« Penser, c’est chouette » a reçu Emmanuel Maurel, député, membre fondateur et animateur national de la Gauche républicaine et socialiste, à la veille du mouvement « Bloquons tout » du 10 septembre 2025. Ils lui ont demandé de leur présenter sa vision de la situation dans laquelle se trouve la France, pourquoi nous en sommes là et quoi faire pour inverser la tendance afin de redresser la situation économique, politique et sociale et d’améliorer la vie des Français.
Bayrou parti, et maintenant ?
communiqué de presse de la Gauche Républicaine et Socialiste – lundi 8 septembre 2025, 20h30
Comme prévu, l’Assemblée nationale a refusé la confiance à François Bayrou et à son gouvernement.
Comme prévu à la nuance près que le rejet est plus important que prévu !
Il répond à la faillite de la politique menée depuis plus de 8 ans, à la faillite de la politique de l’offre que les gouvernements n’ont fait qu’aggraver d’année en année depuis le quinquennat de Nicolas Sarkozy : et paradoxalement c’est François Bayrou qui a dressé la liste des conséquences néfastes de la politique qu’il a mené et qu’il a soutenu dans un réquisitionné finalement accablant pour Emmanuel Macron et pour lui-même !
Et maintenant ?
Maintenant, le président de la République est placé devant ses responsabilités : il a causé la crise, il doit donner à d’autres les moyens de la surmonter. Il doit nommer un premier ministre qui aura la marge de manœuvre dans le dialogue avec le parlement pour remettre en cause la politique sociale, fiscale et économique injuste et inefficace menée depuis 2017.
Depuis leur défaite aux élections législatives anticipées, Emmanuel Macron et les partis qui l’ont soutenu refusent toute remise en cause de leur héritage catastrophique. Il est temps qu’ils acceptent les conséquences de leur défaite, qu’ils acceptent de mettre fin à l’impasse qu’ils ont créée, qu’ils permettent à la gauche de gouverner pour plus de justice sociale et économique, en acceptant de ne pas les censurer !
Aujourd’hui la seule voie praticable est un budget proposé par la gauche pour soutenir l’économie par une stratégie de relance productive (source d’une souveraineté retrouvée) et de soutien aux services publics, un budget où les efforts sont répartis dans la justice !
Découvrez le programme de la GRS pour la Fête de l’Humanité 2025
Comme les années précédentes, la Gauche Républicaine et Socialiste sera présente avec un stand à la Fête de L’Humanité (Base 217 au Plessis-Pâté, gare RER de Brétigny-sur-Orge) dans l’Essonne.
Nous vous accueillerons avec notre bar, notre librairie, des séances de dédicaces et quelques débats : notez d’ores-et-déjà le verre de l’amitié et l’intervention d’Emmanuel Maurel le samedi à 14h et le débat Benjamin Morel/Rémi Lefebvre le même jour à 17h. Notre Stand se situera cette année Avenue Louis-Viannet, en face du forum social (côté place Marie-Curie -cf. plan de la fête en bas de page).
Découvrez nos RDV et activités sur notre Stand qui sera ouvert dès le vendredi 12 midi.
Vendredi 12 septembre : – ouverture du stand de la Gauche Républicaine et Socialiste à midi – inauguration du stand du Parti de la Gauche Européenne à 16h00 (Place du Colonel-Fabien) |
Samedi 13 septembre : – ouverture du stand de la Gauche Républicaine et Socialiste à 10h00 – Verre de l’Amitié de la GRS à 14h00 |

- Séances de Dédicaces :
- 15h30 : David Cayla, économiste et essayiste
- 16h15 : Chloé Petat, membre du collectif de direction de la GRS et spécialiste du transport ferroviaire


- Le débat du samedi – 17h :
Rémi Lefebvre et Benjamin Morel débattront avec vous sur le thème : « La Gauche et les institutions ».
Comment aborder les prochaines élections présidentielles ? Quelle réforme institutionnelle peut-elle ou doit-elle défendre ?

Les livres de Rémi Lefebvre et Benjamin seront évidemment disponibles dans la librairie du stand de la GRS. N’hésitez pas à demander à nos deux politistes de vous faire dédicacer leurs ouvrages. |
Dimanche 14 septembre : – ouverture du stand de la Gauche Républicaine et Socialiste à 9h30 – Le débat du dimanche – 11h00 : « Peut-on encore mener une politique de gauche distincte dans une commune ? » Débat libre introduit et animé par Frédéric Faravel, Nathalie Moine et Adrien Drioli… |

et tout le week-end sur le stand de la GRS…



Stop au risque de catastrophe sanitaire ! Il est urgent de relocaliser la production de médicaments
Des malades atteints de différentes pathologies très graves ne peuvent plus aujourd’hui être soignés ou, pour pouvoir trouver une pharmacie ayant encore en stock le médicament qui leur permet de reste en vie, doivent parcourir des centaines de kilomètres. Parle-t-on d’un pays sous-développé ? Non, il s’agit, hélas, de la France.
