La privatisation d’ADP sera peut-être le talon d’Achille du Président et de son Gouvernement ! Après avoir suscité des remous dans sa propre majorité à l’Assemblée nationale et le rejet du texte au Sénat, après avoir provoqué l’apparition d’une florissante pétition initiée par l’essayiste Coralie Delaume et l’économiste David Cayla, les députés et sénateurs s’élèvent contre la volonté jupitérienne et déposent à 197 une proposition de loi pour un référendum d’initiative partagée [1]sur la privatisation d’ADP.
Au regard des signataires de cette proposition de loi d’un type un peu particulier, on songerait presque à adapter la formule du Manifeste : « Parlementaires de tous bords unissez-vous !». Droite et gauche semblent converger dans l’intérêt supérieur du pays et de l’État au mépris duquel les doctes libéraux d’Emmanuel Macron ont décidé de sacrifier nos entreprises publiques. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que pour Aéroports de Paris, la pilule ne passe pas : première frontière du pays, entreprise rentable et en pleine expansion, fierté française venant s’ajouter à nos gloires de l’aéronautique comme Air France et Airbus, rien ne justifie la privatisation de cette entreprise publique !
Si cette initiative parlementaire bienvenue à laquelle s’associe sans la moindre hésitation la Gauche Républicaine et Socialiste va à son terme et est validée par le Conseil Constitutionnel, il faudra alors réunir 10% du corps électoral, donc 4,5 millions de signataires pour qu’un référendum soit réellement organisé.
Depuis plusieurs mois le pouvoir entend le peuple qui manifeste vigoureusement son opposition à la politique du Gouvernement mais refuse catégoriquement d’écouter. Cette parodie de démocratie délibérative qu’a constitué le « Grand Débat National » dans lequel les questions, choisies par l’exécutif, orientaient subrepticement les réponses, et auquel seules les classes aisées ont participé[2], était un énième pied de nez au mouvement des Gilets Jaunes et au peuple qui les soutient. Aucun vote programmé pour laisser les citoyens trancher après 5 mois d’un mouvement social exceptionnel… A la place l’annonce en fanfare d’une baisse des impôts financées par la baisse des dépenses publiques et l’amoindrissement de nos services publics !
Et bien cette initiative parlementaire sur un sujet aussi crucial et symboliquement fort que la privatisation de notre patrimoine public et commun est l’occasion de mettre enfin Emmanuel Macron et sa majorité face à leurs responsabilités et de les contraindre à organiser un vote !
La dernière fois que les Français ont été appelés à se prononcer pour un référendum, c’était en 2005 et ce fut un grand moment de démocratie et de débat public et citoyens. La situation commande que le peuple s’exprime directement et seul un référendum peut garantir cette expression dans un cadre légal et Républicain !
Pour dire NON aux privatisations il faudra dire OUI au référendum !