Pour la libération immédiate de Christophe Gleizes, journaliste français condamné en Algérie

communiqué de presse de la Gauche Républicaine et Socialiste – vendredi 5 décembre 2025

La Gauche Républicaine et Socialiste exprime sa plus vive indignation face à la confirmation, ce 3 décembre 2025, de la condamnation à sept ans de prison ferme du journaliste français Christophe Gleizes par la Cour d’appel de Tizi Ouzou, en Algérie. Accusé d’« apologie du terrorisme » pour avoir simplement exercé son métier de journaliste sportif, Christophe Gleizes est aujourd’hui le seul journaliste français incarcéré à l’étranger, dans des conditions qui soulèvent de graves questions sur le respect des droits fondamentaux et de la liberté de la presse.

Christophe Gleizes, collaborateur des magazines So Foot et Society, s’était rendu en Algérie en mai 2024 pour réaliser un reportage sur le club de football de la Jeunesse sportive de Kabylie. Son arrestation, sa condamnation en première instance, puis la confirmation de sa peine en appel, reposent sur des accusations contestées et un dossier jugé « vide » par ses avocats. La justice algérienne lui reproche des contacts avec des personnes liées au Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK), classé organisation terroriste en Algérie, alors même que ces échanges s’inscrivaient dans le cadre de son travail journalistique. Comme l’a souligné Reporters sans frontières (RSF), Christophe Gleizes « n’a rien à faire en prison : il n’est coupable que d’avoir exercé son métier de journaliste sportif et d’aimer le football algérien ».

La Gauche Républicaine et Socialiste se joint à la famille de Christophe Gleizes, à RSF, aux syndicats de journalistes et à l’ensemble de la communauté internationale pour exiger sa libération immédiate. Nous soutenons pleinement l’appel à une grâce présidentielle, seule issue possible pour mettre fin à cette injustice et permettre à Christophe Gleizes de retrouver ses proches et sa liberté et nous appelons le gouvernement français à redoubler d’efforts diplomatiques pour obtenir sa libération.

Nous appelons également le gouvernement français à redoubler d’efforts diplomatiques pour obtenir la libération de Christophe Gleizes, dans le respect des engagements de la France en matière de protection des journalistes et des Droits de l’Homme.

Libérez Christophe Gleizes !

17 octobre 1961 : regarder le passé en face

Le 17 octobre 1961, le Préfet de Police Maurice Papon organisait et ordonnait la répression sanglante contre des dizaines de milliers de manifestants pacifiques qui défendaient l’indépendance de l’Algérie et leur liberté de circulation.

Des centaines d’Algériens de toute la région parisienne furent ainsi tués, sous les coups de la police, noyés dans la Seine, à Paris et en banlieue parfois jusqu’à plus de 15 km des lieux de la manifestation.

Maurice Papon ne fut pas seulement leur assassin, il flétrissait durablement la République au nom de laquelle il agissait en commettant ce crime irréparable.

Depuis de nombreuses années, nous participons aux hommages aux victimes algériennes qui subirent cette violence intolérable et pour certains y laissèrent la vie. C’est un devoir de réaffirmer ainsi qu’il n’est plus possible de commettre au nom de la République qui nous rassemble des actes aussi contraires à ses principes, que plus jamais la France ne tombera dans la faute de la colonisation.

Si François Hollande avait publié un communiqué élyséen fort le 17 octobre 2012 « Le 17 octobre 1961, des Algériens qui manifestaient pour le droit à l’indépendance ont été tués lors d’une sanglante répression. La République reconnaît avec lucidité ces faits. Cinquante et un ans après cette tragédie, je rends hommage à la mémoire des victimes. », il ne disait pas qui avait commis la « sanglante répression », en l’occurrence la police parisienne, agissant sous les ordres du préfet de police, lui-même sous l’autorité du gouvernement du général de Gaulle. Le communiqué restait donc malheureusement muet sur le déroulement de la manifestation comme sur le nombre de victimes et, alors que sur la plaque du pont Saint-Michel la manifestation est dite « pacifique », François Hollande ne la qualifiait toujours pas. Il a fallu attendre l’année dernière pour que le Président de la République Emmanuel Macron affirme enfin sur le pont de Bezons, lors de la première commémoration officielle au plus haut niveau de ce massacre, la reconnaissance des « crimes inexcusables pour la République ».

La France est engagée depuis quelques années dans un travail important de retour sur son passé colonial ; il est nécessaire pour l’ensemble de nos concitoyens français, il est nécessaire pour assurer entre le Peuple français et le Peuple algérien une relation nouvelle et sincère. Il semble que le pouvoir algérien souhaite aujourd’hui répondre à la main tendue de la France. C’est une bonne chose : nous espérons de tout notre cœur que cette tendance aboutira.

Ensemble portons haut les valeurs d’humanité et de fraternité entre les Peuples.

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