La Gauche Républicaine et Socialiste s’oppose à la disparition de la formation des professeurs des écoles dans le Morbihan

En cette année 2025 où nous fêtons les 120 ans de la loi de 1905 portant séparation des Églises et de l’État et, en son sein, le principe de laïcité, quelle mauvaise surprise faite à l’enseignement public avec la disparition de la formation des professeurs d’école dans le Morbihan ! Et, à la veille de Noël, quelle joie pour l’enseignement privé religieux de se voir dans ce département en monopole de formation de professeurs des écoles avec l’ouverture d’une Licence « Professorat des écoles » dans son établissement d’Arradon.

On nous objectera que l’enseignement privé n’a pas vocation à former des enseignants du secteur public. Toutefois, cela signifie que les futurs professeurs des écoles du privé auront la possibilité de suivre une licence dans le Morbihan, sur place, alors que les futurs professeurs des écoles publiques devront, eux, traverser la Bretagne vers le nord (120 km pour aller à Saint-Brieuc), vers l’est (110 km pour aller à Rennes) ou vers l’ouest (185 km pour aller à Brest). Quelqu’un a dit proximité ?

Tout cela parce que Madame la Rectrice, sans concertation ni prise en compte des personnels, ne veut pas ouvrir plus de 50 places à Rennes, 30 à Brest et, à titre expérimental, 20 à Saint-Brieuc avant la probable fermeture du site, après celle tout aussi probable de celui de Quimper en 2027. Logique purement comptable qui menace la formation en Bretagne : cette région verra à court terme une réduction de moitié de ses lieux de formation d’enseignants.

Souvent se trouve évoqué le maillage universitaire de proximité garant de l’égalité des chances, de soutien à porter aux vocations locales. Or, à Vannes, c’est l’inverse qui est réalisé, ce qui porte un coup certain au dynamisme universitaire de la ville si la suppression de la formation des professeurs des écoles y préfigure la fermeture du site de l’Institut National Supérieurs du Professorat et de l’Éducation (INSPÉ) en Bretagne. Fermeture incompréhensible d’autant que la formation des « maîtres et maîtresses d’écoles » est une tradition de longue date dans la ville-préfecture du Morbihan.

Et gageons qu’à la seule logique comptable du gouvernement et de ses soutiens locaux, la réponse comptable de beaucoup de postulants à une fonction d’enseignant sera de choisir la proximité. Il y a donc bien une facilitation pour le privé au détriment du public.

Pour terminer : comment juge-t-on de l’efficacité d’une réforme du point de vue du libéralisme ? Réponse : de sa capacité à diminuer les moyens pour mettre en concurrence les différentes structures de façon à ce qu’elles se battent pour récupérer quelques miettes et, par la paupérisation des moyens des services publics, pour pouvoir dire, le mal étant fait, que le privé est plus efficace.

Le précepte républicain voulant que « la seule école libre, c’est l’école publique » est écorné !

Alain Fabre-Pujol et Céline Piot

« Chaque voix compte »: veut-on sacrifier l’agriculture française ? Emmanuel Maurel sur LCP-AN

Emmanuel Maurel, député et animateur national de la Gauche Républicaine et Socialiste, était l’invité jeudi 18 décembre 2025 à 20 heures de l’émission de LCP-AN « Chaque voix compte ». Accusant Ursula von der Leyen « d’outrepasser ses pouvoirs » sur le Mercosur, il a rappelé que l’inquiétude est légitime sur le plan économique et sur le plan sanitaire. Cet accord fonde une concurrence déloyale, qui empêche nos producteurs de lutter. Il faut récuser cet accord.

À propos du budget de la Sécu, adopté le 9 décembre 2025

Nous reproduisons ci-dessous le texte qu’Emmanuel Maurel, député et animateur national de la Gauche Républicaine et Socialiste, a publié avant-hier pour expliquer le vote du projet de loi de financement de la sécurité sociale. Il ne s’agit pas que d’une prise en compte des contraintes de la situation politique, mais de sanctionner les gains importants obtenus dans le débat parlementaire. Après le rejet du texte par le sénat le 12 décembre, l’Assemblée Nationale aura le dernier mot mardi 16 décembre 2025 ; à elle de dire, si finalement c’est « tout ou rien » ou si elle confirme son vote du 9.