Après les psychotropes et certains antibiotiques, notre pays est maintenant en rupture de stock d’anticancéreux et même de médicaments nécessaires aux diabétiques et aux personnes souffrant de pathologies cardiaques. Des milliers de malades sont ainsi privés du seul traitement thérapeutique qui peut les sauver.
Ces ruptures d’approvisionnement ne concernent que la France. D’autres pays européens arrivent en effet à obtenir les molécules innovantes, car le ministère de la Santé n’a pas réussi à trouver un accord sur le prix avec les laboratoires. Cette situation doit donc faire réagir : la France est trop dépendante de la production étrangère de médicaments délocalisée pour une large part en Chine, en Inde et aux États-Unis. La crise du Covid avait démontré la vulnérabilité de la France, mais rien n’a changé. Alors que notre pays possède un grand savoir-faire dans le domaine scientifique, les annonces de relocalisations en sont restées au stade du discours. Il est temps que cela change, des vies humaines sont en jeu !
Accord UE/Mercosur : encore un mauvais coup porté aux intérêts de la France !
Depuis des années, la Gauche Républicaine et Socialiste s’oppose radicalement, notamment par la voix d’Emmanuel Maurel au Parlement européen puis à l’Assemblée Nationale, à l’accord commercial entre l’Union Européenne (UE) et le Mercosur. Sa validation « définitive » par la Commission Européenne aujourd’hui est inacceptable ; l’exécutif français se cache derrière de pseudo avancées, obtenues suite à ses alertes quand il avait été placé sous pression des parlementaires et de l’opinion publique française, pour baisser la garde. En fait, rien n’a changé ! L’accord n’est pas plus acceptable qu’avant !
L’accord de libre-échange entre l’UE et le Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay, Uruguay) est présenté par la Commission européenne comme une avancée géopolitique et économique majeure. En réalité, il s’agit d’un projet néfaste pour l’environnement, pour l’agriculture européenne et pour la souveraineté de la France. Sa validation constituerait une faute stratégique.
C’est une aberration écologique. Il prévoit l’importation annuelle en Europe de 99 000 t de bœuf, 180 000 t de volaille et 650 000 t d’éthanol. Cette hausse inédite des exportations provoquerait entre +5% et +25% de déforestation supplémentaire en Amazonie, aggravant le réchauffement climatique et détruisant la biodiversité. Loin de renforcer le « Green Deal » européen, cet accord l’anéantit : il encourage les émissions de gaz à effet de serre liées au transport maritime et institutionnalise une agriculture intensive à l’autre bout du monde, alors que les agriculteurs européens sont soumis à des exigences environnementales fortes. Il autoriserait l’importation de produits agricoles cultivés avec des pesticides interdits en Europe, au mépris de la santé publique et de la cohérence réglementaire.
L’accord est économiquement défavorable à la France. Nos agriculteurs, qui doivent respecter les normes les plus strictes au monde, seraient exposés à une concurrence déloyale de produits sud-américains vendus à bas prix. L’agriculture sert trop souvent de variable d’ajustement dans les accords commerciaux négociés par Von der Leyen. Or la France, jadis deuxième exportateur agricole mondial, est tombée au 5e rang en 20 ans, tandis que ses importations alimentaires ont doublé, atteignant 63 Md € en 2022. Accroître encore cette dépendance, c’est fragiliser notre souveraineté alimentaire et condamner des milliers d’exploitations à disparaître.
La Commission européenne se justifie par une volonté d’ouverture géopolitique. Mais derrière ce discours, ce sont surtout les grandes multinationales, avides d’accéder aux marchés publics et aux ressources naturelles du Mercosur, qui sortiraient gagnantes. Ni les populations européennes, ni les travailleurs sud-américains n’y trouveraient leur compte. Les syndicats du Mercosur eux-mêmes dénoncent un accord qui enferme leurs pays dans le rôle de fournisseurs de matières premières et menace leur industrialisation. C’est un traité perdant-perdant : destructeur pour l’environnement, funeste pour l’agriculture européenne et stérile pour le développement du Sud.
Depuis le traité de Lisbonne, la politique commerciale relève exclusivement de l’UE, et les parlements nationaux n’ont plus de véritable pouvoir de blocage. Mais valider un tel texte reviendrait à imposer aux peuples des choix stratégiques contraires à leurs intérêts et à leurs engagements climatiques. L’exécutif français devrait donc se montrer intraitable.
La France a tout à perdre dans l’accord UE-Mercosur. Elle doit s’y opposer fermement, non par protectionnisme autarcique, mais d’abord pour défendre un modèle agricole durable, préserver son autonomie stratégique et rester cohérente avec ses ambitions environnementales. L’Europe et la France ne doivent pas céder aux dogmes du libre-échange à tout prix : il est temps de tourner la page des traités commerciaux destructeurs et d’inventer une coopération internationale fondée sur la réciprocité, la justice sociale et la transition écologique.
