Les Jours Heureux : faire le choix d’une véritable révolution énergétique

En matière d’énergie, tout le monde parle beaucoup, se découvre soudainement écologistes… en attendant la France ne respecte même pas les engagements qu’elle avait pris en parallèle aux Accords de Paris sur le Climat. Nous devons sortir au plus du pétrole et des énergies fossiles, transformer notre économie et nos pratiques face au changement climatique qui est déjà là. La France a les atouts pour réussir tout en permettant aux Français les plus modestes d’y participer activement plutôt qu’en les matraquant comme l’a fait Macron pendant 5 ans. Au-delà même des impératifs climatiques, l’offre mondiale de pétrole va inexorablement se réduire dès 2025. La crise sanitaire et la crise ukrainienne ont démontré notre trop grande dépendance extérieure : c’est dangereux. Nous devons remplacer les énergies carbonées d’ici à 2040 ; la solution réside dans un mix énergétique énergies renouvelables/énergie nucléaire : c’est l’atout de la France quand le reste de l’Europe dépend du charbon et du gaz russe.

Avec une politique résolument orientée vers la lutte contre le réchauffement climatique, il est possible de créer des millions d’emplois-climat dans les années qui viennent.

Il faut immédiatement orienter les plans de relance afin que toutes les activités ou secteurs soient favorables au climat, orienter les subventions vers les personnes socialement les plus en difficulté, travailler à des plans de reconversion industrielle et professionnelle pour les secteurs qui vont connaître le plus d’impacts.

Pour une France sans pétrole en 2040

Il y a urgence à accélérer la transition vers une économie bas carbone, car le risque de voir l’offre mondiale de pétrole se réduire déjà d’ici 2025 est grand. Le constat n’est pas nouveau : en déclin systématique, la production de la moitié des pays qui alimentent le continent européen se heurte à ses limites géologiques. La contraction du volume d’approvisionnement pourrait atteindre 8% en 2030.

La crise sanitaire vient évidemment perturber les prévisions, mais elle pourrait n’être qu’un court répit au milieu d’une demande globalement en hausse constante.

Mais les mesures techniques et politiques pour sortir du pétrole font défaut. Le marché des droits carbone est insuffisant pour accélérer la fermeture des centrales au charbon, le secteur aérien bénéficie toujours d’une exonération sur le kérosène, et plus de 30 000 porte-conteneurs continuent de carburer au fuel lourd pour acheminer les importations vers le vieux continent.

Seule la voiture électrique, qui offre des perspectives attirantes tant en termes de création d’emplois que de capacité à réduire nos émissions de CO2, bénéficie de mesures encourageantes dans un nombre croissant de pays. Les États qui auront investi massivement dans la mobilité électrique réussiront ainsi à se mettre en partie à l’abri d’une raréfaction du pétrole, et donc d’une possible hausse soudaine des prix de l’or noir. Mais si nous voulons sortir du pétrole et de l’énergie carbonée à l’horizon 2040, nous devrons conserver un mix énergétique alliant énergies renouvelables (dont l’hydraulique) et énergie nucléaire.

Nous pourrons progressivement redéployer 45 milliards d’euros de facture pétrolière que nous importons et brûlons. Mais soyons lucides : remplacer l’essence par l’électricité, le plastique par le bois et le carton, le fioul par les pompes à chaleur, demandera des investissements de remplacement considérables que nos acteurs économiques privés sont incapables de mobiliser seuls sans une planification écologique orchestrée par l’État. Il sera de même nécessaire de faire évoluer au plus vite l’ensemble des process de production industrielle, qui dépendent aujourd’hui largement des énergies carbonées (notamment le gaz) pour qu’il passe à l’électricité. Si une part de sobriété énergétique est indispensable, ne nous faisons pas d’illusion : le maintien de notre niveau de vie impose une production d’électricité massive, que n’atteindront jamais les seules énergies renouvelables. Le défi est immense : nous avons tout intérêt à nous y mettre au plus tôt.

Cette volonté d’engager résolument notre pays dans une révolution énergétique profonde, sans matraquer les Français et notamment les plus modestes, est aussi celle de Fabien Roussel et de son programme « Les Jours Heureux » – qui s’est résolument démarqué des discours tout aussi culpabilisant qu’inefficaces qui sont tenus jusqu’ici sur ce dossier vital. Nous partageons la même ambition et nous défendons pour y parvenir les mesures suivantes :„ Renationaliser EDF, Engie et Areva pour créer un pôle public de l’énergie et investir dans le nucléaire et le renouvelable ;„ Conférences de filières, notamment dans l’hydrogène et le solaire ;„ Créer 200 000 emplois en 20 ans dans les filières des énergies renouvelables : L’objectif est bien de créer plus de 200 000 emplois dans les 20 ans dans les différentes filières ENR en générant un investissement de plus de 100 Mds€, partiellement à la charge du budget de l’État ; nous réviserons en conséquence la programmation pluriannuelle de l’énergie afin de donner cette impulsion décisive et d’encourager l’innovation permettant de faire de la France un pays en pointe dans ce domaine ;„ Programme d’achat public de véhicules électriques et hybrides, avec un renouvellement total de la flotte en 5 ans et un investissement massif dans l’installation d’une infrastructure de recharge dans tout le pays (10 Mds€) ;„ Un plan spécifique sera établi pour la rénovation des centres-bourgs ou des villes moyennes car, dans ces territoires, l’autopartage et le développement de l’électrique peuvent contribuer au désenclavement et à la revitalisation ;„ Contraindre les entreprises à réduire leurs émissions :◦ pour les grandes entreprises, en conditionnant les aides publiques à l’engagement environnemental ;◦ Développer le soutien à la création d’emplois écologiques dans le secteur privé ;◦ Développer les dispositifs de soutien au secteur privé contribuant à la création d’emploi de qualité en particulier dans les secteurs de la transition écologique et dépasser l’opposition entre protection du climat et perte d’emplois ;„ Investir pour développer un réseau ferroviaire capable d’assurer le fret ferroviaire et les trains de nuit sur le territoire et ses connections avec les pays européens voisins ;„ Créer et organiser une filière technique d’isolation des bâtiments. Il s’agit d’une filière hautement technique qui exige des formations adéquates, une connexion étroite tant avec les fabricants de matériaux de construction qu’avec les entreprise de BTP et les architectes ;„ Développer un corps d’État capable d’édicter les normes dans ce domaine, ainsi que de contrôler la qualité et l’efficacité des travaux d’isolation effectués ;„ Planifier un programme national d’isolation avec ses différentes déclinaisons – logement individuel, logement collectifs, bureaux, bâtiments publics, bâtiments industriels…

Tournants politiques en Sarre à l’occasion des élections régionales

La Sarre a tournée deux pages dimanche 27 mars 2022.

