La cruauté sociale d’une addition : 18 + 3 + 43 = 64

C’est une addition simple, 18 + 3 + 43 = 64.
Pour quiconque a fait plus de 3 ans d’études, et/ou a commencé à cotiser après l’âge de 21 ans, il n’est pas possible d’atteindre les 43 annuités nécessaire à l’obtention d’une retraite à taux plein avant l’âge de 64 ans. Pour la population la mieux formée de ce pays, celle qui a fait 3 ans d’études et plus, le passage de l’âge légal de 62 à 64 ans ne change quasiment rien. Le passage à 43 ans est déjà à l’œuvre depuis la loi Touraine de 2014. Le gouvernement ne fait que l’accélérer.

La réforme des retraites présentée par Elisabeth Borne prétend ré-équilibrer son système de financement et surtout économiser plusieurs milliards d’euros par an (on a bien compris que le raisonnement valait avant tout pour prétendre agir sur la réduction des dépenses publiques, plutôt que sauvegarder la pérennité d’un système dont le COR lui-même affirme qu’elle n’est pas en danger). D’où viennent les économies ? Sur qui reposeront ces efforts, si les plus aisés et les plus formés n’y participent que marginalement ? Essentiellement sur tous les autres : celles et ceux qui n’ont pas fait d’études, ou des études courtes, celles et ceux qui ont commencé à travailler avant l’âge de 21 ans.

Les prétendus « bénéfices » de la réforme des retraites reposent donc sur des sacrifices exigés de la part la population la moins favorisée de ce pays. Epuiser à la tâche les premiers de corvée pour épargner les premiers de cordée, il fallait y penser.
Comme si ce gouvernement tenait absolument à parfaire sa définition de la cruauté sociale et de la violence de classe.

La Gauche Républicaine et Socialiste soutient donc plus que jamais les mobilisations du 31 janvier et celles à venir en fixant comme objectif le retrait du projet Macron-Borne-Ciotti ; elle rappelle qu’elle considère également comme néfaste la loi Touraine de 2014 : la gauche de retour au pouvoir devra revenir sur celle-ci et proposer une loi pour améliorer notre système de retraites en le rendant plus solidaire encore et en lui permettant de répondre aux besoins des publics aujourd’hui pénalisés (femmes, salariés précaires, emplois pénibles, etc.).

Mettons fin à la partie de monopoly d’HPB avec les enseignes françaises

Quand le patron de HPB (Hermione People & Brands) joue au monopoly avec les grandes enseignes GO Sport France, 22 magasins Galeries Lafayette, Gap, Camaieu, La Grande Récré, Café Legal, ce sont les milliers de salariés (plus de 5000) qui payent la note !

Voilà donc un businessman, à la tête d’une holding, qui a pris pour habitude de racheter des entreprises comme chacun va acheter sa baguette … sauf que lui prend dans la poche des unes pour en acheter d’autres. Résultats, Camaieu est en liquidation judiciaire et plus de 2000 salariés sont licenciés, puis il continue avec Go Sport et ses 2100 salariés, société placée en redressement judiciaire tout récemment.

Les 5000 salariés de la nébuleuse de sociétés appartenant à HPB craignent évidemment pour leur avenir et celui des entreprises où ils travaillent. Le « droit d’alerte » est lancé par les élus du personnel dans certaines de ces entreprises et la justice s’en préoccupe puisque le parquet de Grenoble vient d’ouvrir une enquête préliminaire pour abus de biens sociaux.

Il est grand temps que cessent les agissements néfastes de ce dirigeant bien piètre gestionnaire. La Gauche Républicaine & Socialiste soutient l’ensemble des salariés de toutes les entreprises de ce groupe et se tient à leur disposition pour toute action et intervention qu’ils jugeraient utile pour le maintien de leurs emplois.

Emmanuel Maurel dans Extra Local : l’étonnante hiérarchie des priorités du gouvernement

Emmanuel Maurel, député européen et animateur national de la Gauche Républicain et Socialiste, était invité vendredi 27 janvier 2023 dans l’émission Extra Local sur LCP et Public Sénat…
Il est interrogé sur l’actualité du socialisme, le congrès du Parti socialiste et le rassemblement de la gauche et sur le bras-de-fer engagé entre le gouvernement, les syndicats et la gauche sur la réforme des retraites, mais aussi la situation internationale et la guerre en Ukraine.