Après son deal capitulard avec Donald Trump, Ursula von der Leyen démontre à nouveau aujourd’hui son enfermement idéologique. Emmanuel Macron ne lui oppose rien de sérieux. Le prochain gouvernement français qui succédera à celui de François Bayrou, qui sera démis le 8 septembre prochain, doit avoir pour mandat une ligne de fermeté absolue sur ces dossiers.
Frédéric Faravel
Refuser la capitulation d’Ursula von der Leyen – Entretien dans LVSL avec Emmanuel Maurel
entretien publié dans le média Le Vent Se Lève, mercredi 27 août 2025
Suite à l’accord commercial entre la présidente Ursula von der Leyen et Donald Trump, le député du Val d’Oise Emmanuel Maurel (Gauche Républicaine et Socialiste – apparenté au groupe communiste), a déposé une proposition de « résolution européenne » à l’Assemblée nationale. Cette initiative, co-signée par une vingtaine de députés principalement issus du PCF, du PS et du MoDem veut inciter le gouvernement français a bloquer « l’accord » (pour l’instant inexistant sur le plan formel) entre les deux exécutifs. L’objectif affiché est d’obtenir un large soutien au Parlement qui fournirait un point d’appui à Paris, dont la critique encore assez timide de l’arrangement paraît assez isolée en Europe, pour s’opposer à l’initiative de la Commission devant le Conseil européen. Entretien conduit par Simon Férelloc et Vincent Arpoulet.
LVSL – Vous réfutez l’idée que l’accord négocié par la Commission européenne serait un « moindre mal » dans le contexte d’une guerre commerciale menée par l’administration américaine. Quelles sont à vos yeux les dispositions les plus graves parmi celles annoncées ?
Emmanuel Maurel – Je répondrais plus vite si vous me demandiez quelles dispositions ne sont pas graves. À part l’exemption de droits sur l’aéronautique, je n’en vois aucune.
Premièrement, l’accroissement des tarifs douaniers à 15%. Certains la considèrent comme un moindre mal, parce que l’on savait depuis le début du second mandat Trump que tout le monde subirait des hausses substantielles. Dans une première liste publiée en avril, le Président étasunien nous avait taxés à 20%. A première vue, avec « seulement » 15%, on pourrait se dire qu’on ne s’en sort pas trop mal.
Mais voir ainsi les choses du bon côté omet un fait : depuis le début 2025, le dollar a baissé de 13% face à l’euro. Avec les 15% de droits supplémentaires, le surcoût réel effectif des exportations européennes s’approchera donc de 30%. Donc pour l’UE, ce n’est pas « seulement 15% », et c’est très mauvais.
D’autant plus mauvais que Donald Trump finira par avoir la peau du gouverneur de la Banque centrale américaine (Fed) Jerôme Powell, qui refuse de baisser les taux étasuniens. Quand Trump aura un Gouverneur de la Fed à sa main, les taux baisseront et le dollar baissera encore plus face à l’euro. Notre « punition » ne fait donc que commencer.
Tout aussi grave : la promesse de von der Leyen d’investir 600 milliards aux États-Unis. Donald Trump – qu’il ne faut pas prendre pour un fou – a bien compris que venant de la Présidente de la Commission, c’est une promesse de Gascon. Elle n’a évidemment pas le pouvoir de faire seule un virement de 600 milliards à Washington. Trump a donc pris soin de préciser que si cet argent n’arrive pas, les droits étasuniens passeront à 35% – nous n’avons qu’à nous débrouiller pour que cela se fasse.
« La France seule ne peut pas mettre son veto au futur accord commercial Union européenne-États-Unis, puisque depuis le Traité de Lisbonne le commerce est une “compétence exclusive” de l’Union. »
Il y a bien d’autres choses, notamment les achats massifs d’hydrocarbures ou la hausse des contingents d’importations agricoles, mais ce qui est le plus grave, c’est que Madame von der Leyen s’est ralliée sans condition au point de vue américain. Elle affirme que notre relation commerciale serait actuellement déséquilibrée et beaucoup trop à notre avantage, ce qui est factuellement faux. Or, dans une négociation (car tout reste à négocier, le projet d’accord agréé le 27 juillet n’est qu’un brouillon), se plier au point de vue de la partie adverse revient à préparer une capitulation en règle.
L’économiste David Cayla remarque qu’en négociant seul, le Royaume-Uni a obtenu des conditions moins défavorables que celles concédées par une union de 27 pays. Selon l’ancien ministre délégué à l’Europe, Clément Beaune, l’UE ne se serait simplement pas suffisamment appuyée sur l’importance de son marché pour contraindre les États-Unis à réviser leur position. À vos yeux, être un grand marché de consommateurs est-il une arme suffisante pour répliquer aux hausses douanières étasuniennes ?
David Cayla a raison d’appuyer là où les choses font mal.