J’envie les collègues parlementaires qui n’ont que des certitudes. C’est toujours inconfortable de voir ses convictions (et les miennes n’ont pas beaucoup varié au fil du temps) percutées par des doutes que font naître les circonstances.

Car les circonstances sont particulières. Une Assemblée Nationale sans majorité, un patronat déchaîné, un « bloc central » qui se délite, un gouvernement minoritaire et sans légitimité populaire, et trop de personnalités qui croient en leur destin et communient dans un présidentialisme que parfois ils font mine de regretter.

Dans le cas de figure exceptionnel que nous vivons, nos réflexes d’hier (par exemple le fameux « quand on est dans l’opposition, on s’oppose » que nos maîtres nous ont répété à l’envi) sont forcément perturbés.

Et c’est le cas au moment du vote du budget de la Sécurité Sociale.

Je passe sur ceux qui considèrent que c’est forcément « tout ou rien ». Quand on est minoritaire, », c’est toujours rien. Or si la gauche est arrivée en tête du deuxième tour des législatives de juillet 2024, elle ne représente qu’un gros tiers de l’Assemblée. C’est malheureux mais c’est ainsi. Et la représentation nationale est à l’image du peuple qui l’a élue : traversée par des contradictions, des aspirations diverses et souvent antagonistes, des colères et de rêves, des conservatismes et des petitesses.

Il faut faire avec. Et donc, souvent, essayer de « voter en conscience », dans un arbitrage constant entre responsabilité et conviction, et avec le seul souci de l’intérêt général.

Alors, en conscience, j’ai regardé le texte du PLFSS (le budget de la Sécu). Le Sénat avait durci un peu plus la copie du gouvernement qui elle-même reprenait beaucoup de celle de Bayrou, la suppression des jours fériés en moins.

Il a fallu revenir sur un certain nombre d’ « horreurs » et nous l’avons fait. Il n’y aura ni gel des pensions, ni gel des prestations sociales, ni doublement des franchises médicales. Il n’y aura pas la taxation des tickets resto ou la diminution du salaire net des apprentis. Il y aura, côté recettes, une légère (et insuffisante) augmentation de la CSG sur le capital. Il y aura, comme la gauche le demande depuis longtemps, le remboursement par l’Etat à la Sécu d’une partie des exonérations de cotisations sociales.

Restait la question épineuse de « l’ONDAM », c’est à dire le niveau des dépenses de santé, et notamment des moyens pour l’hôpital. Elle était de 1,6% dans la version initiale. Puis de 2% à l’issue d’une première étape. Juste avant le vote, nous avons finalement obtenu une augmentation de 3%. Dont 4 milliards de plus pour l’hôpital. On peut juger que c’est insuffisant. Je le pense en effet. Mais c’est bien mieux que ce que les partisans de l’austérité voulaient (c’est d’ailleurs là-dessus que la droite avait concentré ses critiques) nous imposer.

Et puis il y a la fameuse suspension de la réforme (ou décalage) des retraites. Certains ont moqué cette mesure. Je l’ai prise au sérieux et l’ai votée dès la première lecture. Parce qu’elle doit être valorisée comme une première victoire pour la gauche qui a toujours contesté, et avec elle des millions de Français, une réforme brutale et injuste. Nous n’avons pas réparé la blessure démocratique, qui est béante. Mais nous avons mis le pied dans la porte, et il ne faut pas dénigrer ce genre d’avancée. Des centaines de milliers de nos compatriotes partiront plus tôt à la retraite. Ce n’est pas rien.

Alors, bien sûr, ce n’est ni un budget idéal, ni le budget tel que nous voudrions qu’il soit, ni même, un « budget de gauche ». Mais nous avons contrecarré l’offensive de la droite et du patronat qui voulaient imposer à la Sécu une cure d’austérité et qui rêve toujours de la privatiser. Nous avons préservé l’essentiel pour les gens.

