Face à la perte de sens des métiers du social, pourtant exercés avec sérieux par les professionnels en présence, face au manque de moyens humains et financiers, face à la paupérisation des usagers mais également des professionnels, face à la crise de la vocation alors que les départs à la retraite s’accélèrent, les travailleurs sociaux en lutte demandent expressément :
● L’attribution immédiate et SANS EXCEPTION des 183 euros pour tous les oubliés du SEGUR et de LAFORCADE ;
● Une convention collective commune de haut niveau, y compris pour la branche de l’aide à domicile et sans individualisation des salaires ;
● Dans le public comme dans le privé, l’embauche de professionnels formés en nombre suffisant et des conditions de travail qui préservent le sens de leurs interventions ;
● L’abandon de SERAFIN-PH et de toute forme de tarification à l’acte du secteur de l’action sociale ;
● La création d’un véritable statut pour les étudiants en travail social.
La Gauche Républicaine et Socialiste, consciente des enjeux à venir en terme de prise en charge sociale, en opposition totale aux politiques de précarisation générale engagée par les gouvernements successifs d’Emmanuel Macron, soutient la lutte des travailleurs sociaux qui ont déposé un nouveau préavis de grève et de mobilisation pour ce mardi 29 novembre et se tiendra aux cotés des salariés et agents partout où cela sera possible.
Notre Congrès de Pantin, les samedi 19 et dimanche 20 novembre derniers, a été une réussite et un beau moment de débat et de fraternité militante. Notre parti a réaffirmé notre volonté déterminée de construire le front populaire qui doit permettre le rassemblement de toute la Gauche et de rétablir le lien civique et politique avec toutes les catégories populaires qui sont la majorité de nos concitoyens. C’est le chemin pour redonner à la gauche sa vocation majoritaire.
Dès samedi matin, nous avons étudié les contributions que vous trouverez dans les liens ci-joints (une contribution très intéressante sur les Océans servira de base pour un travail de réflexion collective qui sera ensuite publié). Le samedi après-midi et le dimanche matin, nous avons examiné la trentaine d’amendements reçus. Par les moments passés ensemble dans la convivialité et la camaraderie, le constat fait à Rochefort en septembre dernier est toujours aussi vivace, après plusieurs séquences d’éloignement forcé, nous avons plus que jamais besoin de moments forts pour nous retrouver ensemble.
un des très nombreux moments de vote qui sanctionnent chacun de nos débats
Nous avons eu le plaisir de recevoir plusieurs invités de toute la gauche : les représentants d’EELV 93 sont venus nous saluer, le Maire PS Bertrand Kern nous a témoigné son amitié et ses encouragements à ce que nous poussions pour un élargissement à vocation majoritaire de la gauche, Christian Picquet de la direction nationale du PCF nous a fait le plaisir de sa présence et Fabien Roussel a envoyé un message fraternel très argumenté. Deux députés NUPES de Seine-Saint-Denis, Stéphane Peu (PCF) et Raquel Garrido (LFI) sont également intervenus pour saluer la qualité de notre texte et de notre réflexion sur la situation politique. Nos amis de la Fédération de la Gauche Républicaine et Socialiste était tous présents : NGS, L’Engagement, LRDG et MRC ont réaffirmé leur volonté d’approfondir notre collaboration.
Raquel Garrido, députée LFI – Liêm Hoang Ngoc président de la NGS – les représentants de GDS et de l’Engagement – Bertrand Kern, maire PS de Pantin à la tribune – Stéphane Peu, député PCF … parmi d’autres
Emmanuel Maurel, réélu Animateur national (à l’unanimité), et Marie-Noëlle Lienemann, qui restera notre coordinatrice nationale, ont défendu la nécessité de travailler à une grande bifurcation afin d’éviter un grand basculement vers l’inconnu et le déclin. Nos priorités sont connues : travail et salaires, production et relocalisation, éducation et universalisme, transition énergétique avec le soutien au nucléaire et aux énergies renouvelables pour une transformation écologique de nos sociétés. Notre parti prendra à bras le corps l’enjeu des élections européennes : la construction européenne est à la croisée des chemins et doit sortir de ses contradictions internes mortifères.