« Ensemble nous sommes plus forts », nous promet-on depuis l’accélération de la construction européenne des années 80, le Traité de Maastricht, et surtout la forfaiture démocratique du traité de Lisbonne en 2008 [en 2005, le Traité constitutionnel européen (TCE), calqué sur le Traité de Maastricht, est rejeté à 55 % par référendum. Trois ans plus tard, l’Assemblée nationale française vote en faveur du Traité de Lisbonne, en tous points similaires au TCE NDLR].
Tout ceci pour une zone économique dont la croissance est depuis quinze ans la plus faible de toutes les grandes zones économiques du monde, qui accumule un retard de développement technologique considérable face à la Chine et aux États-Unis – et, à présent, se fait marcher dessus par notre allié américain !
Ici aussi, Trump joue parfaitement sa partition. Il ne faut pas croire qu’en taxant les Britanniques à seulement 10%, il récompense l’alliance et la proximité « naturelles », « anglo-saxonnes », entre les États-Unis et le Royaume-Uni. Ces cinq points d’écart avec l’UE récompensent surtout… le Brexit, car Trump ne se cache pas de vouloir la chute de l’Union européenne. Il y a un message à peine subliminal derrière cet écart de traitement entre UE et Royaume-Uni. Et nous, nous le validons !
Clément Beaune a raison : face au chantage américain, nous aurions dû faire jouer l’accès au marché européen. Le Parlement européen a même voté, en 2023, un « instrument anti-coercition » qui a justement été élaboré pour dissuader les maîtres-chanteurs.
Il comporte certes tout un labyrinthe d’enquêtes et de procédures de conciliations, mais à la fin, si rien ne marche, il donne le pouvoir à l’UE de fermer son marché à toute puissance économique qui joue la brutalité et l’intimidation. Et face à ce véritable cas d’école, la Commission ne l’utilise même pas !
Seuls deux États-membres de l’UE s’opposent pour l’instant aux termes négociés par von der Leyen : la France et la Hongrie estiment qu’un tel accord risque de porter atteinte à la production européenne. D’autres pays tels que l’Allemagne ou l’Italie se félicitent à l’inverse d’avoir préservé leur modèle exportateur. Face à ces divergences d’intérêts manifestes, le projet européen a-t-il encore un avenir ?
L’immobilisme allemand interroge. Pour préserver ses excédents commerciaux sur le dos des autres, nous l’avons connue plus retorse. Que l’on considère l’automobile : les exportations allemandes aux Etats-Unis s’élèvent à environ 25 milliards de dollars. Or, il a été calculé que les droits supplémentaires pourraient provoquer plus de 9 milliards de surcoûts et de pertes de parts de marché pour les constructeurs allemands.
Il en va de même pour la plupart des autres gros postes d’exportations allemandes : machines-outils, biens d’équipements, chimie, etc. Sauf à considérer que les industriels allemands préparent déjà une grande délocalisation vers les États-Unis, je trouve incompréhensible l’attentisme de Berlin. Quant aux Italiens – qui, en plus, sont une puissance agro-alimentaire –, je pense qu’ils sont tétanisés par un accord aussi asymétrique malgré la proximité politique entre Giorgia Meloni et Donald Trump.
Donald Trump a réussi son coup, du moins pour l’instant. Il a réussi à désunir les puissances européennes ; il serait presque comique de constater que des trois pays les plus importants, nous sommes le seul à déplorer l’accord tout en étant le plus petit exportateur vers les États-Unis (54 milliards en 2023, contre 73 pour l’Italie et 157 pour l’Allemagne).
À ce stade, je ne vois pas de divergence objective d’intérêts. Dans les faits, nous nous faisons tous imposer un projet d’accord à sens unique. Ces différences de réactions sont, d’une certaine manière, encore plus inquiétantes, car elles n’ont pas de fondement strictement économique. Ont-elles alors un fondement politique ? Si au bout du compte, la France reste seule à défendre l’UE pendant que l’Allemagne et l’Italie ne la défendent pas, quelle conclusion politique, pour l’avenir de la construction européenne, faudra-t-il en tirer ?
Si notre balance commerciale est effectivement excédentaire, ce n’est pas le cas de la balance des paiements qui est quasiment à l’équilibre en raison des revenus que nous versons à Washington en contrepartie de services informatiques. Comment expliquer que la Commission n’ait pas fait valoir ce privilège accordé aux GAFAM sur le sol européen ?
On ne l’explique pas. Si l’on élargit à tous les services (droits de licences, finance, assurances), les « exportations invisibles » des États-Unis vers l’UE s’élèvent à 240 milliards de dollars.
L’Union européenne est le 2ème marché mondial des GAFAM. Si l’on prend en compte toute la tech américaine, avec ses logiciels, ses services de cloud, ses data-centers, etc, le marché européen représente pour eux environ 75 milliards de dollars par an. Malgré ce levier potentiel, la Commission a jugé bond d’abandonner tout projet de taxe GAFAM européenne !