Le vote « pour » n’allait pas de soi. Nous sommes dans l’opposition à un gouvernement qui n’existe que par l’intransigeance du président de la République. Valider un compromis, même substantiellement amendé par nous au terme d’un long débat parlementaire, est un choix politique risqué. C’est prêter le flanc aux attaques caricaturales, aux indignations outrées et aux procès en trahison qui ne manqueront pas de fleurir. Mais soyons sérieux : je ne deviens pas macroniste en votant la même chose qu’un macroniste, pas plus qu’on ne devient lepéniste en votant la même chose que le RN. Et je n’ai pas plus envie de « sauver Lecornu » qu’hier Barnier ou Bayrou, contre qui j’ai voté toutes les motions de censure.

Mais il faut bien se poser la question des alternatives. Voter contre, refuser le budget de la sécurité sociale, et puis quoi? Attendre que les adultes du Sénat calment l’impétuosité et l’ardeur des adolescents de l’Assemblée? Parier que la Sécu (et les assurés sociaux qui en bénéficient) ira mieux sans budget qu’avec? Attendre qu’advienne le miracle d’un « bon budget » validé par une majorité alternative qui n’existe pas? Jouer la dissolution en espérant que les élections accoucheront d’une majorité progressiste nette et incontestable?

Toutes ces questions, comme nombre de mes collègues, je me les suis posées pendant ces dernières semaines. Je comprends celles et ceux qui, à gauche, ont opté pour une autre décision. Pour ma part, j’ai conclu qu’il valait mieux voter pour un budget de compromis, en faisant le pari que les électeurs comprendraient les raisons qui me conduisent à ce choix.

Emmanuel Maurel

Énergie : tirer les véritables enseignements du « black-out » ibérique

Après plusieurs mois de recul, il est utile aujourd’hui de revenir un incident intervenu en avril 2025 mais sans précédent depuis plusieurs décennies en Europe, le « black-out » électrique qui avait plongé la quasi-totalité de la péninsule ibérique dans le noir pendant de longues heures. Non seulement cette immense panne de courant généralisée fut un événement dont les Européens n’avaient plus l’habitude, mais elle fut également marquante pour avoir eu des conséquences en série, notamment une paralysie quasi complète des transports et des activités.

La faute en avait été imputée sur le coup (drame de la stupidité réactive de l’information en continue) par beaucoup aux énergies renouvelables.

Depuis, deux rapports officiels ont rendu des conclusions partielles sur cette panne gigantesque : celui des autorités espagnoles, puis celui de l’ENTSO-E le réseau européen des opérateurs de réseaux de transport d’électricité, qui permettent d’y voir plus clair sur le déroulement de ce black-out et de savoir milliseconde par milliseconde comment s’est déroulé l’effondrement en cascade du réseau ibérique.

Reste un problème non résolu, car on n’a pas encore identifié la ou les causes qui en sont à l’origine.

Rappel des faits

Ce qui a clairement été établi, c’est que, plusieurs heures avant l’écran noir constaté à 12h23 le 28 avril dernier, le réseau espagnol a commencé à montrer des oscillations de tension anormale, d’abord dans les marges acceptables entre 10h30 et midi, qui ont pu être amorties avec des procédures standards. Mais ces oscillations sont devenues de plus en plus importantes, autour de 12h19. À partir de là, plusieurs équipements de production électrique ont commencé à se déconnecter de manière précoce du réseau pour se protéger, déclenchant une plus grande amplifications des oscillations hors des niveaux de tension acceptable, cette fois-ci, jusqu’à culminer à 12h32.

À ce moment, un grand nombre de centrales se déconnectent, des pertes de production et des hausses de tension se produisent que le réseau n’arrive plus à gérer, au point de ne plus pouvoir maintenir sa fréquence nominale à 50 Hz. À partir de là, tout s’effondre. La France et le Maroc coupe l’interconnexion de leurs réseaux et c’est le black-out à 12h33.