La GRS est également un parti internationaliste : nous avons été particulièrement heureux de l’intervention devant nos délégués de M. Mohand Arezki Hamdous, Secrétaire National aux Institutions et à la communauté algérienne établie à l’étranger du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie, parti progressiste et laïque algérien en lutte contre un pouvoir corrompu. Le pouvoir algérien tourne le dos à son peuple et nous adressons aux Algériens notre solidarité et notre fraternité. Nous aurons d’autres occasions de travail en commun. Plaisir aussi de rencontrer et d’écouter le témoignage de Chahla Chafiq, sociologue et écrivaine Iranienne (réfugiée en France suite à l’arrivée des islamistes au pouvoir, après la révolution de 1979 à laquelle elle participa activement, la contraignant à l’exil), venue nous parler de la Révolution en cours dans son pays. Le mouvement des femmes a impulsé le mouvement de tout le peuple iranien, c’est une force grandissante malgré la répression sanglante du régime théocratique.
Mohand Arezki Hamdous, Secrétaire National aux Institutions et à la communauté algérienne établie à l’étranger du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie, et Chahla Chafiq, sociologue et écrivaine Iranienne
Avant de conclure, rappelons que six résolutions fortes ont été adoptées pour adresser au pays des messages d’actualité de la GRS en plus de notre texte d’orientation : 👉 indexations des salaires sur les prix 👉 sortie du marché européen de l’énergie 👉 réindustrialisation de la France 👉 soutien au mouvement des femmes et du peuple iranien 👉 Hôpital public : urgence vitale ! 👉 adhésion pleine au Parti de la Gauche Européenne
Nous avons enfin adopté de nouveaux statuts qui nous permettront de renforcer et développer notre parti, en accroissant la participations des militants.
Au travail maintenant : le Collectif d’Animation National va rapidement mettre en place notre organisation et nos actions.
Les samedi 19 et 20 novembre 2022, les délégués des militants de la Gauche Républicaine et Socialiste et les membres du Collectif d’Animation National réunis à Pantin pour le congrès du parti ont débattu des amendements et des contributions thématiques adressés par les militants autour du texte d’orientation proposé par Emmanuel Maurel.
Après adoption des amendements (et des contributions thématiques qui y sont annexées), le congrès a adopté à l’unanimité le texte d’orientation de la GRS pour les trois prochaines années. Découvrez le ci-dessous.
Le congrès s’est également prononcés sur plusieurs résolutions, messages politiques d’actualité de la GRS adoptés le dimanche 20 novembre 2022, qui sont également disponibles ci-dessous.
Billet d’Emmanuel Maurel, député européen et animateur national de la GRS dans Marianne, le mercredi 16 novembre 2022
La peluche de la mascotte « Phryge » des Jeux Olympiques 2024 à Paris sera fabriquée… en Chine. Emmanuel Maurel, député européen de Gauche Républicaine & Socialiste, ne voit dans cette affaire qu’incohérence et indécence.
Tony Estanguet, président du Comité Paris 2024, n’aurait pas pu mieux dire : la mascotte « Phryge » représente « un idéal choisi pour faire porter un message ». Que les Français ont reçu 5 sur 5. Non seulement 92 % de ces peluches seront fabriquées en Chine, mais elles rapporteront au Comité d’Organisation 16 euros de bénéfice sur un prix unitaire de 35 euros ! Une belle illustration de la mondialisation capitaliste, pas forcément raccord avec la symbolique révolutionnaire du bonnet phrygien.
Au lendemain du Salon du Made in France, où 1 000 exposants ont présenté des produits de très haute qualité, dans leur grande majorité à la portée de toutes les bourses, le « business » est reparti « as usual ». Les Jeux Olympiques de Pierre de Coubertin se sont noyés dans les eaux glacées du calcul égoïste. Certes, personne n’ignorait l’habitude du CIO de transformer le sport et les sportifs en marchandises. Mais il était difficile d’imaginer que l’écart entre le réel et « l’idéal » soit poussé si loin.