Sur le plan énergétique, cet accord vient consolider la prépondérance du gaz naturel liquéfié (GNL) dans le mix énergétique européen, au grand dam de la France. En quoi ces nouvelles importations massives de GNL risquent-elles de fragiliser la politique énergétique française qui ne dépend de toute façon pas de cette ressource ?
Sur les hydrocarbures, je ne dirais pas « au grand dam de la France », mais « au grand dam de la France qui soutient l’autonomie stratégique européenne ». C’est notre projet pour l’Europe qui se trouve violemment bousculé par ce deal énergétique qui, en pratique, exigerait que nous dépendions à 50% des États-Unis pour notre approvisionnement en gaz et en pétrole. Je ne sais pas si c’est même faisable. Je ne sais pas si les États-Unis ont la capacité de nous fournir 250 milliards en GNL et en pétrole chaque année pendant 3 ans, comme il a été convenu [à prix constants, cela impliquerait que les États-Unis vendent à l’Europe un tiers de leur production gazière – utilisée à des fins internes NDLR]
Si cela advenait, la France ne serait pas la plus mise à mal, protégée par son parc nucléaire. Mais quand on est captif à 50 % d’un seul fournisseur, il y a lieu de croire que l’on n’est pas dans la position idéale pour acheter à bon prix ! Ce sera surtout un problème pour les Allemands, les Italiens ou les Polonais, moins pour nous. Certains industriels ne s’y trompent d’ailleurs pas, qui regardent la France comme un pays avantageux au point de vue de la facture d’électricité. On a même vu poindre quelques annonces de délocalisations industrielles motivées par cette raison.
Vous soulignez à juste titre que la France importe moins d’hydrocarbures, mais aussi qu’elle a une diversité de fournisseurs, ce qui lui confère une relative autonomie dans la gestion de sa dépendance au gaz et au pétrole. Mais si Trump nous dit que si nous n’honorons pas notre promesse, qui vaut aussi pour la France, les droits étasuniens passeront à 35%, quel avenir entrevoyez-vous ?
La Présidente de la Commission s’est engagée à la place des États-Membres, qui jusqu’à preuve du contraire s’approvisionnent en hydrocarbures chez qui, et comme bon leur semble, Russie mise à part. Elle a donc violé les traités en s’arrogeant des pouvoirs qu’elle n’a pas. Von der Leyen ne pouvait pas faire pire pour promouvoir l’Europe fédérale. Ses thuriféraires, dont je ne suis pas, doivent la haïr en ce moment.
En cas de vote de votre résolution, le gouvernement risque de se contenter d’une protestation comme ce fut le cas à la suite de l’accord UE-Mercosur, entré en vigueur en décembre dernier. Comment maintenir la pression sur l’exécutif pour le forcer à aller à la confrontation ?
Formellement, une résolution européenne de l’Assemblée nationale n’est en effet pas contraignante. Mais si elle est unanime ou quasi, je vois mal le Gouvernement français se contenter d’une « molle protestation », auquel cas il s’exposerait à la sanction du Parlement.
C’est au niveau européen que les choses se jouent. La France seule ne peut pas mettre son veto au futur accord commercial UE-États-Unis, puisque depuis le traité de Lisbonne – qui a trahi les « non » français et néerlandais de 2005 – le commerce est une « compétence exclusive » de l’Union. Il faut donc une majorité qualifiée (55 % des États représentant 65 % de la population) pour approuver l’accord. En votant ma résolution, l’Assemblée nationale donnera donc un mandat clair à la France pour trouver une minorité de blocage.
Les choses pourraient cependant être plus ambivalentes. Cet accord pourrait entrer dans la catégorie « accord mixte » : à côté de la partie « commerce », il comporte une partie « investissements » (de 600 milliards de dollars). Or, les investissements n’étant pas une compétence exclusive de l’Union, sur un « accord mixte », il y a un droit de veto. Raison de plus pour que la représentation nationale le dénonce sans équivoque.
L’intégralité des partis politiques a condamné l’arrangement entre le président étasunien et la présidente de la Commission européenne. Certains y voient le signe d’une intégration européenne insuffisante car incapable de reléguer au second plan les dissensions nationales. Qu’en pensez-vous ?
On ne pouvait pas rendre un pire service à la promotion d’une intégration européenne plus poussée. Si par soumission ou par intérêt (que je ne vois pas), une majorité d’Européens est d’accord pour servir de paillasson à Donald Trump, alors c’est non seulement le projet fédéral qui est mort, mais c’est l’existence même de l’Europe en tant que fédération d’états-Nations, dans sa forme actuelle, qui est menacée.
« Le RN, mais aussi les amis de Mme Meloni ou les extrémistes aux relents néo-nazis de l’AfD, en viennent à défendre les ennemis de leur pays. »
Pour ma part je ne suis pas partisan de la « politique du pire ». Je ne souhaite pas que cet accord catastrophique nous mène au Frexit, auquel je ne suis pas favorable. Je pense que l’Union européenne a vocation à défendre nos intérêts communs – et sur ces questions, ils sont vraiment communs, car nous nous faisons tous piller. Les choses sont donc simple : soit l’Europe se réveille et rejette l’accord, soit elle perd sa légitimité. Trump pose une question existentielle : à nous de savoir y répondre.