Très vite dans toute l’Europe, on a entendu, en France en particulier, des experts proches de l’industrie nucléaire expliquer que l’incident était imputables énergies renouvelables. En effet, à ce moment-là, en Espagne en particulier, les deux tiers du mix énergétique était assuré par du photovoltaïque ou de l’éolien. Or les rapports récents ont démontré que les centrales éoliennes et solaires avaient tenu plus longtemps que les centrales thermiques, qu’elle avait plutôt joué un rôle de stabilisateur du réseau au lieu d’accélérer sa chute.

Les innovations issues du renouvelable

Au regard de la façon dont le débat a été posé dans les médias fin avril, la question de l’intégration de ces renouvelables dans les réseaux électriques européens doit être traitée. Si la cascade de surtension dans le réseau ce jour-là n’a pas pu être enrayée, c’est sans doute en partie parce que les opérateurs réseaux en Espagne et au Portugal utilisent des procédures « à l’ancienne », qui ne tiennent pas compte des dernières évolutions basée sur un pilotage plus fin et intégré d’un des composants-clé des centrales photovoltaïques et éoliennes, les onduleurs.

Ces appareils représentent une révolution copernicienne dans le système électrique, avec énormément de fonctionnalités, autorisant une plus grande flexibilité, car ils permettent de transformer le courant continu produit par les énergies renouvelables en courant alternatif compatible avec le réseau, mais ils peuvent aussi être adaptés pour devenir le coeur même du réseau électrique. C’est qu’on appelle « l’électronique de puissance ». Or ces possibilités offertes par les onduleurs des énergies renouvelables ont été insuffisamment prises en compte par le réseau.

Les législations européennes n’autorisent toujours pas les gestionnaires de réseau à utiliser pleinement ces fonctionnalités. Les Espagnols en ont subi les frais à leurs dépens. Aussi presque immédiatement après le black-out, le réseau électrique espagnol a autorisé des énergies renouvelable à fournir ce qu’on appelle le réglage dynamique de la tension, donc à utiliser une fonctionnalité qui est native dans tous les onduleurs et qui est une aide au réseau. Voilà qui est très révélateur de la prise de conscience par les Espagnols des possibilités de « l’électronique de puissance », après le black-out.

La résilience par la complémentarité

Cette évolution semble démontrer que l’on peut réfléchir à une architecture plus subtile de nos réseaux électriques, en mettant les énergies renouvelables et leur potentiel de régulation au service de ceux-ci plutôt qu’à la marge. C’est tout l’enjeu, un des leçons qui seront tirées, ou non, de ce black-out ibérique du mois d’avril. Le rapport d’enquête final du gouvernement espagnol doit être rendu courant 2026.

Le « black out » de la péninsule ibérique rappelle que nous sommes, en France comme ailleurs, très dépendants à l’électricité : cette dépendance à notre système électrique va être croissante. À l’heure actuelle, environ un quart de nos besoins énergétiques est couvert par de l’électricité. Si l’on se projette au milieu du siècle, il faudra couvrir à peu près 60%, avec les véhicules électriques, les pompes à chaleur, les électrolyseurs, les data centers, etc. Il faut se préparer à ce monde, notamment en investissant dans les réseaux.

Les conclusions des premiers rapports espagnols et européens démontrent au demeurant qu’il n’est pas bon d’opposer les sources d’énergie électrique décarbonnées entre elles. Si nous voulons définitivement sortir de la société des hydrocarbures, il faudra penser l’articulation et la complémentarité entre nucléaire et énergies renouvelables, ces dernières pouvant apporter des atouts en termes de fonctionnalité qui compensent les risques liées à leur intermittence.

Frédéric Faravel

Pour la libération immédiate de Christophe Gleizes, journaliste français condamné en Algérie

communiqué de presse de la Gauche Républicaine et Socialiste – vendredi 5 décembre 2025

La Gauche Républicaine et Socialiste exprime sa plus vive indignation face à la confirmation, ce 3 décembre 2025, de la condamnation à sept ans de prison ferme du journaliste français Christophe Gleizes par la Cour d’appel de Tizi Ouzou, en Algérie. Accusé d’« apologie du terrorisme » pour avoir simplement exercé son métier de journaliste sportif, Christophe Gleizes est aujourd’hui le seul journaliste français incarcéré à l’étranger, dans des conditions qui soulèvent de graves questions sur le respect des droits fondamentaux et de la liberté de la presse.