INCOHÉRENCE ET INDÉCENCE
Dans cette affaire des Phryges, il n’y a qu’incohérence et indécence. On ne peut pas se gargariser de « l’esprit français », arborer fièrement nos « valeurs », vanter nos « savoir-faire » et recourir à de tels expédients. L’industrie du jouet en Chine est en effet l’un des secteurs où les salaires sont les plus bas et les conditions de travail les pires. Dans son rapport de novembre 2019, l’ONG « China Labor Watch » nous apprenait que les rémunérations y sont sous le minimum vital, que les ouvriers sont à presque 100 % des ouvrières, souvent mineures, et que le temps de travail peut être quasiment doublé du jour au lendemain pour faire face aux pics de production. Après leur journée de huit heures (+ 6 heures supplémentaires), les travailleuses sont envoyées « dans des dortoirs collectifs bondés, infestés de punaises, sans eau chaude ni endroit où ranger leurs effets personnels ».
Il est pourtant possible d’échapper à la fatalité du low-cost et, quoiqu’en disent les cadres des entreprises prestataires Gipsy et Doudou & Cie, de fabriquer en France une part beaucoup plus importante des deux millions de Phryges commercialisées lors des JO. À condition bien sûr de prévoir, planifier et investir dans les capacités de production, d’élever un peu le prix et surtout de rogner sur les marges. Est-il vraiment indispensable à l’équilibre financier de Paris 2024 de réaliser 32 millions de bénéfices sur la vente des mascottes ? Vu son budget prévisionnel de 4 milliards, la réponse est dans la question.
« FRANCE RELANCE » ? OÙ ÇA ?
La relocalisation des industries est un enjeu auquel les Français sont très attachés, particulièrement concernant les jouets. Et cela n’avait pas échappé au Gouvernement : dans un communiqué du 9 novembre dernier, le ministre délégué à l’industrie Roland Lescure se félicitait d’un apport public de 4,4 millions d’euros dans le cadre de « France Relance », afin de soutenir 19 projets représentant 15 millions d’euros. Ironie de l’histoire, les projets retenus portaient sur la création de jeux fabriqués à partir de matériaux recyclés et de… jouets en peluches ! Le groupe Doudou & Cie fait d’ailleurs partie des heureux élus.
L’ampleur – justifiée – de la polémique nécessite une action rapide pour corriger le tir. La responsabilité que confère l’organisation des Jeux Olympiques implique de faire le maximum pour que le rayonnement soit à la hauteur de l’évènement. Le Comité d’Organisation peut donner un coup de pouce aux entreprises lauréates, qui pourront produire les Phryges en France et faire ainsi correspondre les discours, les symboles et les actes.
Lundi 14 novembre 2022 à 19h30, Emmanuel Maurel, député européen et animateur national de la Gauche Républicaine et Socialistes, débattait lors de l’émission « Votre instant politique » (animée par Gilles Bornstein sur France Info) avec Chloé Ridel, directrice adjointe de l’Institut Rousseau, et Alexandre Holroyd, député Renaissance (LREM) de la 3e circonscription des Français de l’étranger.
Mise en scène des puissants de ce monde au G20 et de la domination Chine-USA, crise de l’Europe, guerre en Ukraine, Emmanuel Maurel a rappelé, au moment où le modèle allemand de développement et de puissance commence à connaître de profonde difficulté, qu’il était temps que la France comprenne enfin que le « couple franco-allemand » était un mythe et qu’il fallait penser avant tout à défendre les intérêts de notre pays. Malheureusement en plus de 60 ans, la construction européenne n’a pas débouché sur l’émergence d’un intérêt général européen ; il faut être conscient de ses limites et en tenir pour construire les coopérations qui nous permettront de ne pas être marginalisés par l’émergence ou la résurgence de nouveaux impérialismes.
Mardi se tenaient les élections de mi-mandat américaine, lors desquelles un tiers des sièges du Sénat, la moitié des postes de gouverneurs et la totalité de la Chambre des représentants étaient mis aux voix. À plusieurs raisons, ces élections étaient cruciales dans le rapport que tiennent les Américains à la démocratie.
En effet, deux ans après le déni démocratique de M. Donald Trump, qui n’a jamais reconnu sa défaite à l’élection présidentielle de 2020, le retour au pouvoir législatif du camp radicalisé et fanatisé était largement envisagé et prédit par les sondages. Pour la première fois depuis 2008, les démocrates contrôlaient les deux chambres et la présidence. L’inflation galopante et la montée de l’insécurité leur étaient ainsi reprochées, et la popularité de Joe Biden, qui apparaît affaibli physiquement et politiquement, était loin d’être reluisante. En temps politique normal, tout annonçait un raz-de-marée républicain.