  1. La région allemande à la frontière française a voté et mis fin à 23 années de gouvernement de la droite chrétienne démocrate.
  2. Elle a sanctionnée l’échec des Linke alors que le SPD a progressivement depuis 2015 – et plus nettement depuis l’élection de sa direction très à gauche en 2018 – rompu avec le Schröderisme et redécouvert Keynes et le droit du travail.
    Rappelons qu’en 1999, l’ancien président de la région de Sarre et ministre des finances du premier gouvernement Schröder, le sarrois Oskar Lafontaine, démissionne avec fracas du gouvernement après quelques mois, dénonçant le fait d’être empêché de mener le programme de relance keynésienne promis pendant la campagne électorale.
    C’est l’aile social-libérale du SPD qui s’emparera dès lors des finances et les conservera de 1999 à 2005 ; c’est elle également qui sera architecte de la première grande coalition. Elle dominera encore la seconde grande coalition, mais l’échec de Martin Schulz en 2017, puis la retraite politique de Andrea Nahles et l’affaiblissement de Merkel en 2018 permettrons de changer les équilibres au sein de la “vieille dame” (surnom du SPD, partei en allemand est féminin).

Rappelons que face à l’agenda 2010, annoncé après la campagne électorale de 2002, Oskar Lafontaine quittera le SPD et créera la WASG, avant de fusionner en 2005 avec les anciens communistes de l’Est du PDS dans le parti qui devint les Linke.

Pour autant, la weimarisation des comportements électoraux se poursuit.
Le parlement sarrois paraît revenir aux équilibres d’avant l’explosion politique initiée par le social-libéralisme de Schröder et la scission du SPD avec le départ d’Oskar Lafontaine. Mais en réalité, plus de 22% des suffrages exprimés ne sont pas représentés. Le site Wahlrecht s’en inquiète d’ailleurs en posant la question de la constitutionnalité de la clause des 5% minimum pour avoir des élus au sein des parlements régionaux.
Les Verts (de seulement 24 voix) et le FDP ont manqué de peu l’entrée au parlement, ce qui permet au SPD d’obtenir une majorité absolue en sièges. Mais près de 12% des voix sont allés sur des micro partis qui dès le départ n’avaient aucune chance d’avoir des élus.
Cet émiettement extrême, même avec la présence d’un parti fort, dominant le parlement, est une des caractéristiques des élections de l’ancienne République de Weimar. C’est pour l’empêcher que la Bundesrepublik introduisit le seuil de 5% des voix pour avoir des élus. On pensait alors que l’électeur choisirait des partis susceptibles d’être représentés. Il s’agissait d’éviter de reproduire le phénomène qui, sous Weimar, en l’absence de seuil, permettait à des micro-partis avec des micro-résultats d’obtenir un ou deux députés. C’est faire bien peu de cas des réelles causes de l’effondrement politique de la République de Weimar, que nous avons déjà décryptées dans des articles précédents sur la politique allemande.
Or, hier en Sarre (comme dans d’autres Länder précédemment), la demande politique ne trouvant pas d’offre suffisamment satisfaisante, plus d’un cinquième des électeurs a choisi un vote sans conséquence, d’identité plus que de réalisation politique, alors même que le scrutin a vu une progression de l’abstention (66% de votants).

L’échec des Linke a de nombreuses origines. 2018 fut à plusieurs points de vue une année pivot pour l’Allemagne.
L’échec de Aufstehen, le mouvement que Sahra Wagenknecht (épouse de Oskar Lafontaine et véritable leader politique du groupe parlementaire) espérait pouvoir lancer pour dépasser la structure limitée des Linke et noyer les tendances les plus décolonialistes dans un mouvement social et ouvrier parlant plus de pouvoir d’achat et partage des richesses que de minorités, a débouché une chasse aux sorcières, contre tous ceux qui étaient “soupçonnés” de sympathies pour Aufstehen, qui a profondément affaibli les Linke.
Leur échec aux élections de 2021 sur une ligne à la fois urbaine et prétendûment « réaliste » – pas une seule fois, il ne fut question de l’OTAN, laissant sous entendre que les dirigeants étaient prêts pour participer à un gouvernement de coalition à accepter l’appartenance de l’Allemagne à l’alliance atlantique – signe la déconnexion de la ligne qui gagne du terrain dans d’autres partis de gauche européens des intérêts des classes populaires, des régions péri-urbaines. L’intersectionnalisme ne fait pas une politique de classe, ou plutôt, ne parle qu’à la classe moyenne supérieure urbaine.
Oskar Lafontaine, en quittant le parlement régional il y a deux semaines, annonçait sa retraite politique. Il a aussi annoncé il y a une semaine avoir quitté les Linke, critiquant la ligne actuelle et déclarant que le projet avait échoué.

Le social-libéralisme européiste avait entraîné la décadence du SPD, passé de 42% en 1998 à 20% en 2017.
La rupture avec cette ligne eut lieu avec l’élection de Nowabo et Esken à la présidence du parti (contre Scholz) ; elle a été en grande parti confirmée par l’élection en 2021 au Bundestag de près de 45 députés “jeunes”, rassemblés autour de Kevin Kühnert, charismatique président des Jusos, bien plus à gauche que le SPD. Celui-ci sût faire un compromis avec Scholz, qui gouverne en keynésien et laisse réparer au ministère du travail toutes les législations antisociales passées depuis 2000.
Une rupture plutôt franche qui n’a toujours pas eu lieu au PS. Anne Hidalgo ressortant Hollande rappelle un peu Martin Schulz ressortant Schröder en 2017, passant dans la foulée de 33% à 20% d’intentions de votes. Sauf que le PS est tombé beaucoup plus vite beaucoup plus bas.

S’il y a un enseignement allemand pour les gauches européennes, c’est que la reconquête ne peut commencer sans des ruptures idéologiques avec les pratiques au pouvoir entre 1997 et 2017.
Mais elle ne peut avoir lieu sur des lignes idéologiques de classes moyennes supérieures urbaines, loin des préoccupations des classes populaires, des employés et des ouvriers.

Les Jours Heureux : Réindustrialiser la France en faisant confiance aux salariés !

Depuis 35 ans, la France est entrée dans une spirale de délocalisations et de reculs économiques. La plupart des pays développés ont connu un phénomène de désindustrialisation, liée au libre-échange et à sa nouvelle division internationale du travail, mais cette désindustrialisation a été beaucoup plus massive en France.

Selon les rapports officiels, la fiscalité et le coût du travail auraient conduit les grandes entreprises à délocaliser au lieu d’investir sur le territoire national. Mais en réalité, ce sont avant tout l’abandon de la politique industrielle et des arbitrages européens défavorables qui ont aggravé le phénomène. Le quinquennat d’Emmanuel Macron n’a pas rompu avec cet abandon… il est indécent de voir aujourd’hui le président candidat parlait de réindustrialisation alors que toute sa politique depuis bientôt 5 ans, et les faits encore aujourd’hui le démontre, n’a rien fait pour empêcher la désindustrialisation, bien au contraire.