Christophe Gleizes, collaborateur des magazines So Foot et Society, s’était rendu en Algérie en mai 2024 pour réaliser un reportage sur le club de football de la Jeunesse sportive de Kabylie. Son arrestation, sa condamnation en première instance, puis la confirmation de sa peine en appel, reposent sur des accusations contestées et un dossier jugé « vide » par ses avocats. La justice algérienne lui reproche des contacts avec des personnes liées au Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK), classé organisation terroriste en Algérie, alors même que ces échanges s’inscrivaient dans le cadre de son travail journalistique. Comme l’a souligné Reporters sans frontières (RSF), Christophe Gleizes « n’a rien à faire en prison : il n’est coupable que d’avoir exercé son métier de journaliste sportif et d’aimer le football algérien ».

La Gauche Républicaine et Socialiste se joint à la famille de Christophe Gleizes, à RSF, aux syndicats de journalistes et à l’ensemble de la communauté internationale pour exiger sa libération immédiate. Nous soutenons pleinement l’appel à une grâce présidentielle, seule issue possible pour mettre fin à cette injustice et permettre à Christophe Gleizes de retrouver ses proches et sa liberté et nous appelons le gouvernement français à redoubler d’efforts diplomatiques pour obtenir sa libération.

Nous appelons également le gouvernement français à redoubler d’efforts diplomatiques pour obtenir la libération de Christophe Gleizes, dans le respect des engagements de la France en matière de protection des journalistes et des Droits de l’Homme.

Libérez Christophe Gleizes !

Soutien à Sophie Binet !

communiqué de presse du mardi 2 décembre 2025 – 19h00

Parlant des problèmes économiques et sociaux de la France, la Secrétaire générale de la CGT Sophie Binet a dénoncé les calculs égoïstes des multinationales qui délocalisent, maltraitent leurs sous-traitants et suppriment des emplois, et a résumé son propos par la formule ultra classique « les rats quittent le navire ».

Et ces simples mots, certes polémiques mais utilisés mille fois avant elle, lui ont valu d’être… mise en examen !

Nous apportons notre soutien à Sophie Binet et à travers elle à la CGT et aux organisations syndicales, qui représentent les intérêts des travailleurs et sont souvent plus attentives aux conditions nécessaires pour réindustrialiser la France.

Notre pays a besoin de dirigeants d’entreprises responsables et soucieux du développement des entreprises plutôt que du développement des dividendes des actionnaires. Il est temps de rétablir une forme de patriotisme économique dans les actes plutôt que dans les mots.

Oui décidément, les rats quittent le navire.

Rennes : Protégeons l’École et ses personnels des menaces. Défendons l’École laïque !

Le 10 octobre dernier, à Rennes, un professeur des écoles exerçant en grande section de maternelle a refusé qu’une de ses élèves soit changée de classe à la demande des parents qui exigeaient qu’elle n’ait à faire qu’à une enseignante. Conformément au principe de laïcité, il a refusé la demande de la famille qui l’a menacé indirectement de mort.

Cet enseignant, également directeur de l’école, a porté plainte le 14 octobre « pour des faits de menace de mort datant du 10 octobre », a rapporté jeudi le procureur de la République Frédéric Teillet. Le rectorat a également porté plainte.

Par solidarité avec cet enseignant, quatre écoles de Rennes sont en grève aujourd’hui et certains se sont rassemblés ce matin devant l’établissement.

La Gauche Républicaine et Socialiste apporte son soutien plein et entier à ce professeur des écoles, aux personnels de l’Éducation nationale victimes de menaces pour avoir défendu une école universaliste et laïque ainsi qu’aux enseignants grévistes.

Nous demandons au ministre de l’Éducation nationale de protéger ses personnels, essentiels au développement des citoyens de demain.