Et pourtant, les démocrates semblent avoir bien résisté, et le contrôle de l’une et l’autre chambre est encore incertain. On se rappellera qu’en 2010 et en 2018, passages respectifs de la Chambre aux républicains et aux démocrates, l’information était connue le soir même.
C’est que le contexte politique de cette élection, qui en temps normal mobilise bien plus l’électorat d’opposition que l’électorat du camp présidentiel, est tout sauf habituel. La polarisation de la société américaine en deux camps idéologiques et même culturels est plus forte que jamais.
Le camp républicain, nous l’avons dit, est à la fois radicalisé et fanatisé. Lors des élections primaires, les partisans de Trump, ceux qui nient la défaite républicaine de 2020, les complotistes ultrareligieux et maximalistes, l’ont emporté quasiment partout sur des candidats plus modérés (quoiqu’un républicain modéré soit, en France, l’équivalent de la droite radicale). Or, si la popularité de Joe Biden n’est guère reluisante, celle de Donald Trump est encore plus faible. Le rejet, en dehors du cercle très soudé et très organisés des conservateurs tendance maxi, de ses outrances et de sa négation de la défaite est encore très puissant. Les démocrates ont ainsi pu compter sur l’électorat centriste, qui a encore une fois pu faire la différence dans des États et circonscriptions-clefs.
En outre, le partage des pouvoirs, en apparence clairement en faveur des démocrates, n’est pas si net. Les États-Unis sont un pays fortement décentralisé, avec un système judiciaire indépendant aux compétences très larges. Chaque État (hormis le Nebraska) dispose de son propre Sénat et de sa propre Chambre des représentants, qui ont une latitude politique très large. Dans les États-clefs, Michigan, Wisconsin, Pennsylvanie, etc., les républicains dominent les législatures locales depuis plus d’une décennie. La Cour suprême est dominée par des juges conservateurs anti-avortement depuis le mandat Trump. Ainsi, la décision récente de ne plus protéger l’avortement au niveau fédéral, en donnant aux États le pouvoir en la matière, entraînant des lois immédiates de limitation du droit à l’avortement dans les États à législature républicaine, a pu donner l’impression d’un fort contrôle républicain et conservateur sur la politique locale comme nationale.
Ainsi, deux campagnes ont été menées en parallèle, presque hermétiquement l’une par rapport à l’autre. Les républicains expliquaient que les démocrates au pouvoir aggravaient l’inflation et l’insécurité. Leur frange radicale ajoutait qu’ils avaient volé l’élection de 2020. Les démocrates expliquaient de leur côté que les républicains menaçaient la démocratie et les libertés individuelles. Sur ce dernier registre, la désignation des secrétaires d’État des États fédérés représentait cette année un enjeu déterminant : cette fonction est stratégique car les titulaires du poste sont chargés de l’organisation des scrutins (notamment les limitations possibles au droit de vote ou du vote par correspondance) et de leur contrôle. Selon les États, une partie est désignée par les gouverneurs et les autres sont élus directement par les électeurs. Or plusieurs candidats républicains appartenaient au camp des « négateurs », c’est-à-dire cette branche radicalisée des républicains qui prétend encore que l’élection de Joe Biden à la présidence des États-Unis d’Amérique est frauduleuse : donner le contrôle des élections par ce courant politique (soit en élisant un gouverneur négateur, soit en élisant un secrétaire d’État négateur) aurait pu avoir des conséquences désastreuses pour le prochain scrutin présidentiel, et l’on a vu dans les débats nombre d’électeurs ou de candidats républicains expliquer tranquillement qu’ils n’accepteraient pas le verdict des urnes, prétendant qu’un résultat défavorable ne pourrait qu’être le signe d’une manipulation du scrutin. Dans les grandes lignes, l’outrance des positions politiques de ces candidats leur a été défavorable ce qui est en soi une bonne nouvelle.
Force est de constater que les démocrates ont échappé au triomphe républicain annoncé. Dans plusieurs États, des référendums se tenaient soit pour interdire l’avortement, soit pour le protéger dans la constitution locale. Partout où les votes avaient lieu, même dans le très conservateur Kentucky, les anti-avortement ont perdu.