Mais nous pouvons redresser le pays avec le plan que nous proposons pour relocaliser les activités stratégiques, défendre le « made in France », restaurer le respect dû aux travailleurs et des salaires décents qui permettent de vivre vraiment de son travail. Notre réindustrialisation exige de franchir des paliers technologiques et environnementaux. Mais « produire en France » suppose aussi la production d’innovations sociales, pour tourner davantage l’économie vers ce qui est utile et porte un progrès écologique et humain. À ce titre, l’économie sociale et solidaire (10% du PIB, 14% des emplois privés) doit jouer un rôle de premier plan.

Au-delà de la reprise des 34 plans stratégiques abandonnés par Macron en 2014, des plans de filières, secteurs par secteurs, doivent être préparés avec les acteurs concernés, tant pour favoriser les mutations indispensables qu’envisager les relocalisations, en réorientant toute une série d’interventions publiques (allègement de cotisations, CICE, crédit impôt recherche, amortissements pour modernisation, etc.), des financements dans la recherche, la formation, des commandes publiques, aides aux exportations…

Pour cela, il faudra un ministère de l’industrie et une administration de mission puissante et motivée, indépendants de Bercy, avec des budgets et outils spécifiques, mais aussi des relais territoriaux dans chaque département. Il fera émerger les nombreuses initiatives locales qui peinent actuellement, à pouvoir se concrétiser en particulier celles de PME et accompagnera la transition écologiques, les conversions, le développement et l’accroissement des capacités à exporter. Partons du principe qu’aucun site industriel n’est périmé et ne doit fermer : il faut le sauver, le transformer !

La Gauche Républicaine et Socialiste a fait de la réindustrialisation et du « produire en France » une priorité politique dès sa création. Notre soutien au programme Les Jours Heureux pour l’élection présidentielle vient également du fait que le candidat Fabien Roussel ait décidé d’en faire un axe fort de sa campagne.

RÉINDUSTRIALISER ET PRODUIRE EN FRANCE !

Ils voulaient une France sans usine !? Le résultat est là : notre dépendance pour des produits essentiels s’est accrue, nous perdons des compétences stratégiques, nos entreprises se font piller et le bilan écologique est catastrophique. Nous pouvons sortir de cette spirale et créer des centaines de milliers d’emplois grâce à une détermination sans faille. Voici quelques unes des mesures que nous voulons mettre en œuvre :

  • Sortir des accords de libre-échange, qui mettent en danger la production française, et taxer les importations ne respectant pas nos normes sociales et environnementales ;
  • Développer le volet français du “Buy European Act” que nous proposerons à l’Union Européenne ;
  • Créer un programme national d’intelligence économique pour prévenir la prédation des multinationales et gagner des marchés ;
  • Lancer des plans d’investissements publics avec les entreprises privées et organiser des plans de filières pour préparer les mutations, notamment en lien avec la transition écologique, et les relocalisations (en réorientant les aides publiques) ;
  • Appliquer strictement et de manière offensive le décret “Montebourg” sur les investissements étrangers :
    1. en l’activant de façon pérenne et définitive comme en Allemagne, lorsque les 10% de droits de vote sont atteints ;
    2. en exprimant des refus explicites et préalables d’autorisation d’investissement ;
    3. en dotant l’État d’un pouvoir de préemption sur l’immatériel en cas d’infraction ;
    4. en débloquant des crédits budgétaires spécifiques et des équipes renforcées pour contrôler les engagements des entreprises étrangères ;
  • Relancer dès 2022 les 34 plans stratégiques abandonnés à l’automne 2014 par Emmanuel Macron ;
  • Accompagner financièrement les reprises ou créations d’entreprises par les salariés, en particulier sous forme de coopératives.

UN ÉTAT QUI AGIT RÉELLEMENT !

Sarkozy, Hollande et Macron : trois quinquennats qui ont désarmé l’État quand il aurait dû peser pour transformer notre économie face aux défis numériques et écologiques. Nous devons rattraper notre retard en refondant une coopération entre initiative privée et puissance publique. C’est pourquoi nous proposons notamment de :

  • Voter une loi bancaire pour diriger les crédits vers la production et non la spéculation et réformer l’impôt sur les sociétés pour privilégier l’emploi et la production ;
  • Stopper les privatisations (ADP, Françaises des Jeux…) et renationaliser les sociétés d’autoroute ;
  • Renationaliser EDF, Engie et Areva pour créer un pôle public de l’énergie et investir dans le nucléaire et le renouvelable ;
  • Procéder à des nationalisations temporaires des entreprises stratégiques menacées (trouver des repreneurs, réorganiser l’activité, stopper les prédations, empêcher la vente…) ;
  • Transformer des aides ou prêts aux entreprises de la période COVID en prise de capital pour sécuriser les PME et réorienter la stratégie des grandes entreprises ;
  • Permettre à la BPI de prendre des parts en capital, en particulier pour aider au démarrage de nouvelles activités ou développement et tripler en 5 ans la participation du capital public à l’économie française (État et Régions notamment).

DONNER DU POUVOIR AUX TRAVAILLEURS ET À LEURS REPRÉSENTANTS !

Le quinquennat d’Emmanuel Macron a été celui du mépris des salariés et de leurs représentants. Au contraire, nous sommes convaincus que ceux-ci ont des idées très claires sur la stratégie des entreprises dans lesquelles ils travaillent et que le développement de l’économie française sera d’autant plus fort qu’ils gagneront du pouvoir au sein de celles-ci. Au-delà de l’abrogation des lois travail votée sous Hollande et Macron, il faut notamment :

  • Rendre obligatoire la présence de 50% de représentants des salariés avec voix délibérative dans les conseils d’administration et de surveillance des grandes entreprises ;
  • Accorder la priorité aux projets de reprise par les salariés dans les cas de faillite ou de cessation d’activité ;
  • Renforcer la place de l’Économie Sociale & Solidaire (ESS) dans l’économie nationale pour tendre vers 15% du PIB ;
  • Renforcer l’accès de l’ESS aux marchés publics.

Les Jours Heureux : une République laïque, une République sans discriminations

La République française est fille des Lumières et de la Raison. Garantir l’émancipation individuelle et collective des citoyens est à la fois sa mission et la condition de son existence. Les évolutions technologiques, les transformations géopolitiques et économiques et la résurgence d’idéologies (religieuses et politiques) mortifères nous posent un défi majeur. Plus que jamais, nous devons proposer les conditions permettant d’assurer un débat public fécond, de restaurer les conditions de l’exercice démocratique et d’assurer la liberté de conscience.

Au premier rang de nos priorités, il y a l’École à laquelle nous consacrons un important chapitre. Garantir que les établissements scolaires restent « l’asile inviolable où les querelles des hommes ne pénètrent pas », selon Jean Zay, et offrent à nos enfants l’instruction et la morale civique qui leur permettront de devenir des individus autonomes et responsables et des citoyens éclairés est indispensable. L’illettrisme reste un frein majeur à la fraternité civique.