Il est également revenu sur le marché européen de l’énergie, conçu sur un modèle aberrant : oui comme le dit Arnaud Montebourg « L’Europe se suicide au gaz »… Dans les affaires de corruption au Parlement européen, Emmanuel Maurel a rappelé que les lobbies les plus actifs et dotés financièrement étaient les multinationales américaines.

Prix de l’énergie : la Faute à l’Europe

Face à la flambée des prix de l’énergie dans tous les pays d’Europe, l’Union européenne ne prend aucune décision, mettant en péril artisans, PME et certaines entreprises. En cause, le marché unique de l’énergie, réforme libérale qui a mené à la privatisation du secteur de l’énergie, et se montre incapable aujourd’hui de faire face à la crise.

Le point sur la situation et les pistes pour en sortir avec Emmanuel Maurel, député européen GRS (membre du groupe La Gauche), qui répond aux questions de L’Humanité.

Réforme des retraites : la fonction publique sacrifiée sur l’autel ordolibéral !

La réforme des retraites va également toucher les trois fonctions publiques. Dans un document envoyé à l’ensemble des fonctionnaires de l’État, le gouvernement annonce la couleur : travailler plus longtemps pour 0 % d’augmentation des pensions ! La ligne est claire : économiser sur leur dos.

L’allongement de la durée de cotisation et le recul de l’âge de départ sont identiques au secteur privé : 43 annuités et 64 ans pour les « sédentaires » (comprendre : administratifs). Les actifs et super-actifs (policiers, douaniers, soignants) devront quant à eux attendre respectivement leur 59ème et 54ème anniversaires pour partir en retraite au lieu de 57 et 52 ans. Le mode de calcul de la pension de retraite reste cependant inchangé (75% du dernier traitement brut hors primes).

Les fonctionnaires déroulent leur carrière au sein d’un corps (policier, professeur, inspecteur des finances publiques, etc.) qui comprend un ou plusieurs grades, eux-mêmes composés d’échelons. Le changement d’échelon est de droit (et se fait tous les deux à quatre ans), tandis que le changement de grade ne l’est pas et se réalise par cohortes limitées chaque année par concours, examen professionnel ou selon les bonnes grâces de l’administration. Autrement dit : il n’y a pas de place pour tout le monde !

C’est l’échelon qui détermine le montant du traitement brut et donc de la pension de retraite. Ainsi, pour les fonctionnaires arrivés au dernier échelon de leur grade à la veille de leurs 62 ans, le recul de l’âge de départ à la retraite ne leur permettra pas de bénéficier d’une meilleure base de calcul pour leur future pension !

Après la crise de la COVID-19, voici donc comment le gouvernement remercie les soignants des hôpitaux de leur dévouement !

En reculant l’âge de départ à la retraite, le gouvernent pénalise également les fonctionnaires, remplissant déjà toutes les conditions pour partir sans décote, qui décidaient de poursuivre leur activité de 62 à 64 ans pour bénéficier d’une surcote. Ceci amplifie donc l’arnaque du report de l’âge légal : ceux qui ont cotisé le plus longtemps auront perdu le plus de pouvoir d’achat dans leur vie active et pendant leur retraite ! Le gouvernent en a pleinement conscience, c’est pour cela qu’il propose aujourd’hui de discuter du report de l’âge maximal de départ à 70 ans !

Pour justifier cette réforme, le gouvernement met en avant le nécessaire équilibre du régime des retraites.

Mais les fonctionnaires bénéficient de leur propre régime de retraite (programme 741 de la loi de finances pour la fonction publique d’État et Caisse Nationale de retraite des agents des collectivités locales – CNRACL).

Diminuer les dépenses publiques, véritable objectif du projet Macron

Dans son rapport sur les pensions de retraite de la fonction publique pour la loi de finances pour 2022, le ministère des finances (par sa Direction du budget) relevait qu’en 2020, le régime de la fonction publique d’État était bénéficiaire de 1,3 milliards d’euros et que la caisse nationale de retraite des agents des collectivités locales (CNRACL) était déficitaire de 1,473 milliards d’euros, notamment dû à la baisse du nombre de fonctionnaires dans les hôpitaux et les collectivités locales.