Au Sénat, tout semble indiquer que les démocrates garderont le contrôle de la chambre haute. Ils ont remporté le siège très contesté et jusqu’alors républicain de Pennsylvanie, et ont sauvé leur poste en Arizona. Au Nevada, les républicains n’ont plus que 800 voix d’avance, et les derniers bulletins à dépouiller viennent de bureaux de vote très démocrates. En Géorgie, où un second tour devra se tenir, le sortant démocrate est en ballottage favorable. Cela donne un Sénat avec 49 démocrates et 49 républicains, en attente de ces deux résultats. Les démocrates n’ont besoin que d’une victoire pour conserver leur majorité, les républicains ont besoin de l’emporter dans les deux États, car en cas d’égalité de vote, c’est le vice-président, en l’occurrence la démocrate Kamala Harris, qui départage le scrutin.
consolidation des résultats pour le Sénat selon l’Associated Press ce matin à 5h52
À la Chambre des représentants, une victoire républicaine reste plus probable, mais n’est pas encore acquise. En l’état actuel du dépouillement, les républicains ont une avance de quatre sièges, mais 21 circonscriptions sont encore incertaines, et parmi elles, il n’est pas exclu que les démocrates repassent devant les républicains dans quatre d’entre elles. Les démocrates l’ont emporté dans des circonscriptions difficiles, qui parfois ont voté pour Donald Trump aux élections présidentielles.
consolidation des résultats pour la Chambre des représentants selon l’Associated Press ce matin à 5h52
Si les résultats nationaux semblent ainsi montrer une résistance démocrate nationale plus importante que prévue, il ne faut pas perdre de vue le caractère essentiellement local de l’élection de mi-mandat dans certains États. En effet, le système électoral américain fait que l’on vote en même temps pour tous les scrutins, quand il y en a plusieurs. La majorité des États élisaient ainsi le même jour leur gouverneur et leur législature locale. Avec la remise en cause du droit à l’avortement au niveau fédéral, et le transfert de cette compétence au niveau local, ce sujet a mené de nombreux électeurs démocrates aux urnes pour défendre, localement, le droit à l’avortement, leur permettant par la même occasion de voter démocrate à l’élection du sénateur fédéral et du représentant. Ainsi, en Arizona et en Pennsylvanie, où l’élection du gouverneur a déchaîné les passions, voyant l’affrontement entre républicains trumpistes radicalisés et démocrates battant campagne sur le thème de la défense du droit à l’avortement et de la démocratie, la victoire, assez nette, des démocrates, a eu un effet levier sur les autres élections. A l’inverse, la forte performance des républicains en Floride pour la réélection du gouverneur entraîne le basculement de 4 circonscriptions de représentants dans le camp républicain. Dans l’État de New York, la campagne catastrophique de la gouverneure démocrate sortante, qui ne l’emporte que de 5 points sur son opposant républicain, fait perdre aux démocrates 4 représentants, et peut-être un cinquième, le dépouillement n’étant pas encore achevé.
Les républicains, s’ils l’emportent à la Chambre des représentants, ne devront peut-être leur victoire qu’à un phénomène déjà observé depuis 2020, le basculement d’une partie des hispanophones dans le camp républicain. La Floride, jadis un Etat pivot votant alternativement démocrate et républicain, est désormais clairement passée dans le camp républicain. Le sud du Texas, une des rares zones rurales votant traditionnellement pour les démocrates, a élu cette année un représentant républicain, et le gouverneur démocrate sortant du Nevada a été battu par un républicain. Ce basculement, pas encore pris en compte par les démocrates mais au cœur de la stratégie républicaine, on se souvient des pubs de campagnes en espagnol diffusée par Donald Trump la dernière semaine de campagne en 2020, doit nous interroger. Un électorat populaire, issu des minorités et de l’immigration, très conservateur sur les questions de société, bascule à droite malgré un camp progressiste qui ne parle que d’intégration des minorités.
Six ans après le retour de la question sociale dans la vie politique américaine, avec la campagne très suivie de Bernie Sanders, quatre ans après les victoires tonitruantes de « democratic socialists » comme Alexandria Ocasio-Cortez à la chambre des représentants, la gauche du parti démocrate semble faire grise mine. Elle n’est plus au centre de l’attention, et ne progresse plus, l’électorat modéré passé au parti démocrate influençant plus qu’avant le résultat des primaires, et empêchant à la gauche progressiste de l’emporter dans de nouvelles circonscriptions.