Alors que refleurissent dangereusement les revendications identitaires qui divisent la société, la République doit rendre concrets les principes d’unicité et d’égalité de l’humanité. Les entrepreneurs de la haine, les communautaristes qui visent à diviser notre peuple ne pourront plus aussi facilement faire tourner leur « commerce » si la République est exemplaire, qu’elle combat les discriminations, toutes les discriminations, et qu’elle travaille à en supprimer les causes à la racine. Quand elle est devenue laïque la République a pu avancer dans son projet social ; elle restera laïque car nous rétablirons la République sociale. Le combat social et le combat laïque sont indissociables. La société française est forte d’une formidable richesse qu’elle tient de la diversité des femmes et des hommes qui la composent et qui, chacun, apportent au collectif leur culture, leur conviction, leurs engagements et leurs espoirs.

La Gauche Républicaine et Socialiste salue avec enthousiasme la tonalité républicaine que Fabien Roussel a donné à sa campagne présidentielle pour Les Jours Heureux… C’est pourquoi nous savons qu’à ses côtés nous pourrons défendre avec d’autant plus de force nos propositions :

PROMOUVOIR LA LIBERTÉ DE CONSCIENCE

● Appliquer la loi de 1905 (rien que la loi mais toute la loi) ;

● Supprimer le Concordat en Alsace-Moselle et les dispositions contraires à la laïcité dans les départements et régions d’Outre-Mer ;

● Rétablir et renforcer des outils et moyens nécessaires pour combattre les dérives sectaires comme la MIVILUDES ;

● Interdire les écoles privées hors contrat ;

● Réserver exclusivement les financements publics à l’école publique à l’issue d’un plan organisant le retour au principe « école publique : financement public ; école privée : financement privé » ;

● Mettre en œuvre un plan de relance de l’éducation populaire laïque dans l’ensemble de nos territoires ;

● Former tous les agents de la fonction publique sur les questions de la Laïcité ;

● Autoriser le droit à mourir dans la dignité dont le suicide assisté et l’euthanasie.

LE RETOUR DE LA RÉPUBLIQUE ET DES SERVICES PUBLIC PARTOUT OÙ ILS AVAIENT DISPARU

● Fixer par la loi un maillage de services publics de proximité garantis par l’État : une maison de santé, un bureau de poste ainsi qu’un distributeur de billets, un poste de police ou une brigade de gendarmerie, une liaison de transport en commun à proximité ;

● Définir, sur le modèle du DALO, un cadre statistique national ou régional (Contrat de Plan) sur les engagements jugés essentiels du service public (Police, Justice, santé, éducation par ex.) et sur la base des effectifs et crédits alloués par l’État. Ce droit pourrait bénéficier aux Communes et Collectivités locales sur leur territoire, et également aux pétitions de citoyens ou d’associations dans un cadre à déterminer, proche des référendums locaux.

LUTTER CONTRE LE RACISME ET TOUTES LES DISCRIMINATIONS

● Permettre aux victimes de racisme, d’antisémitisme, de discriminations raciales ou de sexisme le dépôt de plainte en ligne ;

● Créer un musée de l’Histoire de la colonisation et un musée de l’Histoire de l’esclavage et des traites négrières ;

● Mettre en une commission indépendante chargée, sous 6 mois, de faire des préconisations publiques pour lutter contre le racisme, le sexisme et les discriminations de manière générale au sein des forces de l’ordre, revoir la philosophie d’engagement de la force publique et assainir les relations entre les forces de l’ordre et la population ;

● Créer ENFIN un récépissé de contrôle d’identité ;

● Rappeler par circulaire à tous les agents de la fonction publique leur responsabilité dans la prévention et la lutte contre les comportements racistes ;

● Former les agents à accueillir les victimes de violence en raison de leur couleur de peau, origine, religion, sexe, orientation sexuelle, sans ajouter de la violence institutionnelle à la violence subie ;

● Étendre la possibilité pour les juges d’interdire l’accès aux marchés publics pour les entreprises condamnées pour discriminations à l’embauche et au déroulement de carrière ;

● Obliger les professionnels de l’immobilier et des agents des organismes bailleurs à se former à la prévention des comportements racistes, à la lutte contre les discriminations raciales et à la déconstruction des préjugés ;

● Relever la dotation annuelle de la délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT à 40 M€ ; le budget alloué aux services du Défenseur des Droits sera porté au même niveau.

UN PLAN CONTRE L’ILLETTRISME

● Éradiquer l’illettrisme pour les jeunes sortis du système scolaire et les adultes à l’horizon 2027, en mobilisant les préfets, les missions locales, les PLIE et en utilisant un service national revu et corrigé ;

● Développer les structures d’alphabétisation et les cours de langue française pour les personnes non francophones.

RÉFORMER LE SYSTÈME MÉDIATIQUE

● Rétablir la portée de la loi sur la séparation de la presse et assurer l’effectivité de sa mise en œuvre en particulier au regard de la prise de contrôle des médias et des groupes de presse par des sociétés bénéficiant de la commande publique.

Colonisation : Eric Zemmour doit présenter ses excuses !

communiqué de presse de la Gauche Républicaine et Socialiste – vendredi 25 mars 2022

Les propos tenus par le candidat à l’élection Présidentielle Éric ZEMMOUR, lors de l’émission « Outre-Mer 2022 » sur Martinique la 1ère, sont scandaleux et inacceptables.

Comment, en 2022 (!??), un “responsable” politique peut-il encore prétendre et tenter de faire croire que « la colonisation a été une bénédiction » ? C’est une négation pure et simple de la réalité historique,dont le seul but vise à nourrir une idéologie violente et raciste.

La colonisation a, pour se justifier, créé et entretenu la notion de “races inférieures” et de “races supérieures”, elle est fondamentalement à l’origine de la diffusion du racisme dans les sociétés occidentales. La colonisation s’est fondée sur des millions de morts, l’exploitation des corps et des consciences : elle a abaissé l’humanité et sa dignité. Aujourd’hui encore, elle laisse des traces morbides dans les sociétés qui en ont été victimes, qu’elles aient acquises leur indépendance ou qu’elles soient restées dans la République Française ; elle reste une source de ressentiment entre notre pays et des dizaines d’autres, ou même entre l’Hexagone et l’Outre Mer.

La Gauche Républicaine et Socialiste dénonce fermement ces propos tenus par un candidat à l’élection présidentielle et qui ne peuvent que salir la réputation de notre pays, initiateurs « des Droits de l’Homme et du Citoyen ». Ce type de déclarations ne peut aboutir qu’à rouvrir des plaies qui ne se sont jamais vraiment refermées.

Le candidat Zemmour doit s’excuser publiquement auprès de nos concitoyens !

Les Jours Heureux : pour une école de l’égalité et de l’émancipation républicaine

Sans école publique, pas de citoyens, et sans citoyens, pas de République. Avec plus de 75 Mds€ de budget, plus d’un million de fonctionnaires et 12 millions d’élèves, l’Éducation nationale est au centre des priorités politiques, des conflits partisans et des débats publics. À l’heure où la France voit se développer en son sein des fractures sociales et un délitement du sens de l’intérêt général, l’école doit être un fer de lance d’une politique volontariste républicaine et sociale.