COP30 : l’urgence d’une politique de réduction des inégalités sociales et environnementales

Le débat budgétaire en France et la tenue concomitante de la COP30 au Brésil braquent les projecteurs sur les inégalités criantes entre les ultra-riches et l’essentiel de la population. La même semaine, on aura vu la droite et l’extrême-droite se liguer pour refuser la taxe Zucman à l’Assemblée Nationale et pour « assouplir » à Bruxelles le pacte vert européen qui vise à rendre l’Europe climatiquement neutre à l’horizon 2050.

Dans le même temps, les dons faramineux et le lobbying des entreprises vers l’extrême droite et les climato-sceptiques se multiplient tandis que les ultra-riches possèdent l’essentiel de la presse où se déploient les publicités de greenwashing.

Les mêmes bénéficient pourtant largement des infrastructures et services publics : enseignement, infrastructures routières, maritimes et aériennes, sport, santé, sécurité, énergies, réparation des dégâts dus au dérèglement climatique… Ce serait justice qu’ils participent à hauteur de leurs revenus personnels.

Les inégalités sont tout aussi criantes en termes d’impact sur le climat

Alors que le monde s’approche d’un dépassement d’ici à 2 ans du budget carbone (quantité maximale de CO2 rejetée dans l’atmosphère sans provoquer une hausse des températures mondiales supérieure à 1,5°c en 2050), les émissions se maintiennent aux niveaux actuels. Selon Lula, Président du Brésil et de la COP30, « la COP30 sera notre dernière chance d’éviter une rupture irréversible dans le système climatique ».

Les gouvernements, dont le gouvernement français, doivent agir de toute urgence pour lutter contre les émissions des gaz à effet de serre (GES), sinon nous serons confrontés aux effets de plus en plus catastrophiques et irréversibles du changement climatique, puisque loin de l’objectif de +1,5°c nous sommes sur une trajectoire nous emmenant à +4°c. C’est une catastrophe : une telle augmentation moyenne aura des impacts majeurs, avec la multiplication des canicules et des sécheresses, une destruction de la biodiversité ou des tempêtes extrêmes.

Réorientons les politiques publiques et stoppons les ultra-riches qui dilapident notre budget carbone

Depuis l’Accord de Paris de 2015, les 1% les plus riches de la population mondiale ont consommé plus du double du budget carbone restant par rapport à la moitié la plus pauvre de l’humanité réunie. Il en est de même en France puisque sur 10 ans (2012/2022) les 0,1% les plus riches ont vu leurs émissions de consommation augmenter de 11%, alors que celles des 50% les plus pauvres ont baissé de 17%. Ils ont fait main basse sur le climat !

La Gauche Républicaine et Socialiste avance depuis sa création des propositions pour lutter contre le dérèglement climatique tant du point de vue de la prévention de ses causes (émissions de CO2) que de la protection des populations de ses conséquences (dégâts environnementaux), le tout en assurant une politique de justice fiscale et d’investissements publics porteurs d’emplois : souveraineté énergétique, industrielle, agricole, sanitaire, alimentaire, pour la Défense et pour la régulation des activités climaticides.

Partout, les investissements doivent être fléchés : dans le domaine de l’énergie vers les énergies renouvelables ; dans les mobilités, l’habitat et l’urbanisme vers des solutions résilientes ; dans l’agriculture en faveur des investissements durables sur la base de projets par filières, par la réforme de la PAC et des politiques nationales ; de même, dans l’industrie où nous devons tout à la fois protéger les fleurons de notre industrie et les PME et artisans de France.

Rien ne procède davantage de la Res Publica que l’air, l’eau, le sol, les forêts, le vivant, biens relevant de l’intérêt général. Le combat écologique posant les questions du dérèglement climatique et de la disparition de la biodiversité confère une légitimité renforcée et une dimension nouvelle à l’intervention publique. Seul un État républicain fort pourra organiser une transition écologique garantissant l’égalité des droits et l’égalité de participation à la décision sur la base du principe connu « de chacun selon ses moyens à chacun selon ses besoins ».

C’est ce à quoi nous invitent les travaux de la COP30. Il faut agir, maintenant !