Le bipartisme américain cache en effet de véritables factions organisées au sein des démocrates et des républicains. Le caucus progressiste, organisation de l’aile gauche démocrate à la Chambre des représentants, était le plus nombreux à la chambre en 2020, devant les New Democrats, au centre du parti, et les Blue Dogs, incarnant l’aile droite, centriste et ultra-libérale. La première moitié du mandat Biden a été marquée par l’obstruction politique constante de la droite du parti démocrate, menaçant de voter avec les républicains au Sénat et à la Chambre des représentants si les réformes sociales étaient poussées « trop loin ». La radicalité républicaine a ainsi renforcé les démocrates modérés, paralysant l’action politique, empêchant Joe Biden, pourtant New Democrat, de mener à bien certaines de ses réformes. Même en cas de victoire démocrate à la Chambre des représentants, il est peu probable que cela se traduise par des avancées politiques, les Blue dogs étant prêts à tout bloquer si les intérêts financiers de leurs riches sponsors sont mis en danger. Dans l’État de l’Oregon, le fondateur de Nike a créé de toutes pièces une candidature démocrate dissidente au poste de gouverneur, car la vainqueure des primaires était issue de l’aile gauche, et avait un programme social développé d’augmentation des salaires. Cette dissidence a failli faire passer cet État, un des plus démocrates du pays, sous un mandat républicain.
Chez les républicains, le problème Trump commence à être évoqué. Les opposants à Trump, décimés dans les primaires, manquent cependant de leaders pour incarner cette contestation. Ron DeSantis, galvanisé par sa réélection écrasante comme gouverneur de Floride, apparaît comme un recours pour les républicains trumposceptiques (bien que pas moins à droite). Reste à savoir s’il osera affronter l’ancien président, toute opposition interne à Donald Trump ayant été synonyme de fin de carrière politique depuis 2016. La prise en main du parti par l’extrême droite ultrareligieuse est un sable mouvant dont les républicains ne peuvent pas sortir et qui cause leur perte à répétition. La question de l’avortement, qui dépasse d’ailleurs le camp Trump et est combattu par l’ensemble du parti, ne cesse de les marginaliser, les Américains montrant sans relâche leur attachement à cette liberté fondamentale, combattu par une minorité cléricale très organisée.
Le cycle électoral de 2022 n’est pas encore terminé, on ne sait pas encore qui aura la majorité à la Chambre, et comment ces majorités seront utilisées. Les réformes sociales, tant attendues, n’auront probablement pas lieu, même en cas de victoire démocrate. La coalition démocrate, alliant catégories populaires, électorat féminin, minorités sexuelles et ethniques, et riches centristes modérés effrayés par les excès républicains, risque fort de se déliter. Elle n’est soudée que par la détestation commune de Donald Trump et la défense du droit à l’avortement. En cas de remise en cause du primat trumpiste au parti républicain, les contradictions démocrates risquent fort de s’ouvrir à vif. Un choix devra être fait, entre les catégories populaires et les intérêts financiers. Les uns comme les autres pourraient basculer dans le camp républicain. Reste à espérer que les intérêts populaires primeront.
Les 19 et 20 novembre 2022 se tiendra le premier Congrès de notre parti depuis les Rencontres fondatrices de Valence en février 2019.
C’est un moment important pour franchir une nouvelle étape pour les militants de la Gauche Républicaine. Vous trouverez ci-dessous le texte d’orientation « Une nouvelle étape » présenté par Emmanuel Maurel, Marie-Noëlle Lienemann et de nombreux membres du collectif d’animation national, et signé par des nombreux militants.
Les référents régionaux et départementaux sont en train d’organiser des réunions de débat sur le texte que vous pouvez amender jusqu’au jour du vote électronique le 5 novembre prochain.
Tu trouveras après le texte d’orientation la liste des candidates et candidats qui lui est annexée pour les instances nationales de la période 2022-2025.
Les amendements et propositions de résolution que vous aurez transmis seront débattus lors du Congrès par les délégués des départements et les membres du Collectif d’Animation National.
Tu trouveras enfin le programme des 19 et 20 novembre 2022 un plus bas dans l’article.
programme prévisionnel du congrès de Pantin – samedi 19 et dimanche 20 novembre 2022
La Gauche Républicaine et Socialiste a décidé de s’engager en 2020 comme membre observateur du Parti de la gauche européenne (PGE). Cet engagement était cohérent avec notre participation au travers d’Emmanuel Maurel au groupe de La Gauche au parlement européen et nos convictions internationalistes.