L’école française se trouve être en-deçà de ce qu’on pourrait en attendre en termes de niveau scolaire. Si l’on se réfère aux enquêtes récentes, les Français ont un niveau inférieur à la moyenne de l’OCDE et de l’Union Européenne en lecture et en mathématiques. Pour la cinquième puissance mondiale, ce score est catastrophique.

Les résultats sont encore plus alarmants lorsqu’on s’intéresse aux inégalités scolaires. La France est un des pays où les inégalités scolaires sont les plus élevées. Plus d’un jeune sur dix a des difficultés de lecture et parmi eux, la moitié se trouve en situation d’illettrisme. Les résultats des élèves favorisés sont supérieurs de 50 points à ceux des défavorisés – deux années d’école !

Chacun a pu voir à quel point l’école de la République manque aujourd’hui cruellement d’enseignants… alors que quelques efforts avaient été faits dans le quinquennat précédent, la situation s’est à nouveau fortement dégradée avec la mise en œuvre des politiques d’Emmanuel Macron et de Jean-Michel Blanquer. Et là encore, la crise sanitaire qui dure sert de révélateur terrible à la dégradation subite des conditions d’enseignement : le nombre d’heures de cours non remplacées – faute d’enseignants remplaçants – avaient bondi depuis 2017 ; il a explosé de mai 2020 à aujourd’hui !

Au-delà d’un nombre d’enseignants insuffisants, les réformes du lycée (avec comme point d’orgue les calamiteux allers-retours sur l’enseignement des mathématiques), du baccalauréat et de « parcoursup » ont plongé les jeunes Français dans le stress et l’angoisse parfois dès la 3ème, alors que dans le même temps rien n’était fait pour résoudre les véritables problèmes de retards accumulés par tant d’élèves en matières d’apprentissages fondamentaux.

Si l’on manque à ce point d’enseignants, c’est aussi que la situation professionnelle des professeurs en France est également un sujet prioritaire. Elle est inacceptable pour un pays qui compte parmi les plus riches du monde. Les salaires des professeurs français sont parmi les plus faibles d’Europe de l’ouest. Une grande partie des problèmes qui touchent l’école française a partie liée avec cette précarisation grandissante des professionnels de l’Éducation nationale, à qui l’on délègue pourtant de plus en plus de missions – intégration, cohésion nationale, sentiment d’appartenance nationale – autrefois dévolues à d’autres institutions. L’école est aujourd’hui en passe de devenir une succursale du marché du travail et de la société de l’individualisme.

Enfin face à la résurgence de l’obscurantisme, du rejet de la science et des tentations anti-républicaines, nous devons armer l’école et ses acteurs pour qu’elle redevienne un pilier puissant de l’émancipation républicaine : La formation des professeurs à la laïcité est à ce titre essentielle et la diffusion des valeurs de la République chez les jeunes également. Cette dernière ne doit pas être un catéchisme républicain surplombant, mais elle doit se vivre quotidiennement au sein même de l’école. Cet effort constant doit être soutenu par le retour de l’éducation populaire laïque dans nos quartiers, dans nos bourgs et villages, grâce à un engagement massif de la puissance publique.

C’est donc tout naturellement que la Gauche Républicaine et Socialiste se retrouve dans le programme « Les Jours Heureux » porté par Fabien Roussel pour l’élection présidentielle. Nos propositions sont nombreuses en la matière ; nous en rappellerons ici quelques unes :

  • 90 000 recrutements d’enseignants seront planifiés et un plan de construction et d’amélioration des établissements publics et de leur équipement sera lancé ;
  • Les salaires mensuels doivent être augmentés de 30% sur 5 ans et il sera mis fin au gel du point d’indice de la fonction publique ;
  • Les réformes du lycée et du baccalauréat seront abrogées et « Parcoursup » sera supprimé. Un enseignement supérieur public digne de ce nom sera reconstruit en France ;
  • Plus que des mesures, nous porterons un plan volontariste pour la mixité, en nous attaquant à la carte scolaire pour qu’elle soit contraignante et sans dérogation possible – là où la « proposition Balsan » échoue pour de mauvaises raisons dans « Baron Noir », donnons les moyens de la réussite dans la réalité ;
  • Nous initierons le tissage d’un « réseau républicain » de partenariats avec d’autres services publics et des organisations d’éducation populaire pour insérer tous les enfants dans la vie culturelle, sociale et civique du pays ;
  • Nous proposons d’améliorer le recrutement et la formation des enseignants : remplacer les Instituts nationaux supérieurs du professorat et de l’éducation par des Écoles normales du primaire et du secondaire rétablissant deux années pleines de formation (plus professionnalisante), avec un volet laïcité/civisme renforcé, et une réelle formation professionnelle continue tout au long de leur carrière ;
  • Nous soutiendrons les personnels de l’Éducation nationale en réduisant la précarité statutaire et salariale des AESH, en renforçant leur formation et leurs effectifs ;
  • Sur la base d’un engagement à servir l’État pendant 10 ans, nous proposons que les étudiants soient faits fonctionnaires et donc rémunérés dès le début de leurs études.
  • Nous voulons créer des postes d’enseignants spécialisés en surnuméraire et mobiles dans toutes les écoles avec comme objectif un engagement pour 100% d’élèves sachant lire, écrire et compter de leur entrée en 6ème ;
  • Nous baisserons les effectifs : généraliser les dédoublements de tous les CP, ensuite pas plus de 20 en classe, pas plus de 15 en REP et dans les Grandes Sections de Maternelle sans affecter les effectifs des autres classes ;
  • Nous interdirons les écoles privées « hors contrat » et nous réserverons exclusivement les financements publics à l’école publique à l’issue d’un plan organisant le retour au principe « école publique : financement public ; école privée : financement privé » ;
  • Enfin, nous reviendrons, dans les lycées professionnels, aux dotations d’heures de français, d’histoire-géographie et de mathématiques qui prévalaient avant les réformes Blanquer, car c’est une nécessité pour la construction d’une culture populaire commune.

Oui, Madame Lagarde, les cryptomonnaies sont dangereuses : il était temps que vous ouvriez les yeux !

communiqué de presse – mercredi 23 mars 2022 – 20h50

Christine Lagarde, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE) ce mercredi 23 mars a déclaré à l’occasion d’un forum sur l’innovation de la Banque des règlements internationaux (BRI), que, parmi toutes les catégories d’actifs numériques, « les crypto-actifs me préoccupent le plus dans le contexte russe ». Selon elle, les cryptomonnaies, qui échappent au système bancaire traditionnel, sont « certainement utilisées comme moyen pour essayer de contourner les sanctions qui ont été décidées par de nombreux pays à travers le monde contre la Russie et des acteurs spécifiques ». Particuliers ou entreprises russes « essaient évidemment de convertir leurs roubles dans les crypto-actifs », a relevé Christine Lagarde, notant que les volumes de roubles convertis atteignaient un niveau particulièrement élevé depuis les sanctions imposés par les Occidentaux. La présidente de la BCE a d’ailleurs demandé aux entreprises du secteur de ne pas devenir « complices » de ces opérations.