Alain FABRE-PUJOL et le pôle « écologie républicaine » GRS

Nous n’oublierons pas

C’était il y a 10 ans et le sentiment de l’horreur des attaques terroristes du 13 novembre 2015 ne nous a pas quittés. Les commandos islamistes, qui ont massacré nos concitoyens ce soir-là au Stade de France, au Bataclan, dans les Rues de Paris visant les terrasses des cafés et les salles des restaurants, avaient décidé de tuer en masse des Françaises et des Français, des habitants de notre pays qui appartiennent à une société ouverte. Nous n’oublierons jamais nos 130 morts et nos 413 blessés.

La guerre que les terroristes islamistes avaient portée sur notre territoire était dirigée contre la République française, contre toutes celles et tous ceux qu’elles accueillent et contre ce qu’elle représente : une espérance toujours renouvelée et fertile de Liberté, d’Egalité, de Fraternité et de Laïcité, une démonstration vivante que, malgré nos lourdes imperfections, on peut vouloir vivre ensemble et surpasser nos différences.

Il n’y a pas eu de marée humaine comme aux lendemains des attentats de Charlie Hebdo, de Montrouge et de l’Hyper-Casher 10 mois plus tôt, les conditions de sécurité ne le permettaient objectivement pas. Mais depuis 10 ans, notre société n’est pas tombée dans leur piège, elle ne s’est pas embourbée dans une ambiance de guerre civile, ce qui était l’espoir explicite des djihadistes. Au contraire, elle a fait passer la Justice. Notre société n’est pas parfaite, le chemin de l’émancipation et de la fraternité réelles sont ardus et à réinventer chaque jour, mais la haine et la peur reculent. C’est la plus belle victoire que nous pouvions opposer à nos ennemis mortels.

Novembre 2025 : après l’année noire pour l’agriculture française, voici le mois noir…

2025 est une année noire pour l’agriculture française : pour la première fois, depuis 1968, la France enregistre un déficit commercial dans l’agroalimentaire, ce qui est particulièrement préoccupant.

Tout le travail des paysans, des parlementaires, des organisations de consommateurs et de citoyens, améliorer le budget de l’État pour sauver notre agriculture ne suffiront pas à redresser la situation si, par ailleurs, il n’y a pas une vraie réflexion sur la protection que nous devons avoir en matière commerciale. L’année noire a été confirmée le 6 novembre par une journée noire : en effet, l’exécutif par la voix du Président de la République s’apprête, après que la France aura dit le contraire pendant des années, à accepter l’accord commercial entre l’Union Européenne et le Mercosur.

Quand Emmanuel Maurel était député européen, avec quelques uns de ses collègues français, il expliquait que cet accord commercial est un accord « viande contre bagnole » : la Commission Européenne, et quelques-uns des Etats membres de l’UE, est totalement lucide sur le fait qu’elle sacrifiait l’agriculture française pour d’autres intérêts industriels, et notamment allemands. C’est une folie et la seule évocation des clauses de sauvegarde par Emmanuel Macron pour se défausser ne suffira pas, parce que la concurrence telle qu’elle est imposée est éminemment déloyale. On met en concurrence des agriculteurs français avec des exploitations qui sont 10, 15, 100 fois plus grandes, avec des conditions de production qui ne respectent aucune des règles que nous nous fixons à nous-mêmes pour la santé des Européens et la préservation de notre environnement, avec des salaires qui sont 5 fois inférieurs au SMIC.

Sans une réflexion sur le protectionnisme solidaire au niveau européen et au niveau français, nous sacrifierons notre autonomie agricole, donc notre souveraineté alimentaire et notre souveraineté sanitaire. Ce protectionnisme solidaire, c’est la seule voie pour sauver notre agriculture.

Nous ne devons plus supporter de voir l’agriculture française et l’industrie sacrifiées sur l’autel d’une concurrence, prétendument « libre et non faussée », mais qui est en train de faire crever des pans entiers de l’agriculture et de l’économie nationale.

Nous avons besoin de vous !

Quelles que soient vos compétences, si vous touchez votre bille en droit, en bricolage, si vous aimez écrire, si vous êtes créatif… vous pouvez prendre part à des actions et ateliers près de chez vous ou encore nous envoyer vos vidéos, vos dessins pour des affiches etc.