L’extrême-droite européenne a vanté la politique trumpiste, qui va durement impacter les économies du continent. De leur côté, les libéraux soutiennent la Commission qui ouvre la porte à ce pillage. N’y a-t-il pas un boulevard pour une gauche qui se réapproprierait un discours critique de la construction européenne ?
L’extrême-droite doit en effet être bien embarrassée. Après avoir fêté à l’unisson l’élection de Trump, elle se rend compte qu’elle a célébré la victoire d’un adversaire, pour ne pas dire d’un ennemi de l’Europe, et donc de la France. On retrouve une contradiction insurmontable, propre à ce courant politique : par définition, il ne peut pas y avoir « d’internationale nationaliste ». Le RN, mais aussi les amis de Mme Meloni ou les extrémistes aux relents néo-nazis de l’AfD, en viennent à défendre les ennemis de leur pays. Mais le populisme nationaliste n’est pas à une contradiction près.
Vous notez que Mme Von der Leyen a outrepassé le mandat de la Commission en en empiétant sur les prérogatives des États-membres (défense, énergie…) tout en s’asseyant sur des précédents règlements du Parlement Européen. Quelles pistes voyez-vous pour empêcher la dérive autocratique accentuée par le mandat von der Leyen ?
La Commission a cru sauver les meubles en s’arrogeant des prérogatives qu’elle n’a pas, vous avez raison. Elle n’a aucun droit sur le choix des fournisseurs énergétiques des États-membres. Elle n’a aucun droit sur le choix de leur armement non plus (car le brouillon d’accord comporte aussi des engagements là-dessus). Elle a failli en tant que « pouvoir exécutif » de l’Union européenne, car l’instrument anti-coercition voté par le Parlement aurait dû être activé et cela n’a pas été le cas. Le Parlement européen doit censurer la Commission von der Leyen.
« La France est en faillite ? Mensonge, la France vit en dessous de ses moyens ! » – tribune de Mathieu Pouydesseau dans Marianne
tribune de Mathieu Pouydesseau publiée dans Marianne le mardi 26 août 2025
Le mur de la dette, le pays en ruine, le FMI bientôt au chevet de la France… Depuis plusieurs mois, tout le monde semble tirer la sonnette de l’alarme financière. Pas Mathieu Pouydesseau, entrepreneur du numérique en Allemagne, ancien conseiller du commerce extérieur de la France et responsable politique de la GRS, qui s’intéresse plutôt aux excédents à l’épargne privée, abondante en France comme en Allemagne mais mal investie. Explication.
Toute l’Europe se porterait mieux si l’Allemagne cessait d’être la fourmi. Car fourmi, elle passe son temps à se faire arnaquer son épargne. L’épargne européenne, c’est 36 000 milliards d’euros. Trois fois le montant de la dette publique. Autrement dit, l’Europe n’a aucun problème de financement. Aucun. Ce qu’elle a, c’est un problème de vision, de courage, de politique. L’Allemagne, avec près de 9 000 milliards d’euros d’épargne, consomme peu, investit encore moins, et surtout investit mal. Très mal. Les ménages, les entreprises, l’État : tous font les pires choix, comme le confirment la BCE et le magazine Der Spiegel. L’argent dort, ou pire, s’évapore.
La France, elle, n’est pas en reste : plus de 6 000 milliards d’euros d’épargne. Mais elle ne prête pas assez à ses entreprises, ni à ses services publics. Depuis 2010, on nous martèle que « la France est en faillite ». Mensonge. La France vit en dessous de ses moyens. Elle investit en dessous de ses capacités. Et pourtant, en 2024, son solde extérieur était positif. Le tourisme, les entreprises, les services ont rapporté plus qu’ils n’ont coûté. Il n’y a pas de crise de financement. Il y a une crise de gouvernance. Une classe politique incapable de comprendre que l’investissement est la clé.
La France, avec sa démographie dynamique, devrait être en tête de la relance européenne. Mais non. L’Europe préfère envoyer un quart de ses investissements… aux États-Unis. Le texte de l’accord sur les droits de douane dévoilé le 21 août confirme d’ailleurs que les entreprises européennes devraient investir 600 milliards de dollars supplémentaires dans les secteurs jugés stratégiques aux États-Unis d’ici 2028.
La France peut apporter autre chose
Les États-Unis, justement. Leur productivité dépasse celle de l’Europe. Leur PIB progresse deux fois plus vite. Et grâce à leur privilège monétaire, ils imposent des tarifs douaniers sans résistance. Pourtant, si les États-Unis étaient dans l’Union européenne, ils se verraient imposer une Troïka façon Grèce : épargne des ménages quatre fois inférieure à celle de la France, dette publique à 122 % du PIB, déficit à 6,5 %, balance commerciale déficitaire à 5 % du PIB. Et malgré tout, aucune perte de crédibilité financière. La Chine, elle aussi, dépasse les 60 % de dette publique. Et elle investit. Car ailleurs, on n’a pas oublié une vérité que l’Europe refuse de voir : l’épargne a besoin d’un débouché. Elle doit revenir dans la sphère réelle.
