SEGUR de la santé: Attention à l’arnaque!

Arnaque sur le SEGUR de la santé

technocratie et théorie du ruissellement en mode sanitaire!

La crise Covid19 a d’une certaine façon remis les pendules à l’heure et a permis de mettre sur le devant de la scène les difficultés de moyens du système de santé.

Portée depuis de longs mois par les professionnels de santé et soutenue par une large partie de la population, la lutte pour stopper l’hémorragie de l’hôpital public, et avec lui l’ensemble du système de soins pourra t elle trouver une issue à l’occasion de ce SEGUR ?

A observer la composition des différentes commissions, on peut raisonnablement en douter !

Le collectif inter urgence, fer de lance des revendications durant la longue grève de la majorité des services d’urgence n’est pas invité aux débats, sous prétexte de ne pas avoir de représentation catégorielle.

De même, des pans entiers de la représentation de l’offre de soins ne sont pas présents. C’est aussi le cas de la représentation des associations de malades.

Cette sous représentation en dit long sur les méthodes d’Olivier VERAN et d’Emmanuel Macron et sur leur application d’une politique de classes

C’est le retour des premiers de cordée

«  laissez nous discuter entre nous, le reste ruissellera »

Cette incapacité à instaurer une horizontalité constructive est symptomatique d’un pouvoir qui ne souhaite pas changer l’ordre des choses.

Comment imaginer remettre à plat un secteur aussi déterminant pour l’avenir de la nation si on n’écoute pas tous ses acteurs ? Qu’en est il du secteur médico social ? De nos ehpad ? De la médecine de ville ? Un médecin hospitalier peut il bien faire s’il n’est pas accompagné du corps infirmier et de celui des aides soignants ?,

Pourtant , l’intitulé des commissions, «Transformer les métiers et revaloriser ceux qui soignent», «Définir une nouvelle politique d’investissement et de financement au service des soins», «Simplifier radicalement les organisations et le quotidien des équipes» et «Fédérer les acteurs de la santé dans les territoires au service des usagers» n’appelait il pas à une concertation large ?

Sur la méthode, on se rapproche de l’organisation du grand débat, à la suite du mouvement des gilets jaunes, avec l’instauration d’un cirque médiatique sur 7 semaines sans rien savoir du processus de construction des décisions .

Pour trouver un consensus large avec une représentation étriquée, le choix de nommer Nicole Notat, ancienne représentante de la CFDT, indique plutôt des positions tièdes et bienveillantes à l’égard du gouvernement qu’un véritable plan d’investissement pour la santé.

Il n’est pas trop tard pour changer de méthodes et c’est pourquoi la Gauche Républicaine et Socialiste invite le gouvernement à appeler tout le monde autour de la table et ainsi permettre de dégager un plan d’investissement massif pour l’hôpital et plus généralement pour le système de soins. Celui ci devra passer par une politique de recrutement sans précédent et de revalorisation des salaires, pour tous les acteurs de la santé. Nous ne pouvons ignorer les 29000 morts dus au Covid19 malgré le dévouement sans faille de tout le personnel soignant et continuer d’ignorer la tension du système et la fatigue de ses acteurs.

Pour reprendre le discours guerrier présidentiel, nous ne pouvons pas avoir de héros sans lendemain, il faut donc libérer l’hôpital de son carcan austéritaire.

Plan Véran pour la Santé : angle-mort du médico-social et méfiance sur l’hôpital public.

Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé a présenté hier dans le JDD son « plan » pour la santé, espérant le soumettre au parlement cet été, après consultation des organisations syndicales.

Comment accorder confiance spontanément à ce gouvernement, et au mea culpa contraint du président de la République à la Pitié Salpétrière, qui a ignoré (comme tous les gouvernements et présidents depuis Nicolas Sarkozy) si souvent les alertes répétées année après année ?
Encore en novembre dernier, Marie-Noëlle Lienemann dénonçait un ONDAM à 2,5% qui assassinerait l’hôpital public. Comment croire que leur aveuglement volontaire cesserait soudain et que disparaîtrait la culture libérale et technocratique qui a inspiré jusqu’ici tous leurs arbitrages ? S’il fallait vacciner les naïfs, la volonté de remettre en cause les 35h à l’hôpital pour « créer un cadre beaucoup plus souple » constitue une piqûre de rappel, : il s’agit ainsi de payer moins cher ce qui sont aujourd’hui des heures supplémentaires. La nécessaire revalorisation des rémunérations des agents hospitaliers ne peut passer par une augmentation du temps de travail !

Tout aussi grave, le ministre oublie des milliers de professionnels mobilisés tout au long de la crise sanitaire. Comment imaginer que l’on puisse ignorer dans ces annonces l’enjeu majeur du grand âge et de la dépendance ?

Les EHPAD et le secteur des soins à domicile ont des besoins matériels et humains tout aussi criants que les hôpitaux. L’action publique doit affronter de manière cohérente et coordonnée ces dossiers. Tous les salariés de ces secteurs sont indispensables pour prodiguer soins et lien social en direction de nos plus âgés et fragiles concitoyens. Leur revalorisation professionnelle et salariale ne peut pas plus être repoussée aux calendes grecques que celle de l’hôpital public. Le gouvernement ne peut pas dire qu’il manque de pistes pour réorienter l’action publique : il suffit de relire le rapport de Caroline Fiat, remis en 2018 à Agnès Buzyn qui l’a enterré.

La Gauche Républicaine et Socialiste exige donc du gouvernement :

– que ne soit plus repoussée la loi « grand âge », annoncée pour 2019 et qui n’est jamais arrivée (sans doute pour privilégier la remise en cause de
notre système de retraites) ;
– que le plan de revalorisation des personnels hospitaliers soit également l’occasion d’engager ceux du secteur médico-social et de l’aide à domicile ;
– qu’une loi de programmation soit soumise au Parlement, dont les crédits doivent être opérationnels dans les deux ans pour rompre rapidement avec la logique antérieure (dont la T2A) avec des effets concrets.

En notre nom, Caroline Fiat, députée de Meurthe-et-Moselle, et Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice de Paris, porteront dans les débats au
Parlement et au sénat des propositions en ce sens.

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