Défendre notre cohésion sociale, c’est défendre notre cohésion nationale

Voici notre premier éditorial de l’année nouvelle…

Ce mois de janvier 2024 est marqué par une mobilisation sans précédent, à un niveau rarement vu depuis des années, des agriculteurs.

Ce mouvement paysan a d’ailleurs ses répliques un peu partout en Europe, avec des amorces et des curseurs différents ; à l’échelle nationale ou européenne, la gauche aurait tort d’ignorer ce qui se passe, car si elle n’écoute pas leur colère et qu’elle n’y répond pas, on sait déjà que les démagogues et les entrepreneurs de haine décideront de détourner à leur profit électoral cette révolte : on a vu que c’est ce qui est arrivé voici quelques mois aux Pays-Bas avec l’émergence d’un parti populiste autoproclamé paysan aux élections locales puis la progression du parti d’extrême-droite, le PVV, aux législatives.

Ce serait une grave erreur de ne considérer que la question des exonérations sur le carburant ou celle des contraintes environnementales, car les questions des conditions de revenus et de production, de la qualité de l’alimentation, du libre-échange et plus généralement de la souveraineté alimentaire sont en jeu. Aux côtés de nos camarades de la liste européenne « Reprendre la main en France et en Europe », nous avons bien raison d’attirer l’attention sur ces réalités ; rappelons-nous de la désinformation médiatique qui avait accompagné les débuts du mouvement spontané des « Gilets Jaunes » avant de (re)découvrir que nos concitoyens ne réclamaient rien d’autre que des services publics, l’égalité républicaine, l’égalité territoriale.

Gardons aussi intacte notre boussole républicaine :

Dans cette affaire, comment ne pas voir l’hypocrisie malsaine d’un Bruno Retailleau ou encore d’un Gérald Darmanin légitimant la violence qui parfois a pu accompagner certaines des actions des agriculteurs quand ils n’ont de cesse de fustiger toutes les autres violences dans les mouvements sociaux, ou dans les émeutes de l’été dernier, pour transformer en soi les mécontents et les révoltés en ennemis irréductibles de la République. Leur seule boussole c’est ce qu’ils croient être leur intérêt électoral, considérant que c’est là leur électorat supposé captif qui agit : rien à voir avec l’intérêt général, rien à voir avec la République.

Nous sommes convaincus que les Français en ont assez de la violence qui monte dans la société comme dans le débat politique.

Et les débuts du gouvernement Attal sont déjà une forme renouvelée de violence à leur égard, tant le mépris social des ministres s’affiche désormais sans fard et de manière décomplexée ; de la ministre de la santé – qui explique que celle-ci ne peut pas être gratuite alors que les Français modestes voient croître depuis des années la note des franchises – à la ministre de l’éducation – qui prétend apitoyer la France sur son sort de grande bourgeoise fuyant dans le privé (et pour un lycée réactionnaire) ce qu’elle présente comme la dégradation de l’école publique dans un quartier ultra-privilégié, alors que nos concitoyens voient tous les jours les effets destructeurs du macronisme sur l’éducation nationale. Nous combattrons avec force la première et ses collègues ; la seconde doit plus que jamais démissionner.

VertBaudet : mettre fin au mépris des salariés

Depuis quelques semaines un conflit oppose la Direction de l’entreprise VertBaudet et des salariés mécontents qui estiment insuffisant un accord majoritaire, négocié et signé par la CFTC et FO, qui prévoit le versement de 765 euros nets de primes, sans augmentation de salaire.

Une partie des salariés ont alors lancé, avec le soutien de la CGT un mouvement de grève pour revendiquer des augmentations de salaires qui répondent à l’évolution des prix. Avec une inflation annuelle « officielle » de plus de 5 % ne pas voir son salaire augmenter est un pur scandale.

VertBaudet a largement les moyens financiers de mieux rémunérer ses salariés du siège, des entrepôts et des magasins puisque son résultat net (bénéfices) de 2021 s’est établi à plus de 11 millions d’euros et qu’il n’a pas été dépensé puisqu’aucun dividende n’a été versé, ces millions ayant été reportés sur l’exercice 2022.

Tout a été fait par la direction pour décourager les grévistes et les syndicalistes, notamment en recourant à des intérimaires ; des interventions de police sur ordre du préfet choquent particulièrement car elle ont été émaillées de violences disproportionnées et d’actes d’intimidation inappropriés de la part des agents publics, contre des piquets de grèves et lors des interpellations à leurs domiciles de responsables syndicaux. Cette dérive anti-syndicale est parfaitement scandaleuse car elle détourne l’État et ses agents de leurs missions ; elle est également cruelle et injuste car les salariés grévistes, essentiellement des femmes mal rémunérées, ne demandent pas la lune mais simplement que leur salaire suive l’évolution des prix.

La Gauche Républicaine et Socialiste demande qu’au conflit succède l’apaisement et la justice économique et sociale. Il nous paraît indispensable que la direction de VertBaudet fasse preuve de sagesse et d’intelligence en organisant de nouvelles réunions de négociations avec toutes les organisations syndicales présentes et que soient mise sur la table des discussions des propositions d’augmentation de salaires sérieuses qui respectent les salariés et leur implication.