En somme, le régime de retraite est déficitaire de 173 millions d’euros, liées à la baisse du nombre de fonctionnaires territoriaux et hospitaliers, en lien direct avec la casse de l’hôpital, la dégradation des finances locales imposées par les gouvernements macronistes, en lien avec leur exigence de voir baisser les effectifs dans les collectivités territoriales !

D’autre part, le Conseil d’Orientation des Retraites (COR) – dans son rapport de septembre dernier – reprend les hypothèses fournies par la Direction du budget. Le nombre de fonctionnaires serait fixe, sauf les 15 000 emplois dans les hôpitaux promis au Grenelle de la Santé. La nécessité d’embauche dans l’éducation, la santé, les soins aux jeunes enfants et aux personnes âgées dépendantes, la culture est oubliée. De 2022 à 2037, l’indice de la fonction publique perdrait 8,3% en pouvoir d’achat, alors que le pouvoir d’achat dans le privé augmenterait lui de 12,7%. Aucune leçon n’est tirée par l’exécutif de la dégradation de l’attractivité des emplois publics. Compte tenu de ces hypothèses, la part du traitement des fonctionnaires dans la masse totale des rémunérations passerait de 10,5% en 2022 à 7,8% en 2037. Cela présage donc d’une dégradation importante des pensions des fonctionnaires ; on comprend mieux pourquoi le ministre de la fonction publique s’est empressé d’envoyer un courrier électronique aux agents publics de l’État pour leur assurer que leur retraite à 1 250 euros bruts (pour les temps plein et les 43 annuités complètes) ne serait pas remise en cause.

Les économies ainsi espérées sur le régime des fonctionnaires grâce à la réforme Macron-Borne-Ciotti pourraient atteindre quelques 17 milliards d’euros, chiffre que le gouvernement n’affiche pourtant jamais et qui démontre ainsi en creux que l’objectif du projet n’est en rien la sauvegarde d’un système par répartition prétendument menacé de faillite (le COR et les économistes s’accordent à dire que c’est faux ou tout le moins « très exagéré » pour les plus indulgents) mais bien une diminution des dépenses publiques.

Les arguments du gouvernement sont concernant le rapport de l’État au régime général de plus en plus tendancieux : ainsi Bruno Le Maire prétend que l’État mettrait déjà au pot pour réduire le déficit des retraites – celui-ci si l’on en croit le ministre des finances creuserait donc le déficit de l’État –, ce n’est pas le cas, l’État ne subventionne pas le régime général : il paye simplement son dû en tant qu’employeur et, au regard du projet présenté, l’objectif du gouvernement est clairement de faire baisser cette dépense au détriment des pensions des fonctionnaires.

Pour équilibrer la CNRACL, il existe des alternatives : nous proposons d’augmenter les moyens alloués aux collectivités locales et aux hôpitaux afin de leur permettre de mener à bien leurs missions en embauchant plus d’agents, ce qui augmentera conséquemment le nombre de cotisants – et tout aussi vraisemblablement la qualité du service public !

Nous alertions déjà fin 2021 sur les liens entre l’Élysée et la Commission Européenne, qui avait « recommandé » à la France de réformer le régime des retraites et de l’assurance chômage – recommandation qui avait été prise en compte dans le Plan National de Résilience et de Relance présenté le 27 avril 2021 par le gouvernement à la demande de la Commission.

L’actualité sociale fin 2022/début 2023 ne fait que confirmer ce que nous disions alors.

JUSTICE-POLICE : NON AU SACCAGE DES RETRAITES !

Les fonctionnaires des services publics de la Justice et de la Police, sous pression et aux conditions de travail loin des besoins, sont tout aussi lucides que les autres salariés français : pour les « carrières longues » comme pour les autres, le projet gouvernemental est une lourde régression sociale. Le passage de la durée de cotisation à 43 annuités dès 2027 (accélération de la réforme Touraine déjà très négative) frapperait encore des fonctionnaires dont le point d’indice a été gelé de 2010 à 2016 puis de 2017 à 2022 et dont le traitement est en grande partie composé de primes qui ne comptent pas pour le calcul du montant de leur retraite.

La GRS s’oppose avec force au projet gouvernemental injuste et brutal de report de l’âge légal de départ à la retraite pour tous. En particulier dans les services publics régaliens que sont la Justice et la Police, la GRS soutient la mobilisation unitaire contre ce projet.
Les études sur la souffrance au travail le prouvent : l’épuisement professionnel lié au sentiment de perte de sens du métier et à l’anxiété se répand dangereusement parmi les fonctionnaires de Justice et de Police. Beaucoup, même parmi les plus anciens, développent des maladies liées à leurs mauvaises conditions de travail, à commencer par des dépressions nécessitant une prise en charge médicale.