Comme le disait l’ancien chancelier allemand Helmut Schmidt en 2011 : « Les excédents des uns font les dettes des autres. » L’Allemagne exportatrice a intérêt à financer ses clients. Mais elle préfère thésauriser, par peur de la dette. Résultat : l’épargne est gaspillée, ou investie hors d’Europe. Le rapport Draghi chiffre le déficit d’investissement à 5 % du PIB pendant dix ans. Bonne nouvelle : notre épargne couvre largement ce manque. Il est temps de faire exploser cette machine. Un changement de paradigme s’impose.
Le mercantilisme, mal interprété par l’Allemagne de Merkel, n’a jamais été transformé en puissance. Par peur que l’investissement entraîne la consommation, et donc les importations, on a préféré l’austérité. Résultat : appauvrissement des Européens, affaiblissement du continent. La France peut apporter autre chose. Elle est la nation de l’universalisme, du rationalisme, de la fraternité. Elle est aussi une nation révolutionnaire. Elle sait renverser les choses. Elle l’a fait. Elle le refera. Danton disait : « De l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace, et la patrie est sauvée. » Le temps des pusillanimes est fini.
Mathieu Pouydesseau
Bayrou a joué avec l’intérêt du pays, il a perdu
communiqué de presse de la Gauche Républicaine et Socialiste, mardi 26 août 2025
François Bayrou a annoncé hier après-midi qu’il poserait aux parlementaires la question de confiance sur sa politique et son projet de budget pour 2026 le 8 septembre 2025.
Nous ne ferons pas l’injure au futur ex Premier ministre de lui nier sa conviction profonde sur la nécessité de réduire les dépenses publiques. Sa faute rédhibitoire est de n’avoir jamais voulu entendre que notre puissance publique ne souffrait pas tant de son niveau de dépenses que de l’épuisement de ses recettes, savamment et progressivement orchestré depuis le mandat de Nicolas Sarkozy, accéléré à un niveau exponentiel lors des quinquennats d’Emmanuel Macron, dont il est également comptable.
Depuis le 15 juillet et la présentation de la philosophie de son projet de loi de finances pour 2026, François Bayrou n’a cessé de s’enfermer dans une impasse, refusant tout aménagement à une logique contre-productive qui aurait conduit à l’assèchement de notre économie, donc à l’effondrement des recettes de l’État et à l’aggravation de la dette publique.
Se sachant incapable de faire adopter un tel budget, il a choisi hier de devancer l’appel et de programmer la chute de son gouvernement le 8 septembre prochain, pour se draper dans le manteau du réformateur incompris : mais n’est pas PMF qui veut ! On ne soigne pas la France en giflant les Français, en faisant porter l’unique effort sur les classes populaires et moyennes pour préserver la politique de l’offre, les baisses d’impôts sur le capital et les grandes fortunes, stratégie délétère qui a conduit le hollandisme et le macronisme à l’échec et la France dans l’ornière.
On ne peut dans ces conditions que refuser la confiance à un François Bayrou qui élève le niveau d’irresponsabilité à faire peser sur la France et les Français la menace d’une tempête sur les marchés pour faire semblant de se préserver un médiocre trou de souris politique qui n’existe pas.
François Bayrou et son gouvernement doivent donc tomber le 8 septembre. Reste à savoir si le Président de la République souhaitera ajouter de la crise à la crise : on aura compris qu’Emmanuel Macron n’avait pas la capacité psychologique à nommer une ou un Premier ministre de gauche, mais après la pantalonnade béarnaise sera-t-il capable de mandater une ou un Premier ministre qui ne cherchera pas à reproduire l’entêtement dont il a fait preuve, et Bayrou avec lui, jusqu’ici ?
Il n’y a aucun budget possible aujourd’hui sans mettre en cause les cadeaux fiscaux accordés aux ultra-riches, sans faire le tri dans les nombreuses mesures improductives qui coûtent 211 milliards d’euros de dépenses fiscales par an au profit des grandes entreprises, sans restauration de la justice sociale, sans retour de l’investissement industriel, scientifique, écologique et même militaire…
Le Président de la République sera-t-il enfin à la hauteur de sa fonction ?
La crise sociale française en 2025
Chaque été, l’INSEE publie son rapport sur la privation matérielle en France. Le rapport souligne qu’en 2024, la privation matérielle a un peu reculé, mais reste au-dessus des moyennes de 2017-2020. La crise économique mondiale est bien payée par les classes salariées.
L’étude de l’INSEE rappelle une réalité cruelle : un habitant sur cinq de ce pays ne part pas en vacances.

