis Tsípras, ancien premier ministre grec et chef de l’opposition

Ce forum a confirmé nos convergences avec les partis et organisations membres ou associées au PGE sur les questions économiques et sociales. Des contacts fructueux ont été noués directement avec divers partis et organisations, dont die Linke, Syriza et Izquierda Unida (d’autres doivent venir avec le Sinn Féin, les partis scandinaves) ou encore avec Aida Sopi Niang, adjointe au Maire de Dakar et coordinatrice du M23 (le mouvement qui avait fait tomber le président sénégalais Abdulaye Wade)…

Aida Sopi Niang lors de la plénière « Une nouvelle boussole sociale et écologique pour l’Europe »

Heinz Birnbaum, président du PGE, nous a assurés de sa volonté de faciliter plus avant notre participation à toutes les instances du parti européen. Nos camarades ont pu également à cette occasion faire un tour de la situation politique avec les dirigeants du Parti Communiste Français présents à Athènes le samedi 22 octobre à 14 heures. Nous avons également eu le plaisir d’échanger avec Anna Pic, députée socialiste de la Manche qui représentait le PS lors de ces rencontres.

Il ne tient qu’à nous désormais d’approfondir le travail engagé ce week-end.

Elodie Schwander, Frédéric Faravel, Heinz Birnbaum (président du PGE), Waltraud Fritz-Klackl (membre du secrétariat politique du PGE), Anthony Gratacos et Laurent Miermont, à Athènes le 22 octobre 2022 à 16h

Nous avons besoin de vous !

Quelles que soient vos compétences, si vous touchez votre bille en droit, en bricolage, si vous aimez écrire, si vous êtes créatif… vous pouvez prendre part à des actions et ateliers près de chez vous ou encore nous envoyer vos vidéos, vos dessins pour des affiches etc.