Nous ne pouvons que nous réjouir de cette prise de conscience soudaine de la nocivité des crypto-monnaies :

  • elles sont un outil hautement spéculatif, largement, si ce n’est totalement, déconnecté de l’économie réelle et elles accroissent les risques de bulles financières qui déstabilisent potentiellement les activités utiles ;
  • en l’absence d’une quelconque régulation, elles ouvrent la voie à de nombreuses activités illégales voire maffieuses ;
  • elles s’appuient sur un modèle écologique insoutenable, la dépense d’énergie nécessaire pour faire tourner le système étant largement disproportionné ;
  • enfin la fable d’une potentielle disruption des secteurs bancaire et financier, chère aux illuminés libertariens, ne tient pas ; les cryptomonnaies posent de graves problèmes de déflation, en raison de la rigidité de son processus de création monétaire et d’une création monétaire qui ne s’ajuste pas aux besoins en liquidités.

Pour résumer, les crypto-monnaies sont souvent fantasmées comme les nouveaux outils d’un monde libertaire cyber-numérique, alors qu’elles ne sont en réalité qu’un nouvel avatar du capitalisme dans tout ce qu’il a d’égoïste et de prédateur.

La Gauche Républicaine et Socialiste s’étonne qu’il ait fallu attendre un contexte de tension intense avec la Russie, résultant de l’invasion illégale de l’Ukraine décidée par Vladimir Poutine, pour que les plus grand(e)s responsables financiers de la planète commencent à ouvrir les yeux sur ce dossier.

Elle rappelle qu’elle défend un programme radical mais nécessaire qui s’appuie sur trois mesures principales :

  • Taxe sur les transactions financières et sur le numérique ;
  • Interdiction du minage du Bitcoin et de toute cryptomonnaie privée ;
  • Interdiction de tout paiement au moyen de ces cryptomonnaies.

Les Jours Heureux : redonner un avenir à la Jeunesse

« Si la jeunesse n’a pas toujours raison, la société qui la méconnaît et qui la frappe a toujours tort. » Ainsi parlait François Mitterrand à la tribune de l’Assemblée nationale le 8 mai 1968. Depuis 2016, les différents gouvernements ont accumulé à l’égard des jeunes le mépris, l’abandon, la violence sociale et parfois même physique.

La France en Europe tranche à bien des égards avec ses voisins : elle reste un pays jeune, ce qui devrait être considéré comme une chance immense et précieuse. Car loin d’être un « problème à traiter », elle est l’une des solutions à la crise qu’affronte notre pays. C’est grâce à elle que se font jour des comportements nouveaux dans la société, que les batailles pour l’égalité des droits progressent, que finiront par être pleinement respectée la dignité humaine et surmontée la crise climatique.

Or une partie de la jeunesse est abandonnée. Appauvrie, victime de la sélection sociale, privée d’emploi, elle est précarisée. La crise sanitaire a mis en lumière la situation catastrophique dans laquelle elle se trouve. Les vidéos de milliers de jeunes, étudiants ou non, faisant la queue sur des centaines de mètres pour une aide alimentaire devant les locaux des associations caritatives ont fait le tour des médias. Ces images, indignes de notre République, impensables dans un pays riche et développé comme le nôtre, traduisent l’abandon politique de la jeunesse de notre pays. Mais là encore, la crise sanitaire n’a été qu’un révélateur d’une situation pré-existante.

En sacrifiant les jeunes, Emmanuel Macron a hypothéqué l’avenir de la nation. De la sélection organisée par le dispositif « Parcoursup » aux emplois au rabais, en passant par la précarité étudiante, nombre de jeunes subissent un véritable parcours du combattant. Le chemin menant à un premier emploi stable est jonché d’embûches, lesquelles menacent à tout moment de briser leurs rêves et leurs aspirations.

Le million et demi de jeunes gens aujourd’hui privés d’emploi ou de formation résume, à lui seul, le bilan des politiques conduites à l’occasion des derniers quinquennats : tous ont été marqués par le cynisme, par un manque d’ambition pour la jeunesse. À son tour, Emmanuel Macron a eu pour seule réponse à la précarité des jeunes la création d’un contrat d’engagement. Celui-ci n’est qu’une garantie jeune réchauffée.

La situation est d’autant plus dramatique que, comme chez des millions de leurs aînés, la résignation semble l’avoir emporté, et les jeunes s’abstiennent majoritairement. Comment s’en étonner ? Lors des mobilisations des années précédentes, quand ils sont descendus par dizaines de milliers, pour défendre leurs droits, ce gouvernement les a violemment réprimés. Un pouvoir qui brutalise ainsi sa jeunesse prive la France de perspective.

Il est temps de prendre la mesure d’un désastre qui n’a rien de conjoncturel ou de provisoire. La jeunesse est la période qui permet d’ouvrir les horizons à une personne. Dans une société développée digne de ce nom, elle doit impérativement être synonyme d’autonomie et d’émancipation. La jeunesse est une richesse collective. La jeunesse regorge de force créatrice. Elle est un potentiel d’innovation et d’ingéniosité, essentiel pour répondre aux défis économiques, sociaux, sanitaires et environnementaux qui nous angoissent aujourd’hui : c’est avec la jeunesse française que nous trouverons la solution et c’est elle qui participera à la construction d’un monde plus juste.

Pour cette raison, la jeunesse doit devenir une grande cause nationale. L’heure est venue de rompre radicalement avec trente ans d’incurie et de renoncement. De donner des perspectives d’espoir à la jeunesse. De lui permettre d’accéder aux moyens de son épanouissement, à des pouvoirs de décider de son avenir.

En choisissant de soutenir Fabien Roussel pour l’élection présidentielle, la Gauche Républicaine et Socialiste compte bien défendre un programme ambitieux pour la jeunesse, en plus de son projet pour l’école de la République :

CULTURE & ÉDUCATION

● Les réformes du lycée et du baccalauréat seront abrogées et « Parcoursup » sera supprimé. Un enseignement supérieur public digne de ce nom sera reconstruit en France.

● Nous permettrons à tous les jeunes Français de trouver leur place en octroyant deux ans de formation continue à tous les élèves faisant la demande d’arrêter l’école à 16 ans (obligation scolaire décalée) ;

● L’allocation d’autonomie pour les jeunes en formation sera enfin créée ;

● Nous mettrons en place des parcours croisés d’insertion professionnelle des jeunes artistes issus des écoles d’enseignement supérieur artistique européennes ;

● À travers l’Europe, l’apprentissage d’au moins deux langues européennes pour tous les jeunes Européens dès le plus jeune âge. Le but est d’avoir des Européens trilingues d’ici une génération ;

Éducation européenne – l’éducation est le moyen privilégié de transmission de la culture et de renforcement de la citoyenneté :

● Sortir les dépenses publiques d’éducation et de formation professionnelle du calcul des déficits ;

Élargir le programme Erasmus pour le rendre accessible à tous les jeunes Européens (non plus seulement à certains étudiants) : en finir avec la sélection drastique qui fait des étudiants de ce programme des heureux élus.