Mais les chiffres révèlent d’autres dimensions des colères sociales de ce pays.
Les trois classes qui dominent les médias, les éditoriaux, les mandats électoraux ne connaissent pas de privations en proportion comparable aux autres classes. Il s’agit des cadres, des indépendants et des retraités.
Les classes qui connaissent des privations sont les employés (14%), les ouvriers (16%), et parmi eux les chômeurs (34%), les mères seules et les familles de plus de trois enfants.



Cette étude confirme les autres études sur la question de la perception de la pauvreté et ses réalités matérielles.


Le taux de pauvreté en relation au revenu moyen stagne à un niveau très élevé, plus élevé qu’en 2012. Certains prétendent que ce taux n’est pas pertinent, car le montant du revenu moyen augmentant, le seuil de pauvreté correspond à un niveau de pouvoir d’achat supérieur à 2012. L’étude ci-dessus confirme que le niveau de privation matérielle est supérieur à 2012.
Pour surmonter les écueils d’une analyse monétaire uniquement des seuils de pauvreté, le bureau des statistiques européennes à créé il y a plus de 15 ans un indice synthétisant plusieurs critères. C’est la mesure « Arope »1.
Et bien le dernier rapport a également constaté une dégradation générale de la situation en France depuis 2015. L’Allemagne stagne à 20% de sa population ayant des difficultés à vivre depuis plus de 15 ans, malgré une économie florissante et excédentaire entre 2007 et 2019. La France disposait d’un modèle qui empêchait les chocs violents, tant en crise qu’en surchauffe. Et bien le taux de pauvreté au sens européen, 20% inférieur à l’Allemagne, a rattrapé celle-ci en 2024.
Je me souviens de débats au sein du PS dans les années 2013-2015 où nous étions nombreux à mettre en garde contre des politiques budgétaires, économiques, sociales, et juridiques nous conduisant à plus d’inégalités sans aucun avantage compétitif, ni croissance renforcée, ni stabilisation budgétaire, ni amélioration de la vie des Françaises et des Français.
Nous étions surpris de ne voir aucune argumentation de fond face à nos arguments. On nous traitait de trois façons :
- On nous renvoyait à un futur radieux. « Les effets du CICE sont à long terme ». Le terme de 12 ans est suffisamment long pour se rendre compte que la politique choisie a été un gaspillage budgétaire et une erreur stratégique.
- On nous opposait les traités européens. Le rapport Draghi de 2024 comme les études économiques de l’UE comme des instituts europhiles soulignent tous le manque d’investissement entre 2013 et 2024, la faible utilisation de l’épargne européenne qui du coup finance les investissements aux États-Unis, en Chine, hors d’Europe, et la nécessité de revenir sur les « freins à la dette » des traités. Cette faiblesse économique européenne s’accompagne d’une faiblesse géopolitique et d’un risque de colonisation par les forces géopolitiques supérieures militairement.
- On nous accusait de « postures », multipliant les accusations sur nos personnes. Les tenants de l’orthodoxie ordo libérale profitaient de leur loyauté aux doctrines dominantes pour construire des carrières de conseillers ministériaux, de ministres, de directeurs administration ou d’autorités administratives, avant de les rentabiliser en passant dans le privé. Ces opportunistes, dont la plupart ont rejoint Macron, ne pouvaient imaginer que nous argumentions sur le fond en raison même du fond, et non pour leur piquer leur place ou leur concurrencer une prébende.
Le bilan de court, moyen et long terme est catastrophique, œuvre de ces classes dominantes, venues du sarkozisme, du hollandisme ou du macronisme, pour former le « bloc central » et, avec le ralliement de LR, « gouvernemental ».
Mais leurs clientèles électorales – indépendants, cadres et retraités – profitent de ces politiques.
Mathieu Pouydesseau
- https://ec.europa.eu/eurostat/statistics-explained/index.php?title=Glossary:At_risk_of_poverty_or_social_exclusion_(AROPE) ↩︎
Non l’antisémitisme en France n’est pas résiduel
communiqué de presse de la Gauche Républicaine et Socialiste le vendredi 15 août 2025
Nous sommes en France et l’antisémitisme n’a pas disparu.
L’olivier planté en 2011 à Epinay-sur-Seine, cinq ans après la mort du jeune homme de confession juive, séquestré et torturé par «le gang des barbares» de Bagneux, a été abattu hier dans la nuit.
L’antisémitisme n’a pas disparu. Il n’est pas non plus résiduel. Au contraire, les agressions contre nos concitoyens de confession juive se multiplient.
En France, aujourd’hui, sans que rien ni jamais ne puisse le justifier, des plaques d’écoles en mémoire de la déportation des enfants juifs ont également été grafitées à Saint-Denis. À Livry-Gargan, un Français de confession juive qui allait prier a été agressé et sa médaille arrachée.
Vous avez dit « Résiduel » ?
Il est temps que l’ensemble de la société française réagisse.