Soutien aux travailleurs sociaux et médico-sociaux en grève

Jeudi 2 février 2023, une nouvelle journée de grève nationale du social et médico-social est programmée avec un rassemblement prévu à Paris, réunissant des cortèges venus de toute la France.

Depuis plus de deux ans, les travailleurs médico-sociaux syndiqués ou en collectif se sont rassemblés pour dénoncer la politique de destruction du travail social et médico-social et pour revendiquer :

  • l’attribution des acquis du « Ségur de la Santé » pour toutes et tous sans conditions ;
  • l’augmentation d’au moins 300€ des salaires et indexation sur les prix ;
  • une convention collective commune de haut niveau et non un nivellement vers le bas ;
  • l’amélioration de nos conditions de travail et des conditions d’accueil et d’accompagnement ;
  • des moyens humains et financiers à la hauteur des besoins de la population.

    En somme, les travailleurs médico-sociaux réclament une vie plus digne pour les personnes accompagnées et pour les salariés.

    La Gauche Républicaine et Socialiste soutient cette nouvelle journée de mobilisation d’un secteur plus que jamais mobilisé face à la crise sociale ainsi que la manifestation qui est prévue à 11h devant NEXEM (métro Arts et Métiers).

    Amplifions le mouvement social : soutenons les mobilisation du 18 octobre

    Les salariés de ce pays n’en peuvent plus : dans tous les domaines d’activités, dans toutes les classes sociales, le sentiment de déclassement est au plus haut.

    Les grèves débutées voici deux semaines, notamment dans les raffineries, ne trouvent de réponses que par le mépris et la violence. L’exaspération est telle qu’elles font désormais tâche d’huile dans d’autres secteurs, à EDF et à la SNCF.

    La grève est toujours un sacrifice pour ceux qui la mènent mais ils le font pour améliorer les conditions d’existence des salariés. La réquisition des salariés démontre que l’exécutif a décidé de jeter de l’huile sur le feu. À cela nous devons répondre collectivement.

    C’est pourquoi la Gauche Républicaine et Socialiste, fidèle à son engagement en faveur d’un nouveau Front Populaire, fidèle à son soutien au mouvement social, appelle partout ses militants et les salariés du pays, dans le privé ou le public, à se mobiliser à l’appel de nombreux syndicats de salariés (CGT, FO, FSU, Solidaires et plusieurs organisations de jeunesse) le 18 octobre pour adresser un message clair au gouvernement, qui a décidé d’ignorer les revendications salariales et de se ranger du côté des actionnaires. Il est également indispensable de défendre le droit de grève, mis en cause par l’exécutif. Aucun citoyen n’a intérêt à ce que dans les entreprises qui ont connu les grèves fortes des derniers jours et d’immenses profits, les salaires ne soient pas revalorisés en fonction de ces profits accumulés et ne soient pas indexés sur l’inflation ensuite. C’est un point d’appui pour tous les salariés.

    Les forces de gauche et les syndicats doivent travailler main dans la main pour obtenir la réindexation des salaires sur l’inflation, une juste et nécessaire revalorisation générale des salaires dans tous les secteurs, y compris dans les TPE/PME, les entreprises publiques et la fonction publique.

    La Gauche Républicaine et Socialiste sera toujours du côté du mouvement social

    La colère gronde, la rue frémit et même si les raisons sont multiples, parfois complexes, cela prend source dans l’augmentation des injustices contre ceux qui en sont déjà victimes. Alors que l’inflation touche presque tous les ménages, les superprofits continuent d’alimenter les comptes dorés des super riches, des super puissants.

    Les conséquences de la crise climatique et de la crise énergétique sont toujours plus visibles et plus terribles, c’est pourtant encore aux plus modestes que l’on demande de porter des cols roulés pour passer l’hiver, quand les plus gros pollueurs sont a peine affectés.

    C’est pourquoi, après la journée de mobilisation du 29 septembre à l’appel des forces syndicales du pays, à la suite des mouvements de grève des salariés de TotalEnergies et ExxonMobil, nous appelons à participer et à être présents dans toutes les manifestations portant des revendications sociales. La marche contre la vie chère (nous aurions préféré un mot d’ordre plus franc sur l’augmentation des salaires) et l’inaction climatique en fait partie. Nous espérons cependant qu’à l’avenir ce soit les organisations syndicales de salariés qui prendront l’initiative du mouvement.

    Depuis toujours, nous faisons le pari d’un nouveau Front populaire et celui-ci ne peut exister que si toutes les forces politiques, syndicales, associatives et les forces vives de la nation y participent.

    Nous avons besoin de vous !

    Quelles que soient vos compétences, si vous touchez votre bille en droit, en bricolage, si vous aimez écrire, si vous êtes créatif… vous pouvez prendre part à des actions et ateliers près de chez vous ou encore nous envoyer vos vidéos, vos dessins pour des affiches etc.