La coopération avec le PGE a été fructueuse à bien des égards et nous avons pu compter sur son soutien lors des événements que nous avons organisés ces dernières années, que ce soit pour les Universités de la Gauche Républicaine ou pour notre présence à la Fête de l’Humanité. Évidemment, la pandémie de COVID19 et les restrictions sanitaires qui ont pesé sur les échanges ont empêché une implication que nous aurions souhaité plus intense.
La délégation de la Gauche Républicaine et Socialiste était au premier rang lors du discours d’ouverture par Alexis Tsípras le vendredi 21 octobre 2022 à 20h
La participation active de la GRS – Anthony Gratacos, secrétaire général de la GRS, Frédéric Faravel (qui intervenait samedi midi dans la table ronde sur le logement et la spéculation), Laurent Miermont et Élodie Schwander nous représentaient – au Forum de la gauche européenne à Athènes les 21-22-23 octobre 2022 a cependant confirmé l’intérêt que nous avions à participer à un parti européen.
Konstantinos Arvanitis (eurodéputé, Syriza), Frédéric Faravel, Theano Fotiou (Ancienne ministre déléguée à la Solidarité sociale, député Syriza), Ian Brossat (Adjoint au Maire de Paris, PCF), Jon Rodriguez (Responsable international d’Izquierda Unida) dans la table ronde « Droit au logement : comment vaincre la spéculation », samedi 22 octobre 12h-14h
Dans la foulée du discours d’ouverture d’Alexis Tsípras vendredi soir, nous sommes satisfaits de voir le PGE appeler de ses vœux une coalition de toute la gauche européenne aux prochaines élections du Parlement européen en 2024, face au péril de l’extrême droite et l’entêtement idéologique de la droite à poursuivre des politiques néolibérales dont la toxicité a été démontrée (s’il en était encore besoin) avec la crise sanitaire.
discours d’ouverture par Alexis Tsípras, ancien premier ministre grec et chef de l’opposition
Ce forum a confirmé nos convergences avec les partis et organisations membres ou associées au PGE sur les questions économiques et sociales. Des contacts fructueux ont été noués directement avec divers partis et organisations, dont die Linke, Syriza et Izquierda Unida (d’autres doivent venir avec le Sinn Féin, les partis scandinaves) ou encore avec Aida Sopi Niang, adjointe au Maire de Dakar et coordinatrice du M23 (le mouvement qui avait fait tomber le président sénégalais Abdulaye Wade)…
Aida Sopi Niang lors de la plénière « Une nouvelle boussole sociale et écologique pour l’Europe »
Heinz Birnbaum, président du PGE, nous a assurés de sa volonté de faciliter plus avant notre participation à toutes les instances du parti européen. Nos camarades ont pu également à cette occasion faire un tour de la situation politique avec les dirigeants du Parti Communiste Français présents à Athènes le samedi 22 octobre à 14 heures. Nous avons également eu le plaisir d’échanger avec Anna Pic, députée socialiste de la Manche qui représentait le PS lors de ces rencontres.
Il ne tient qu’à nous désormais d’approfondir le travail engagé ce week-end.
Elodie Schwander, Frédéric Faravel, Heinz Birnbaum (président du PGE), Waltraud Fritz-Klackl (membre du secrétariat politique du PGE), Anthony Gratacos et Laurent Miermont, à Athènes le 22 octobre 2022 à 16h
Alors que nous souhaiterions saluer le développement du Musée-Mémorial du terrorisme (MMT), sa première action soulève notre désarroi. La Gauche Républicaine & Socialiste désapprouve la censure que le MMT a choisi d’appliquer à certaines créations du projet « Faire face au terrorisme : l’exposition des collégiens et des lycéens » présenté depuis le 15 octobre sur son site internet.
Alors qu’aucune limite n’avait été initialement posée, les créations incluant des caricatures (« une » de Charlie Hebdo 1178 du 14 janvier 2015, dessin « Peut-on rire de tout ? » de Cabu en 2012) ont été écartées par le MMT. Dans ces conditions, enseignants et élèves d’une des classes censurées ont préféré se retirer totalement de la publication. Nous leur déclarons notre soutien et saluons la réflexion dont ils ont fait preuve en considérant l’œuvre des dessinateurs devenus victimes du terrorisme d’inspiration islamiste.