Qu’en sera-t-il demain, avec la perspective de travailler deux ans de plus ? Face à cela, il est naturel de se sentir piégé par un gouvernement cynique qui cherche à diviser les salariés et les générations.

L’unité syndicale peut faire reculer le gouvernement et la GRS y apporte son soutien. Elle assure aussi de son soutien les fonctionnaires de Justice et de Police et leurs luttes pour une amélioration de leurs conditions de travail et contre le recul de l’âge légal de départ à la retraite.

TOUTES et TOUS en grève et dans les manifestations jeudi 19 janvier et autant qu’il le faudra !

Samedi 14 janvier 2023, Journée Mondiale de la Logique

La Journée Mondiale de la Logique ce samedi 14 janvier 2023, proclamée par l’UNESCO en partenariat avec le Conseil International de la philosophie et des sciences humaines (CIPSH), nous rappelle que la raison et l’argumentation sont des piliers républicains.
La raison est la chose du monde la mieux partagée, mais il est du devoir de la société de permettre à chacun de la cultiver. C’est pourquoi nous nous battons pour une consolidation des compétences fondamentales à l’école, pour une détection maximale et précoce des difficultés, pour le maintien de l’exigence scientifique et pour le droit à se former tout au long de la vie. Défendre la logique et la raison est un antidote contre tous les obscurantismes qui provoquent tant de dérives…

La journée de la logique doit nous rappeler que ce combat pour la rationalité est une condition pour s’attaquer aux défis qui attendent la France et pour décider collectivement de la voie que nous prendrons afin ne pas subir le progrès mais de l’infléchir vers plus de justice sociale.

Pour nous, Socialistes Républicains, cette journée doit contribuer à promouvoir une culture de l’exigence et de la compréhension mutuelles, par l’éducation et la science, avec un seul but, le progrès humain. Il n’y a pas de justice sans partage de la connaissance et pas de démocratie sans « politesse de la preuve ».

Retraites : une réforme inutile et injuste !

Elisabeth Borne annonce ce 10 janvier une réforme des retraites négociée entre la coalition d’Emmanuel Macron et Les Républicains d’Eric Ciotti. Le résultat était attendu et ne comporte guère de surprise : l’âge légal de départ sera reporté à 64 ans et la loi Touraine sera accélérée pour atteindre 43 annuités de cotisations pour les personnes nées à partir de 1961.

Il n’y avait pas d’urgence à infliger ce mauvais coup aux Français. Comme l’indique le Conseil d’orientation des retraites (COR), le scénario moyen du déficit en 2032 ne serait pas supérieur à 0,5% de PIB, soit un cinquième de la fraude fiscale et sociale, ou un dixième des « aides » sans contreparties versées aux entreprises avant l’éclatement de la pandémie !

Pour faire des économies et se plier aux injonctions de la Commission européenne, le gouvernement a délibérément choisi de s’en prendre à la solidarité nationale et de tout faire peser sur ceux qui travaillent. Cette régression sociale aboutira à un appauvrissement des futurs retraités, notamment les travailleurs précaires, ceux qui exercent des métiers pénibles, les carrières longues et les femmes.

Comme 80% des Français, la GRS rejette totalement la réforme des retraites de Borne, Ciotti et Macron. Ce dernier a beau dire qu’il tient un engagement de la campagne présidentielle, il sait parfaitement que nos concitoyens ne l’ont pas élu pour ça, mais pour faire barrage au Rassemblement National.

La GRS soutiendra toutes les initiatives syndicales, politiques et de la société civile pour faire échec à cette réforme désavouée par le pays avant même d’être débattue au Parlement. Nous appelons à la plus large mobilisation pour faire entendre raison au gouvernement et l’obliger à retirer son projet.

Nous avons besoin de vous !

Quelles que soient vos compétences, si vous touchez votre bille en droit, en bricolage, si vous aimez écrire, si vous êtes créatif… vous pouvez prendre part à des actions et ateliers près de chez vous ou encore nous envoyer vos vidéos, vos dessins pour des affiches etc.