INSERTION

● Un RSA jeunes sera mis en place pour pallier l’urgence de la situation, après les dégâts cumulés des politiques libérales et de la crise sanitaire. Mais nous savons que cela ne suffira pas à réaliser leur insertion ;

● La réforme d’assurance chômage Macron-Borne sera abrogée.

ASSURER L’AVENIR PROFESSIONNEL DE LA JEUNESSE

● Nous engagerons un vaste plan d’embauche des jeunes de moins de 25 ans dans le secteur public et nous inciterons au recrutement dans les secteurs d’avenir : emplois verts, emplois du soin, emplois du numérique… ;

● Nous proposerons une garantie “premier emploi” s’appuyant sur les services publics, les associations et les entreprises avec versement du RSA au jeune pendant la première année d’emploi et prise en charge par l’employeur de l’écart entre RSA et SMIC pendant cette année ;

● Les années d’études, de stage, d’apprentissage et des périodes d’inactivité forcée seront prises en compte dans le calcul des droits à retraite ;

● Nous créerons une grille de rétribution des stages, évolutive en fonction de la durée du stage et du niveau de qualification du stagiaire, dont la base minimum aurait pour hauteur 50% du SMIC ;

● Faire bénéficier aux jeunes en alternance de la gratuité des frais d’inscription, des frais d’équipement, de scolarité et de transport et assurer une rémunération au minimum égale au SMIC .

MÉDECINE

● Nous augmenterons la Dotation globale de fonctionnement et d’équipement des collectivités locales, au cœur des « déserts médicaux », pour les encourager à embaucher des jeunes médecins ou à prendre en charge une partie du coût des études des étudiants en médecine, avec obligation d’installation pour 5 à 10 ans dans ces collectivités.

PROTECTION ET FORMATION

● Nous renforcerons les moyens de la Protection judiciaire de la jeunesse ;

● Nous élaborerons un plan d’éradication de l’illettrisme pour les jeunes sortis du système scolaire et les adultes à l’horizon 2027, en mobilisant les préfets, les missions locales, les PLIE et en utilisant un service national revu et corrigé ;

● Nous lancerons une campagne de prévention sur l’usage des écrans, des réseaux sociaux, sur la publicité, etc. au sein des établissements scolaires et structures d’accueil de jeunes.

Les Jours Heureux : Vite un plan pour l’hôpital public et la santé des Français !

La crise sanitaire a mis à jour les terribles dégâts des politiques austéritaires et néolibérales imposées au forceps à l’hôpital public sous les quinquennat de Nicolas Sarkozy, François Hollande et Emmanuel Macron. Pire, pendant les deux dernières années, alors que notre système de santé était exsangue et que les soignants se battaient avec des moyens dérisoires contre le COVID, Emmanuel Macron et ses ministres ont continué à supprimer des lits, des services et à contraindre les budgets sanitaires, ne tirant aucune leçon de la catastrophe dans laquelle ils nous avaient plongés. Qui peut croire aujourd’hui le président candidat quand il affirme qu’il donnera désormais les moyens nécessaires, qu’il recrutera massivement, résorbera les déserts médicaux et amplifiera les mesures d’un Ségur de la Santé qui a terriblement déçu tous les soignants ?!?

La GRS choisit de soutenir Fabien Roussel et son programme des Jours Heureux, car nous portons ensemble le même diagnostic depuis de nombreuses années sur les dégâts sur le système de soin causés par les politiques libérales ; nous portons également les mêmes propositions pour les réparer et refonder les politiques de santé publique :

  • 100 000 emplois seront créés dans tous les métiers : infirmier·e·s, aides-soignants, auxiliaires de vie, aides à domicile.
  • Pour aider au maintien en poste des personnels ou faciliter les recrutements nécessaires, les équipes soignantes seront reconstituées, avec des conditions de travail améliorées, le respect de l’éthique professionnelle, une collaboration au sein des services et des instances représentatives dotées d’un pouvoir de décision.
  • Les privatisations des hôpitaux publics seront arrêtées, de même que tous les projets en cours de restructuration des établissements de santé. Un moratoire sera établi avec les élus, professionnels et leurs représentants, y compris pour les établissements et structures relevant de la psychiatrie.
  • Il sera mis fin au financement à l’activité (T2A), instauré par Roselyne Bachelot sous Sarkozy en 2009 et systématiquement reconduit par Hollande et Macron. Un budget de fonctionnement couvrira l’ensemble des charges et obligations des établissements, sur la base de l’obligation de moyens et non de résultats. Le financement intégral et immédiat de la dette hospitalière sera assuré.
  • Les hôpitaux de proximité seront développés et reconstruits, en les inscrivant dans une politique globale d’aménagement du territoire et d’amélioration de l’accès aux soins. Leur rôle sera redéfini à cet effet, afin qu’ils soient des établissements disposant d’un service d’urgence, d’une maternité de niveau 1, de services de médecine et de chirurgie, et qu’ils bénéficient de services de soins de suite ou de structures pour les personnes âgées, s’adossant à un réseau de centres de santé et à la psychiatrie de secteur.
  • Chaque bassin de vie devra disposer d’un établissement de santé, à moins de 30 minutes (en conditions réelles) de transport terrestre du domicile des patients.
  • Les Agences régionales de santé seront remplacées par des services régionaux démocratiques de l’État, composés de trois collèges (usagers, professionnels de santé et élus locaux) et ayant en charge trois missions : permettre l’expression des besoins de manière diversifiée ; être le lieu de réponse à ces besoins ; exercer un contrôle démocratique des réponses apportées aux besoins exprimés.
  • Les franchises médicales et les participations forfaitaires seront supprimées.
  • Les dépassements d’honoraires devront disparaître et le retour à un secteur conventionnel unique sera négocié. Le tiers payant sera généralisé afin qu’il devienne effectif.
  • La puissance publique agira contre les déserts médicaux : dans les zones denses, un médecin ne devra s’installer que si un autre part à la retraite (conventionnement sélectif à l’installation). La GRS propose également d’augmenter la Dotation globale de fonctionnement et d’équipement des collectivités locales, au cœur des « déserts médicaux », pour les encourager à embaucher des jeunes médecins ou à prendre en charge une partie du coût des études des étudiants en médecine, avec obligation d’installation pour 5 à 10 ans dans ces collectivités.
  • Les centres de santé seront massivement développés.
  • Nous mettrons fin réellement au numerus clausus : Les quotas officiels ou officieux pour les formations initiales, médicales comme paramédicales, seront supprimés, des moyens supplémentaires étant donnés aux universités, avec des pré-recrutements ouvrant un pré-salaire aux jeunes pendant leur formation. 12 000 places d’étudiants en médecine seront ouvertes par an (au lieu des 8 000 actuelles).
  • Nous proposons également que soient élaborés des contrats de rattrapage des professions médicales et paramédicales dans chaque région et de mettre en place un grand plan de soins palliatifs. Les efforts de rattrapage sanitaire devront être particulièrement intenses dans les Outre Mer ;
  • Enfin, il sera mis fin à la mainmise du patronat sur la médecine du travail, et des services de prévention au travail…