Le Musée-Mémorial du terrorisme (MMT), voulu par Emmanuel Macron et dont la mission de préfiguration est présidée par l’historien Henry Rousso, spécialiste reconnu de la Seconde Guerre mondiale et des enjeux de mémoire, « a pour vocation de rendre hommage aux victimes du terrorisme à l’échelle de la France et du monde. C’est aussi un musée d’histoire et de société, tourné vers la connaissance et la pédagogie », indique son site internet. Il ouvrira ses locaux en 2027 sur le Mont-Valérien (Suresnes) auprès du Mémorial de la France combattante.
Attachée tant à l’esprit de résistance associé au lieu prévu pour accueillir le Musée-Mémorial du terrorisme qu’au travail de mémoire et de savoir qui anime sa mission de préfiguration, la Gauche Républicaine & Socialiste demande de ne pas réitérer une telle censure. Même au motif de prémunir les participants à ses projets contre toute menace, le Musée-Mémorial du terrorisme n’a pas à bâillonner l’évocation d’une catégorie de victimes. En l’occurrence, sans prêter à cette censure l’intention de satisfaire les exigences des terroristes, le constat s’impose qu’elle s’applique à la liberté d’expression. Et cela survient la veille des commémorations de l’assassinat de Samuel Paty désigné par la rumeur à la main de son terroriste assassin pour avoir éveillé ses élèves à la réflexion sur de semblables dessins de presse. La Gauche Républicaine et Socialiste demande au Musée-Mémorial du terrorisme d’assumer sans faiblesse sa mission de mémoire des victimes et de pédagogie sur toutes les formes de terrorisme.
Le 17 octobre 1961, le Préfet de Police Maurice Papon organisait et ordonnait la répression sanglante contre des dizaines de milliers de manifestants pacifiques qui défendaient l’indépendance de l’Algérie et leur liberté de circulation.
Des centaines d’Algériens de toute la région parisienne furent ainsi tués, sous les coups de la police, noyés dans la Seine, à Paris et en banlieue parfois jusqu’à plus de 15 km des lieux de la manifestation.
Maurice Papon ne fut pas seulement leur assassin, il flétrissait durablement la République au nom de laquelle il agissait en commettant ce crime irréparable.
Depuis de nombreuses années, nous participons aux hommages aux victimes algériennes qui subirent cette violence intolérable et pour certains y laissèrent la vie. C’est un devoir de réaffirmer ainsi qu’il n’est plus possible de commettre au nom de la République qui nous rassemble des actes aussi contraires à ses principes, que plus jamais la France ne tombera dans la faute de la colonisation.
Si François Hollande avait publié un communiqué élyséen fort le 17 octobre 2012 « Le 17 octobre 1961, des Algériens qui manifestaient pour le droit à l’indépendance ont été tués lors d’une sanglante répression. La République reconnaît avec lucidité ces faits. Cinquante et un ans après cette tragédie, je rends hommage à la mémoire des victimes. », il ne disait pas qui avait commis la « sanglante répression », en l’occurrence la police parisienne, agissant sous les ordres du préfet de police, lui-même sous l’autorité du gouvernement du général de Gaulle. Le communiqué restait donc malheureusement muet sur le déroulement de la manifestation comme sur le nombre de victimes et, alors que sur la plaque du pont Saint-Michel la manifestation est dite « pacifique », François Hollande ne la qualifiait toujours pas. Il a fallu attendre l’année dernière pour que le Président de la République Emmanuel Macron affirme enfin sur le pont de Bezons, lors de la première commémoration officielle au plus haut niveau de ce massacre, la reconnaissance des « crimes inexcusables pour la République ».
La France est engagée depuis quelques années dans un travail important de retour sur son passé colonial ; il est nécessaire pour l’ensemble de nos concitoyens français, il est nécessaire pour assurer entre le Peuple français et le Peuple algérien une relation nouvelle et sincère. Il semble que le pouvoir algérien souhaite aujourd’hui répondre à la main tendue de la France. C’est une bonne chose : nous espérons de tout notre cœur que cette tendance aboutira.
Ensemble portons haut les valeurs d’humanité et de fraternité entre les Peuples.
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