L’explosion de violence en Nouvelle-Calédonie ces derniers jours laisse à craindre une répétition macabre des émeutes des années 1980.
Le gouvernement et Emmanuel Macron, en rouvrant le débat sur le dégel du corps électoral, sans consulter les parties prenantes, tout comme en maintenant le référendum de 2021 dans le contexte de la pandémie contre l’avis du camp indépendantiste, s’est mis en porte-à-faux de l’esprit de conciliation des accords de Matignon et de Nouméa, qui avaient permis de maintenir la paix dans l’archipel pendant 35 ans.
Si nous tenons au principe d’égalité républicaine, d’universalité du droit de vote, et si nous sommes attachés à la présence de la Nouvelle-Calédonie au sein de la République, ce qui a été confirmé par les habitants de l’île à trois reprises, la méthode et le moment choisis par le gouvernement ont abouti au pire.
La situation économique et sociale et l’archipel, avec des richesses accaparées par une minorité, des services publics absents de nombreux territoires, notamment les plus reculés, et la réponse brutale du gouvernement, ne peuvent que renforcer l’idée, que nous combattons fermement, qu’il existe une citoyenneté à deux vitesses. Pour que tous les habitants de Nouvelle-Calédonie se sentent pleinement citoyens, il est grand temps que la République sociale mène sa mission de redistribution des richesses.
Elle devra aussi riposter contre l’ingérence de l’Azerbaïdjan, qui a commis il y a moins d’un an une épuration ethnique sans pitié contre les Arméniens du Haut-Karabagh, et qui prétend désormais lutter contre le colonialisme.
Pour que la paix revienne, nous appelons à la reprise du dialogue avec toutes les parties, au report de la réforme constitutionnelle, ainsi qu’au désarmement de tous les groupes armés, quel que soit leur camp.