Ressouder le monde du travail et réaffirmer une gauche populaire, républicaine, universaliste et sociale

Marie-Noëlle Lienemann était l’invitée de #LaMidinale de Regards ce lundi 21 mars 2022. Elle y explique son choix avec la GRS de soutenir Fabien Roussel pour l’élection présidentielle. Elle estime qu’il est le mieux placé pour « réaffirmer une gauche populaire, républicaine, universaliste et sociale », à côté d’un Jean-Luc Mélenchon, insuffisamment rassembleur et dont la ligne idéologique a « glissé ».

J’étais l’invitée de #LaMidinale de Regards ce lundi 21 mars 2022. J’y explique mon choix avec la GRS de soutenir Fabien Roussel pour l’élection présidentielle. J’estime qu’il est le mieux placé pour « réaffirmer une gauche populaire, républicaine, universaliste et sociale », à côté d’un Jean-Luc Mélenchon, insuffisamment rassembleur et dont la ligne idéologique a « glissé ».

En quelques mots…

Sur la gauche et la présidentielle
« On ne doit pas se démolir mutuellement au sein de la gauche. »
« Je me suis éloignée de Jean-Luc Mélenchon qui est peu soucieux du rassemblement dans la diversité en croyant tout seul en lui. »
« La candidature de Fabien Roussel a cette vocation de réaffirmer une gauche qui soit populaire, républicaine, universaliste et sociale. »
« Ce qui se joue dans cette élection, c’est la capacité pour la gauche de récréer un rapport de force social qui ne peut se réaliser que dans l’esprit d’un rassemblement respectueux de la diversité. »
« Vous ne me ferez jamais dire que ça serait une catastrophe que quelqu’un de gauche arrive au second tour de l’élection présidentielle. »
« Je crains que le vote utile fonctionne à l’extrême droite. »
« Je trouve très peu probable que Mélenchon arrive au second tour. »
« A force de voter par défaut ou de voter pour un coup sans avoir le sentiment de défendre ses convictions, on assèche la gauche. »
« Le rapport de force politique est social. Et c’est aussi ça qui se joue dans cette élection. »
« On ne peut pas, quand on est de gauche, compter uniquement sur l’émergence de la colère. La colère ne construit pas de débouché. »

Sur Jean-Luc Mélenchon et Fabien Roussel
« Le principal échec de Mélenchon est celui de ne pas avoir réussi à rassembler la gauche dès 2017. »
« Il y a un glissement idéologique chez Mélenchon. »
« Mélenchon ressemble plus à la gauche américaine qu’à la tradition républicaine de la gauche historique. »
« Je ne suis pas pour une République castratrice où l’Etat ferait tout. »
« Les chances de battre Emmanuel Macron ne sont pas nulles mais il ne faut pas prendre ses désirs pour des réalités. Et même si Mélenchon arrivait au deuxième tour, quel deuxième tout ferait-il ? »
« Je ne crois pas que la candidature de Fabien Roussel soit de nature à nuire aux chances de la gauche, au contraire. »
« Les désaccords à gauche ne sont pas si importants, mais importants, oui. »
« Je ne croirai jamais aux gauches irréconciliables mais je me méfie des fausses synthèses à gauche. »
« Je fais de la question du travail, une question centrale comme le fait Roussel et qui est de plus en plus estompée chez Mélenchon. »

Sur la laïcité comme fracture structurante à gauche
« La ligne de fracture à gauche sur la République et la laïcité est importante mais il ne faut pas la surestimer. »
« Toutes les enquêtes d’opinions montrent que les thèses intersectionnelles sont hyper minoritaires dans le pays – et même dans la réalité des quartiers. »
« L’ambition des jeunes de quartier comme des plus anciens c’est d’être reconnus comme citoyens à part entière et avec des droits à part entière. »
« Les propositions de Fabien Roussel de systématiquement combattre avec la dernière vigueur, toutes les formes de discriminations, sont essentielles. »

Sur la hiérarchie des combats à gauche
« Il faut savoir remettre les priorités à gauche. »
« La gauche n’est pas là pour faire la morale aux citoyens – notamment sur la question écologique. On doit s’attaquer structurellement aux problèmes et ne pas être dans le y’a qu’à, faut qu’on. »
« On a beaucoup abandonné la réflexion sur les structures à modifier qui vont permettre d’atteindre les objectifs – notamment écologiques. »
« Le combat de la gauche, c’est un combat de changement de structure. »

Sur les législatives et les accords à gauche
« L’hypothèse d’une disparition de la gauche à l’assemblée nationale est plausible si on ne se rassemble pas. »
« Il ne faut pas jouer à la roulette russe : il est urgentissime de travailler à un accord global aux législatives. »
« Il n’y a pas d’oukase. Tout le monde a sa place à gauche. Il y a des gens au PS qui sont sincèrement réformistes. »
« Il faut un minimum d’accords programmatiques qui donnent du sens. »
« L’union est un long chemin de dialogue pour lever les fausses différences et trouver les bons compromis là où il y a des divergences. »

Sur l’agenda de la gauche post élections
« Il faut réinventer une fédération. »
« La première étape sera de créer un comité de liaison de l’ensemble des forces de gauche pour établir une feuille de route de mobilisation avec les syndicats et les associations. »
« La France est dans un état d’ébullition larvée derrière une apparente apathie. Il faudra être prêt à donner des débouchés politiques aux combats qui vont s’imposer. »
« Tout le monde à gauche aura besoin de se dépasser. »
« Je ne crois pas à l’effacement des partis politiques. »
« L’indignation est là. Il nous faut des solutions. »
« Je ne comprends pas comment le besoin de gauche est tel, et en même temps que le recours à la gauche est si faible. Je n’y vois qu’une explication sociologique. En fragmentant les combats, on n’arrive pas à redonner du souffle. »
« On ne peut pas isoler les combats par cause. Nous avons besoin de combats fédérateurs. »

Sur Anne Hidalgo et la social-démocratie
« Le problème n’est pas tant Anne Hidalgo que la réalité politique qu’elle met en évidence. »
« Le quinquennat de François Hollande a lourdement discrédité le Parti socialiste. »
« Le PS a largement contribué à l’arrivée de Macron. »
« Le PS a sa place dans une recomposition générale. »

Sur Fabien Roussel
« En faisant le choix de Roussel, je fais le choix de ressouder le monde du travail et de retrouver une gauche qu’il incarne. »

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